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19/04/2012

Cinquième rencontre

Samedi, ma fille me téléphone, après être allée au centre pour que Bébichon voie son père. Étonnament, elle ne me parle pas de la rencontre. Elle se focalise de prime abord sur le fait que son amie lui a amené sa fille la veille, après l’avoir suppliée de la garder pour la nuit, en dépannage d’urgence et que la raison invoquée semble bien être un prétexte.

Elle m’en avait déjà parlé la veille, ne sachant pas si elle allait accepter ou non. Elle en avait passé une mauvaise nuit. Je lui avais demandé ce qui l’ennuyait tellement. Elle me répond d’abord que ça la stresse parce que le lendemain elle va au centre, ce qui est déjà une épreuve en soi, et qu’elle doit y emmener la petite, donc faire attention à elle, en plus de Bébichon. La fillette (6 ans) n’est pas difficile pourtant, elle le reconnaît. Il s’avère finalement que ce qui la contrarie le plus, c’est d’avoir été grugée. Son amie a voulu lui faire croire un bobard. Pourquoi ? Elle ne le sait pas. Elle me raconte aussi d’autres anecdotes où elle a senti de la manipulation. Elle la connaît pourtant en tant qu’affabulatrice, manipulatrice et excellente comédienne (elle peut pleurer sur commande, avec de vraies larmes), mais jusqu’à présent son « art » ne s’était jamais exercé aux dépends de ma fille qui est prête à faire une croix sur leur amitié, puis essaye de relativiser.

Elle croit qu’elle ne supporte plus du tout la moindre manipulation, pour en avoir trop souffert et que si elle ne se raisonnait pas, elle romprait tout contact avec cette amie. Elle n’a pas encore eu l’occasion de lui en parler.

Je demande quand même si ça s’est bien passé avec Bébichon et son père. Oui, tout s’est bien passé. Il n’était même pas en retard. C’est tout ce qu’elle en dit.

Du côté du petit xy, c’était aussi très sympa. Contrairement à la fois d’avant, où elle l’avait à peine vu, il est resté avec elle pendant toute l’heure. Il était très content de son cadeau et ils l’ont construit ensemble. Il lui a apporté une part du gâteau d’anniversaire de la veille, accompagné d’une serviette et d’une petite cuiller. Elle lui demande qui a eu cette initiative. C’est la compagne de XY, ce qui prouve qu’elle n’est pas retournée vivre en France, comme il le prétendait. Elle lui demande de remercier la dame de sa part.

En tout cas, je trouve que ma fille est souvent sur les nerfs. Quand ce n’est pas du côté de XY (lui, il détient la palme, faut-il le préciser), c’est son patron, les automobilistes sur la route, et maintenant son amie. C’est même parfois Bébichon, qui, comme tout enfant qui se respecte, tente de prendre le pouvoir ! Enfin, je dis ça comme si je le découvrais aujourd'hui. Ce n'est pourtant pas nouveau. C'était parfois très pénible à vivre quand elle était à la maison. Ça doit être dur pour elle-même aussi d'ailleurs. En revanche, elle est  beaucoup moins déprimée.

 

02/04/2012

Quatrième rencontre

 

Samedi dernier, je ne devais pas voir ma fille, puisqu’il était prévu que j’irais chez elle dimanche. Mais en fin d’après-midi, elle me téléphone pour demander si elle peut passer. J’étais un peu contrariée. Je venais de commencer à jardiner. Elle a dû sentir mes réticences, mais elle insistait, me rappelant qu’elle avait conduit Bébichon auprès de son papa. Je l’ai donc laissée venir, m’attendant à une nouvelle entourloupe de XY ou peut-être à une attitude inadéquate d’une psychologue, comme c’est arrivé une fois.

Finalement, il n’y a rien eu de grave. Rien que la routine d’un manipulateur invétéré. Il est arrivé avec ¼ d’heure de retard, qu’il a pu rattraper en restant ¼  d’heure de plus, sans que l’on demande l’avis de ma fille qui aurait pu avoir autre chose à faire après cette visite. Elle l’a entendu s’excuser très poliment, tout en charme et cordialité, parlant  du beau temps etc. Elle est persuadée qu’il avait bu, à la façon dont il parlait fort, au point qu’elle comprenait ce qu’il disait, à 2 pièces de là, ce qui n’était pas le cas les fois précédentes. Elle se demande si les psychologues s’en sont rendues compte. C’étaient d’autres personnes. Il a donc refait son numéro de langer son fils sans nécessité. Ça énerve prodigieusement ma fille. On dirait qu’elle supporte de moins en moins ses manœuvres, même les plus bénignes.

Il a encore apporté un jouet pour Bébichon. Ma fille a de la peine pour le petit xy qui lui n’a rien reçu de sa part, parce qu’elle ne veut pas entrer dans la surenchère des cadeaux.

Elle n’a vu le petit xy que 2 minutes, quand il était temps de partir. Elle lui a demandé s’il n’avait pas eu envie de venir jouer avec elle. Il a répondu très spontanément que si. Elle lui a alors demandé s’il n’avait pas osé demander. Il a répondu par une sorte de grimace et de sons hésitants qui voulaient probablement dire qu’il ne pouvait pas ou n’osait pas répondre sincèrement à la question. Ma fille pense que XY lui a interdit de la rejoindre. On pourra penser qu’elle fantasme. Elle peut se tromper, mais ses soupçons peuvent être justifiés car elle a vécu tout ce qui s’est passé entre XY et la mère du petit. Chaque parent empêchait l’enfant de révéler un tas de choses à l’autre ou l’encourageait à mentir, ce qu’eux-mêmes faisaient constamment. Il faut savoir aussi qu’il y a 15 jours, elle a fait une demande de visite au petit garçon. Pas un droit entériné par un jugement. Juste une convention actée par avocats. Demande qui n’a pas eu de suite à ce jour.

Ma fille a décidé que dorénavant elle ne dirait plus rien aux psychologues au sujet de XY ou de son fils aîné. En ce qui concerne ce dernier, elle croit que le personnel s’apercevra de son état où tout épanouissement est exclu. Ses regards fuyants, son attitude raide, sa peur de déplaire à son père. Elle veut se montrer irréprochable et de bonne volonté et ne veut pas passer pour une hystérique. Espérons que les psychologues sont professionnelles et fines.

Univers infini, je remets Bébichon entre tes mains.

 

 

24/03/2012

Troisième rencontre

Bébichon connaît son père maintenant. Samedi de la semaine dernière, quand ma fille l’a conduit au centre MIR, il a accompagné sans rechigner une bénévole qu’il n’avait jamais vue auparavant. Il savait très bien où il allait et qui il allait voir. Et apparemment, il s'en réjouissait. Il a même fait un câlin à son papa. Ma fille se disait satisfaite. Tout se passait bien. J’étais un peu étonnée de sa réaction positive. Pour ma part, j’étais mitigée car si XY arrive à ne montrer que son beau côté, il obtiendra des droits plus étendus et sera alors hors contrôle. Elle précisera plus tard qu’effectivement, elle était contente que Bébichon sache maintenant qu’il a un papa, comme les autres enfants, qu’il le connaisse et que les échanges soient positifs. C’est une belle façon de vivre le moment présent. Mais elle craint bien sûr le choc et la déception, plus tard, quand il découvrira qui il est. Elle réfléchit beaucoup à la façon de gérer cet « après », qu’elle souhaite voir arriver le plus tard possible. Et à ce qu’elle expliquera alors à Bébichon, avec des mots qu’il puisse comprendre.

Pendant une partie de cette rencontre, ma fille a joué à un jeu de société avec le petit xy.  C’était une bonne idée, étant donné que l’enfant parle peu. Elle a pu constater qu’à près de 8 ans, alors qu’il recommence sa première année primaire, il lit très mal des mots assez simple,  comme « Maria ».  Ma fille lui a soufflé : « Mmmm… ». Il a dit alors « Marie », non « Maria ». Elle croit qu’il sait, mais qu’il n’ose pas, de peur d’être rabroué, comme il en l’a l’habitude. Elle le trouve complètement renfermé. Elle envisage de demander un droit aux relations personnelles, comme peuvent l’obtenir les grands-parents, par exemple. Mais son avocate lui a formellement conseillé d’attendre.