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24/12/2013

Sapin de Noël

Depuis de nombreux jours, Bébichon demandait un sapin de Noël. Il en avait déjà vu partout, notamment un magnifique sapin naturel, décoré avec goût, chez ma fille cadette.

En son absence, ma fille aînée remonte de la cave un petit sapin artificiel que je lui avais refilé l'année dernière, l'ayant moi-même hérité de ma mère. Elle le pose à terre afin que son fils puisse participer à la décoration. L'année dernière, Bébichon l'avait trouvé très bien. Mais cette année, il est déçu. "Mais, j'en voulais un grand !" Ma fille, qui est toujours sans le sou, se met à pleurer comme une enfant. "Moi aussi j'en voulais un grand !" Décontenancé par le chagrin démesuré de sa mère, Bébichon se reprend et tente de la consoler. "Mais regarde maman, il est joli aussi !"

Je raconte l'anecdote à ma fille cadette qui du coup se propose de lui offrir un sapin en guise de cadeau de Noël. Je l'en dissuade, sachant que d'autres cadeaux lui plairaient davantage et supposant que sa sœur a maintenant dépassé sa frustration. Cette dernière supposition était fausse. Quelques jours plus tard, elle m'annonce qu'elle a acheté un grand sapin artificiel sur e-bay pour 50 €. Une affaire bien sûr ! Ça me chiffonne un peu après les plaintes qu'elle a émises au sujet de ses difficultés financières et l'argent qu'elle m'a emprunté pour finir le mois. Elle m'explique que chaque fois qu'elle passe par le hall de son immeuble, Bébichon s'extasie devant le sapin placé à l'entrée et que ça lui fait mal au cœur. Je lui fais valoir qu'il avait pourtant dépassé sa déception. Elle me répond que c'est aussi elle qui en avait envie. Aussi elle ? Je dirais "surtout" elle ! Toutes les frustrations économiques dont elle souffre semblent s'être cristallisées autour de cet arbre de Noël, en tant que symbole.

Lorsque le sapin arrive, en pièces détachées, elle a énormément de mal à le monter. De plus, elle n'avait pas eu conscience qu'un grand sapin est aussi un sapin plus large à la base. Elle a dû déplacer des meubles, au risque de se faire mal au dos, après son lumbago récent. Pour couronner le tout, Bébichon n'était pas du tout coopératif et la stressait encore un peu plus. Elle n'avait pas compté non plus que les décorations qu'elle possède ne seraient plus suffisantes. Et la guirlande lumineuse qu'elle avait ne lui plaisait pas. La lumière en était trop crue. Elle s'est effondrée à bout de force ce soir-là. Bref, le beau sapin qui aurait dû consoler la petite fille en elle, lui a apporté plus de désagréments que de joie. J'espère au moins qu'elle en profitera un peu pendant les jours qui viennent, malgré qu'elle navigue à nouveau au ras de la dépression.

Ce soir, c'est la fête. Nous allons tous chez ma fille cadette. Tout se passera bien, comme chaque année.

 Je souhaite un

Joyeux Noël

à tous ceux et celles qui passent par ici.

16/12/2013

Comment donner un avis à un enfant adulte

Vous, parents d'un enfant adulte, vous savez sans doute comme moi à quel point il est délicat de donner un avis sur une manière de faire que vous trouvez inadéquate de la part de votre enfant adulte. Je parle ici d'un avis non sollicité. Et vous, les enfants adultes, vous serez d'accord avec moi pour dire que vous vous passeriez bien des conseils ou remarques impromptues de vos parents. Faut-il pour autant se taire tout le temps ? Surtout si cela implique une attitude envers un enfant. Et sinon, quand et comment s'exprimer ?

C'est une question à laquelle je suis souvent confrontée avec ma fille aînée qui me raconte beaucoup, mais ne me demande que rarement ce que j'en pense. Apparemment, son amie la plus proche a trouvé la manière de lui dire certaines vérités sans la vexer. Ce n'est pas mon cas. Avec moi, elle se sent jugée. Je m'abstiens donc la plupart du temps. Et je reste avec ma frustration !

Cependant, dernièrement, elle me racontait une confrontation avec Bébichon au cours de laquelle il l'avait frappée, comme il le fait très souvent quand il n'obtient pas ce qu'il veut. Comme j'en avais été témoin quelques jours auparavant, j'avais retourné dans ma tête des phrases et des arguments pour lui faire comprendre, sans la blesser, qu'elle ne devait pas autoriser ce comportement. Je lui ai donc demandé pourquoi elle le laissait la frapper. Elle m'a répondu qu'elle ne se laissait pas faire puisqu'elle le regardait sévèrement (ce qui n'impressionne pas du tout le mioche) et s'il continuait (ce qu'il fait neuf fois sur dix), elle le grondait (ce qui le laisse complètement indifférent). Ensuite, elle le menaçait d'être puni dans sa chambre, etc. Je lui ai rappelé qu'elle oubliait une étape. En effet, quand il commence à la frapper, elle commence par l'ignorer. Ce n'est qu'après plusieurs tapes qu'elle réagit. C'est alors que je lui demande pourquoi il peut la frapper 15 fois et que la 16ème fois la tape n'est plus permise ? Pourquoi la première et les suivantes n'étaient-elles pas sanctionnées ? Il ne devrait pas la frapper du tout, à mon avis. Que ce soit fort ou pas d'ailleurs. Ce n'est pas l'intensité du geste qui compte, mais son intention.

Je sens ma fille un peu déstabilisée par mon avis tranché. D'habitude, quand je m'y risque, j'y vais plus en douceur. Je ne sais pas comment elle l'a ressenti sur le moment, mais mon avis l'a apparemment interpellée. Quelques jours plus tard, sans que je lui en reparle, elle me dit qu'elle est d'accord avec moi. Qu'il n'y a pas de raisons qu'elle laisse son fils la frapper, même une seule fois. J'aurai l'occasion de m'apercevoir par la suite qu'effectivement, elle réagit maintenant immédiatement et l'enfant s'arrête tout de suite.

Ouf, c'est une bonne chose d'acquise !

28/11/2013

La photo du papa de Bébichon

Lorsque Bébichon avait décrété que le directeur du cirque Bouglione était son papa, comme je l'ai raconté dans ma note du 4 novembre dernier, j'avais suggéré à ma fille de lui donner la photo de son vrai papa. Mais ma fille ne voulait pas voir la tête de XY dans son pêle-mêle et y être ainsi confrontée chaque jour. Et puis, elle considérait que des photos, Bébichon en avait." Ah oui ? Où ça ?" demandé-je. "Dans l'ordinateur, répondit-elle" - " Mouais, et comment y a-t-il accès ?"  Elle admettait qu'elle pourrait lui donner une photo qu'il garderait dans sa chambre. Mais elle ne l'a pas fait.

Cette semaine, l'institutrice de Bébichon demande aux enfants d'apporter des photos de leur famille. Ma fille se demande s'il fallait qu'elle lui donne une photo de XY. Moi, très spontanément (pour une fois qu'elle me demande mon avis) : "Mais, évidemment !" - "Mais pourquoi ce serait si évident" - "Mais enfin, c'est son père !" Je crois qu'elle l'aurait fait de toute façon, mais ça lui en coûtait. Elle lui a donc donné une photo : "Tiens, c'est ton papa." Le gamin la regarde d'un air sceptique. Il y a 6 mois qu'il ne l'a plus vu. Elle insiste. Il reste dubitatif. Elle insiste encore. Il regarde la photo plus longuement, la dépose et ne s'en occupe plus. Plus tard, il a reprendra et admettra que c'est bien son papa.

Le jour dit, il emmène les photos de sa famille à l'école. Y compris celle de XY, donc. La nuit suivante, il fait une terreur nocturne ! Il n'en avait plus fait depuis des mois. Ma fille se demande si ses terreurs nocturnes ne sont pas dues à son propre stress à elle. Car elle en a eu avec cette histoire de photos pour l'école. Une terreur nocturne n'est pas à confondre avec un cauchemar. Pendant sa terreur, l'enfant semble éveillé. Il hurle, mais en fait, il dort et il est conseillé de ne pas tenter de le réveiller. Il est dans son monde, vous n'avez pas accès à sa conscience et le lendemain, il ne se souvient de rien. Sachant cela, ma fille a quand même parlé à Bébichon, tout doucement. Elle lui a notamment expliqué qu'il ne devait pas s'inquiéter. Il verrait encore son papa, plus tard sans doute. L'enfant a hoché vaguement la tête, puis s'est calmé.