09/06/2012
Entretien
À la suite du mensonge de XY et fatiguée par les remarques des psychologues, assistantes sociales ou éducatrices, ma fille a demandé un entretien au centre où Bébichon rencontre son père. Elle leur a parlé, ce matin, de son ressenti et de ce qui risquait de passer inaperçu dans le comportement apparemment normal de XY.
La personne qui l’a reçue – je l’appellerai madame M - n’était pas, comme ma fille le croyait, celle à qui XY avait menti. La démonstration n’a donc pas pu être faite. La dame l’a écoutée, lui a dit qu’elle comprenait ses craintes, tout en lui signalant que le centre n’aimait pas entendre les avis des protagonistes les uns sur les autres, de crainte de se laisser influencer. Cela peut se comprendre. Madame M a aussi incité ma fille à leur faire confiance. À leur laisser faire leur travail. Ma fille l’a assurée qu’elle ne reviendrait pas sur la question jusqu’à la fin, mais qu’elle espérait bien que tous les détails seraient inscrits au procès-verbal.
Il semblerait que XY ne dise jamais de mal de ma fille. Elle serait, selon lui, une excellente mère, très structurée et tout. Déjà, ça m’étonne qu’il sache ce que signifie « structurée ». Je pensais que ce concept lui échappait totalement. Ceci dit, un bon point pour lui, question tactique. Un mauvais point pour ma fille, je suppose.
Un autre excellent point pour XY, c’est son comportement. Rien ne peut laisser supposer qu’il puisse être tel que ma fille le décrit, tant il est jovial, blagueur et sympa avec tout le monde. Et tant il s’occupe bien de Bébichon.
Rien même n’indique qu’il soit quelquefois sous l’influence de la boisson. Elles n’ont rien remarqué. Il est clair qu’il faut bien connaître l’énergumène pour le détecter. Il ne montre aucun des signes habituellement attribués aux alcooliques. Seul un ton plus appuyé, un léger nasillement et une plus grande agressivité le trahissent. Les deux premiers points sont subtils et le dernier, je dois le dire, ne s’est encore jamais manifesté depuis le début des rencontres. Comment fait-il pour se maîtriser ? Sans doute que le contexte l’aide. Le personnel est plein de tact et d’amabilité et ne se permettrait pas de le titiller si peu que ce soit. Et sa motivation doit être suffisamment grande. Il tient à obtenir la garde partielle de son fils. C’est naturel et louable n’est-ce pas ? Sauf qu’on peut se demander si le plus important dans cette affaire est le bien de l’enfant ou le fait de le posséder, voire de remporter une victoire sur ma fille.
Madame M a demandé à ma fille si elle n’aimerait pas voir le petit xy plus souvent. Ma fille lui a répondu par l’affirmative, précisant que la demande avait été faite depuis des mois par avocats interposés, mais qu’il n’y avait pas eu de réaction. Comme madame M. s’étonnait et projetait de poser la question à XY, ma fille lui a signalé que si jamais XY prétendait qu’il n’avait pas reçu de demande, elle pouvait prouver le contraire par des écrits.
Madame M a par ailleurs fait des remarques qui me semblent étonnantes. Elle ne contredit pas ma fille lorsque celle-ci dénonce le triste état du petit xy, mais lui rétorque que « ce n’est pas parce que monsieur n’a pas bien agi avec son fils aîné qu’il va faire la même chose avec le deuxième ». C’est ça ! Ils vont lui donner une seconde chance, avec quels risques ?!
Une question me vient à l’esprit. Pourquoi ne pas contrôler XY à l’aide d’un éthylotest, chaque fois qu’il se présente, puisque c’est une des choses qui lui est reprochée ? Peut-être que ce n’est pas légalement possible ? Une autre question me turlupine depuis le début du procès. Pourquoi ne pas procéder à l’enquête sociale demandée depuis le début ? Question de moyens peut-être ?
21:35 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (2)
05/06/2012
Petites magouilles significatives
Ma fille est très stressée depuis l’histoire du doudou perdu. Enfin, disons, encore plus que d’habitude. Et Bébichon fait de nouveau des terreurs nocturnes. Coïncidences ?
Ma fille s’étonne de ne pas m’avoir tout raconté. Elle complète donc sa narration aujourd’hui.
Donc, la semaine dernière, Bébichon avait la varicelle. Ma fille avait donc envoyé un message au centre MIR pour signaler qu’elle ne l’amènerait pas. Une des psychologues l’avait contactée pour proposer d’avancer la prochaine rencontre « parce que le papa avait acheté des cadeaux ». Cela a énervé ma fille car la raison aurait dû être « pour que l’écart entre 2 rencontres ne soit pas trop important » et non "parce que le papa avait des cadeaux". Comme elle tient à se comporter de façon irréprochable et à ne pas se faire mal voir, elle s’est retenue de demander si les cadeaux étaient périssables.
Ce samedi-ci, XY a demandé à la psychologue de s’assurer auprès de ma fille qu’elle viendrait. Cela a encore énervé ma fille. Elle n’a jamais fait faux bond, sauf de façon justifiée, pour la maladie de Bébichon et elle a prévenu. Elle a donc signalé qu’il n’y avait pas de raison pour ne pas venir et que s’il y en avait eu une, elle aurait averti, comme elle l’a fait la semaine d’avant. « Oui, oui, bien sûr, c’est bien ce que je pensais », lui répond la psychologue.
Quand elle est allée, elle a entendu Bébichon rire aux éclats. Elle l’a récupéré rouge et en sueur. Elle s’est exclamée : « Ah, tu t’es bien amusé, hein ! ». La psychologue qui le ramenait a renchéri. « Ah oui, il s’est vraiment bien amusé ! Vous auriez dû le voir ! » Cela a à nouveau énervé ma fille. « Pourquoi elle dit ça ? Pour bien me faire sentir que XY est génial avec son fils et que je n’ai aucune raison de prétendre que XY est un mauvais père ? Je suis sûre qu’il les met toutes dans sa poche !»
Je ne sais pas quelle était l’intention de cette personne. Rassurer ma fille peut-être, sans arrière-pensée. Mais toutes ces petites remarques (il y en a eu d’autres au fil du temps) ont le don de créer des tensions dans ce climat de rencontre quand même spécial.
Mais je voulais surtout raconter l’anecdote suivante, qui pourrait s’avérer intéressante pour la suite. Xy aurait donc acheté des cadeaux (au pluriel) et s’impatientait de pouvoir les donner à son fils. Le rendez-vous avait lieu à 9h30 du matin. Il est arrivé avec un quart d’heure de retard, ce qu’il a justifié de quelconque manière, on peut compter sur lui pour trouver une raison crédible. Il a apporté un cadeau, pas plusieurs. C’est un détail de peu d’importance, mais cela dénote de sa propension à en rajouter. Même pour les choses les plus anodines, il faut qu’il « arrange » la vérité.
La psychologue explique à ma fille que « monsieur a essayé le cadeau, mais il ne marchait pas. Il vous a mis le ticket, comme ça vous pouvez aller l’échanger. » Déjà, je trouve qu’il aurait pu aller l’échanger lui-même. C’est un peu cavalier d’offrir un cadeau qui ne fonctionne pas. Et il a le temps, puisqu’il est chômeur. Mais finalement, c’est très bien qu’il ne l’ait pas fait car la preuve est ainsi faite qu’il a encore menti. Il n’avait pas encore de cadeau la semaine précédente, contrairement à ce qu’il a prétendu. En effet, le ticket date du jour même de la rencontre ! Il sera passé l’acheter juste avant de venir. C’est d’ailleurs probablement la raison pour laquelle il est arrivé en retard. Le but, en demandant de rapprocher la prochaine rencontre, était uniquement d’attendrir en se faire passer pour le pauvre papa qui reste sur le carreau avec "ses" cadeaux qu'il ne peut pas donner à son bébé. C'est fin, je trouve. Et ça marche, probablement.
Ce sont de petites magouilles de rien du tout, je le sais bien. Mais cela dénote de l’état d’esprit de l’homme. Ça ne changera pas drastiquement l'opinion de la juge, mais ma fille va quand même demander que ce soit acté dans le rapport.
23:03 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (7)
03/06/2012
Huitième rencontre
Cette huitième rencontre devait avoir lieu la semaine dernière, mais elle a été reportée, Bébichon étant fiévreux samedi dernier, pour cause de varicelle.
Ma fille me téléphone.
- Devine d’où je viens.
- Du centre MIR ? (où Bébichon rencontre son père)
- Oui, mais ça c’était avant. Mais juste là, maintenant ?
- Aucune idée !
- De chez Martine (la nouvelle compagne de XY, nom d’emprunt que je donne ici pour facilité la narration)
- De chez Martine ????!!!!! Comment ça ?
- Ben oui. Quand je suis repartie du centre avec Bébichon, il n’avait plus son doudou. Je suis retournée. Ils ont cherché, mais ne l’ont pas trouvé. Tu me connais, le doudou, c’est sacré. J’ai tout de suite pris la route pour la maison de XY. Il n’était pas là. C’est Martine qui m’a ouvert. Elle lui a téléphoné pour expliquer la situation. Il s’est énervé bien fort. Je l’entendais crier au téléphone. Comme je suis contente d’être libérée de tout ça ! Pauvre Martine ! C’est une femme vraiment gentille !
Tiens, au fait, elle ne devait pas rejoindre son compagnon en France, cette « amie »-là, qu’il ne voulait pas reconnaître comme sa compagne ?
Martine a défendu ma fille, en douceur, en affirmant qu’un doudou c’était important. Il ne l’avait pas, mais soudain, il s’est souvenu de l’endroit où Bébichon l’avait déposé au centre MIR. Toujours sur sa lancée agressive, il lui a ordonné sèchement de lui téléphoner pour lui signaler immédiatement le départ de ma fille. Technique de contrôle rapproché. Ma fille a connu ça aussi. Elle a invité ma fille à prendre un café. Ma fille ne voulait pas lui causer de soucis, mais elle a insisté. Elle a téléphoné à XY, prétendant que ma fille était partie, et l’a fait entrer en s’exclamant « J’en ai marre de mentir ! »
Elle en est arrivée au stade où elle voudrait bien le quitter. Sa mère l’encourage dans ce sens, mais elle s’est attachée au petit xy. Il semblerait qu’elle s’en occupe beaucoup et que l’enfant préfère rester avec elle plutôt que de suivre son père. C’était pareil, quand ma fille s’occupait de lui. Le schéma se reproduit. Cela a mis du baume au cœur de ma fille de savoir que l’enfant reçoit un minimum d’affection et d’attention.
Martine a assuré que XY ne disait jamais de mal de ma fille, au contraire. Ma fille lui a répondu que ça ne l’étonnait pas. Il faisait pareil quand ils étaient ensemble. Il encensait une des femmes avec lesquelles il avait vécu auparavant, mais rabaissait ma fille. Elle lui a expliqué que le but en mettant ma fille sur un piédestal, à posteriori, était seulement de l’humilier, elle, Martine. Tiens, je n’aurais même pas pensé à ça ! Ça correspond bien à la mentalité d’un PN. Elle l’a mise en garde aussi concernant la fidélité. En son temps, elle croyait dur comme fer qu’il ne regardait pas ailleurs. Avec le recul, elle est certaine du contraire, à présent. Elle a aussi appris par la bande qu’il papillonnait au nez et à la barbe de Martine, quand ils étaient au café. Ça, elle ne le lui a pas dit.
Elle a tenu à lui affirmer qu’il ne changerait pas. Que c’était une maladie. Qu’il était incurable. On sait bien que les victimes de PN ne croient pas ce qu’on leur dit à ce sujet. Mais que faire d’autre que mettre en garde ? Un jour peut-être, la petite graine semée germera. Elle lui a conseillé de s’informer sur le net à propos des caractéristiques du pervers narcissique et de vérifier si XY correspond aux critères.
Elle lui a aussi avoué que les rencontres entre le père et le fils se passaient bien. Très bien même. Aujourd’hui, par exemple, Bébichon est revenu en sueur, à force d’avoir rigolé. Mais sa grande crainte est l’après, quand il ne sera plus soumis au regard des psychologues et qu’il montrera son vrai visage. Martine était d’accord.
Elles se sont quittées en phase, Martine exprimant l’espoir que cette conversation ne se retournerait pas contre elle. C’est clair que si XY apprenait ce qui s’est dit, elle ne passerait pas une bonne soirée ! Ma fille l’a complètement rassurée dans ce domaine.
N.B. Le doudou était bien à l’endroit qu’ XY avait indiqué.
09:57 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (8)