Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/07/2014

Littéralement dans la merde !

Ce matin, seule en voiture, je m'apprête à tourner à droite, lorsque je remarque un petit chien gris, apparemment seul. Je change immédiatement de direction pour le suivre, histoire de vérifier s'il est perdu ou s'il sait où il va. Son comportement me fait pencher pour la première hypothèse. Je gare rapidement mon véhicule sur un emplacement interdit. Je m'empare des deux laisses de sécurité de mes chiens à moi et suis le toutou. Il regarde à gauche, à droite, hésite, revient sur ses pas. Je l'appelle gentiment. Il se méfie et se dirige vers la rue. Une autre personne le regarde passer, l'air intrigué. Je lui demande si elle le connaît. "Non, me dit-elle, mais là plus loin, une dame pleurait en cherchant son chien. Elle en avait aussi un autre. Entretemps, le petit quadrupède a bifurqué dans une rue à droite. Là, une autre dame s'inquiète du manège. Elle me voit avec une laisse et pense que c'est mon chien que j'essaye de rattraper. Elle essaie de l'attirer, ou en tout cas de lui barrer la route. L'animal n'a pas confiance et il rebrousse chemin vers moi. Me voyant, il traverse la rue pour m'éviter. Un chauffeur s'arrête pour ne pas le mettre en danger. C'est là que j'ai une idée qui s'avérera être payante. Il y a là un magasin dont les portes sont ouvertes, vu la chaleur. Derrière lui arrive la dame qui a voulu m'aider. Devant, il y a moi qui me montre, sans avancer, afin qu'il ne panique pas. Du côté rue, il y a des voitures en stationnement. La meilleure option pour lui, celle que j'espère, c'est qu'il entre dans le magasin. Il s'arrête, regarde un moment à l'intérieur, se demandant ce qu'il risque. L'entrée du magasin est libre et il choisit d'y entrer.

Sans rien demander à personne, je ferme la double porte vitrée de la boutique. Entretemps, le chien s'est réfugié dans la vitrine, derrière les articles exposés ! Une autre dame, ou est-ce la même, je ne sais pas, s'inquiète qu'il ne se brûle aux lampes car il marche carrément dessus. Elle essaie de le caresser, mais il cherche à la mordre. Il change d'endroit et se retrouve coincé derrière un aspirateur. Je vais avertir la gérante qui n'a rien remarqué de toutes ces manœuvres. Je lui demande si elle n'a pas de gants de travail. Elle va m'en chercher. Je tente d'amadouer la pauvre petite bête qui a fait caca tout autour d'elle de terreur. Je la caresse doucement sur l'arrière du corps, puis j'arrive à l'attraper. Elle se défend de toutes ses dents, renversant au passage l'aspirateur exposé. Mais je ne la lâche pas. Grâce aux gants, ça pince, mais c'est supportable. L'autre dame lui attache la laisse que j'ai apportée et je dépose la bébête par terre. Je m'apprête à l'emmener au commissariat, mais nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le chien résiste, tire en arrière et se libère du collier. Il retourne se terrer dans le petit coin dont je l'avais sorti ! C'est là que la gérante propose d'appeler quelqu'un, mais qui ? Je lui suggère la police. Ils sont habilités à s'occuper de ce genre de situation.

Entretemps, j'essaie à nouveau de récupérer le chien. J'ai vu des vidéos où l'on passe doucement le collier autour de la tête du chien. Un coup ça marche, un coup ça marche pas. J'approche lentement le collier et ... Oh bonheur ! Il se laisse faire. Sans doute parce que c'est son collier, qu'il le connaît. Mais impossible de resserrer le collier. Dès que j'approche mes mains de son cou, il mord. Je fais donc comme la première fois et l'attrape à plein corps. Il se débat comme un beau diable. Il gesticule encore une bonne minute puis se calme. J'essaie de le rassurer, mais il n'en mène pas large. Il bave abondamment le long de mon bras et l'autre dame me fait remarquer qu'il a déféqué sur mon pied. J'ai des sandales et on ne voit plus les orteils de mon pied droit. J'en ai aussi sur mes vêtements. Pas très ragoûtant, mais tant pis !

C'est à ce moment plus tranquille que je commence à m'inquiéter de mon sac à main. Je suppose que je l'ai laissé dans la voiture. J'espère au moins que j'ai fermé à clé ?! On verra bien ! L'univers fera le nécessaire !

La police a déjà été avertie de la disparition du chien. Ils demandent sa description afin de vérifier s'il s'agit bien de celui-là et donnent le numéro de téléphone de la propriétaire. La gérante l'appelle. Soulagée, elle annonce qu'elle arrive tout de suite. J'attends sans lâcher le chien. Elle arrive peu de temps après. Elle a la septantaine. Elle court. Elle est toute émotionnée. Elle secoue la main en l'air en parlant à son chien : "Ne me fais plus jamais ça ! Quelle peur tu m'as faite !" Elle explique alors que ses deux chiens ont sauté de la voiture quand elle a ouvert la porte. Ils ne font jamais ça d'habitude. Elle a réussi à en rattraper un, mais pas l'autre. Elle le serre dans ses bras, vraiment très émue. Je lui signale que le collier de son chien est trop large, qu'il s'en est échappé. "Oui, je dois lui en acheter un autre." Je lui montre aussi mes petites laisses de sécurité pour voiture et lui explique qu'il suffit de les clipser dans l'attache destinée à la ceinture de sécurité ordinaire. "Oh oui, ils doivent avoir ça chez Tom & Co !" Elle nous remercie et s'en va, son chien dans les bras.

Ce que j'aime dans cette histoire qui finit bien, c'est l'entraide et la compassion générales pour ce toutou perdu. Chaque personne a fait ce qui était dans ses moyens pour aider à sauver ce petit chien. La dame qui a nettoyé les déjections disait d'un air joyeux : "Voilà, les dégâts sont déjà réparés." Et la gérante me proposait des mouchoirs en papier et l'accès aux toilettes afin de me laver. Elle me félicitait aussi de m'être investie ainsi. Je lui déclarais que si j'étais dans le cas, j'aimerais aussi que quelqu'un fasse le nécessaire pour mettre mon chien à l'abri du danger.

J'étais contente de moi quand j'ai repris le volant. D'autant que les portières de la voiture étaient bien fermées, qu'il n'y avait pas de PV sur le pare-brise pour stationnement illicite et que l'Univers a pris soin du sac que j''y avais laissé, au pied du siège passager.

Univers infini, merci !

02/07/2014

faire-part(s)

Cérémonie émouvante. La sœur, la fille et le fils, la voix incertaine, expriment leur peine au micro. Un ami aussi fait ses adieux, sobrement, dignement. Un autre parle longuement, avec sensibilité, évoquant des souvenirs parfois cocasses. Osant dire, avec tendresse, que son ami de longue date était parfois un emmerdeur. Il est applaudi.

De retour à la maison, dans la boîte aux lettres, un faire-part. Encore ? Cela concerne
qui ? Pour annoncer quoi, cette fois ? J'ouvre l'enveloppe et voit la photo d'un de mes cousins. À côté, une photo de sa compagne. Je ne remarque pas le détail des plus petites photos (une maison, des fleurs, des alliances). J'ouvre.

Jean et Jeannine* vous invitent.

Je me dis : "Mince alors, ils se marient, après 30 ou 40 ans de vie commune ?!" C'est presque ça, la suite me l'explique :

  • parce que nous nous sommes mariés en mai
  • Jeannine a pris sa retraite en juin
  • nous avons acheté une nouvelle maison
  • nous aimons faire la fête !

Ça c'est original ! Ça me plaît ! La vie est là, comme un long fleuve pas tranquille, qui continue son cours ... L'un s'en va pour le grand voyage de l'éternité. L'autre, au même âge environ, s'organise une nouvelle vie prometteuse.

J'ai connu plus contrasté encore. Peu de temps après que ma belle-mère soit entrée en maison de retraite pour cause d'Alzheimer, son amie intime, toujours bon pied bon œil, se faisait passer la bague au doigt. Deux façons bien différentes de changer de vie. Elles étaient toutes les deux proches de leur 80ème année.

* les prénoms sont fictifs

 

30/06/2014

La mort

Je n'y vais pas par 4 chemins aujourd'hui. Le sujet, c'est la mort. Celle qui conduit à une conjugaison définitivement différente en une fraction de seconde. On ne dira jamais plus "il est", mais "il était". Depuis 15 mois que je fais du bénévolat à la maison de retraite, combien de résidents sont passés de vie à trépas ? Parmi eux, j'en connaissais trois. Maria était super gentille. Elle participait à toutes les activités qui étaient dans ses capacités. Elle souriait toujours et trouvait que tout était toujours bien. J'ai su qu'elle était morte parce que sa photo était exposée à l'accueil. Emerance n'était pas aussi facile à vivre. Elle était vite énervée et quand ça ne lui plaisait pas, elle le faisait savoir. Marguerite se plaignait de l'âge. Je la connaissais de vue. Avant, elle habitait dans ma rue et se trouvait aussi souvent devant sa maison qu'à l'intérieur. Bavardant et observant le voisinage. C'est dire qu'elle connaissait beaucoup de gens et savait beaucoup de choses. Ce n'est qu'à la maison de retraite que j'ai fait sa connaissance. Elle était sympa et conviviale. Elle n'y voyait plus très clair, même quand elle était sobre. Car oui, Marguerite avait un penchant pour la bouteille. Elle n'était pas contente quand on essayait de restreindre sa consommation. Elle espérait encore vivre jusqu'à 95 ans. "Pourquoi jusqu'à 95 ans lui demandais-je ?" - "Parce qu'après, on devient trop moche !" Ça m'avait fait sourire. Je ne sais pas si elle les a atteint ces 95 ans. je ne crois pas ... Par contre Gaby est toujours là ! Elle est centenaire, a toute sa tête et croyez-moi, elle n'est pas moche !

Un des avantages, quand on est à l'âge de la retraite et qu'on s'occupe de personnes plus âgées, c'est qu'en comparaison, on se sent jeune. D'un autre côté, on est constamment confronté à la fin de vie. Celle des autres bien sûr, mais on ne manque pas de penser à la nôtre également. D'aucuns trouveront cela morbide. Personnellement, je ne trouve pas ça forcément négatif. On est dans la réalité. Cette mort qui viendra pour tout le monde un jour, plus ou moins tôt. Cette mort qui est bien souvent taboue dans notre société. Qui n'est plus acceptée comme un fait naturel.

Et puis, il y a les proches qui partent avant vous. Ceux qui sont plus âgés bien sûr, mais aussi ceux qui ont votre âge ou même moins. Ainsi mon ex-mari avait 61 ans quand il est mort, soit un an de moins que mon âge actuel. Son frère en avait 58, soit 4 de moins que moi. Et demain, je vais aux funérailles d'une connaissance proche, un ami de ma sœur, qui avait 69 ans, alors que sa mère est morte à plus de 90 ans.

Et moi ? Combien d'années me reste-t-il à vivre ? Atteindrais-je les 82/83 qu'ont atteint mes parents ? Dans quel état physique et mental ? Si ça tombe la présente note sera la dernière pour cause de ... Ça vous remue les méninges quand même tout ça. Il n'y a que les animaux pour ne pas s'en soucier. Ont-ils de la chance ?