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26/05/2023

Coup de colère

Le lendemain de la discussion téléphonique que je raconte dans ma note précédente, au cours du brunch organisé par ma fille cadette, ma fille aînée se met à dévoquer toutes ces choses qu'on veut nous faire croire. Elle avait pourtant dit qu'elle n'en parlerait pas.

Nous avons donc eu droit à toute une série de soi-disant mensonges qui ont entraîné des discussions auxquelles je n'ai pas participé :

- Le pharaon égyptien dont on nous fait croire qu’il est enterré dans la pyramide de Keops à Gizeh alors que ce n’est pas vrai.
- Les assaillants du Capitole ont été autorisé à entrer par les policiers qui leur ont fait « une haie d’honneur ». Elle montre un tas de vidéos. L’homme aux cornes n’a rien fait. Il n’y a eu qu'un mort contrairement à ce qu’on nous fait croire.
- Les mainstream font de la propagande. 
- Buzz Aldrin a avoué ne pas avoir été sur la lune.

C'est à cette dernière affirmation que je m'insurge sèchement : « Mais ce n’est pas vrai ! Il n’a jamais dit ça. J’ai vu cette vidéo. »
- Avec la petite fille ?
- Oui.
- Qu’est-ce qu’il a dit alors ?
- La petite fille a demandé pourquoi ils n’étaient pas allés sur la lune « depuis si longtemps » ce qui voulait dire « après la première fois ». Il a répondu : « Parce qu’on n’y est pas allé » ce qui voulait dire « Nous n’y sommes plus allés par la suite.» 

Elle recherche la vidéo pendant quelques secondes, puis abandonne pour continuer à discuter avec les autres. J'insiste pour qu'elle la regarde. Elle me répond qu'elle ne la trouve pas. J'insiste encore. Elle la trouve (facilement) et l'écoute. Elle réagit :"Tiens, celle que j'ai vue a dû être coupée car je n'ai pas vu ça." Ben tiens ! Ensuite : "Il dit quand même les choses bizarrement" (ça, je le concède). Je me tourne vers mon petit-fils de 19 ans qui était très actif dans la discussion : "C'est comme ça qu'elle tire des conclusions des vidéos qu'elle voit !" Ce n'était pas gentil, je l'admets. Elle m'a reproché par la suite de l'avoir fait passer pour une débile aux yeux des enfants. Je me suis demandée si je devais m'excuser, mais j'étais tellement fâchée que je n'en avais pas du tout envie. Je lui ai rappelé qu'elle avait dit la veille qu'elle ne parlerait pas de tout ça, que sa sœur avait exprimé par 2 fois qu'elle déplorait ce genre de discussion et que moi-même je lui avais demandé par 2 fois également d'arrêter. Rien n'y a fait. Seule ma réaction de colère a mis fin à la discussion. C'est suffisamment rare chez moi pour que l'impact en ait été immédiat.

Quand nous l'avons reconduite chez elle, elle a fait comme si de rien n'était, m'a embrassée avec tendresse comme elle le fait d'habitude, alors qu'elle était très vexée. J'ai fait de même, mais avec quelque réserve. Je n'étais pas calmée. Je suis toujours surprise de sa capacité à cacher ses sentiments. Les explications sont venues par après, par mail ...

18/05/2023

Coup de fil 1er avril

(Note restée en brouillon et que je retrouve suite au commentaire de Pao sur ma note précédente)

Ma fille ainée me parle d’abord de son petit kiné qui est super sympa et de l’amélioration de son état (lombalgie ou un truc du genre). Elle est sûre que la diminution de ses douleurs est liée au fait qu’elle s’est mise en colère contre sa chef, sans aucune retenue. Je lui dis que c’est intéressant et que peut-être il y a d’autres colères qu’elle n’exprime pas et qui lui créent des problèmes physiques. Elle souffre en effet de fibromyalgie depuis longtemps et son dos est coincé régulièrement. C'est alors qu'elle reparle de mon attitude vis-à-vis de ses croyances auxquelles je n'ai pas adhéré (Et personne d'autre de ses connaissances d'ailleurs).

Elle se met à évoquer un tas d'autres vexations. Ainsi, le fils cadet de mon autre fille (15 ans à l'époque) lui aurait dit : "Maman et Mamy pensent que tu es folle, mais moi je ne pense pas ça." Ce n'est pas très malin de sa part, d'autant que ni ma fille cadette ni moi n'avons jamais parlé ni même pensé de la sorte. Je lui ai répondu : "Mais ce sont ses mots d'ado, son interprétation à lui. Moi, je n’ai jamais pensé que tu étais folle, mais que tu t’es laissée embrigader. Et je le pense toujours. Elle : "Embrigadée par qui ?" Moi : "Mais par tous ceux qui sévissent sur internet et que tu as suivis !"

Plus loin dans la conversation, elle me dit : "Je te croyais très ouverte, je n’ai donc pas compris que je ne sois pas arrivée à te convaincre. Que tu juges aussi sévèrement Trump. Tu es endoctrinée. Trump prône la paix. Il n’arrête pas de le clamer. Avec lui la guerre serait terminée. Même ceux qui sont contre lui admettent qu’il n’a commencé aucune guerre pendant son mandat de président." Moi : "Je n’ai jamais dit le contraire. J’ai même dit lors d’un repas chez toi que j’étais d’accord avec le fait qu’il aurait peut-être réussi une négociation pour la paix en Ukraine. Elle avait semblé étonnée. Je dis bien "peut-être". C’est ça le problème avec elle. Elle affirme tant de choses qui sont complètement invérifiables. Et venant de Trump, quoi de plus facile que de clamer qu’avec lui ça aurait été mieux, s’il avait été président. On sait ce que valent les "si". Et elle omet souvent les "peut-être" ...

De même, elle devrait dire : "les extra-terrestres existent "peut-être", ou éventuellement : "ils existent probablement". Mais non, elle, elle est sûre ! Elle rajoute : "Il y en a bien qui croient à des êtres interdimentionnels." Moi : "Ah mais oui, ça me paraît tout à fait possible." Elle : "Et pas les extra-terrestres ?" Moi : "Mais si, c’est possible aussi, mais pas sûr. L’un comme l’autre."

La conclusion serait donc que si je ne suis pas d’accord avec elle, c’est que je manque d’ouverture d’esprit. Qu'elle soit dans l'erreur n'est visiblement pas une option qu'elle puisse envisager …

Il semblerait que j’aie eu une réaction moqueuse un jour que nous étions chez elle et qu'elle s'est mise à parler de ses fameux extra-terrestres. J’aurais dit : "Ah, revoilà les extra-terrestres." Elle s’est sentie dénigrée, style "elle est de nouveau occupée avec ses histoires !" Ce n’était pas bien méchant, mais je comprends que ça ne lui ait pas plu.

C’est comme le jour où je me suis exclamée en m’adressant à mon mari : "Elle ne sait pas qui est notre premier ministre !?" C’était pendant le confinement, quand nous avons fait une promenade dans le parc. Je lui explique : "Tu semblais savoir tellement de choses en politique que c’était quand même étonnant de ne pas savoir qui est notre premier ministre." Oui, sans doute y avait-il quelque chose de sarcastique dans mon ton.

Au bout d'un moment, elle enlève sa casquette de fille blessée et en colère contre sa mère, pour remettre celle de diffuseuse de la bonne parole et de prosélytiste.

Elle a regardé une vidéo où quelqu’un se moque de Trump et de ses "petits" travers égotiques. Et la réaction de celui-ci lui a paru « mignonne » C’est vrai que moi, je n’aurais pas trouvé ça mignon du tout de la part d’un adulte. Sauf peut-être si l’adulte en question était sympathique. Je dois faire preuve de subjectivité …

"Les effets secondaires du vaccin, c’est de pire en pire. Stérilité, problèmes cardiaques, etc"

"Le gouvernement ne veut pas notre bien. La corruption est partout. Toi, tu crois que le gouvernement est là pour nous, mais ce n’est pas le cas." Moi : "Il nous veut du mal alors ?" Du coup, la réponse est moins affirmative : "Je ne dis pas qu’il n’y en a pas parmi eux qui sont biens, mais ..."

Elle me parle du monde de bisounours (pourquoi ai-je l'impression qu'elle m'inclut dans ce monde-là ?)

Il n’y a pas de gauche et de droite, finalement, ce sont tous les mêmes, soumis à ceux qui nous gouvernent vraiment (je ne sais pas comment elle les a appelés).

Elle m’explique que dans une vidéo, des complotistes (plus complotistes qu'elle, donc) trouvent certaines choses louches. Ça la fait sourire : "Il ne faut quand même pas chercher là où il n’y a rien." Elle ne lui a pas laissé de commentaire ironique. Je lui fais remarquer qu’elle s’est moquée quand même, mais qu’elle ne l’a pas exprimé, ce qui est plus facile à faire derrière un écran. C’est plus difficile de s’empêcher de sourire en face à face, comme je l’ai fait vis-à-vis d’elle et ses extra-terrestres. Elle a eu l’air de l’admettre.

"Tu estimes que je suis de droite (elle a peut-être dit d’extrême-droite). En tout cas, je trouve que les gens de droite sont plus attachés à la liberté individuelle." Je ne réponds pas ...

À la fin de la conversation, elle m'a dit qu'elle ne parlerait pas de tout ça le lendemain, au brunch organisé par sa sœur. Tant mieux !