21/09/2015
Brocante
La brocante que j'avais proposée à ma fille aînée a eu lieu hier. Quel bol on a eu avec le temps ! Après une semaine de pluie et de vent, il a fait magnifique. Tant et si bien qu'un moment donné on a dû se protéger du soleil.
Gros stress après avoir vidé la voiture. Où est mon sac à main ? Sûre que j'avais eu l'intention de l'emmener, mais pas certaine de l'avoir fait. Heureusement, j'avais une pochette avec mon téléphone, mes clés et les sous pour la brocante. Je donne un coup de fil à mon mari qui est un paniqueur dans ce domaine. Il ne voit mon sac nulle part à la maison et s'inquiète du contenu (cartes de banque, d'identité, etc.) Un malaise s'installe en moi et mets du temps à s'évacuer. Je repense au manteau de fourrure tout neuf qu'on m'avait volé lors de ma première brocante. Au contenu de mon sac qu'il faudra renouveler. J'arrive pourtant à enfermer ce souci dans une petite case de mon cerveau et finis par l'oublier. Ma fille, elle, est persuadée que je vais le retrouver.
Bébichon se sentait dans son élément. Il s'amusait avec les jouets que ma fille avait mis en vente, au milieu des articles. J'ai dû avertir les gens que le petit garçon n'était pas à vendre. Il circulait aussi avec sa draisienne, faisait des courses à pied et gagnait (tout seul !). C'est vrai qu'on peut gagner contre soi-même ! Montrait ses muscles, etc.
Les gens sont arrivés petit à petit, en quantité réduite. On pensait que l'après-midi serait plus animé. Mais non ! Toujours au même rythme, de petites grappes disséminées circulaient. Autant dire que les ventes ont été à la hauteur du peu de monde. En même temps, le côté positif, c'est qu'on a évité le stress de la cohue. Je n'ai pas gagné un dixième de mon bénéfice de l'année dernière. C'était le cas pour tous les vendeurs, dont certains étaient professionnels. Le pire pour moi était que la voiture serait aussi pleine à l'aller qu'au retour. Tous ces efforts inutiles pour désencombrer ma maison !
Ma fille, très stressée le matin, se détendait au point de dire qu'elle se sentait bien, tranquille. Il faut dire que ce n'était pas évident pour elle de charger sa voiture. Les allers-retours de son appartement au parking avec toutes les portes qu'on ne peut plus bloquer et un gamin à gérer. Et le temps compté parce qu'il fallait qu'elle quitte la ville avant 9h30, vu que c'était un dimanche sans voitures.
L'ambiance avec les autres vendeurs était conviviale et même complice. Les acheteurs, eux, sont partout pareils. Il y a ceux pour qui tout est trop cher, qui négocient le moindre centime, par radinisme, pauvreté ou simplement par sport. Ceux qui ne disent rien, regardent, choisissent et paient ce qu'on leur demande. Ceux qui papotent et n'achètent pas forcément. Ceux qui passent et repassent au point qu'on se demande s'ils ne repèrent pas les trucs qu'ils veulent vous piquer. Oui, je sais, une mauvaise expérience ne doit pas nous faire devenir parano. Mais un peu de prudence ne fait pas de tort. Et puis il y a ceux qui me font le plus de bien, ce sont ceux dans le regard de qui on voit le plaisir d'avoir fait une trouvaille.
Ma fille cadette vient nous faire un coucou avec ses deux loustics qui reluquent ce que nous vendons et s'intéressent à quelques articles. Je veux leur donner, mais leur maman veut qu'ils les achètent, je ne sais trop pourquoi. Pour leur éducation sans doute. Je leur demande alors un prix dérisoire, genre un cent pour des gants en cuir. Ma fille fait la grimace et me donne une série de cents qui allègent son porte-monnaie. Ah, c'était donc ça le but de la manœuvre !
À la fin de la journée, l'heure du rangement est venue. Et c'est là que je retrouve mon sac ! À moitié planqué sous le siège arrière rabattu. Je ne sais même pas comment je ne l'avais pas vu avant. Je téléphone immédiatement à mon mari pour lui annoncer la bonne nouvelle. Le voilà très soulagé et reconnaissant que je l'informe tout de suite. Il s'était déjà renseigné par internet sur les montants maximum qu'on pouvait retirer sur son compte par jour, la police et je ne sais plus tout quoi.
C'est long de remballer tout ce qui a été exposé. Ma fille commence à râler. La chaleur, la fatigue, ses multiples douleurs, le sol qui est trop bas (j'en rajoute un peu !) Comme j'ai fini avant elle, je l'aide pour les derniers paquets. Puis on s'en va prendre un verre et s'installer sur des "vraies" chaises. Elle se détend immédiatement et déclare qu'elle a eu une très bonne journée. Qu'elle n'aurait de toute façon rien fait de plus agréable de son dimanche. C'est clair que le contact humain qu'elle aime tant, elle en a eu, ainsi que de la (bonne) compagnie (moi), de la bonne humeur, du soleil et le summum, un fils qui se comporte impeccablement.
Je referais bien une petite brocante un de ces quatre, tiens !
08:53 Publié dans Accumulation compulsive, Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (11)
09/09/2015
Qu'est-ce que j'ai encore dit !
Ma fille est toute en affaire avec cette histoire de réfugiés qui campent devant l'Office des étrangers à Bruxelles en attendant de pouvoir s'inscrire. Comme d'autres, elle veut aller donner des vêtements. Vendredi dernier, sur facebook elle propose à ses contacts de les récolter chez elle pour aller les porter elle-même ensuite. Quelqu'un lui signale immédiatement qu'ils en ont déjà trop et ne savent plus où les stocker. Elle répond que ceux qui sont déjà inscrits pourraient en avoir besoin, sinon elle fera une brocante et fera don de ses gains. Elle projette ensuite d'acheter des brosses à dents et du dentifrice car ils en manquent. Je lui demande s'il ne vaut pas mieux donner de l'argent et que les associations achètent au fur et à mesure des besoins réels puisqu'ils fluctuent chaque jour. "Oui, mais donner de l'argent c'est facile, me dit-elle, mais elle, elle veut du concret et voir leurs sourires quand elle leur donnera. Un échange avec ces personnes." Je suis un peu perplexe et suggère : "Est-ce que ce n'est pas un peu de voyeurisme ?" Après quelques secondes de blanc, elle me répond qu'elle ne pense pas.
Le jour suivant, je lui demande ce qu'elle va faire finalement. Elle reparle de stocker des vêtements chez elle et de les leur apporter. "Ah bon ? Alors qu'ils disent qu'ils en ont déjà trop ?" - "Oui, mais ils en ont trop maintenant, mais après, quand il y aura de nouveaux arrivants, il leur en faudra de nouveau". Puis, agacée, elle rajoute, sans que j'aie rien dit de plus : "Oui, ben, je suis comme ça et je dois faire ce que je sens en moi et ne pas me laisser influencer par ce qu'on me dit. " Le "on" en l'occurrence, c'est moi. Mais évidemment qu'elle doit faire ce qu'elle sent. Elle me dit alors qu'elle était pleine d'enthousiasme et que je lui ai coupé les ailes. Je suis vraiment désolée, mais je n'ai fait qu'une réflexion sous forme de question. Ce n'était pas une accusation. Elle sait et ne comprend pas pourquoi elle y est si sensible. Peut-être un relent de sa relation avec XY qui trouvait toujours quelque chose à redire, quoi qu'elle fasse. Je suis un peu déboussolée. Qu'est-ce que je peux encore dire ? "Oui, oui, tout ce que tu dis est parfait ? Tout ce que tu fais est génial ?"
Lundi, en m'amenant Bébichon malade, on en reparle à mon initiative. Je vois à quel point je l'ai blessée. Elle est toujours sous le "choc" ! Elle ne comprend pas comment moi, qui la connaît si bien, je puisse penser qu'elle est une "voyeuse". M'enfin, je n'ai jamais dit ça ! Ce n'est pas un état général, le voyeurisme. Ni une tare diabolique. On peut en avoir un peu à des degrés divers. Moi, je sais qu'il m'arrive d'en avoir. Je ne suis pas pour autant une mauvaise personne ! Elle pas apparemment. Je lui dis aussi que j'y ai réfléchi et que je pensais que chez elle c'était plutôt le besoin de reconnaissance : recevoir un merci et un sourire. Elle acquiesce et repart, sur la défensive. "J'ai toujours été comme ça et je le serai toujours. C'est comme ça. On ne me changera pas !" Ben, je n'avais pas l'idée de la changer, c'était juste pour comprendre. Elle qui est toujours en train de cogiter sur le pourquoi du comment psychologique de ses propres actes, c'était une piste de réflexion. Une piste qui pouvait s'arrêter tout de suite si elle y répondait par la négative. Je lui dis que je ne sais plus comment me comporter avec elle. Elle me répond que je ne dois rien changer à mon comportement qui est normal. C'est elle qui doit trouver le moyen de ne pas être aussi touchée et elle ne sait pas comment faire. Bref, personne n'a de solution ...
Finalement, personne ne lui a apporté ni vêtements, ni brosses à dents. Je surfe sur la vague de la brocante qu'elle se proposait de faire et lui demande si elle veut se joindre à moi pour en faire une que j'avais repérée. Elle accepte sans enthousiasme. Qu'elle donne ou pas ses bénéfices, ça m'est complètement égal. Ce que je vois, moi, c'est que la dernière fois qu'on en a fait une ensemble, c'était sympa et qu'elle aura moins de bazar chez elle, ce dont elle se plaint régulièrement.
15:51 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (25)
26/08/2015
Deux jours à la mer
Le soleil n'était pas trop de la partie. La pluie, si ! N'empêche, l'idée pour moi était surtout de passer 2 jours de vacances avec ma fille et mon petit-fils, quelles que soient les circonstances, et de pouvoir échanger à cœur ouvert.
Comme d'habitude, elle a beaucoup parlé. Elle s'est plainte des nombreuses contrariétés qui lui tombaient dessus, mais avoue aussi son propre comportement auto-saboteur qu'elle ne s'explique pas. Comme par exemple le fait d'avoir claqué inutilement dans les 2 jours l'argent que je lui avais donné pour payer les 2 semaines de stage du mois d'août pour son fils. La dernière tuile tomba hier quand elle découvrit des poux sur la tête de son fils. Pas drôle en effet, quand on est pas chez soi, qu'on ne veut évidemment pas laisser la moindre trace de son passage et surtout pas ce genre de trace. Qu'en plus il n'y a pas de lave-linge sur place. Nous avons donc passé une bonne partie de l'après-midi à combattre l'invasion arthropodique (lol), à rassembler tout le linge et les vêtements susceptibles d'être contaminés et à discuter comment faire pour que tout soit réglé pour la fin de la semaine sans gâcher le reste des vacances.
Elle dit aussi avoir besoin d'aide. Elle ne s'en sort pas. Elle me demande de prendre Bébichon dimanche et qu'il reste dormir. Le lundi, il était déjà prévu que je le garde. Elle profitera de sa journée pour réorganiser son appartement, de telle sorte que son gamin puisse atteindre seul certains objets et ne doive plus la solliciter pour tout. Question autonomie, il y aurait beaucoup d'autres choses à faire (s'habiller seul, se laver, s'essuyer le derrière) mais bon, il faut un début à tout. Je lui fais remarquer qu'on s'était déjà mis d'accord pour que Bébichon vienne dormir chez moi environ une fois par mois. Or, elle ne me l'a plus demandé depuis cette proposition. Elle me répond qu'elle avait l'impression que je ne le faisais que pour elle et pas parce que ça me faisait plaisir. C'est vrai que je ne suis pas "en demande". Je vois suffisamment Bébichon pour ne pas être en manque. Mais pourquoi n'avoir pas profité de mon offre, puisqu'elle venait spontanément ?
En ce qui concerne mon refus de prendre le gamin qui ne voulait pas aller à son stage de sport, c'est moi qui suis revenue sur cette affaire. Elle maintient le bienfondé de sa décision (trouver quelqu'un pour s'occuper de lui pendant une semaine) et me rappelle que j'ai aussi eu des difficultés avec sa sœur. C'est vrai, après une année de cours de danse pour lequel elle n'était pas douée, je n'ai pas obligé sa sœur à continuer. Pour le cours de musique, je n'ai pas tenu le coup aussi longtemps. C'est vrai, mais pour la question d'aller en colonie de vacances, ma fille cadette avait beaucoup pleuré et je n'ai pas cédé. De toute façon, je ne dis pas que j'ai tout bon dans leur éducation. Et je ne dis pas non plus que c'est facile.
Bébichon était égal à lui-même avec sa maman. Joyeux, drôle et tendre quand ça lui convenait. Tyrannique et tête de mule quand il ne pouvait pas faire à sa mode. Elle a accepté que j'intervienne à plusieurs reprises. Elle a lâché prise et j'ai pu gérer le conflit sans cris, ni larmes, ni même bouderies. Il m'a fallu beaucoup de patience, ça c'est vrai. Il était bien plus récalcitrant que quand il est seul avec moi. Mais voyant qu'elle ne venait pas à son secours, il a baissé pavillon.
Un moment donné ma fille m'a même demandé explicitement de le gérer. Mon mari était venu nous rejoindre. Nous nous apprêtions à sortir du restaurant. Il pleuvait. Bébichon ne voulait pas enfiler mon sweat dont j'avais retroussé les manches (le sien était à la lessive), alors qu'il l'avait porté sans rechigner auparavant. Ma fille m'a refilé le sweat en même temps que le conflit, lol ! Je leur ai suggéré de s'éloigner pour me laisser seule avec Bébichon. Quand il a compris qu'elle ne reviendrait pas, il m'a obéi et m'a suivi de son plein gré. Il était tout mignon avec mon pull rose vif qui lui pendait jusqu'aux genoux ! :o)
Elle prétend qu'il réagit mal quand il la sent fragile et à bout de nerfs. Que les problèmes viennent d'elle. Je suis bien d'accord. Mais pas seulement de la façon dont elle semble le croire. il y a d'autres choses qu'apparemment elle n'a pas encore bien assimilées, même si par moment elle semble comprendre en théorie. Par exemple, ses longues explications quand elle lui refuse quelque chose. Il insiste, pleure, se jette vers la chose convoitée. Et elle continue à expliquer, à argumenter, à palabrer. Un moment donné, elle s'exclame : "En fait, ça ne sert à rien de continuer à expliquer". J'approuve largement. Cela ne fait que prolonger le conflit, voire l'affaiblir, elle, jusqu'à ce qu'elle abdique, épuisée et qu'elle lui en veuille et s'en veuille à elle-même.
À un autre moment, dans un magasin - nous avions déjà beaucoup discuté - elle lui a refusé fermement quelque chose. Il n'a pas bronché. En fait, il a senti qu'il n'aurait pas gain de cause, que c'était peine perdue. Je crois que c'est un des micro-événements qui ont titillé la prise de conscience de ma fille et qui vont la remettre sur les rails.
Bref, nous avons fait de la théorie ET de la pratique, lol !
Quand je lui demande ce qu'elle compte faire pour son état de nervosité permanent, elle me parle de la PBA (sa psy "machin"). La PBA, c'est peut-être bien, mais les bienfaits de sa dernière séance n'ont duré que quelques heures. Elle évoque aussi la méditation. Je le lui avait suggéré il y a quelque temps parce qu'elle avait fait un essai positif. Elle m'avait répondu :"ce n'est pas ça qui va arranger mes finances". Dans les liens que je lui ai envoyé dans mon mail (celui qui lui avait paru froid, manquant d'empathie, de bienveillance et de je ne sais quoi d'autre) on en parlait aussi. L'idée a donc fait son chemin ...
Ceci étant, nous avons passé de bons moments. Le kwistax à trois, le restaurant (elle aime bien manger), les promenades sur la plage, sur la digue, malgré les gros nuages, le bon air ...
Quand nous sommes partis, elle était reboostée. Elle m'a dit que c'était grâce à moi. Ok. Je ne sais jamais le temps que ça peut durer chez elle, car ce n'est pas la première fois qu'elle redresse ainsi la barre, mais j'ai de l'espoir. Elle m'a demandé si j'allais l'aider. J'ai dit oui. En même temps, elle me dit régulièrement que je l'aide déjà. Je ne sais pas encore en quoi consistera cette aide nouvelle. Moi, ce que j'aimerais, c'est que ce soit au niveau des discussions et de son autonomie à elle. Mais je crois que ce qu'elle attend, c'est du concret, du pratique ! J'espère qu'elle ne me demandera pas de nettoyer son appartement ! Lol !
10:28 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (29)