24/08/2014
Les bébés et moi (3) Réponse à Chaourcinette et Captaine Lili
21:26 | Lien permanent | Commentaires (20)
21/08/2014
Faire-part de décès
Les faire-part de décès révèlent rarement autant que celui que je viens de recevoir.
Tout d'abord, en en-tête, bien en évidence, l'abréviation en forme de croix d'un slogan initialement inventé en l'honneur des soldats flamands morts pendant la première guerre mondiale, devenu par la suite un slogan des autonomistes et extrémistes flamands.
A
V V K
V
Ça me rappelle, à la maison de retraite, ce monsieur qui me disait que la seule chose qu'il aimerait encore voir avant de mourir, c'est l'éclatement de la Belgique. Bizarre pour moi, ce genre d'ambition ultime.
Plus sympathique, vient ensuite, après son nom, son état de musicien amateur et les groupes dont il faisait partie.
Mais le plus étonnant pour moi est la liste des noms et surtout l'ordre dans lequel ils apparaissent.
Le premier nom sur la liste est celui de sa seconde épouse, la première étant décédée. Ensuite sont cités sa seconde fille et son compagnon. Ses 4 autres filles sont reléguées tout en bas de la feuille, après les enfants et petits-enfants de l'épouse, les frères et sœurs du défunt, ceux de sa veuve, les neveux, nièces de l'un et de l'autre. Le nom de ces 4 filles est précédé de la mention : "Il était aussi le père, le beau-père, le grand-père et arrière-grand-père de ..." Une plus grande séparation les isolent de tous les noms cités avant elles. Une séparation bien symbolique apparemment !
Vous croyez qu'il y avait de la bisbrouille entre eux ? Il faut croire que c'était profond pour apparaître ainsi sur un faire-part de décès !
15:47 | Lien permanent | Commentaires (13)
18/08/2014
Vilaine ! Regardez ce qu'elle a fait !
Voyez ce que sont devenues les petites cuillers en bois dont Bébichon se servait pour jouer au tambour. Comment va-t-il faire maintenant ? Et qui est la coupable ?
22:34 | Lien permanent | Commentaires (16)
Chaourcinette me dit : "ta mère répondait à ton désir "inconscient" d'enfant....et tous les projets tu les a fait sur cet enfant...ces projets avortés n'ont jamais vu le jour...C'est pour ça que je pensais que tu avais pu reporter tout ça sur ta première fille....
quel dommage que tu n'aies pas pu faire ce travail avec des enfants ! tu aurais été géniale et surtout très épanouie..."
Captaine Lili me dit : "La manière de faire de ta mère est surprenante, et ce manque d'émotions apparent (elle te dit qu'elle est enceinte, plus plus rien comme si c'était sans importance, sans intérêt, sans conséquence...) est forcément choquant pour une ado qui s'ennuyait peut-être, se sentait sûrement seule : un petit frère ou une petite sœur aurait apporté du changement : quelqu'un à aimer, à protéger, à qui apprendre ce qu'on sait de la vie et avec qui partager (tu dis que tu le voyais en oncle ou tante pour tes futurs enfants), ça donne de l'importance, de la valeur à sa propre vie. Ça ne m'étonne pas tellement qu'une ado puisse ressentir cela... d'autant plus si dans ton caractère, tu aimes t'occuper des petits."
C'est difficile de se remettre dans un contexte aussi lointain, mais il ne me semble pas que j'aie eu un désir inconscient d'enfant. Par contre, j'étais à une période où la vie ne me paraissait pas vraiment fabuleuse. Déjà que je n'avais pas été dotée de cet attribut qui aurait fait naître des étoiles dans les yeux de mon père. Je n'étais, hélas, qu'une fille. De plus, je ramais à l'école. J'étais bonne en tout ce qui n'avait pas d'importance pour la plupart des gens (gym, musique, néerlandais, couture). J'étais donc plutôt nulle. Je me demandais s'il ne valait pas mieux mourir. Quel effet cela ferait-il ?
Quand ma mère s'est retrouvée enceinte, de nouvelles perspectives se sont ouvertes à moi. Plus que du changement dans la vie d'une ado qui s'ennuie, j'aurais été valorisée aux yeux de mon entourage, admirée peut-être. "Quantique s'occupe d'un bébé !" Et ce petit enfant, il n'aurait pas sur moi ce regard critique qu'avaient les profs insatisfaits. Je serais la grande qui a de l'importance pour lui. Je pourrais lui apporter de l'aide, du soutien. Choses dont j'ai cruellement manqué, je dois le dire. J'allais lui donner ce que moi-même je n'avais pas reçu. Et bien sûr, il m'aimerait de manière inconditionnelle, même si je ne suis qu'une fille et que mes résultats scolaires sont médiocres. Cet enfant allait donner un sens à ma vie !
Quant à l'attitude de ma mère, comme je l'ai déjà expliqué, je pense qu'elle est due au fait qu'elle n'a dû apprendre qu'il lui serait possible d'avorter, qu'après m'avoir annoncé son état. Ensuite, elle n'a sans doute pas su comment m'expliquer la "disparition" du bébé. Elle a été surprise quand je lui ai demandé si le bébé était toujours là.