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10/07/2014

Explications !

Ma fille se plaint beaucoup des rébellions de Bébichon ces temps-ci. Elle pense que l'état de sa propre humeur y est pour quelque chose. Hier, il refusait de prendre son bain. Cela arrive très souvent. Habituellement, elle tente de lui faire entendre raison, négocie longuement et/ou démissionne. Hier, elle décide de l'amener à ce qu'elle veut par la force. Elle le savonne. Il se débat. Elle le rince. Il pleure. Elle le sèche. Il se met à hurler. Et quels sont les mots qui lui viennent ?  Il crie : "Papa ! Papa ! Papaâââ ! Jamais il n'avait fait ça auparavant !

Ma fille est pétrifiée. Elle lui demande pourquoi il appelle Papa. Il répond que Papa est gentil et Maman est méchante ! Elle rétorque que Maman n'est pas méchante, mais que Bébichon ne fait pas ce qu'il doit faire. Elle pleure. Bébichon se calme. Alors, elle lui explique. Papa est parfois gentil, parfois même très gentil. Mais très souvent, il est TRèS méchant ! C'est pour ça qu'elle ne veut pas que Bébichon voie son papa. Le bambin questionne : "Il était méchant avec toi ?" - "Oui, il était méchant avec moi". Alors, Bébichon demande pardon d'avoir jeté ses jouets partout. Il a l'air de comprendre ce qu'elle vient de lui expliquer, pour la première fois, parce qu'avant elle n'avait jamais réussi à en parler.

J'avais remarqué que son esprit était occupé par son papa ces derniers jours. Il m'en avait parlé plusieurs fois vendredi, quand il était chez moi. Il me disait qu'il allait venir le chercher et qu'ils partiraient en vacances à la montagne. Sans doute entendait-il d'autres enfants évoquer ce genre de projet. Il demandait aussi à ma fille de lui téléphoner. Elle lui répondait qu'elle n'avait pas son numéro.

Cette crise est une épreuve pour ma fille, mais pour ma part, j'ai ressenti comme un soulagement. Elle a enfin pu lui expliquer un minimum les raisons de cette situation. Je lui ai dit immédiatement que c'était une bonne chose que ce soit arrivé, même si ce n'est pas évident d'apprendre que son papa n'est pas "que" gentil. Au moins, il ne pensera plus qu'il oublie son petit garçon, ce qui doit être atroce ...

08/07/2014

WE chamboulé

Vendredi, ma fille me demande au téléphone si je peux venir l'aider. Elle a mal au dos et reçoit un ami dans la soirée. Son appartement est dégueulasse. Est-ce que je pourrais un peu le nettoyer ?

Pas de chance pour elle, nous sommes en train de faire de la place dans le garage et charger la voiture pour aller à la déchetterie et au centre de revalidation des oiseaux où ils récupèrent les métaux pour les revendre. Je ne vais pas tout laisser tomber (pour une fois qu'on s'y met !) pour aller nettoyer chez ma fille, surtout pour la raison qu'elle invoque. Il me semble qu'elle peut annuler son rendez-vous ou accueillir son ami malgré tout, quel que soit l'état de son intérieur, non ? Finalement, l'ami n'est pas venu. Ma fille s'était trompée de jour !

Par la suite, je me suis demandée si j'aurais accepté dans le cas où je n'aurais rien eu de spécial à faire ? Aurais-je dû ? Sachant que le nettoyage, ce n'est pas plus que pour elle mon dada !

Samedi, elle me téléphone tôt le matin. Son mal de dos a empiré. Est-ce que je peux venir chercher Bébichon et le garder la journée ? Comme je n'ai pas de voiture, elle doit me l'amener, penchée en avant comme une petite vieille et s'aidant de la canne de ma mère que je lui avais donnée lors d'une précédente crise.

Elle m'explique alors que Bébichon s'est réveillé à 4 h 30' du matin et n'a pas prétendu se rendormir ni la laisser tranquille. Qu'en plus il faisait tout pour la faire enrager et n'écoutait rien de ce qu'elle lui disait. Elle suppose qu'il ne supporte pas son état à elle et le lui fait "payer". Elle est super énervée et avoue même qu'elle a dû se retenir pour ne pas le frapper. Je peux tout à fait comprendre qu'un bambin puisse vous sortir de vos gongs à ce point. Il faut le voir quand il s'oppose. Un vrai XY miniature. Et comme elle est seule avec lui, personne ne peut prendre le relais immédiatement.

Elle reste un bon moment chez moi. Au début, elle ne veut pas parler. Je la laisse. Mais elle finit par le faire et se sent un peu mieux psychologiquement.

L'après-midi, elle me demande si je peux venir dormir chez elle car elle a eu quelques malaises et elle a peur de rester seule, au cas où elle tomberait. J'organise donc le déplacement, bagages pour Bébichon, pour moi et pour mes chiens. C'est ma fille cadette qui vient me chercher. Heureusement qu'elle est en vacances !

Je fais les courses, à manger et nous regardons le match de nos "diables rouges" belges contre l'Argentine. Ma fille se passionne. Moi, je regarde d'un œil. Cela fait du bien au moral de ma fille que je sois là. Elle me demande de lui masser les pieds. Je le fais. Elle dit que d'un côté ça fait beaucoup plus d'effet que de l'autre. Elle le sent dans toute la partie droite de son corps, y compris une partie du côté gauche de sa tête. Elle ne sent plus la douleur. C'est étonnant, non ? Serait-ce tout simplement la détente qui entraîne la décrispation et donc la disparition du mal ?

Bébichon la nargue. Se campe exprès devant la télé pour boucher la vue. Lance des trucs en l'air qui risquent de faire tomber quelque chose. Refuse d'aller dormir. Ressort 3 ou 4 fois de son lit.

Le lendemain matin, Bébichon se/me réveille à 5 h 40'. C'est toujours mieux que 4 h 30' ! Après avoir sorti les toutous et déjeuné, je bavarde avec ma fille. Bébichon sollicite sa mère qui lui explique qu'elle a trop mal au dos pour jouer avec lui, comme elle le fait en temps normal. Il insiste et me demande de partir. Il considère sans doute que je l'empêche d'être le centre d'intérêt unique de sa mère.

Ensuite, tant qu'à faire d'être là, à ne savoir que faire, je me mets à passer l'aspirateur. Ma fille cadette téléphone pour savoir si je veux qu'elle me reconduise chez moi. Je lui demande si elle peut apporter quelque chose à manger. Elle amène du poulet rôti et des pommes de terre préparées. Ma fille aînée prépare quelques légumes. Nous mangeons tous ensemble. Bébichon ne veut rien. Ma fille insiste un peu, puis abandonne.

Ensuite, ma fille cadette me reconduit chez moi. Bébichon rechigne un peu pour faire la sieste. Mais je ne me laisse pas fléchir. Une mamy est sensée être plus tolérante qu'une maman. Dans notre cas, c'est le contraire. Et je peux dire que chez moi, il est bien plus facile à gérer.

Le soir, ma fille aînée vient le rechercher. Elle va un peu mieux, se tient droite, sans que ce soit la gloire pour autant. Ouf, le WE se termine et lundi Bébichon va au sport ...

26/05/2014

Encore une demande de prêt !

Ma fille aînée a la possibilité de partir en vacances avec son amie (frais partagés), pour un prix défiant toute concurrence. Mais ce montant, aussi bas soit-il, elle ne le possède pas. Donc, elle demande à Maman ! Une demande directe cette fois (non déguisée ou suggérée).

D'emblée, je lui réponds que ça me pose un problème de conscience. Elle dit comprendre. Que si ça ne va pas, ce n'est pas grave, elle n'en fera pas une maladie. Je lui rétorque que ce n'est pas une question de "ne pas aller" et lui demande comment elle comprend ma réaction. Elle préfère ne pas émettre d'hypothèse, mais plutôt que je lui donne ma façon de voir. Je lui explique donc que pendant une période, elle ne m'empruntait plus d'argent, mais que depuis quelque temps, elle m'en demande à chaque fin de mois. Alors maintenant, en plus, ce n'est pas simplement pour vivre, mais pour partir en vacances. Elle accepte mon explication et m'assure qu'elle n'est pas trop déçue. Plus tard, elle me dira rester positive. Une autre opportunité s'offrira peut-être, et même une meilleure.

Contrairement à mon habitude, en réévaluant la situation à posteriori, je ne culpabilise pas (même si Chloé trouvera peut-être que je devrais). Il faut dire que sa saine réaction me rend la chose facile. Il me revient aussi en mémoire que l'année dernière, ça ne s'était pas si bien passé que ça. Elle était revenue épuisée et Bébichon super énervé d'avoir passé une semaine avec 2 grandes filles qui se disputent méchamment à tout bout de champ et se font crier dessus par leur mère.

Le lendemain, ma fille tient à me préciser qu'elle n'est pas retombée dans un système de dépenses inconsidérées, mais que son manque d'argent mensuel provient du fait que l'année dernière, elle m'a donné tout son pécule de vacances, en remboursement (partiel) d'un gros emprunt antérieur. Elle n'a donc aucune réserve. Même sans ce pécule, il me semble pourtant qu'à défaut d'épargner, elle devrait pouvoir finir le mois. Cela ne me convainc qu'à moitié, mais me touche quand même. Elle me précise qu'elle n'a pas l'intention d'insister pour ce prêt, mais qu'elle tenait à m'expliquer le pourquoi et le comment, surtout pour que je ne m'inquiète pas au sujet de sa tendance aux dépenses compulsives. Elle n'est pas retombée dans ses travers.

Toute cette discussion est faite dans la clarté et la bonne entente. Ça fait plaisir !

Ce matin, la question revient sur le tapis. Tiens, tiens ! Ma fille s'amuse en m'annonçant qu'elle a une nouvelle demande à formuler et que ce sera peut-être encore plus difficile pour moi d'y répondre. Aïe ! Elle me doit, en effet, encore une dernière partie du gros emprunt qu'elle m'avait fait et que je mentionne plus haut. Aucune date de remboursement n'avait été fixée. "Si je m'en sers pour mes vacances et que je te rembourse plus tard, ça t'irait ?" Décontenancée pendant un quart de seconde, je ne sais pas comment j'ai fait preuve d'autant de créativité (de lâcheté peut-être ?) en lui répondant : "Et bien, je te demande d'y réfléchir toi-même et d'y répondre en conscience. Je ferai selon ce que tu en déduiras". Ne s'attendant pas à ça, elle me fait un "Rhhhooo" de déception. Évidemment, faire appel à sa propre réflexion, c'est plus délicat que de demander simplement à quelqu'un d'autre.

J'ajoute toutefois, pour alimenter sa réflexion : "tu n'aurais pas l'impression de partir en vacances avec mon argent ?" Elle rit : "Non, je serais tellement contente de partir que je ne penserais à rien d'autre. Ce n'est pas non plus comme si tu te privais pour moi. Si tu n'avais pas le sou, bien sûr que je ne te demanderais rien." Ben, il ne manquerait plus que ça !

La conversation stagne un peu. Du coup, je lui demande comment s'est passé son dimanche. Ensuite, je reviens au sujet initial : "Alors, tu réfléchis ou tu me réponds tout de suite ?" Elle commence par invoquer que son amie a déjà dit à ses enfants qu'ils partiraient en vacances, ce qui tomberait à l'eau si ma fille ne participe pas. De plus, son amie a obtenu du père de l'une de ses filles de la ramener plus tôt, ce qui n'était pas gagné. En mon for intérieur, je me dis que ça n'est pas une raison pour moi de changer d'avis. Mais aussi qu'apparemment ma fille tenait pour acquis que j'accepterais. Vendre la peau de l'ours, elle a toujours fait ça. Beaucoup moins maintenant quand même. Elle me dit aussi que le prix de ces vacances comprenait la piscine et le zoo gratuits. Si elle fait des activités tout en restant à la maison, ça lui coûterait aussi. Je lui fais remarquer qu'il y a des activités moins chères que celles qu'elle me cite (genre parc d'attraction). Puis, je lui demande ce qu'elle ferait "si maman n'était plus là" ? "Ben rien, évidemment", me dit-elle. Mais non rétorqué-je, il reste les plaines de jeu, les parcs, la mer, les nombreux endroits libres d'entrée ou peu onéreux. Il faudrait s'informer, c'est tout. Surtout qu'elle peut se déplacer gratuitement puisqu'elle ne paie pas l'essence.

C'est alors qu'elle se souvient que son pécule de vacances avait été augmenté de x €. Je me réjouis pour elle : "Et bien voilà, c'est plus que ce que tu me demandes". "Oui mais, je pourrais/devrait te le rembourser" fait-elle avec un clin d'œil dans la voix. Je souris. Voilà qu'elle se fait plus catholique que le pape, mais elle a raison. Elle décide donc "de faire son calcul d'abord". En fait, c'est ça que j'aimerais, en général : qu'elle fasse son calcul ... D'ABORD !