04/10/2018
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12:41 | Lien permanent | Commentaires (11)
28/07/2018
Le nid (1)
Mon mari arrache le lierre qui envahit le mur de la maison. Tout à coup, un pigeon s'envole bruyamment. Pendant une seconde, j'ai l'intuition qu'il y a peut-être un nid dans le lierre. L'esprit pris par d'autres considérations, je n'y prête plus attention.
Soudain mon mari s'exclame : "Il y a un nid !" Il ne l'a pas touché, mais le nid est devenu visible d'un côté, sans protection. Il regarde à l'intérieur. Il y a un œuf, un seul. Nous décidons d'arrêter le massacre et de voir si le pigeon revient. Le temps passe, rien ne bouge. Ça me fait mal. J'envisage de vite aller acheter une couveuse pour amener ce pigeonneau à terme. Je vais même jusqu'à imaginer élever le pigeon et l'apprivoiser. Mais comment vais-je le nourrir et où le mettre ? (J'ai 2 chiens qui aiment beaucoup les petits oiseaux sans défenses ! Surtout Laly !) Je me rends bien compte que c'est un peu disproportionné. Finalement, ce n'est qu'un œuf !
En fin de séance psy, j'éprouve le besoin de raconter cette anecdote. Ce n'est qu'à ce moment que j'associe ma tristesse à celle que j'ai vécue lors de l'avortement de ma mère, quand j'avais 14 ans. Ce bébé dont j'avais rêvé et qui n'est jamais né. Tué dans l'œuf ! J'ai déjà beaucoup parlé de cet événement qui a marqué mon adolescence et pourtant, encore une fois, les larmes me sont venues brièvement aux yeux ...
22:57 | Lien permanent | Commentaires (43)
31/05/2018
Ma place
Je n'écris plus beaucoup ici. Ma thérapie prend toute la place dans ma tête. J'ai 2 séances par semaine que je retranscris par la suite. C'est déjà un bel exercice d'écriture. Un exercice analytique aussi. En effet, je découvre parfois des pistes en les retranscrivant. Difficile d'en parler sur mon blog. Y a trop. Trop intime aussi.
Est-ce que pour autant mon gros symptôme s'estompe, bouge, régresse ? Pas du tout. Ce serait désespérant s'il n'y avait pas le reste. Les diverses conscientisations, notamment mon éternel sentiment de culpabilité, de ne jamais en faire assez, ni assez bien. Le respect de mes choix de vie, de ma manière de vivre, par moi-même d'abord, par mon mari aussi. L'histoire de mon manque d'auto-respect. L'importance castratrice du regard des autres quand il est négatif. La peur. Et là derrière, tout ce qui m'a construit ainsi. Le plus impressionnant a été de découvrir pourquoi j'ai été amenée à devenir tutrice MENA (mineur étranger non accompagné).
Ce qui m'aide aussi beaucoup, c'est mon nouveau regard sur ma relation avec mes filles et mes petits-enfants. Blanche est psychanalyste, mais aussi formatrice à la fondation Dolto à Bruxelles. En analyse, elle ne donne pas d'avis. Un jour, je lui en ai demandé un. Elle m'a dit : "Mais vous, qu'est-ce que vous en pensez ?" En revanche, quand je parle de mes petits-enfants et même de mes filles, elle se permet des conseils. Et ça m'arrange bien. Ainsi, hier, je lui parlais de Picolo (ex-Bébichon). Ma fille me l'avait amené malade. Il avait mal au ventre. Elle était sûre qu'il allait vomir et que ça irait mieux après. Mais Picolo n'avait pas envie de vomir. Il avait seulement mal au ventre et un air fatigué. Je lui avais proposé de se reposer un peu dans le canapé. Il s'y était assis en tailleur et au bout d'un temps, il me dit :"C'est drôle Mamy, quand je suis chez toi, je vais toujours mieux". Il a fini par se coucher et dormir une bonne heure et demie. Au réveil, tout souriant, il annonce qu'il va bien.
En fin de journée, quand ma fille vient le rechercher, Picolo lui déclare que c'est grâce à moi qu'il est guéri parce que je lui ai conseillé de se reposer et qu'après, il s'est senti bien. Je fais un petit compte rendu de la journée (bien mangé, pas vomi, pas de fièvre, exercices de calcul avec Papy et de lecture avec mamy...). Elle en conclu qu'il a dû souffrir de stress. Mais quel stress ? La veille, une surveillante l'avait grondé parce qu'il avait bâclé la deuxième partie de son devoir de calcul. Elle l'avait fait recommencer et privé de récréation. Ma fille comptait lui demander de ne plus intervenir si son travail était mal fait. Qu'elle s'en occuperait elle-même. Je me demandais ce que j'aurais fait moi-même. Je pense que je n'aurais rien fait dans un premier temps, vu que c'est la première fois que ça arrive et je me demandais si une intervention ne serait pas de la surprotection. Blanche me dit de laisser gérer cet aspect par ma fille. De m'en tenir, comme je l'ai fait, à mon rôle de Mamy. De "garder ma place". Elle ne peut cependant s'empêcher de critiquer l'accueillante qui, selon elle est là pour veiller à ce que tout se passe bien, mais que l'aspect purement scolaire (les devoirs) est du ressort de l'institutrice et des parents. Elle m'informe aussi qu'en principe, les écoles ne sont pas autorisées à donner du travail aux enfants en 1er et 2ème année et que pourtant beaucoup le font. C'est une bonne chose à savoir. Je demande aussi comment armer, soutenir un enfant qui subit ce genre de frustration ? Comment soulager cette somatisation ? Elle me répond que Picolo est un enfant sensible. Qu'un enfant a besoin de bases solides, d'être valorisé et que dans son cas, il souffre de l'absence de père. Ma fille doit jouer les 2 rôles, ce qui n'est pas facile.
Ce qui m'a valorisée, moi, c'est l'enthousiasme de Blanche quant aux réflexions de Picolo à mon sujet. "Vous vous rendez-compte, il trouve chez vous un havre de sécurité (j'ajouterais "et de bienveillance") et vient se guérir chez vous ! Ce n'est pas formidable ça ?"
08:45 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (62)