09/02/2012
Dur, dur ...
Ma fille a beaucoup de mal ces jours-ci. Elle se réveille le matin, l’angoisse au ventre. Tous les jours, elle se demande si elle va tenir. Tous les jours, elle se lève quand même. Tous les jours, elle est tendue de la tête aux pieds. Tous les jours, elle rassemble ses forces pour aller travailler, malgré son envie de tout laisser là. L’idée de perdre son travail et par conséquence, son appartement, font qu’elle trouve suffisamment d’énergie pour faire ce qu’il y a à faire.
Samedi dernier, elle est allée au centre où elle va devoir déposer Bébichon samedi prochain, pour qu’il rencontre l’inconnu qui est son père. Elle a expliqué à l’enfant qu’il allait bientôt voir son « papa ». Dur pour elle de devoir prononcer ce mot, mais elle sait qu’il le faut. Je lui ai suggéré de lui montrer aussi des photos, mais ça, elle n’en est pas encore capable.
Elle est occupée à revoir sa position sur le fait qu’elle ne veut plus jamais revoir XY. Elle voudrait être là lors de la rencontre. D’une part, pour que Bébichon ne soit pas brutalement seul, face à un inconnu. Mais aussi, et je ne sais pas ce qui est prioritaire dans son esprit, dans l’espoir qu’en sa présence, il ait davantage tendance à l’agressivité et montre ainsi son vrai visage au personnel chargé d’établir un rapport. Il faut savoir que lors de son entrevue avec les 2 jeunes psychologues femmes qui l’ont interrogée afin de cerner la situation, elles l’ont fait parler, posé des questions. Ce n’est qu’au bout d’un bon moment qu’elles l’ont informée avoir déjà rencontré l’ « homme » et que dans ses propos, il n’y avait aucune animosité à l’égard de ma fille. C’est ce qu’il aura dit pour « faire bien ». Il semble à ma fille qu’au moins l’une d’entre elles pourrait facilement se laisser manipuler. Toute psychologue qu’elle soit, elle n’en reste pas moins femme et apparemment très (trop ?) « gentille ». Cible idéale pour XY, qui pourra déployer son jeu de victime qu’il maîtrise parfaitement.
Mais en fait, elle ne sait plus si les choses ont été organisées en tenant compte du fait qu’elle avait déclaré ne plus vouloir de contact avec XY, ou si c’est la règle. Je rajouterais que peut-être lui aussi devrait être d’accord qu’elle soit présente. Il faut qu’elle se renseigne.
Hier soir, j’avais trouvé ma fille plus détendue. Elle me dit qu’elle reste stressée à tout moment de la journée, mais que parfois, c’est moins sensible. Son travail lui permet aussi de se concentrer sur d’autres choses. Et puis il y a son seul et unique collègue, qui lui apporte un certain apaisement, à l’aide de paroles pleines de bon sens et de religion musulmane.
12:45 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (5)
03/02/2012
Un vieux monsieur
Mercredi, dans la station de métro, un vieux monsieur, pas rasé, pas très propre, les chaussures 2 tailles trop grandes, fouille dans une poubelle. Il en retire et examine quelques berlingots tout raplaplas. Je lui demande ce qu'il cherche. "De l'or", me répond-il, sans me regarder. "De l'or ?" - "Oui, de l'or". Je ne sais pas s'il ironise ou s'il est un peu zinzin. Il s'attarde à ce moment à quelques feuillets de journaux et en prend un. Il n'a pas l'air d'être à l'affût de vieux sandwiches abandonnés par les ventres trop pleins. Comme je n'ai pas d'or, je m'éloigne. Oui m'enfin, si j'ai pas d'or, de l'argent c'est peut-être bon aussi ? Je reviens. Il me regarde cette fois et avant que je l'interpelle, il me demande : "T'as kèk chose à manger ?" - "Non, mais je peux vous donner de l'argent pour acheter de quoi". Je lui refile 5 €. Il s'exclame, l'air de s'excuser : "Ah, merci, mais à midi, hein, pas maintenant" - "Mais, quand vous voulez, monsieur." Il empoche le petit billet et me dit : "Bon. Merci bien. Au revoir."
Je ne saurai jamais s'il se moquait de moi en prétendant chercher de l'or, ce que j'aurais tout compte fait trouvé amusant. Mais quelle misère quand même ! Et avec le temps qu'il fait pour le moment, je dirais volontiers, comme chante Charles Aznavour : "Il me semble que la misère serait moins pénible au soleil"
22:46 | Lien permanent | Commentaires (28)
26/01/2012
Mauvaise interprétation
À l’audience du tribunal, XY est arrivé en montrant à son avocat un extrait de compte. J’en avais déduit que, comme la fois précédente, il venait de payer la pension alimentaire à la dernière minute. Il avait dû le faire le matin même, puisque la veille, ma fille n’avait pas vu de versement sur son compte. Mon interprétation était erronée. L’extrait bancaire concernait probablement le paiement qu’il avait fait au centre de rencontre car, dans sa plaidoirie, l’avocat de XY a admis que son client n’avait rien versé à ma fille, mais qu’il fallait le comprendre, puisqu’il ne pouvait pas voir son fils. Je ne suis pas sûre que cette attitude soit à son avantage. Je peux me tromper, mais je crois savoir que le droit de visite est indépendant de la contribution en faveur de l’enfant. D’ailleurs, la formulation « il faut le comprendre » exprime bien, à mon sens, que la légalité n’est pas respectée, mais que XY a des excuses.
16:05 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (7)