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29/07/2013

Nul n'est prophète en son pays, mais youpie quand même !

Ma fille aînée éduque son fils de façon ... trrrrès cool, on va dire. Pour certaines choses, elle se rendait bien compte que sa façon de faire n'était pas idéale, mais pour beaucoup d'autres, elle justifiait son attitude. Selon elle, elle imposait des limites qu'il ne fallait pas dépasser, mais ces limites étaient beaucoup plus larges que la moyenne des gens, c'est tout. Ma fille cadette lui a dit qu'elle était laxiste. Moi, je faisais de temps en temps une remarque, mais je n'osais pas trop insister. Je sentais bien que ce n'était pas bienvenu. Cependant, les choses en sont arrivées à un point tel, qu'elle a dû se remettre en question. Car elle n'en pouvait plus. Elle ne supportait plus son fils. Tout en l'adorant, évidemment. C'est son amie la plus proche qui lui a ouvert les yeux. Son amie qui jusque là ne disait jamais rien à ce sujet. Ma fille me disait d'ailleurs régulièrement qu'elle ne se sentait jamais jugée par elle. Devant elle, elle osait être telle qu'elle est. Je suppose que je dois entendre par là que ce n'est pas le cas avec moi ? Elles ont passé une semaine de vacances ensemble et c'est là qu'elles en ont discuté. Ma fille a admis qu'elle disait la même chose que moi. En fait cette amie était, tout comme moi, dans le jugement de l'attitude de ma fille, mais n'osait pas en parler. A-t-elle trouvé les bons mots pour faire passer le message ? Ou est-ce simplement parce qu'elle n'est pas sa mère ? Je n'en sais rien. Ça fait un pincement bien sûr, de ne pas être écoutée alors qu'une autre personne, disant la même chose, obtient toute son attention et même son admiration. Mais je suis vraiment contente que quelqu'un lui ouvre les yeux.

Le premier pas a été d'admettre qu'elle n'avait pas d'autorité sur son fils et qu'elle avait plus d'ascendant sur les enfants des autres que sur le sien. Le deuxième pas fut de mettre des choses en œuvre. Sa sœur lui avait suggéré de commencer par une chose à la fois et de s'attaquer à d'autres points lorsque le précédent serait acquis. La voyant perplexe devant l'immensité de la tâche, je lui ai proposé de faire une liste et de commencer par ce qu'elle trouvait le plus urgent ou le plus important. Elle n'a pas fait de liste à proprement parlé, mais elle a choisit deux points prioritaires.

En une semaine, elle a réussi à limiter la mise au dodo à 3 histoires maximum et à quitter la chambre ensuite sans plus y revenir x fois. Elle a aussi obtenu qu'il se lave chaque soir, vouloir ou pas. Il fallait qu'elle ne transige pas, même s'il faisait sa crise. Et ça marche ! L'enfant a senti que le vent avait tourné et il s'est calmé. Elle n'en revient pas elle-même de la facilité avec laquelle elle a obtenu ce changement.

Lorsque nous avons mangé chez elle, le jour où elle avait eu la coupure de sa connexion télévision/internet, elle était très énervée, comme je l'ai raconté dans ma note précédente. Brusquement, Bébichon quitte la table. Comme elle semble ne pas s'en apercevoir et que dans mon esprit elle allait "reprendre son éducation en main" comme elle disait, je lui demande : "Il a fini de manger ?" Elle le rappelle, prends un ton sévère. "Tu dois manger au moins ça" - "Non" - "Tu préfères aller au lit ?" - "Oui". Elle le met au lit, va le rechercher, le remets devant son assiette. Il se butte, pas du tout impressionné. Elle finit par éclater. "Je m'en veux. Je ne vois pas pourquoi je fais tout ça. Ça ne me correspond pas. Quand tu m'as demandé s'il avait fini de manger, j'ai eu l'impression d'être une mauvais mère. J'aurais dû faire comme je fais d'habitude, lui demander s'il avait fini. Je n'ai rien à prouver !" Elle essaie pourtant encore de le faire manger. Il refuse. Il quitte sa chaise et réclame alors sa viande à elle (qui est la même que sa viande à lui !) Et elle lui donne !!! C'est le style de tournage en bourrique dans lequel elle se laisse régulièrement piéger. Je n'avais pas dit grand-chose, mais ce n'était pas le moment. J'aurais mieux fait de m'abstenir. Elle ne s'est même pas aperçue que j'ai quitté la table pour prendre du recul par rapport à son état nerveux.

Elle me racontera le lendemain qu'après notre départ, les pugilats entre elle et son fils ont continué. Mes yeux "jugeants" n'étaient pourtant plus là ! Elle s'excusera également de s'être emportée à ce point. Elle disait être partie en vrille et ne plus pouvoir se rattraper. Elle était désolée de ne pas même m'avoir remerciée pour la petite jardinière que je lui avais apportée, dans laquelle j'ai rempoté sur place de jolies fleurs rose vif. Tiens, quelle coïncidence ! Ces  fleurs étaient ... des impatiences !

24/07/2013

Où il est de nouveau question de XY ... ou pas ...

Ma fille s'est promenée sur le marché avec Bébichon, à dix minutes à pied de chez elle. C'est le QG de XY. Enfin, pas le marché même, mais les cafés aux alentours. D'habitude, elle évite ce quartier. Mais ces derniers temps, elle se sentait plus sereine par rapport à tout ça. Et elle a baissé sa garde. Elle est tombée sur sa famille à une terrasse : sa mère, son actuelle compagne ainsi que son frère avec son épouse. Lui n'était pas avec eux, mais elle suppose qu'il était à l'intérieur de l'établissement, avec le petit xy. Ou alors il est réellement parti en Espagne ? Elle les a soigneusement évités, mais n'est pas certaine qu'ils ne l'aient pas vue.

Ce matin, elle se rend compte que la plaque portant son nom a été retirée de sa boîte aux lettres. De plus, hier, on est venu lui couper la télé et internet. Après information, il s'avère qu'une personne s'est fait passer pour elle en disant qu'elle voulait résilier son contrat. Une voix féminine, en toute logique. Cette personne devait donc connaître son identité complète, notamment sa date de naissance.

Elle soupçonne XY, par l'intermédiaire d'une femme. Et la cinémathèque fantasmagorique de se mettre en branle dans sa tête. Qui d'autre pourrait lui faire un coup pareil ? Sa balade au marché a pu être considérée comme de la provocation. Au bout d'un moment, je tente de lui faire voir que finalement, tout va rentrer dans l'ordre sans réel problème. Que ce soit lui ou pas. Que ça pourrait être pire. Elle le sait bien, mais elle a besoin de s'énerver, de vider son sac. Je l'ai donc écoutée. J'ai oublié de lui dire qu'elle lui donnait à nouveau du pouvoir. Bien plus de pouvoir qu'il ne devrait en avoir. La dernière fois que je lui ai dit ça, ça ne lui avait pas fait plaisir. Ça l'avait secouée. Mais elle y avait réfléchi.

23/07/2013

Jouer au pénis

Ce matin, je me balade avec Bébichon dans la poussette. Un moment donné, il aperçoit une sorte d'énorme bulle qui l'impressionne. "Wouaw, qu'est-ce que c'est Mamy ?" - "C'est un court de tennis couvert." Comme ça n'a pas l'air d'évoquer grand chose dans son esprit, je précise : "Les gens viennent là pour jouer au tennis, avec des raquettes et des balles jaunes. Tu vois ?" - "Jouer au pénis" dit-il, l'air rêveur. "Non, Tennis" - "Ah, Pénis", fait-il en insistant sur le "p", comme je l'avais fait sur le "t". Je corrige encore : "tennis". Il répète "pénis". Bon, laissons tomber pour aujourd'hui. J'ai déjà réussi à lui faire dire "regarde" en prononçant toutes les lettres. C'était d'ailleurs tout mignon, car chaque fois qu'il m'appelait, il disait rrreee-garrr-de, en faisant un petit salut de comédien en fin de spectacle.

"Tennis", ce sera pour une autre fois ...