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06/08/2012

12ème rencontre

C’était samedi matin. XY est arrivé à l’avance. Il a attendu dans sa voiture pour « ne pas faire de problèmes » a-t-il précisé, jouant son rôle de personne conciliante.

En revanche, l’entretien entre lui et la responsable du dossier s’est avéré relativement tendu. Trois sujets de frustration pour lui :

1) Ma fille a demandé à ce qu’il n’y ait pas de rencontre le 25 août, parce qu’elle serait en WE avec nous à la mer. C’est une raison tout à fait valable dans ce cadre. Le centre lui avait d’ailleurs demandé au début de l’été s’il fallait tenir compte de certaines dates où elle serait en vacances. XY ne perd rien puisqu’il ne s’agit que d’un aménagement du calendrier, pas d’une suppression. Mais cela ne lui plaît pas qu’elle ait ce droit et qu’il n’ait rien à dire.

2)   La responsable a déclaré à ma fille que XY marquait son accord, sans réticences, pour qu’elle prenne le petit xy l’une ou l’autre après-midi. Mais il souhaitait que cela se fasse par mon intermédiaire. Ma fille a été plus maligne que je ne l’aurais été moi-même. Moi, à sa place, j’aurais accepté sans poser de conditions, trop contente de revoir le petit bonhomme dans un cadre plus normal. Mais cela aurait permis à XY de reprendre un certain pouvoir sur elle. Il lui aurait amené son fils quand ça l'arrangeait. Pas du tout s'il n'en avait pas envie. Ne serait pas arrivé à l'heure. Aurait changé d'avis au gré de ses humeurs. Mais ma fille a demandé pourquoi, s’il est d’accord, il n’a pas répondu à la proposition faite par avocats interposés, il y a des mois déjà ? La responsable a répondu que XY n’avait plus de nouvelles de son avocat. Ma fille a demandé comment il allait faire dans ce cas. Il lui faudrait quand même bien un avocat pour poursuivre l’affaire ? Elle a répondu : « oui, évidemment … » En fait, c’est lui qui n’a plus donné signe de vie à son avocat, sans doute parce qu’il n’a pas payé ce qu’il devait. Le centre a reçu la copie de la preuve écrite. Ma fille a demandé que cela se fasse dans un cadre légal avec des heures fixées, de façon à ce qu'elle ait un recours si les règles ne sont pas respectées.

3)   La responsable a encore essayé d’insister pour qu’XY admette que la dame qui vit avec lui est bien sa compagne. Ceci dans le but de l’inviter à un entretien si un jour XY avait le droit d’emmener Bébichon. Il maintient sa tactique incompréhensible d’affirmer qu’il n’en est rien et que d’ailleurs elle allait déménager. C’est ce qu’il dit depuis le début de l’affaire. Ma fille dit que ça l’arrange. Je crois aussi que c’est un désavantage pour lui de déclarer qu’il s’occupe seul de son fils aîné.

Encore une chose. Le petit xy n’était pas là. « Il était trop fatigué », a précisé la responsable, en ajoutant : « Enfin, c’est ce que dit monsieur … » Pas très malin comme excuse. Tant mieux ! Cela permet de mieux le cerner.

Voilà où nous en sommes. Les 12 rencontres prévues par jugement ont eu lieu. XY n’a pas bougé pour demander un droit de visite plus important, ce qu’il semblait pourtant souhaiter ardemment. La seule possibilité qu’il lui reste, c’est de demander la poursuite des visites au centre, de la même façon et au même rythme que pendant les 6 mois qui viennent de s’écouler. Pour cela, il va devoir débourser 500 €. Le centre pourrait lui accorder ce droit gratuitement s’il considère qu’il n’a pas de moyens financiers, mais il semblerait que cette option n’ait pas été retenue.

19/07/2012

Pied écrasé (rêve)

Je m’informe pour savoir quel bus je dois prendre. À l’arrêt, je le vois arriver de loin, débouchant d’une rue latérale. En fait, c’est plutôt un grand camion de transport. Je hèle mes filles qui se trouvent de l’autre côté de l’avenue qui est très large. C’est la cadette qui arrive, avec son vélo. Je lui dis que ce n’est pas elle qui est sensée m’accompagner. Elle rectifie. C’est bien elle. Je me rends compte que je me suis trompée. Elle monte à l’avant dans le bus, avec son vélo. Dans ces entrefaites, j’entends l’aînée crier très fort “attention”. Puis elle pousse de grands cris de douleur. Je me précipite et la vois, couchée sur le dos, le long des rails du tram, au milieu de la route. Elle se roule par terre en tenant sa cheville. Son pied est réduit en bouillie. J’imagine qu’un véhicule a dû le lui écraser, mais je n’en vois aucun. Des pavés manquent le long des rails, comme s’il y avait des travaux, pas très importants. Je dis à ma fille ado dans le bus d’aller chez sa grand-mère. Pendant que je cours vers ma fille aînée, un ouvrier se précipite déjà vers elle pour la secourir ainsi que d’autres personnes. Je me dis qu’elle ne saura plus marcher…

La veille, ma fille m’avait téléphoné en début de soirée. Elle était à la taverne attenante à la piscine, à 2 pas de chez moi, où elle attendait son repas, après avoir été nager avec Bébichon. Ma première réaction fut, je l’avoue, la crainte de la voir débarquer. Pourquoi me téléphone-t-elle de là ? Par hasard ? Ou dans l’espoir que je l’invite ou que j’aille la rejoindre ? Je n’en ai pas envie. Elle commence alors à me parler de son entrevue avec la psychologue du MIR et me dit qu’elle en a marre. Elle est sur les nerfs et j’ai l’impression que ces derniers temps c’est trop souvent le cas. Pourtant, ce qu’elle me raconte ensuite, et qui fait l’objet de ma note précédente, ne me paraît pas négatif.

Elle met fin à la conversation car son repas arrive. Entretemps, elle m’a refilé son stress, alors qu’il n’y a vraiment pas de quoi fouetter un chat, même pas un petit cobaye d’ailleurs ;o). Bref, je suis prise d’agitation. Mon mari en rajoute une couche. Je le prie de ne pas me stresser davantage. Il se tait et j’essaie de me calmer. Je pars dans le bureau avec une envie de pleurer. Je me laisse le temps de prendre conscience de l’émotion qui me submerge, de l'accueillir. Je réalise que je pleure égocentriquement sur moi-même, pas sur les malheurs de ma fille. Puis, je m'efforce de me concentrer sur ce que je fais pour évacuer l’écureil qui saute de synapse en synapse dans mon cerveau. J’y parviens, au bout de … je ne sais plus … d’un temps très long, trop long !

Je crois que ce rêve me parle de ce coup de fil. La souffrance de ma fille, que je ne peux soulager. Il faut un médecin. Ma fille qu’il faut secourir. Qui va devoir être prise en charge puisqu’elle ne saura plus marcher seule et ma peur de ne pas arriver à le gérer. Moi, qui ne peut pas continuer le voyage de ma vie (prendre le camion) ni même les chemins obligés que toute personne doit suivre avec plus ou moins d’angoisse (le bus). Je dois rebrousser chemin, comme si j'étais une éternelle maman, d'un éternel bébé dépendant. Ma fille cadette a la chance de garder plus ou moins son autonomie (le bus), même si c’est dur (le vélo) et en plus, je l’envoie chez ma mère, qui saura s’occuper d’elle.

En fait, j’ai l’impression que ce qui se joue, c’est la pression engendrée par la situation de ma fille et surtout son problème de solitude. Je la gère généralement pas mal, mais ici, il y a comme un niveau qui a été atteint au-delà duquel cela va devenir pénible.

Si l’on se place dans l’optique que tous les personnages du rêve sont des parts de moi-même, on peut dire que je (ma fille) mets en garde en criant “attention”. Mais je me fais quand même écraser le pied (on me marche ou on me roule dessus). Ce cri exprimerait une mise en garde, de la colère et pourrait m’aider à me libérer de la pression. Je prends mon pied, mais inversément à l’expression. J’ai mal !

La part de moi que représente l’ouvrier vient au secours de ma partie en souffrance. Il est grand, fort et sait travailler. Cette part masculine et compatissante de moi va pouvoir m’aider.

Une autre part de moi (ma fille cadette) décide de continuer son petit bonhomme de chemin.

Il y a du boulot, mais peut-être pas tant que ça. La rue ne nécessite que de petits travaux, mais il vaut mieux s’y atteler avant qu'elle ne se dégrade davantage, avant que je ne sois écrasée, moi ou mon pied !

17/07/2012

11ème rencontre

Le MIR avait compté que XY avait eu les 12 séances auxquelles il avait droit pour voir Bébichon. Moi, je n’en avais compté que 11. J’avais raison. La 12ème et dernière de la série est prévue pour le 4 août. Ils se sont emmelés les pinceaux aussi pour l’espace entre 2 visites. Ils ont laissé 3 semaines entre deux visites alors que normalement il en faut 2, mais le mieux de tout c’est qu’ils nous ont demandé à moi, puis deux fois à ma fille, pourquoi il y avait trois semaines. C’était marqué sur le dossier et personne ne sait d’où ça vient. Bref, tout ça sont de minuscules détails qui ne dérangent que XY, éventuellement.

Samedi, ma fille est donc allée au MIR. Elle a eu l’occasion de parler avec une des responsables qui a habituellement une attitude un peu déplaisante, ou du moins ressentie comme telle par ma fille. Cette fois elle était plus ouverte. Ma fille s’est donc davantage exprimée quant à ses craintes. Elle lui a notamment signalé que XY ne payait rien  comme pension alimentaire, afin qu’elle ait un exemple de son manque de sens des responsabilités. Tout au long des 6 mois de rencontres, elle ne voulait pas en parler, afin d’éviter qu’elle ne l’encourage à le faire. La juge verrait ainsi ce qu’il en est. Je ne sais pas quelle conséquence aura son changement de tactique. On verra bien.

Personne ne sait non plus quelle sera la suite des événements. Normalement, s’il paie les 500 €, il pourra continuer à voir son fils tous les 15 jours, comme maintenant. Mais si un jour il demande plus, il faudra repasser devant le tribunal. Et là, la juge va lui demander des comptes au sujet de la pension alimentaire qu’il disait ne pas vouloir payer parce qu’il n’avait aucune droit (or, il en a, même s’ils sont restreints) et au sujet de sa motivation pour voir son fils autrement. S’il invoque le manque d’argent, il faudra qu’il justifie pourquoi il a de l’argent pour payer le MIR, mais pas pour subvenir aux besoins de son fils. Or, il n’a jusqu’à présent fait aucune démarche.

Ma fille a vu le petit xy qui se plaint que son papa crie tout le temps. Il dit que la nouvelle madame XY en a marre aussi. Elle va partir en vacances en France, dans sa famille et va emmener l’enfant. Ma fille ne sait pas si c’est vraiment vrai car ses explications sont parfois un peu confuses. Ce qui est clair, c’est que cette dame est un bienfait pour ce petit garçon.