06/12/2014
Ma chambre d'adolescente "vintage"
Que n'ai-je gardé tous ces objets des années 60/70 qui sont aujourd'hui tendance. J'aurais pu m'en faire du blé ! Ça me fait rigoler quand je vois les prix qu'on demande. Tout ce qui est vieux est maintenant vendu sur les sites de seconde main avec la mention vintage, fifties/sixties, ou retro.
Ainsi ce secrétaire, j'avais exactement le même dans ma chambre d'adolescente. Quand je me suis mariée, mes parents s'en sont servis dans leur salon. Je l'ai gardé assez longtemps dans mon garage quand ma mère est morte et l'ai finalement donné au magasin de seconde main. Je l'ai vu exposé par la suite. Ils en demandaient 71 €. Pourquoi 71 et pas 70, je me le demande. Peut-être que c'est au poids ? En tout cas, je trouvais ça cher. Celui-ci, ils en demandent 275 € ! M'étonnerais qu'ils l'obtiennent ! Meuble scandinave qu'ils disent. Peut-être bien, mais bon ! C'est jamais que du plaqué !
Et cette étagère ? Le prix est "à discuter". C'est bien ça quand on croit que ça ne vaut pas grand-chose, mais qu'on espère que quelqu'un pensera le contraire. J'avais la même en rouge, jaune et noir. Marque Tomado. Je viens de découvrir que ça existe toujours.
Quant à mon lit, je n'ai pas trouvé l'équivalent sur internet. Je pourrais le photographier puisqu'il a survécu. Il a trôné longtemps dans la salle à manger de mes parents. C'est un lit escamotable. On le relève et on le cache au moyen d'un rideau. Puis ma mère a eu sa crise de débarrassage (le contraire de moi) et il s'en est allé servir chez ma fille cadette, dans sa minuscule chambre d'ami. Elle a remplacé le rideau à carreaux vert foncé et jaune par un blanc. C'est là qu'a dormi ma fille aînée après son accouchement. Et maintenant, il se trouve chez cette dernière. Elle s'y couchait quand Bébichon n'arrivait pas à dormir dans son petit lit à barreaux. Et maintenant, c'est lui qui dort dedans. Ah, on pourra dire qu'il aura bien servi !
C'est de la garde-robe que j'ai le moins de souvenirs. C'était une vieille armoire en bois avec un miroir. Trois portes, je crois. Et 2 tiroirs en bas. Elle contenait mes quelques vêtements. Je n'en avais vraiment pas beaucoup. Et mes parents y mettaient également les leurs.
J'oubliais ! Dans cette chambre il y avait un petit bureau d'enfant qui ressemblait à celui-ci. Et bien, il me sert actuellement de table de nuit. Ils en demandent 30 €.
22:35 | Lien permanent | Commentaires (58)
04/12/2014
Chapelles et églises
Tout petit, mon premier petit-fils, Tiouane, avait une attirance particulière pour les églises. Il demandait toujours à y entrer. Malheureusement pour lui, les églises, souvent, sont fermées. Il a fallu faire des recherches sur internet pour en dénicher une qui soit ouverte en-dehors des offices. Nous sommes allés spécialement pour lui. Il a regardé partout et posé un tas de questions sur ce qu'il voyait. Que représente cette scène sur le vitrail ? Quel personnage est représenté par cette statue ? Pourquoi faut-il parler tout bas ? Pourquoi on ne peut pas courir ? Toutes questions auxquelles il fallait réfléchir pour répondre, trouver les mots à sa portée, si tant est que l'on connaisse soi-même la réponse.
À défaut d'église, il aimait bien aussi entrer dans les petites chapelles au bord des chemins. Il y en a 2 dans le village et nous les avons souvent visitées. Les statues, les images, les fleurs artificielles et naturelles, tout ça le fascinait. Et puis il y avait les bougies. Quel bonheur d'en allumer une qu'on avait apportée. J'en profitais pour émettre une pensée pour les gens qu'on aime et pour ceux qui sont partis pour toujours.
Mon deuxième petit-fils, Titou, était moins "extatique". Ça lui plaisait bien, mais quand l'aîné voulait s'agenouiller pour prier, comme il l'avait vu faire à l'école sans doute, son frère était un peu gêné. Ça le faisait plutôt rigoler.
Nous avons aussi visité la basique du Sacré-cœur à Bruxelles, qui est la 5ème plus grande au monde. Tiouane regardait et questionnait tandis que Titou prenait plaisir à courir en tapant des pieds pour entendre la résonance et pour assouvir son besoin de bouger. Ensuite, nous sommes montés à pied. Il y avait un nombre impressionnant de marches et Titou qui n'avait que 4 ans, les a grimpées toutes sans rechigner. Tout en haut, il y a un magnifique panorama sur Bruxelles qui leur a bien plu.
Me souvenant de tout ça, j'ai aussi emmené Bébichon dans l'une de ces chapelles. Il ne l'avait pas demandé, comme l'aîné, mais quand il est entré, il s'est exclamé : "Wouaw !" Il a aussi regardé partout, mais n'a pas posé beaucoup de questions. Depuis lors, quand on passe par là à pied, il aime bien entrer. Un jour, je lui ai demandé de citer toutes les personnes qu'il aimait bien. Il a commencé par monsieur Machin, qui est un voisin, ce qui m'a fait sourire. Ensuite sont venus Mamy, Papy, Laly, Mika et ... le courrier ! Ça m'a fait rire. Aller relever le courrier est sa marotte depuis quelque temps. Je lui ai fait remarquer que le courrier n'était pas quelqu'un. Mais en fait, il pensait peut-être plutôt au facteur. Laly et Mika ne sont pas non plus des humaines, mais ce sont quand même des êtres vivants, donc je n'ai rien dit. Et puis on a continué la liste ...
09:36 | Lien permanent | Commentaires (39)
29/11/2014
"Dégage !"
Lundi, ma fille m'amène Bébichon en se plaignant de son comportement. Mardi, ma fille m'amène Bébichon en se plaignant de son comportement. Mercredi, ma fille m'amène Bébichon en ne se plaignant pas du comportement de Bébichon. Pas besoin, son visage défait parle pour elle. Bébichon, lui, tout joyeux, se cache pour faire une surprise à Mamy. Ma fille lui demande de lui dire "au revoir". Il entre dans la maison sans se retourner et lui lance avec mépris : "Dégage". Moi, ahurie : "Qu'est-ce que tu dis ?" Il répète : "Dégage !" Ma fille s'éloigne sans rien dire. Je rattrape Bébichon, le tire par le bras jusqu'à la voiture où ma fille s'apprête à repartir. Il se laisse emmener sans résistance. J'ouvre la porte et ordonne à Bébichon de dire au revoir à sa maman. Il ne réagit pas. Je lui redemande fermement, plusieurs fois. Il ne bronche pas. Je lui demande s'il veut que je le secoue. Il fait signe que non. Je lui redemande, je ne sais combien de fois de dire au revoir. Il s'obstine. Je lui promets une mauvaise journée avec moi, sans résultat. Je le menace d'aller dans le coin. Rien n'y fait. Il garde le visage fermé et ne dit rien. Je suis furibarde. Je l'emmène à l'intérieur. Ma fille s'en va. Je le mets dans le coin pour cinq minutes. C'est la première fois. Je mets le minuteur. Quand la sonnerie retentit, il ne bouge pas. J'attends un peu puis je lui signale plus calmement qu'il peut sortir du coin, mais que s'il a envie d'y rester, il peut. Il y reste. Après vingt minutes, je vais au yoga. Il est toujours dans le coin. Mon mari me dira par la suite qu'il est resté encore 20 minutes de plus.
Quand je reviens, Bébichon m'accueille tout sourire. Ma fille croit qu'il est resté dans le coin pour s' auto punir davantage, réalisant qu'il a largement dépassé les bornes. Vu son air pas contrit du tout, je crois qu'il voulait plutôt me signifier que ma punition n'avait aucun impact. Qu'il s'en fichait de rester dans le coin. Revenu à de meilleures dispositions, je lui demande ce qui s'est passé le matin avec sa maman. Il m'explique avec un sourire un peu gêné qu'il a demandé de l'aide pour mettre ses chaussettes et qu'elle n'a pas voulu. Je lui explique qu'il est normal de faire seul ce qu'on sait faire. Qu'il est assez grand pour ça. Je lui demande s'il trouve qu'il a été gentil. Il fait non de la tête. Je lui dis aussi que sa maman est triste quand il est méchant comme ça. Tu comprends ? Il fait oui de la tête. Je lui demande de s'excuser quand sa maman reviendra le chercher le soir. Il est d'accord. Il le fera d'ailleurs sans réticence, mais j'ai quand même dû le lui rappeler.
Dans la soirée, il a à nouveau demandé pardon, spontanément cette fois, pour avoir dit "dégage !" et aussi pour autre chose, je ne sais plus quoi. Ma fille est contente que je sois intervenue. Elle est même contente que je me sois montrée aussi fâchée. "Comme ça il voit qu'il n'y a pas que moi qui me fâche et que quelqu'un d'autre est d'accord." Elle se sent soutenue "contre" lui. Elle pense qu'il est difficile parce qu'elle est seule avec lui et qu'il n'y a donc pas une deuxième personne (un père si possible ou même une autre personne) qui lui donne raison. C'est sûr que c'est plus facile à deux, quand on est des parents unis et responsables, mais je ne suis pas persuadée que toutes les mères seules aient les mêmes soucis. Elle pense aussi qu'il lui en veut parce qu'il ne peut pas voir son père. Ça c'est fort possible, mais je pense sincèrement que l'éducation qu'elle donne à son fils y est pour quelque chose. Elle est fort permissive, discute en détails, explique longuement, négocie sans fin avec lui. Elle ne cède plus, dit-elle. C'est déjà bien.
Mais quand elle vient le chercher, par exemple, il est tout content de la voir et ne la laisse pas tranquille une seconde. Il veut toute son attention et elle, elle veut papoter un moment avec moi, ce qu'elle n'arrive pas à faire, si ce n'est péniblement entre deux interventions du petit vampire. La plupart du temps, je ne dis rien ou j'essaie de le calmer en douceur. Mais il ne m'écoute pas quand elle est là. Rarement, une remarque m'échappe ce qui déplait fortement à ma fille et je le comprends. Un jour je lui ai demandé si elle considérait que j'avais le droit de donner mon avis. Elle m'a répondu oui, mais pas au moment même. Un soir de cette semaine, j'étais tellement énervée par le harcèlement de Bébichon, ou plutôt par la réaction molle de ma fille, que je n'ai pas pu différer ma remarque et j'ai lâché un "ça, ça ne va pas hein !" Elle l'a mal pris. En fait, elle lui a "demandé" (comme une autorisation) de la laisser tranquille 5 minutes. "Non, c'est trop long !" - "Mais non, ce n'est pas long" - "Siiiii" - "Mais non, regarde quand la grande aiguille est là, etc, etc, etc". Résultat, elle a passé de longues minutes à négocier 5 minutes de tranquillité. Il est parti regarder la télé avec Papy pendant 3 minutes et il est revenu avant que la grande aiguille soit là où il avait été dit. Et ma fille a baissé pavillon. Elle est partie avec lui. C'est ce qu'il voulait.
Le lendemain, au téléphone, ma fille m'explique à quel point elle a été blessée par ma remarque, vu son hyper sensibilité actuelle. Je sais, j'aurais dû attendre. Ce n'est pas toujours évident. Et les moments de lui parler ne sont pas légion. Soit Bébichon est là, soit elle travaille, soit elle est trop déprimée ou énervée et je crains de la déprimer ou de l'énerver davantage. Et comme elle est quasi toujours déprimée ou énervée ... Et quand parfois elle est moins abattue, voir joyeuse, j'hésite à gâcher ce moment par une discussion dont je sais qu'elle va lui déplaire. Donc, je me tais ...
Parfois je me dis qu'il vaudrait mieux que je me taise pour de bon. Ce qui m'en empêche de le faire c'est que j'ai l'impression que ce ne sont pas des détails. Quand je vois comme il peut avoir des colères violentes déjà maintenant à 4 ans et demie, qu'en sera-t-il à l'adolescence si elle continue à lui laisser autant de pouvoir ? Et parfois, je me questionne. Est-ce que ma fille ne va pas se laisser dominer par son fils comme elle s'est laissé dominer par le père ?
18:46 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (27)