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03/03/2012

Deuxième rencontre

Bébichon a revu son père ce matin. Il a encore un peu pleuré au début, mais moins que la première fois. XY lui avait à nouveau apporté un cadeau. Le petit xy (fils aîné de XY) n’est pas resté longtemps avec ma fille cette fois. Comme il n’était pas bavard, assez gêné, elle ne savait pas trop non plus quoi lui dire. Elle lui a fait remarquer qu’il était fort gercé autour de la bouche. Elle sait que ça lui arrive quand il est fort stressé. L’enfant dit que c’est une allergie, à cause des 2 chiens. Elle demande s’ils vont donc se séparer des animaux. Il répond que oui. Est-ce qu’il est triste de ne plus avoir de chiens ? Non, ça ne le touche pas. Tout comme ça ne le tourmentait pas de voir sa mère se faire battre par son jule (le successeur de XY). Il se protège déjà bien de ses émotions ce pauvre bonhomme ! Ma fille lui a promis un cadeau pour son anniversaire, en avril.

Ma fille projetait d’écrire une lettre au directeur de l’école de l’enfant, pour qu’il fasse plus attention à lui. SOS enfance lui avait conseillé de ne pas s’étendre sur son propre vécu avec le père, mais de mettre en évidence uniquement ce qu’elle avait constaté en revoyant l’enfant. Depuis, l'association a eu un débriefing où ils ont discuté du cas. Ils ont recontacté ma fille en lui déconseillant cette fois de faire la démarche. Cela pourrait se retourner contre elle si le directeur convoquait XY pour avoir une explication. Eux-mêmes ne pouvaient pas intervenir, mais ils lui ont par contre suggéré de s’adresser au centre de rencontre MIR (Médiations-Investigations familiales-Rencontres assistées). C’est ce que ma fille a fait. Ils lui ont répondu que ce n’était pas un cas dont ils étaient sensés s’occuper, mais bien entendu, s’ils constataient quelque chose de probant, ils l’acteraient dans le dossier.

Le plus inattendu, mais non anodin, c’est qu’XY a apporté des fleurs à ma fille ! Est-ce un conseil de son avocat ? Ce n’est certainement pas pour lui faire plaisir, mais plutôt pour toucher la psy. Quelle délicatesse n’est-ce pas, envers celle qui le quitte et tente de l’empêcher de voir son enfant ? Il avait déjà réussi à attendrir la dame en changeant les couches du bébé qui n’en avait pas besoin. C’est émouvant non, un papa qui prend soin de son bébé ? Jolie manipulation ! Et il a dit à la psy que xy n'avait cessé de parler de ma fille ces dernier 15 jours, depuis qu'il l'avait revue. Il sait que ça va lui arracher le cœur.

Dans la salle d’attente, une femme pète un câble. Elle crache sa peur. Le centre a fait un rapport élogieux sur son ex qui, paraît-il, a une attitude irréprochable avec son fils de +/- 5 ans. Bien sûr, ces êtres sont capables de faire belle-belle pendant une heure, dès lors qu’ils se savent observés et jugés. Ces rencontres sont probablement mieux que rien, mais ce n’est pas la panacée quand même. Il faudrait quelqu’un qui les titillent un peu, pour voir combien de temps ils peuvent tenir avant que leur naturel agressif, manipulateur et pervers ne revienne au galop.

Ma fille a eu la migraine pendant toute la journée. Son moral est à plat. Elle a peur de craquer.Elle a contacté son avocate et attend sa réponse pour savoir comment les choses vont se profiler à présent.

Moi, ce qui me turlupine (entre autres), c’est la façon dont les enfants sont protégés. Et je parle ici autant du petit xy que de Bébichon. Au début, j’entendais parler d’enquête sociale, d’interrogatoire des proches. J’avais cru comprendre que c’était la justice qui devait s’occuper de ça. Mais rien de tout ça n’est arrivé. SOS enfance ne peut rien faire. Le centre MIR non plus. L’école ne voit rien ou ne veut rien voir. Si elle tente une démarche, ma fille risque de se mettre elle-même en danger , au détriment de son propre enfant. Mais qui peut donc faire quelque chose ?! S'il n'y a pas danger physique ou négligence grave, personne ne se préoccupe de la maltraitance psychologique !

01/03/2012

Reconnu !

Pour que XY n’obtienne pas la reconnaissance de sa paternité, il aurait fallu que sa nocivité puisse être prouvée de façon patente, ce qui n’a pas été possible. Je n’avais donc aucun doute sur l’issue du procès. Pourtant, dernièrement, ma fille me disait qu’elle nourrissait parfois encore l’espoir que le jugement conclurait à un refus. Par capillarité, cet espoir me titillait donc aussi par moment, même si ma raison me disait qu’il ne fallait pas s’attendre à ça. Ma raison avait raison ! La reconnaissance a été prononcée.  Je trouve que c’est normal, mais j’en ai été plus bouleversée que je ne m’y attendais.

J’ai lu le jugement et n’ai pu m’empêcher  de ressentir de la colère à certains passages, notamment celui-ci : « Attendu qu’il n’est pas anodin d’observer que Mme * qui se plaint de son ancien compagnon a pourtant partagé relativement longtemps son quotidien et celui de son premier enfant. » À croire qu’ils n’ont jamais entendu parler de la violence psychologique et même physique qui peut durer encore bien plus longtemps que dans le cas de ma fille.

Ce qui a aussi plaidé en faveur de XY, c’est le fait que ma fille ait accepté les choses suivantes :

- que son fils porte en deuxième prénom le prénom du père,

- que l’enfant voie son père, au cours des premiers mois après la naissance

- la médiation

Ainsi donc, si elle avait tout refusé en bloc dès la naissance, XY aurait eu moins de chances d’obtenir la paternité ? D’un côté, je comprends le principe, mais en même temps, c’est un peu aberrant, vu qu’elle était toujours sous influence. Elle pensait encore que cette naissance allait le pousser à changer. Ce n’est qu’au bout d’un moment, après que l’agressivité de XY se soit manifestée par deux fois devant le bébé, qu’elle a complètement fait marche arrière.

Heureusement, malgré les allégations de XY qui a essayé de faire croire au tribunal que tout allait bien entre eux et que ma fille a pris cette décision « comme ça, sans raison »,  le jugement souligne que « selon toute vraisemblance, il y eut de grosses difficultés au sein de couple ».

Heureusement surtout que cette reconnaissance n’implique rien concernant l’exercice de l’autorité parentale, le droit d’hébergement etc. La seule chose que ça change, c’est qu’on sait maintenant qu’il va falloir se battre sans cesse.

21/02/2012

Le petit méchant

Lorsque le petit xy posait des questions sur les occupations de Bébichon, il semblait se comparer à lui. Ma fille lui a donc expliqué que Bébichon était trop petit pour jouer avec les playmobils que xy avait laissés chez elle et qu’il ne regardait pas les mêmes programmes à la télé. Un moment donné, il a dit qu’il n’était pas comme Bébichon, car lui, il avait un jour cassé une chaise (lors d'une crise de colère). C’est une histoire qui date de plusieurs années et que son père aime à rappeler de temps en temps.  Il est fort probable qu’il se prenne pour le méchant petit garçon et Bébichon serait le gentil. Normal donc, dans sa tête, que ma fille le préfère. C’est dur quand même d’imaginer comment il se sent, ce pauvre gosse !

Du coup, ma fille a écrit une lettre au directeur de l’école de xy, lui expliquant que l’enfant était en danger et qu’il fallait l’aider. Une impulsion à laquelle mon cœur souscrit, bien que je ne sache pas si c’est une bonne chose dans le contexte. Je ne sais pas si elle l’enverra.

Et puis, ce soir, j’apprends qu’elle a téléphoné à SOS enfants pour demander conseil. Elle a discuté avec 2 psychologues qui ne peuvent malheureusement pas intervenir s’il n’y a pas de maltraitance avérée. Pas de marques de coups ni de négligence visible. Elles ont lu sa lettre et l’ont recontactée en lui conseillant d’être plus concise, de ne pas parler de ce qu’elle a vécu elle-même, mais seulement de ce qu’elle a constaté après avoir revu le petit xy, après plus d’un an.

Entre les 2 communications téléphoniques, elle a fait un petit malaise. Elle a vu noir et son bras s’est endormi. Elle a tout de suite contacté son médecin qui l’a rassurée quant à la gravité du symptôme dans l’immédiat, mais il ne faudrait pas que ça se reproduise régulièrement. Une des psychologues l’a félicitée de bien s’occuper de son fils et de se préoccuper du petit xy, mais, fine mouche, lui a demandé si elle s’occupait aussi bien d’elle-même. Ma fille a fondu en larmes. C’est son gros point faible : se démener pour les autres en oubliant de prendre soin d’elle-même.