Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/08/2022

le bazar

En pleine réflexion ... existentielle ? Peut-être ... sans doute ... mais à vrai dire, c'est un peu la confusion ... l'impression de ne pas comprendre grand-chose ... de ne pas être dans la norme ... sans vraiment savoir quelle est cette norme ... de ne pas avoir intégré les règles de base. Faire ou ne pas faire ... dire ou se taire ... intervenir ou laisser aller ... si toutefois elles existent, ces règles ... le bazar quoi ... dans ma tête comme dans ma maison ...

L'origine de mon questionnement est diversifié. De ma perplexité plutôt. Mais quelque chose l'a mise en évidence. Un livre de Françoise Mallet-Joris. J'avais lu "La maison de papier" quand j'étais jeune. Je sais que je l'avais aimé, sans plus savoir de quoi ça parlait. Internet m'a rappelé que c'est elle qui a également écrit "le rempart des béguines" dont j'ai vu le film en son temps. Cette fois, je suis tombée sur "Allegra" (en seconde main dans mon magasin préféré). J'ai beaucoup apprécié.

Pas d'ordinateurs dans ce roman. Ni téléphone cellulaire. Pas de monde virtuel. C'était une autre époque. Mais la technique n'a rien changé aux relations familiales et autres qui étaient déjà ce qu'elles sont toujours aujourd'hui. Complexes, à la fois soutenantes et protectrices. Mais aussi castratrices et destructrices. Le roman tourne autour des interactions au sein de 3 générations. Pressions morales, besoin de liberté, fidélités, infidélités, introspection, déni, peur du jugement, etc. Bref, les paradoxes, les contradictions, les peurs et tout le fatras de sentiments clairs ou diffus qui anime tout.e humain.e. Qui m'anime donc moi aussi, plus spécialement en ce moment.

Rien de grave ...

21/07/2022

ambivalence

Sur ma terrasse, les ruines d'un clapier attendaient depuis pas mal de temps que quelqu'un ait le courage de les évacuer. Ce matin, je m'y suis mise. Après avoir ramassé les parties les plus imposantes, il restait à terre des débris plus petits, mélangés à des feuilles et fleurs mortes. Laly est allé fureter par là assez longuement. Je ne me suis pourtant pas préoccupée de savoir ce qui pouvait l'intéresser à ce point. Quand elle s'est éloignée, c'est Mika qui est venue renifler le même endroit. Cette fois, je me suis posé des questions et je suis venue voir à mon tour. Et là, j'ai découvert une minuscule petite chose vivante, nue, rose, aveugle qui agitait doucement les pattes et ouvrait son minuscule museau, le refermait, le rouvrait ... Qu'allais-je faire ? Était-ce bien une souris, comme je l'imaginais ? D'abord la photographier, ensuite réfléchir. Je n'allais quand même pas faire 10 kilomètres à vélo pour l'amener au centre de revalidation des oiseaux et petits animaux sauvages de ma région ?! D'abord il fallait la sauver des crocs de mes 2 molosses de pacotille qui tout compte fait ne lui avaient pas fait de mal jusque là. Trouver d'où elle venait me paraissait mission impossible. Peut-être qu'en arrachant les herbes envahissantes, j'avais dérangé le nid et ramené cette crevette sur la terrasse. Le mieux c'était donc de la remettre dans les environs. La maman allait pouvoir retrouver son petit. IMG_20220720_085139.jpg

Mon mari me téléphone. Pendant qu'on se parle j'aperçois, devinez quoi ? Une souris qui quadrille à toute vitesse l'endroit où j'ai trouvé son bébé. Oh, merde ! J'aurais donc mieux fait de le laisser là ! Je la vois disparaître sous les débris de planchettes et je comprends que c'était là son nid. Je la laisse chercher sans bouger. Elle finirait sans doute par agrandir le cercle de ses recherches. Tout à coup, je la vois attraper quelque chose et s'éclipser à toute allure. Il y avait apparemment un deuxième bébé. Ensuite elle revient courir en tout sens, nord, sud, est, ouest. Mais elle ne trouve plus rien.

Je vaque à mes occupations pour ne pas déranger ses recherches  et un peu plus tard, maman souris partie, je vais voir dans les plantations. Le bébé n'est plus là. Cool ! La maman l'a retrouvé !

J'étais toute attendrie et rassurée. C'est alors que l'ambivalence de mes réactions m'est apparue. Quand les souris viennent ronger mes patates, je râle. Mais quand une maman souris perd son petit, je m'empresse de l'aider à le retrouver.

29/06/2022

Un reste de traumatisme

Quand ma fille aînée m'a déclaré qu'elle avait arrêté de regarder des vidéos complotistes, je n'en suis pas revenue. C'était le 18 mars de cette année. Je suis restée sur le qui-vive pendant quelque temps. Surtout que j'avais remarqué chez elle un petit carnet de notes resté ouvert. Elle y avait inscrit des informations concernant Hitler. Ça m'a fait un peu peur, sachant ce qu'elle disait à propos de Trump d'abord, de Poutine ensuite. Allait-elle cautionner les actions d'Hitler ?

Puis, le temps passant, ma fille reprenant une vie "normale", je me suis calmée. Il s'est alors passé un phénomène interpellant pour moi. Comme je ne recevais plus de vidéos que je m'efforçais d'analyser, plus de propos à vérifier, j'ai fini par ressentir une sorte de vide. Un manque même ! Quand j'ai expliqué ça à mon mari, il a été surpris, mais ça l'a fait rire. Il est vrai que je le lui avais dit sur un ton léger, sans dramatisation. Bien sûr, je n'avais pas arrêté de vivre pour moi pendant ces 2 années et demie et j'avais la chance de pouvoir discuter longuement avec mon mari de tous les échanges que j'avais avec ma fille.  Mais un grand pan de mon esprit était occupé par ce qui se passait dans celui de ma fille. Pendant que je me promenais, jardinais, faisais des courses, la vaisselle, n'importe quoi ...

Cette sensation de vide a fini par se dissiper. Seul est resté un certain état de vigilance. Je crois que je suis encore marquée. Je remarque par exemple que je ne vois plus ma fille de la même façon. Quand je revois sa vie, j'ai maintenant le sentiment que ce retour à la normale n'est qu'une pause avant une prochaine obsession. Ou faut-il l'appeler délire ? S'il s'agit d'un trouble psychiatrique, va-t-il s'aggraver ? Il y en a quelques-uns dans ma famille, du côté de ma mère. Y a-t-il quelque chose qui se transmet de génération en génération ? Si c'est le cas, y a-t-il une démarche à entreprendre pour que ça s'arrête ? Ou faut-il simplement attendre et voir venir ?