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12/05/2015

Mon regard, mes remarques

Tiouane participait à un tournoi de badminton. Nous étions invités à y assister. Etonnament, il n'y avait pas plus de monde que d'habitude. Nous étions le seul "groupe". Beaucoup d'enfants étaient simplement déposés et laissés seuls, comme lors des entrainements. Quelques parents accompagnaient les plus petits, comme d'habitude aussi. Les enfants arbitraient eux-même leurs matchs, remplissaient un petit papier et allaient le remettre à l'organisateur.

Le tournoi commence. Tiouane a fait beaucoup de progrès. Il est vrai qu'il y a 11 mois que nous ne l'avions plus vu jouer. Il gagne contre son premier adversaire. Ma fille ainée, qui est sa marraine, devait arriver à 10 h 30. Elle n'arrive qu'à 11 h 1/4, alors que Tiouane commence un set contre un gamin plus fort que lui. Elle se met à l'encourager de la voix. Ma fille cadette lui dit qu'elle le déconcentre, que c'est mieux d'être calme, comme aux matchs de tennis. Ma fille aînée n'est pas d'accord et continue à sa manière son rôle de supporter. Entre 2 sets, je lui dis que ce qui me fait mal au cœur, c'est que l'autre garçon n'a personne pour l'encourager. Ma fille, apparemment piquée au vif, justifie son attitude et me fait remarquer qu'elle a aussi par moment félicité l'autre garçon pour un beau jeu et à la fin, pour sa victoire. Le match reprend. Un moment donné ma fille recommence à encourager son filleul, puis elle s'interrompt : "Oups, pardon !" Je la regarde étonnée : "Je n'ai pas dit que tu ne pouvais pas, j'ai seulement donné mon point de vue"- "Non, non, ça va, c'est moi qui dois ..." Je comprends par là que c'est à elle de réagir, je dirais, en adulte.

On n'en parle plus. On mange au restaurant. Bonne ambiance. Une heure d'attente, Pfff !

Le lendemain, ma fille me téléphone. Tout en fin de conversation, elle revient à mon intervention qui l'a apparemment perturbée plus que je n'imaginais. Elle recommence à expliquer son attitude au match : "Il s'agit quand même d'un tournoi, non ? On est les supporters. C'est quoi sinon, un supporter ?" Je la sens touchée. Je lui réponds que si elle le voit comme ça, c'est bien. Qu'elle fasse selon son point de vue. Ce n'était pas une critique. J'ai simplement dit mon ressenti par rapport à l'autre enfant. Elle me dit que je dois quand même comprendre que si moi, sa maman, je lui dis ça, elle le ressent comme une interdiction. Je lui réponds que ce n'est pas de ma faute et j'insiste, c'était seulement mon point de vue. Ou alors je ne peux rien dire ?

Ceci n'est qu'une anecdote banale, mais elle me renvoie au visage l'impact que j'ai en tant que maman et que je ne souhaite pas. Par moment, mon regard est vu comme critique. Ma fille cadette aussi le ressent parfois de cette façon. Même quand je ne dis rien. Elle me dit que ça a commencé quand elle est devenue maman. Ce n'était pas le cas avant. Dans certaines situations particulières que nous avons décortiquées, j'ai pu lui montrer qu'elle se trompait totalement. Elle ne faisait qu'interpréter erronément une attitude, un coup d'œil, basé que ce qu'elle pensait savoir de moi. À d'autres moments, il est vrai que j'ai parfois une façon différente de voir les choses ou de les faire, mais n'est-ce pas le cas pour tout le monde ? Je suis sûre que ses amies ne sont pas toujours d'accord avec elle, qu'elles le disent ou non.

Etant donné que mes deux filles ont le même ressenti, j'estime pourtant utile de me poser des questions. Est-ce une règle générale en tant que parent d'enfants adultes ? Est-ce inéluctable ? Sinon, que faire ? Dois-je me taire ou précéder chaque point de vue d'une mise en garde : "Attention, ce n'est pas une critique !". Ou est-ce elles qui doivent se libérer de mon "joug" ?!

25/04/2015

Re-crises

La nouvelle attitude qu'a adoptée ma fille vis-à-vis de son fils a porté ses fruits. Plus de crises pendant un certain temps. Puis, soudain, une rechute. Un nouveau pugilat qui tourne au drame. Comme avant ! Quand je lui demande si elle a relâché les rennes, ma fille me répond : "Je ne sais pas ... je suppose." Moi, j'imagine que oui. Depuis, tout va de nouveau bien.

Vendredi, ma fille participait à une soirée pour les parents de l'école. Bébichon venait dormir chez nous. Il n'était pas content. Non qu'il n'aime pas venir, mais il voulait accompagner sa maman. Danser avec elle. Il trouvait que ce n'était pas juste d'être exclu. Une fois son ressenti exprimé, il n'a pourtant pas fait d'autres difficultés. Le repas du soir, la soirée, la nuit, tout s'est passé au mieux. Il nous a même dit qu'il aimait bien venir dormir chez nous.

Vers midi, ma fille arrive. Les retrouvailles entre mère et fils sont joyeuses, comme d'habitude. Avant même de passer à table, les difficultés commencent. D'abord il lui parle mal. Ensuite c'est la liste des refus : "Je veux pas manger" - "C'est pas grave, mais viens quand même te mettre à table" - " Non, je veux pas" - "Alors tu restes dans le salon pendant qu'on mange dans la cuisine" - "Non, je veux pas !" - "Tu as le choix, manger ou rester dans le salon" - "Non !" Vient alors l'appel à la raison. Ensuite, l'interrogation : "Pourquoi tu fais ça ?" La tension monte. La menace tombe de ne pas faire l'activité prévue cet après-midi et de rester à l'intérieur à ne rien faire. Bébichon n'en a cure. La punition directe finit par venir. C'est le coin, dont il sort x fois avant de se résigner quand même à peu près à y rester. Pour peu de temps. Ma fille est déjà dans tous ses états. Elle veut qu'il reste encore 2 minutes. Il ne veut pas. Il lui lance son "dégage" qui m'avait tant choquée la première fois. Cette fois, personne ne relève. Je lui annonce que je mets le minuteur et qu'il pourra venir quand ça sonnera. On ne l'entend plus pendant 2 minutes au bout desquelles il arrive tout guilleret, comme si rien ne s'était passé. Ma fille, elle, essaie de faire retomber sa colère. Mais la scène n'est pas finie. Il refuse de faire "tchin-tchin", alors que d'habitude c'est lui qui le demande. Après avoir souri en voyant que je lui ai mis un verre à pied "comme les grands", il n'en veut pas, se souvenant sans doute qu'il avait décidé de faire sa mauvaise tête. Bref, il ne veut rien de ce que nous proposons. Ma fille ne cède pas. Je m'en réjouis. Cela dure encore quelque temps. Je vous épargne le reste. Il finit par manger convenablement, par faire tchin-tchin, et tout rentre dans l'ordre. Il déclare même que mes boulettes végétariennes, qu'il goûte pour la première fois, sont délicieuses. Mais quelle énergie et quelle patience il a fallu déployer !

Ma fille dit qu'il y a longtemps qu'il n'a plus fait ça. Elle suppose qu'il lui fait payer de l'avoir "laissé" pour une soirée et une nuit. Faut-il y voir une crainte d'abandon ? Je ne le crois pas. Je pencherais plutôt pour une grosse frustration de n'avoir pas eu le pouvoir d'empêcher sa maman de prendre un peu de bon temps pour elle-même.

03/03/2015

Bieeeeennnn !

Ma fille est toute fière. Et il y a de quoi ! Elle a fait ce qu'il fallait pour redresser la barre. Depuis la grosse crise de Bébichon qui a duré une heure, elle a changé sa façon d'éduquer. Elle explique encore, mais non plus indéfiniment comme elle le faisait avant. Elle ne négocie plus longuement. Elle lui donne encore le choix, mais 2 ou 3 seulement. Et pas dans tous les cas. Il a encore fait des crises. Je lui avais dit que cette situation étant installée depuis des années, il faudrait encore beaucoup de temps pour rectifier le tir. Mais à la réflexion, j'ai pensé ensuite que ce n'était pas forcément vrai. Tout dépend de sa constance à elle. De sa fermeté. Et surtout de son assurance intérieure. Si elle est convaincue, il le sentira. Tout comme il percevait ses hésitations et le pouvoir qu'il avait sur elle. Et effectivement, depuis une semaine, les choses ont bien évolué.

Bravo ma fille ! C'est mieux pour elle et c'est mieux pour Bébichon. Et c'est même mieux pour moi, car ça me tracassait pas mal.