24/06/2012
Une semaine de vacances
À la suite de la récente prise de tête entre mes filles portant sur le planning d'accueil de Bébichon pendant les vacances, l’aînée m’avait avoué qu’elle aurait bien voulu passer une semaine de vacances avec mon mari et moi, comme l’année dernière, mais qu’elle n’osait pas me le demander, de peur d’être un poids pour nous. C’était un peu la toile de fond de l’altercation. Son état de besoin à l’égard de sa famille, pratiquement et psychologiquement.
L’année dernière, à la demande de ma fille aînée, mon mari et moi avions passé une semaine de vacances à la côte avec elle et son fils. Ce furent des vacances fatigantes et j’avais été peinée par quelques remarques qu’elle avait faites au cours du séjour et par son étonnante satisfaction de retourner chez elle.
À cause de son état émotionnel si instable et fragile, je ne lui avais jamais parlé de mon ressenti, malgré les encouragements de ma fille cadette. Je m’étais cependant promis de le faire si elle réitérait une telle demande. Elle l’a fait il y a quelques semaines. J’ai accepté de partir avec elle, sans mon mari. De cette façon, il n’aura pas l’impression de sacrifier ses congés et ce sera plus facile à gérer à deux. Tant pis si je reviens fatiguée. Je lui ai enfin expliqué mes sentiments. Elle se souvenait avoir été très stressée, mais pas de certaines de ses paroles. Elle pense que cette fois elle sera plus calme, étant donné qu’elle ne sera pas obligée d’être disponible pour son patron. Ce seront de vraies vacances. Moi, je suis plus réservée. Je la sens très stressée, fatiguée, au bord du gouffre parfois. Même physiquement, elle a plein de soucis. On verra. On fera pour le mieux.
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22/06/2012
L’après coup de fil
En lisant mon mail par lequel je lui annonçais que XY m’avait téléphoné, ma fille a eu un énorme stress. Je ne lui avais donné aucun détail, sauf qu’il demandait qu’elle ne s’adresse plus à la-femme-qui-n’est-pas-sa-copine en disant du mal de lui.
Le coup que ça lui a fait était d’autant plus violent qu’elle était déjà sous le choc d’une autre mauvaise nouvelle que je préfère ne pas détailler ici. Elle avait entrepris une démarche qui n’avait abouti à rien. Elle s’est mise à pleurer, désespérée de ne pas trouver le moyen de protéger son petit garçon. « Je voudrais être tranquille, ne plus devoir penser à tout ça ! » Je m’en doute bien, mais faire un enfant avec XY, c’était sans conteste prendre une assurance tout risque contre la vie tranquille (même si on ne peut pas faire de projections négatives !).
Je l’écoute d’abord, ne sachant que dire, puis je lui rappelle les mots de mon pessimiste de mari « Ayez confiance, ça va bien se passer ! » En effet, on ne sait pas encore comment les choses vont se poursuivre, puisque son avocat ne le défend plus. A ce propos, l’avocate de ma fille suppose comme moi que XY ne l’a pas payé. Nous parlons alors de la non-copine de XY qui n’a pas pu tenir sa langue. Ma fille est déçue, mais elle ne lui en veut pas. Elle sait la pression que l’homme peut mettre à longueur de journée et se dit qu’elle aurait probablement fait la même chose. J’imagine avec elle comment ça a pu se passer et je me mets à mimer en caricaturant, d’une voix éraillée, la façon dont la compagne de XY aurait pu lâcher le morceau : « Ouéééé, la fille de Quantique avait biiieeen raison. Elle m’a dit que je devais regarder sur internet ce qu’était un pervers narcissique. Je suis allée voir, c’est tooouuuuut à fait ce que tu es ! T’es cooommmplètement malââââde !!! » Ma fille se met à rire doucement, puis de plus en plus fort. « C’est bien, ça te fait rire » - « Oui, parce que tu n’es pas comme ça d’habitude ».
Je me dis qu’une soupape a lâché et que ça va aller mieux maintenant. Mais le soir, elle me retéléphone et me raconte qu’elle a encore beaucoup pleuré l’après-midi. Son collègue marocain a été super gentil. Il lui a cité un tas de versets du Coran pour la rassurer et notamment un qui disait que tout ce qu’on fait de mal, on le paie, un jour où l’autre, même si c’est beaucoup plus tard. La sollicitude de ce monsieur l'a beaucoup réconfortée. Elle lui a quand même répondu en souriant que c’était bel et bien, mais qu’elle avait besoin d’une solution dans l’immédiat.
12:51 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (6)
20/06/2012
Elle a lâché le morceau !
Ce matin, je suis allée faire une course à Bruxelles. J'étais en train de me demander comment rejoindre l’école où je devais prendre Tifiouane, quand mon portable a sonné. Pas de nom sur le petit écran. Je ne (re)connais pas le numéro.
- Oui, bonjour, c’est XY. (Glups !)
- Ah, bonjour. (Coup de chaleur à l’intérieur de mon corps)
- Vous allez bien ? (Toujours poli, au départ)
- Ça va, merci. (Bon, venons-en au fait)
- Voilà, vous savez que votre fille est venue chez moi en mon absence, qu’elle a dit des choses sur moi. Vous trouvez ça normal ?
- Ecoute, moi je n’interviens pas dans ces choses là. Que veux-tu que j’y fasse ?
- Non, mais c’est pour dire qu’elle me laisse tranquille. Elle a dit à … à la femme… à celle qui … enfin qui n’est pas ma copine … mais en fait on vit ensemble … de regarder sur internet ce que c’est un truc narcissique, ou quelque chose comme ça. Elle aime bien psychanalyser les gens sans rien savoir, hein. Elle se croit forte. Elle a dit que ça la faisait chier que Bébichon rigole avec moi. Elle aurait préféré qu’il pleure ? C’est déjà assez dur pour moi d’être traité comme un pédophile.
- Bon, je transmettrai ton message.
- Je vais l’attaquer avec mon avocat. Moi, je voulais arranger les choses gentiment, je pensais demander un droit de visite un we sur deux, mais puisque c’est comme ça, j’exigerai la garde alternée, c’est sûr. Et je l’obtiendrai. Elle va pleurer toutes les larmes de son petit corps, je vous préviens. J’ai dit à mon avocat que je ne payais pas la pension alimentaire parce que je n’ai aucun droit. Et je donnerai tout ce que j’ai, tout mon argent, tout mon corps, mes couilles si vous voulez (sic) pour obtenir ce que je veux. Je vais changer d’avocat d’ailleurs. Celui-ci est trop mou. Et il est intime avec l’avocate de votre fille. Je n’ai jamais rien dit de mal à propos de votre fille. Pourquoi elle dit du mal de moi ? Je suis mauvais, mais votre fille, c’est pire. Vous ne la connaissez pas. Et les témoignages contre moi. Le pédé là, le mongol, l’oncle. Maintenant, elle essaye de prouver que je vis en couple (C’est ce qu’elle essaye effectivement). Qu’est-ce qu’elle en a à foutre ! (le but est de montrer que cette femme s’occupe de son fils aîné auquel il prétend se consacrer tout seul en tant que « homme au foyer », la réalité étant plutôt « homme au café »). Est-ce que je m’occupe de savoir avec qui elle baise, là au travail ou chez elle. Un homme, une femme ? Parce qu’elle est lesbienne aussi ! Je m’en fous ! Mais qu’elle me laisse tranquille. Et puis, il y a sa copine là, la pute. Ah, elle aimait bien quand elle lui racontait des trucs qu’elle faisait avec les hommes !
- Mais elle est venue quand chez toi ? (J’essaie d’écourter ses élucubrations)
- Il y a trois semaines.
- Et c’est maintenant que tu apprends ça ?
- Ben, la femme qui… celle qui … on ne se voit pas souvent. Elle habite en France.
- Ah oui ?! (La femme-avec-qui-il-vit-mais-qui-n’est-pas-sa-copine dit le contraire. D’ailleurs, ils sont domiciliés à la même adresse.)
- Absolument. Sa mère habite à Dinant et elle-même habite en France. Et je vais reprendre son bail (Il y a un bail, justement qu’il avait déjà prétendu ça)
- Bon, je lui ferai le message.
- Désolé, vous n’avez rien à voir avec ça, mais vous êtes la seule personne à qui je peux parler. Retéléphonez-moi, ou plutôt, je vous retéléphonerai pour savoir la suite. Bonne journée.
- OK. Au revoir.
Quel besoin a-t-il de me parler moi, puisque de toute façon il va attaquer ma fille ? Je ne sais pas. Pourquoi la femme-avec-qui-il-vit-mais-qui-n’est-pas-sa-copine a-t-elle lâché le morceau ? Ça ne me semble pas très malin. Si ça tombe, au cours d’une dispute, elle aura dit que ma fille avait raison de dire qu’il était un pervers narcissique et qu’elle comprenait pourquoi elle craignait le jour où Bébichon découvrirait sa face cachée.
La conversation a duré 12 minutes. Plus possible de me concentrer sur le transport en commun à prendre. Je me suis retrouvée instinctivement à pied sur le chemin de l’école de Tifiouane. J’aurai fait mon sport aujourd’hui !
18:38 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (22)