17/02/2013
Ma semaine avec Bébichon
Une semaine entière avec Bébichon ! Mais aussi avec la vieille chienne golden de ma fille cadette, partie au sport d'hiver (ma fille cadette au sport d'hiver, pas la chienne). Cette brave toutoute placide est d'une extrême gentillesse et très calme, mais prend beaucoup de place et ne se bouge pas quand vous voulez passer. Il faut l'enjamber ou la pousser car elle ne vous entend pas. Il faut se faire comprendre par gestes et attouchements. Ça, il suffit de le savoir. En revanche, elle bave beaucoup et perd énormément de poils qui se retrouvent partout, y compris sur Bébichon qui vient donc régulièrement se plaindre d'en avoir dans la bouche. Tout cela en plus de mes chiens à moi. Autant dire que j'appréhendais un peu.
Entre les chiens qu'il faut séparer pour manger parce qu'ils ne peuvent pas avoir les mêmes croquettes et Bébichon qui s'est découvert une passion pour le nourrissage, ce ne fut pas évident à gérer. En plus, le petit bonhomme commence à faire plein de choses qu'il ne savait pas faire avant et cela demande bien plus de vigilance que par le passé. Ouvrir les portes par exemple et partir dans le jardin par un froid de canard. Ou s'en aller dans le garage, laissant le froid envahir la maison. Ou encore grimper sur les chaises, voir sur la table, afin d'atteindre ce que je croyais avoir mis hors de sa portée.
Une nouvelle manie lui a pris de demander à tout bout de champ : "Kè tu fais, Mamy ?" - "Où tu vas, Mamy ?" - "C'est quoi, ça ?" Au début c'est mignon, je réponds, mais au bout d'un temps, ça lasse. Surtout quand il le voit bien, ce que je fais (ranger quelque chose dans le placard par exemple) et qu'il demande quand même. Pire : "Mamy, pudding !" Je me lève en disant : "Oui mon bébé, je vais t'en donner un." - "Mamy, pudding !" - "Oui, je t'en prépare un" - Mamy, pudding !" - "Mais oui, chéri, j'ai dit oui" - "Mamy, pudding !" - "OUiiiii, attends !" Et cela pendant tout le temps que je m'occupe de ce fameux pudding et qu'il le voit. J'ai fini par ne plus lui répondre, le résultat était quand même identique. Quand le disque est rayé, il est rayé !
Je ne sais pas ce qui m'est arrivé ce jour-là. Je suis pourtant relativement patiente d'habitude, mais là, j'étais complètement sur les nerfs. J'ai pensé alors à ma fille qui se trouve la plupart du temps dans cet état. Comme je la plains ! Heureusement, le lendemain, ça s'est beaucoup mieux passé. J'avais un peu trouvé mes marques. Et finalement, je n'ai pas fini la semaine sur les genoux comme je le craignais.
Deux leçons à tirer de tout cela :
- ne pas penser que parce que j'ai une vie tranquille le stress ne me guette plus. Dès lors, prendre la résolution de pratiquer à nouveau les relaxations guidées de David Servan Schreiber. Je l'ai fait 3 fois au cours de la semaine.
- inviter ma fille à réfléchir à ce qu'elle pourrait faire elle aussi pour se calmer les nerfs car ça devient un peu trop grave dans son cas.
11:58 | Lien permanent | Commentaires (25)
16/02/2013
24ème rencontre
Hier soir, ma fille est venue chercher Bébichon, comme tous les jours de cette semaine, puisque c'était les vacances de carnaval. Je lui demande comment elle se sent par rapport à la rencontre qui doit avoir lieu le lendemain (aujourd'hui donc). Tendue, elle me dit qu'elle évite d'y penser. Je lui demande alors si elle se sentirait capable de regarder XY dans les yeux, au lieu d'éviter son regard et même de se cacher, comme elle l'avait fait il y a 15 jours. Elle me dit "non, impossible". Je lui fais remarquer à quel point il a encore du pouvoir sur elle. Elle semble étonnée : "Tu trouves qu'il a du pouvoir sur moi ?" - "Tu le vois bien !"
Ce matin, je lui envoie un sms pour lui demander comment ça s'était passé. Au bout d'un moment, elle me téléphone après avoir conduit Bébichon au MIR pour la 24 ème rencontre. Elle pensait d'abord me répondre par sms, mais ses doigts tremblaient tellement qu'elle a préféré me parler directement. Elle a été reçue très gentiment par la responsable qui lui avait précédemment tapé sur les doigts et qui s'étonnait de la venue de ma fille en personne puisqu'elle avait dit qu'elle allait prendre du recul. Ma fille lui a répondu que vu l'événement qui s'est produit justement alors qu'elle n'était pas là (la visite impromptue d'un inconnu qui accompagnait XY), elle préférait venir elle-même. La dame a compris sa réaction et l'a assurée que cela ne se reproduirait plus et que cela n'avait rien à voir avec le fait qu'elle n'était pas là. La personne ayant assuré l'accueil ce jour-là était nouvelle et n'était pas au courant que le contrat prévoyait la nécessité d'une demande d'autorisation, mais elle le sait maintenant. Sur le conseil de son avocate, ma fille a demandé l'identité du visiteur. Il lui a été répondu que XY l'a présenté comme un ami et qu'on lui demanderait des précisions. Ce "collègue-psychologue" est donc passé au statut d' "ami" en 15 jours de temps ! Il faudrait savoir !
Après la rencontre, une discussion était prévue entre XY et la responsable du MIR. Nous sommes en effet arrivés à la fin de la 2ème série de rencontres (2X6 mois). Personne n'a dit à ma fille en quoi consisterait cet entrevue, mais sur base des remarques diverses, elle pense qu'ils vont demander à XY d'agir plus concrètement pour montrer son désir de prendre ses responsabilité de père. Entreprendre une démarche en justice, sans doute. Cela contrarie ma fille, mais elle sait que c'est logique, dans l'esprit d'un centre qui est sensé encourager les relations parentales. Peut-être que s'il s'y engage, il accepteront encore des rencontres au mêmes conditions qu'elles ont lieu depuis maintenant une année entière, en attendant un nouveau jugement. Mais s'ils voient que rien ne bouge ... que feront-ils ?
Nous en sommes là. La situation est la même qu'il y a 6 mois. Il faut attendre pour savoir. Sauf que maintenant XY a fait quelques faux pas et n'a plus autant de crédit auprès du MIR.
Ma fille m'avoue par ailleurs que ma remarque à propos du pouvoir que XY continue à avoir sur elle l'a perturbée. Elle y a réfléchi et en a parlé à une de ses amies, pour en arriver à la conclusion que j'avais raison. Elle ne sait pas comment se dépêtrer de cette main-mise. Se faire aider peut-être ? Sans doute. Je lui ai suggéré d'y réfléchir tranquillement, maintenant qu'elle en a pris conscience, ce qui est quand même un grand pas. En fait, j'étais très étonnée qu'elle ne voie pas le pouvoir que cet homme continue à avoir sur elle. Je suis bien contente d'avoir fait cette remarque. Je dois dire que c'est suite aux réflexions * qui m'ont été faites par des blogueuses que je remercie de me laisser des commentaires qui enrichissent ma réflexion *.
* Correction faite à postériori. Initialement j'avais écrit "réflection".
15:04 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (13)
04/02/2013
Réponse à Capitaine lili
Voici un commentaire de Capitaine lili sur ma note précédente :
Est-ce que je peux me permettre de dire que vu de ma lucarne, le comportement de ta fille - se cacher de la dame qu'elle n'aime pas, épier XY (et ensuite râler auprès de l'institution - certes à juste titre - alors qu'elle n'était pas censée être là puisque c'est toi qui amenais Bébichon), faire semblant de chercher quelque chose pour ne pas croiser le regard de XY (ça peut se comprendre mais ça montre qu'il a encore du pouvoir sur elle...) - me surprend et ressemble plus au comportement d'un enfant que d'un adulte ? (surtout "se cacher de la dame qu'elle n'aime pas"...)
Oui, tu peux certainement te le permettre. Je t'en remercie même. Voici ma réponse :
Tu emploies le terme "se cacher de la dame qu'elle n'aime pas", ce qui fait très puéril, en effet. Je dirais "éviter la confrontation après le clash", ce qui est une attitude d'évitement que l'on peut regretter et qu'elle va devoir surmonter car je n'ai pas l'intention de prendre la relève définitive pour les rencontres à venir. Je le lui ai dit. Et le MIR sait très bien pourquoi c'est moi qui suis venue. Elle pouvait donc se permettre de se montrer puisque je lui avais dit que "la dame qu'elle n'aime pas", comme tu la nommes, n'était pas là.
Oui, tu as raison, se baisser pour ne pas rencontrer le regard de XY montre qu'il a toujours du pouvoir sur elle. Je le déplore, mais c'est encore comme ça pour le moment. Ces rencontres au MIR sont pour elle une source de stress important. Elle a été traumatisée par les 4 ans qu'elle a vécus avec cet homme et elle en garde des séquelles. La preuve la plus évidente en est la méfiance qu'elle a développée envers tous les hommes.
"Épier XY" est un concours de circonstance. Elle m'avait servi de chauffeur car j'étais sans voiture. Elle a donc vu accidentellement cette personne qui accompagnait XY et a voulu savoir de qui il s'agissait. Ça me paraît normal. Elle a changé de place pour être sûre de voir son visage, sans être confrontée directement à XY.
Il faut quand même savoir que si le juge décide que les enfants rencontreront l'un de leurs parents au MIR, c'est que le parent visiteur est tout sauf un papa (ou une maman) de rêve et que l'ambiance entre les parents est par la force des choses vraiment déplorable. C'est la raison pour laquelle ce centre s'organise pour que les parents ne se rencontrent pas lorsqu'ils amènent leur(s) enfant(s). Moi-même, alors que je n'ai aucun problème à rencontrer XY, j'ai été dirigée vers une salle d'attente et XY a été introduit dans une autre pièce. Ensuite, ils sont venus chercher Bébichon et j'ai pu quitter l'endroit.
J'espère avoir éclairci et nuancé la situation. Je reste ouverte à d'autres remarques. Qu'en penses-tu Capitaine lili ?
12:20 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (9)