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27/03/2012

Pareil et pas pareil

Hier, j’ai refait l’expérience qu’on me demande, à la caisse, d’ouvrir mon sac à dos. Deux fois de suite sur un si court laps de temps ! C’est marrant, parce que, si je me souviens bien, de toute ma vie, ça ne m’est arrivé qu’une seule fois, il y a au moins 35 ans ! Ici, cependant, le caissier me l’a demandé tout gentiment, un peu gêné, justifiant qu’il était obligé de le faire, me conseillant un entrebâillement discret, pour que les autres clients ne se doutent de rien. Dès que j’ai défait les lanières, il m’a pressé de les refermer. Je me demande même s’il a vraiment regardé et si oui, ce qu’il a pu voir. Je l'ai rassuré sur le fait que je ne le prenais pas mal.

Du coup, je remets en question l’expérience identique que j’avais faite précédemment, dans une autre grande surface, et que je raconte ici. Mon « look » n’a sans doute pas grand-chose à voir avec l’affaire. Seul le fait que j’avais un sac à dos et pas de caddie a dû jouer. Un grand cabas quelconque, autre qu’un sac à main, aurait probablement entraîné le même effet.

Ma  petite parano peut dormir tranquille… Quoique, se pourrait-il que je sois fichée, à mon insu, comme personne louche, sur la liste noire de toutes les polices magasinières du pays ? ;o)

24/03/2012

Troisième rencontre

Bébichon connaît son père maintenant. Samedi de la semaine dernière, quand ma fille l’a conduit au centre MIR, il a accompagné sans rechigner une bénévole qu’il n’avait jamais vue auparavant. Il savait très bien où il allait et qui il allait voir. Et apparemment, il s'en réjouissait. Il a même fait un câlin à son papa. Ma fille se disait satisfaite. Tout se passait bien. J’étais un peu étonnée de sa réaction positive. Pour ma part, j’étais mitigée car si XY arrive à ne montrer que son beau côté, il obtiendra des droits plus étendus et sera alors hors contrôle. Elle précisera plus tard qu’effectivement, elle était contente que Bébichon sache maintenant qu’il a un papa, comme les autres enfants, qu’il le connaisse et que les échanges soient positifs. C’est une belle façon de vivre le moment présent. Mais elle craint bien sûr le choc et la déception, plus tard, quand il découvrira qui il est. Elle réfléchit beaucoup à la façon de gérer cet « après », qu’elle souhaite voir arriver le plus tard possible. Et à ce qu’elle expliquera alors à Bébichon, avec des mots qu’il puisse comprendre.

Pendant une partie de cette rencontre, ma fille a joué à un jeu de société avec le petit xy.  C’était une bonne idée, étant donné que l’enfant parle peu. Elle a pu constater qu’à près de 8 ans, alors qu’il recommence sa première année primaire, il lit très mal des mots assez simple,  comme « Maria ».  Ma fille lui a soufflé : « Mmmm… ». Il a dit alors « Marie », non « Maria ». Elle croit qu’il sait, mais qu’il n’ose pas, de peur d’être rabroué, comme il en l’a l’habitude. Elle le trouve complètement renfermé. Elle envisage de demander un droit aux relations personnelles, comme peuvent l’obtenir les grands-parents, par exemple. Mais son avocate lui a formellement conseillé d’attendre.

19/03/2012

Au bord de la folie ?

D’habitude, quand vient le WE, ma fille propose soit de venir chez moi, soit que je vienne chez elle, avec ou sans mon mari (qui n’est pas son père). Souvent c’est l’après-midi. Mais dimanche de la semaine dernière, elle me téléphone le matin  pour me proposer de venir.  Quand je demande « quand », sa réponse est sans équivoque : « le plus tôt possible et le plus longtemps possible ». C’est clair, quand elle est gourmande comme ça, c’est qu’elle ne va pas bien. C’était le cas. Je fais quelques courses pour manger et débarque chez elle vers 11 heures. Elle me parle de sa paranoïa. Elle est perpétuellement aux aguets. Parfois, en rentrant chez elle, elle entend un bruit. Elle a l'impression que XY s'est introduit chez elle. Elle croit voir sa voiture partout. Elle est même sûre de l’avoir vue un jour, garée près de chez elle et XY regardait vers son appartement. Pourtant, elle ne l’a pas formellement reconnu et n’a pas pu voir la plaque d’immatriculation. Elle s’imagine qu’il complote quelque chose contre elle. Qu’il va inverser les rôles en essayant de la faire passer, elle, pour une manipulatrice et une mauvaise mère. Parfois, elle imagine qu’il envisage de la tuer. Elle craint d’être au bord de la folie. Je lui rappelle que ce sentiment-là, ce n’est pas la première fois qu’elle le ressent, et que c’était avant XY. Elle ne s’en souvient pas. Elle parle de reprendre des antidépresseurs pour ne pas craquer.

Pendant 7 heures, je l’écoute, tente de la rassurer. Même si XY l’épie, elle n’a rien à cacher, C’est embêtant, mais ça ne changera pas grand-chose. Et jusqu’à présent, il a toujours déclaré au tribunal qu’elle était une bonne mère. Il ne va pas tout à coup, dire le contraire, ce ne serait pas crédible. En plus, tout malin qu’il soit, il n’a jamais été capable de préparer un coup bien pensé (en bien ou en mal). Il est futé pour retomber sur ses pattes et trouver des parades à postériori, mais pas pour élaborer des plans bien structurés. Il n’agit que par à-coup. Elle m’écoute - enfin je crois - mais je ne sais pas si mes arguments arrivent à la toucher. 

Je rentre chez moi, inquiète. Puis je relativise. Cyclothymique, elle le sera toujours. Si ça tombe, demain, elle ira beaucoup mieux. Ce fut le cas. Ouf !