06/04/2012
La tulipe de la paix
Il y a deux ans, dans mon jardin, j’avais négligé plus ou moins volontairement un groupe de tulipes dont les bulbes m’avaient été offerts par un amant d’il y a plus de 20 ans. Il me semblait qu’en les laissant disparaître, j’effaçais également les traces d’une liaison qui m’avait fait beaucoup souffrir. De toute façon, leur couleur, que j’avais aimée à l’époque, me paraissait maintenant fade et sans intérêt, comme l’homme que ces fleurs représentaient. J’étais contente de ma décision.
Or, le printemps dernier, surprise : les tulipes sont réapparues, fraîches et vives. Et, à mon grand étonnement, j’étais ravie de les revoir et de constater que mon cœur n’avait plus de rancœur. Je me suis rendue compte alors qu’au-delà du deuil de cet amour, qui était fait depuis longtemps, j’étais arrivée plus loin encore. J’étais dorénavant complètement en paix avec cette histoire. Je pouvais en sourire avec tendresse, sans regrets. Je ne peux pas dire comment c’est arrivé. Je n’ai rien fait pour, mais le fait est là, et j’en suis très satisfaite, même s'il a fallu 2 décennies.
En automne dernier, j’ai déménagé les bulbes à un endroit plus adéquat. Ils ont dû souffrir du transfert car ce printemps-ci, ils ont donné plein de feuilles, mais une seule fleur. Je m’en fiche. L’année prochaine, il n’y en aura peut-être plus, ou elles seront plus nombreuses. Elles peuvent choisir. C’est la nature qui décide.
22:01 | Lien permanent | Commentaires (12)
02/04/2012
Quatrième rencontre
Samedi dernier, je ne devais pas voir ma fille, puisqu’il était prévu que j’irais chez elle dimanche. Mais en fin d’après-midi, elle me téléphone pour demander si elle peut passer. J’étais un peu contrariée. Je venais de commencer à jardiner. Elle a dû sentir mes réticences, mais elle insistait, me rappelant qu’elle avait conduit Bébichon auprès de son papa. Je l’ai donc laissée venir, m’attendant à une nouvelle entourloupe de XY ou peut-être à une attitude inadéquate d’une psychologue, comme c’est arrivé une fois.
Finalement, il n’y a rien eu de grave. Rien que la routine d’un manipulateur invétéré. Il est arrivé avec ¼ d’heure de retard, qu’il a pu rattraper en restant ¼ d’heure de plus, sans que l’on demande l’avis de ma fille qui aurait pu avoir autre chose à faire après cette visite. Elle l’a entendu s’excuser très poliment, tout en charme et cordialité, parlant du beau temps etc. Elle est persuadée qu’il avait bu, à la façon dont il parlait fort, au point qu’elle comprenait ce qu’il disait, à 2 pièces de là, ce qui n’était pas le cas les fois précédentes. Elle se demande si les psychologues s’en sont rendues compte. C’étaient d’autres personnes. Il a donc refait son numéro de langer son fils sans nécessité. Ça énerve prodigieusement ma fille. On dirait qu’elle supporte de moins en moins ses manœuvres, même les plus bénignes.
Il a encore apporté un jouet pour Bébichon. Ma fille a de la peine pour le petit xy qui lui n’a rien reçu de sa part, parce qu’elle ne veut pas entrer dans la surenchère des cadeaux.
Elle n’a vu le petit xy que 2 minutes, quand il était temps de partir. Elle lui a demandé s’il n’avait pas eu envie de venir jouer avec elle. Il a répondu très spontanément que si. Elle lui a alors demandé s’il n’avait pas osé demander. Il a répondu par une sorte de grimace et de sons hésitants qui voulaient probablement dire qu’il ne pouvait pas ou n’osait pas répondre sincèrement à la question. Ma fille pense que XY lui a interdit de la rejoindre. On pourra penser qu’elle fantasme. Elle peut se tromper, mais ses soupçons peuvent être justifiés car elle a vécu tout ce qui s’est passé entre XY et la mère du petit. Chaque parent empêchait l’enfant de révéler un tas de choses à l’autre ou l’encourageait à mentir, ce qu’eux-mêmes faisaient constamment. Il faut savoir aussi qu’il y a 15 jours, elle a fait une demande de visite au petit garçon. Pas un droit entériné par un jugement. Juste une convention actée par avocats. Demande qui n’a pas eu de suite à ce jour.
Ma fille a décidé que dorénavant elle ne dirait plus rien aux psychologues au sujet de XY ou de son fils aîné. En ce qui concerne ce dernier, elle croit que le personnel s’apercevra de son état où tout épanouissement est exclu. Ses regards fuyants, son attitude raide, sa peur de déplaire à son père. Elle veut se montrer irréprochable et de bonne volonté et ne veut pas passer pour une hystérique. Espérons que les psychologues sont professionnelles et fines.
Univers infini, je remets Bébichon entre tes mains.
18:21 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (10)
Ce qui va bien
Stef semble désolée (en fait, je pense « irritée ») de lire beaucoup de propos négatifs sur mon blog. Il est vrai que cet espace me sert généralement à déposer mes difficultés, en me dépolluant ainsi l’esprit. Les écrire me permet aussi de les analyser plus objectivement et les commentaires me donnent parfois des pistes de réflexion, du réconfort. Mon blog me sert aussi, mais c’est secondaire, à me souvenir des péripéties de la vie. Non pour m’y complaire - je relis rarement mes notes - mais pour pouvoir m’y référer si cela s’avère utile. C’est ainsi que cela m’a été bien utile lorsque j’ai écrit mon témoignage destiné au tribunal. Cela m’a servi également à réveiller la mémoire de ma fille à un moment où elle tentait de minimiser la personnalité de XY. D’occulter, dirais-je même. C’était ce qu’elle faisait régulièrement avant de rompre définitivement avec lui, physiquement, mais surtout dans sa tête.
Je reconnais que l’histoire de ma fille a pris une grande place dans ma vie. Que mes pensées sont souvent encombrées par des inquiétudes. Pas seulement au sujet de Bébichon et de la relation avec son père, mais aussi concernant ma fille elle-même. Ses fragilités, sa santé mentale, ses luttes constantes, ses attentes, notamment envers sa famille …
Chaque jour, je dois faire un effort pour me recentrer sur moi-même, pour me protéger, pour vivre ce cher moment présent qui est la solution à tout. Parfois, j’échoue et je gâche inutilement des instants qui auraient pu être bien plus agréables. Au moins, j’en suis consciente, c’est déjà ça. Et souvent j’y arrive.
Il ne faut cependant pas croire que ma vie se résume aux problèmes de ma fille aînée. J’ai un mari adorable. Je suis tranquillement à la retraite et j’en profite. Je n’ai pas de soucis financiers et pas de gros problèmes de santé. Ma fille aînée maîtrise sa vie, malgré les difficultés. Ma fille cadette a presque la vie dont elle rêvait, un mari formidable et des enfants qui vont généralement bien. Tifitou et Tifiouane sont un peu moins présents en cette période, pour une question de circonstances actuelles. Mais ils sont là et c’est un plaisir de m’occuper d’eux et d’y repenser ensuite, tendrement. Mes relations avec mes filles sont excellentes. Qu’espérer de plus ? (N’est-ce pas Stef ?)
11:20 | Lien permanent | Commentaires (12)