Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/06/2013

"Autodiagnostic amoureux" - Bénédicte Ann (1)

Ma fille me dit sa crainte d'être complètement bloquée par rapport à une vie amoureuse éventuelle. J'évoque un des livres de Bénédicte Ann, dont j'avais entendu parler à la radio : Autodiagnostic amoureux.

Ma fille se renseigne un peu et constate que cette personne va venir faire une conférence à Bruxelles. Elle la contacte personnellement et obtient finalement un rendez-vous pour une séance de coatching personnalisée.

Elle me parle de la séance, au cours de notre séjour à la mer, et me dit entre autres que notre relation est fusionnelle (ma fille et moi) et qu'elle est en train de devenir la mère de sa mère. Je sursaute. J'ai toujours entendu utiliser cette formulation lorsque la mère devient dépendante et que sa fille s'occupe d'elle. Elle n'arrive pas bien à m'expliquer en quoi cela consiste effectivement. En plus, la conversation se déroule au milieu de la famille, ce qui ne porte pas à débattre en profondeur. Nous bifurquons sur d'autres sujets.

Plus tard, elle me propose d'écouter l'enregistrement. C'est Bénédicte Ann elle-même qui lui a suggéré d'enregistrer. C'est là que je comprends ce qu'elle entend par "devenir la mère de sa mère". Bénédicte Ann dit que ma fille me nourrit des récits de sa vie tumultueuse. Qu'elle donne du piment à ma vie. Sous-entendant probablement que ma propre existence est plutôt calme (ce qui est vrai), voire ennuyeuse (ce qui est faux).

Je m'arrête d'écouter pour réfléchir à cette affirmation. Ma réaction première est de me dire que je me passerais bien de toutes les péripéties vécues par ma fille. Mais est-ce qu'inconsciemment je ne m'en repais pas ? Est-ce que je n'en tirerais pas un bénéfice ? En ayant quelque chose à raconter sur mon blog, par exemple ? Je ne veux pas me leurrer, mais j'ai quand même l'impression que ce n'est pas le cas.

Ce que ma fille n'a pas capté, c'est que plus tard dans l'entretien, Bénédicte Ann se ravise. Après que ma fille lui ait expliqué que c'était elle qui me téléphonait quasi chaque jour, que c'était elle qui souhaitait qu'on se voie, que c'était elle qui me racontait tout, sans être nécessairement sollicitée, elle corrige son premier "diagnostic" : "Tu n'es pas la mère de ta mère. J'ai été trop vite".

Bénédicte Ann trouve que ma fille doit mettre plus de distance entre elle et moi. Que ce n'est pas normal de se téléphoner à un tel rythme et de se voir chaque semaine. Ensuite, elle nuance. Le problème n'est pas dans le fait de se voir, mais dans l'état d'esprit qui sous-tend cette relation. Je vois très bien ce qu'elle veut dire. Elle rajoute que j'ai l'air d'une personne suffisamment ouverte pour pouvoir m'annoncer la chose cash, telle qu'elle est. Ma fille confirme que je n'aurai aucun problème avec le fait de prendre des distances. Elles ont raison toutes les deux. Je sens bien, et ce n'est pas nouveau, que ce serait mieux pour elle comme pour moi. Quel soulagement ce serait pour moi de savoir qu'elle n'a plus besoin de ce lien qu'elle nomme fusionnel, mais qui n'est pas souhaité par moi !

11/06/2013

La vie après une relation toxique

Ma fille n'a jamais eu de problèmes pour rencontrer des hommes. Ça, c'était avant XY. Maintenant les perspectives sont différentes. Quelque chose en elle est bloqué. Pas détruit, j'espère. Des opportunités se sont présentées, mais n'ont pas abouti. Devenue trop méfiante et tournée essentiellement vers son fils, après quelques prémisses, les hommes intéressés ont été rembarrés de l'une ou l'autre façon.

Côté amitié, en revanche, son réseau s'élargit de plus en plus. Elle avait gardé deux amies. Elle voyait très peu l'une, mais beaucoup l'autre, qui était aussi une voisine. C'est cette dernière qui vient chez elle tous les vendredis soir. Elle a aussi renoué avec d'anciennes copines de classe, grâce à facebook. Une amie très proche avec qui elle avait rompu à cause de XY et de façon pas très glorieuse n'a pas répondu à ses sms d'excuses. Elle lui en voulait trop. Cependant, un jour, elle s'est retrouvée en voiture derrière ma fille sur la route. Elle l'a interpellée. Elles se sont arrêtées et sont tombées dans les bras l'une de l'autre. Entretemps, cette fille s'est liée quasi fusionnellement avec une autre et a beaucoup changé. La connivence avec ma fille n'est donc plus la même qu'auparavant, mais cela reste une bonne amie.

Et voilà qu'à présent elle retrouve une très bonne copine d'école qu'elle croyait fâchée et vice-versa. Cette jeune femme, mère de trois enfants, est active dans le domaine du spectacle. Elle a invité ma fille à une répétition à laquelle participaient d'anciennes connaissance, pendant que je gardais Bébichon. Elle est revenue enchantée !

Elle s'est aussi engagée dans plusieurs domaines. Elle fait maintenant partie du comité de gestion de la crèche où était accueilli Bébichon et a accepté la présidence des co-propriétaires de son immeuble. Ce dernier poste lui cause déjà pas mal de soucis vu que c'est chez elle qu'aboutissent les plaintes de tout ordre. Mais apparemment, ça la stimule.

Tout cela ne peut faire que le plus grand bien à ma fille et l'aider à combler et gérer sa solitude et à se sentir socialement utile ...

05/06/2013

Brutal ou violent, voilà le contexte

Nous sommes en WE à la mer. L'idée est de fêter le 60ème anniversaire de mon mari. Ma fille cadette vient nous rejoindre en milieu de matinée, avec mari et enfants. Ma fille aînée arrive en fin d'après-midi car elle avait voulu assister au spectacle réalisé par les classes de l'école de Bébichon. Ceci pour le contexte.

Elle arrive tout sourire, avant de m'expliquer à quel point ils l'avaient saoulée à l'accueil, alors qu'elle était déjà énervée par Bébichon. Elle me racontera par la suite qu'elle avait tenu à faire bonne figure pour montrer qu'elle était ravie de se retrouver en famille, mais qu'elle avait eu besoin de se soulager de n'avoir pas été accueillie comme elle l'aurait voulu.

Ces derniers temps, c'est moi que ça saoule de la voir toujours si énervée. Le samedi précédent c'était déjà pareil. Elle était arrivée en retard à la fête scolaire de Tifitou et Tifiouane. Pas de sa faute apparemment, cette fois. Là aussi, le prof posté à la porte lui avait fait une remarque qui lui avait déplu. Et puis la circulation ceci et les gens cela. Longuement elle a entretenu toute la famille de ses états d'âmes et de son envie de pleurer parce qu'elle avait raté le spectacle.

Elle évoque régulièrement avec moi son état nerveux. Elle sait ce qu'elle pourrait faire pour y remédier, mais elle ne le fait pas. Je ne lui jette pas la pierre. Je suis dans le même cas. Je fais du yoga depuis peu et j'ai déjà réussi à rater 2 séances sur 4. Du coup j'ai mis un point d'honneur à ne pas manquer celle d'aujourd'hui. La différence, c'est que je ne déverse rien sur les autres. C'est peut-être la raison de mes maux de tête d'ailleurs, puisque je garde tout pour moi, en tout cas sur le moment.

J'en arrive donc à ce qui m'occupe. Le lendemain, dimanche, nous partons avec 2 voitures vers la plage. Je suis avec mon mari et avec Bébichon dans la voiture de ma fille aînée. Nous mangeons sur la digue, puis nous allons sur la plage avec les enfants qui s'amusent dans le sable et les pieds dans l'eau. Ensuite, nous allons prendre un verre, toujours sur la plage, là où les grands jouent sur le trampolin et Bébichon s'amuse dans les petites maisons destinées aux petits.

Tout se passe donc parfaitement bien. Tout le monde est content et détendu. Nous voulons reprendre la voiture pour retourner au domaine de vacances. C'est là que les choses dégénèrent en quelques minutes. Bébichon ne veut pas partir. Ma fille lui explique ce qu'on va faire, que tout le monde sera là et qu'il pourra donc jouer avec ses cousins, avec les ballons, mais Bébichon ne veut rien savoir. Elle veut l'asseoir dans son siège de voiture, mais il se met à hurler et tout son corps se raidit. Je peux vous assurer qu'un enfant en colère, il faudrait s'y mettre à 4 pour le "plier" au niveau des hanches et lui passer la ceinture de sécurité de force. Ma fille essaye encore de l'amadouer, mais rien à faire. Alors, brusquement, elle perd patience. Elle le relève et le dépose brutalement par terre, dans la voiture (sans lui faire mal). Lui se précipite vers la sortie et pose sa main dans la fermeture de porte au moment où ma fille veut claquer celle-ci pour qu'il reste à l'intérieur. Heureusement, elle a le temps de retenir la porte, enlève la main de Bébichon et le repousse. Voir cette petite main à 2 doigts (c'est le cas de le dire) de se faire écraser me met dans un état ! Je sens l'intensité du stress de ma fille et veut intervenir pour qu'elle puisse aller se calmer plus loin pendant que je m'occupe de son fils. Elle ne me laisse pas faire, maintient Bébichon dans la voiture, se retire et claque la porte.

Bébichon, sentant qu'il n'obtiendra pas gain de cause cette fois, se calme quasi instantanément. Moi pas. Ni ma fille. Elle le remet ensuite dans son siège. Il se laisse faire. Nous repartons dans une ambiance glacée. Je me tais. Elle commence à justifier le fait de l'avoir fait descendre de son siège pour éviter qu'il ne tombe. Je lui explique que je n'ai rien contre aucun des actes qu'elle a posés, mais que je suis effrayée par la violence qu'ils contenaient. C'est là qu'elle me dit que ça peut paraître brutal, mais que ce n'est pas violent. Je lui réponds que je ne vois pas la différence entre les 2 termes, mais que pour moi, c'est violent. Elle maintient l'adéquation de son attitude. Il est vrai que son fils s'est calmé immédiatement. Je lui dis que la maîtrise dont elle se dit capable est tellement limite qu'un jour, la main de Bébichon sera écrasée par la porte de la voiture. Il faut dire qu'elle me raconte souvent, à d'autres occasions, qu'il l'a tellement énervée qu'elle doit quitter la pièce pour se calmer, pour ne pas s'en prendre à lui. Je conclus en disant que si elle trouve que tout est bien comme ça, que c'est comme ça que ça doit marcher, on n'en parle plus. Moi, ce qui m'effraie, c'est l'état dans lequel elle se met. Surtout qu'il n'y avait aucune raison extérieure de stresser. Il ne s'agissait pas d'être pressée d'aller travailler ou quoi que ce soit d'autre. Nous avions tout le temps et personne n'était impatient.

Savoir s'il s'agit de brutalité ou de violence importe finalement peu dans l'affaire. Ça m'intéresse toujours d'avoir votre avis sur le vocabulaire, mais ça ne change rien au fait que je trouve qu'elle est bien trop énervée et que ça risque de tourner mal un jour.