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10/08/2023

Oppenheimer

Il y a 3 semaines, je proposais à Picolo de l'emmener au cinéma. À l'affiche, il y avait pas mal de films qui l'attiraient et notamment "Oppenheimer". J'étais étonnée de cet intérêt vu qu'à ce jour il n'aimait que les dessins animés ou films d'aventure ou de science-fictions. Je crus comprendre un peu mieux quand il me déclara que sa mère aussi aurait aimé voir ce film.

La semaine suivante, Picolo me reparle de ce film qui intéressait également sa mère. Entretemps, je m'étais renseignée et j'avais lu qu'il y était question de sauver des enfants des griffes de réseaux pédophiles (?!)

Il y a 3 mois, ma fille m'avait reparlé des pédo-satanistes qui torturent et tuent des enfants pour extraire de leur cerveau une substance appelée adrénochrome qu'ils revendent à prix d'or à une certaine élite, les gens d'Hollywood notamment, qui s'en servent comme d'une drogue. Avant, elle disait qu'ils prenaient ça pour rester jeunes. Par la suite, elle a changé d'avis. Ce n'est que pour se donner de l'énergie. Elle a dû se rendre compte entretemps que les gens accusés de consommer cette substance ne paraissaient pas plus jeune que l'âge qu'ils avaient effectivement.

J'ai appris aussi que les complotistes de la mouvance Qanon s'étaient emparés du thème du film pour ressortir leurs théories fumeuses. Est-ce cela qui intéresse ma fille ? Espère-t-elle découvrir sur grand écran des indices, voire des "vérités", qui conforteraient ses croyances ?

J'attends de voir ...

Je sais maintenant que je ne vais rien voir du tout. Stef me fait remarquer que "Oppenheimer" ne parle pas du tout de réseaux pédophiles. En faisant mes recherches, les mots-clés que j'ai utilisés m'ont amenée à confondre "Oppenheimer" avec "Sound of Freedom" que je pensais être le titre anglais du même film alors qu'il n'y a aucun rapport entre les deux. Je me suis fait mon petit film à moi toute seule, comme une grande. Heureusement que j'en ai fait une note et que j'ai eu quelqu'un pour la rectifier. Cela me permettra d'effacer ça de mes inquiétudes. Et cela m'évitera surtout d'en parler par inadvertance à ma fille.

J'aurais pu annuler ma note, ou du moins la première partie. J'ai préféré la garder en y intercalant un chapitre.

Avant-hier, ma fille me téléphone pour annuler l'activité que mon mari et moi avions prévue avec Picolo. J'en profite pour lui demander ce qu'il en est du nouvel emploi pour lequel elle a postulé. Elle n'a pas encore de réponse. Je lui demande aussi comment elle va. Elle se lance dans une diatribe à laquelle je ne m'attendais pas : "J'en a marre de ce monde plein de haine, de tous les bobards qu’on nous raconte, tant à gauche qu’à droite (politiquement parlant). Ce sont vraiment des gamineries ! C’est n’importe quoi. Et nous, on gobe tout ça ! » Je suppose qu’elle s’exclut de ce « nous » puisqu’elle, apparemment, "sait" ce qui est vrai. Je m’abstiens de tout commentaire ou d'une quelconque question de clarification. Comme elle se heurte à mon silence délibéré, elle s'arrête là sur ce thème.

Après ce coup de fil, j'ai eu un moment de fatigue, de dépit, presque de déprime. Surtout que je sortais de quelques jours intenses avec ma famille allemande que je n'avais plus vue depuis 10 ans et le reportage (mails et photos) que j'en ai fait à ma sœur qui habite aux States. Par contraste, retomber dans cette ambiance provoquée par ma fille a été un peu rude. Heureusement, ça n'a finalement duré que quelques minutes. J'ai été reprise par les souvenirs de mon séjour et par un projet personnel qui m'occupe depuis quelques semaines.