19/08/2013
Mon agressivité face à l'envahissement !
Quantique, agressive ? Vous pouvez l'imaginer ? J'ai peut-être pas l'air comme ça, mais méfiez-vous des eaux qui dorment ou font semblant. Ainsi, quand j'étais plus jeune, j'ai commencé à être très désagréable envers les envahisseurs. Et "désagréable" est un euphémisme. Avec le temps, je me suis calmée. J'ai trouvé des stratagèmes pour empêcher intrus et intruses d'entrer ou pour les ramener vers la sortie, l'air de rien, en douceur.
Ainsi j'ai refoulé mon cousin qui venait pourtant du bout du monde. Il est arrivé sans prévenir, pendant que je faisais une coupe de cheveux à mon mari. Je lui ai demandé (gentiment parce que je l'aime bien) de revenir le lendemain. C'est ce qu'il a fait. J'ai été un peu plus ferme avec ma cousine qui, malgré que je l'avais prévenue, débarquait aussi n'importe quand, sous prétexte qu'elle passait justement par là.
Mais là, avec la chaleur, les chiens qui entrent et qui sortent tout comme nous, la porte est souvent restée entrouverte. Et une porte qui n'est pas fermée indique qu'il y a quelqu'un. C'est comme une invitation à entrer à qui passe par là. Pendant quelques jours, j'ai cru que j'étais devenue moins femme des cavernes. Que les visites impromptues étaient devenues, sinon agréables, du moins supportables.
Ce n'était qu'une illusion. Ainsi, avant-hier, fatiguée, j'ai voulu me reposer dans mon canapé. C'est ce moment que deux voisines ont choisi pour me rendre visite. J'ai bien tenté de les dissuader de rester, mais elles faisaient mine de ne pas comprendre. J'ai fini par m'énerver et pour ne pas créer d'esclandre, je me suis éclipsée au jardin, laissant mon mari au prises avec ces dames, sous prétexte que j'avais à faire au jardin.
Par la suite, j'en ai été bien contente, car je me suis attelée à un petit travail de réaménagement du coin où trône mon Bouddha. Le résultat m'a plu. Merci les intruses.
N'empêche, ma patience et ma tolérance ne sont pas revenues pour autant. Aujourd'hui encore, je me suis déchaînée. Avec violence, vous pouvez me croire. Et je peux vous annoncer qu'il y a d'ores et déjà au moins 15 âmes supplémentaires au paradis des mouches. Pauvre Mi*ka, elle n'aime pas du tout quand je joue de la tapette !
Mais je sens que ça va aller mieux maintenant. Je vais faire plus attention à fermer les portes ! Et j'attendrai, comme avant, que ces dames ailées se posent sur la moustiquaire ou qu'elles volent près de la fenêtre, pour ouvrir celle-ci et leur donner une chance d'échapper à un sort inexorable.
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17/08/2013
Des vacances pas reposantes (rêve)
Je suis sur une presqu'île artificielle paradisiaque, avec un groupe de personnes. Il fait beau. Chacun de nous va recevoir un ou plusieurs chiens. Nous admirons leur plumage. (Hé oui, dans les rêves, les chiens peuvent devenir des oiseaux sans que cela nous étonne.) Nous sommes installés à une terrasse, près de l'eau. Tout à coup, la mer ou le lac se met à s'agiter. Une grosse vague s'élève et retombe non loin de nous. Je m'inquiète. J'ai l'impression que cette construction artificielle pourrait se désagréger facilement. Je scrute le ciel. La vague suivante se fait encore plus haute et plus rapprochée. Je tente de me persuader qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter et je reste assise, comme tout le monde. La troisième vague nous asperge carrément. Alors, je décide de m'en aller. En chemin, je m'aperçois que je n'ai pas emmené les chiens que j'avais reçus. Je fais donc demi tour pour les sauver, même si je ne les connais pas encore. Ils m'appartiennent. Un homme à la mine patibulaire s'approche de moi et me dit que ça n'a pas d'importance. Il semble vouloir me dissuader d'aller chercher mes chiens. Je lui demande ce qui n'a pas d'importance. Il me répond que rien n'a d'importance. Je lui rétorque que s'il en est ainsi, ça n'a pas d'importance non plus si je vais les chercher.
Entretemps, quelqu'un vient à ma rencontre pour me donner mes chiens. Du coup, il s'agit de La*ly et Mi*ka. La*ly n'a pas de laisse et je dois la tenir par le collier. J'imagine déjà la pénibilité de mon retour, penchée ainsi pour maintenir ma chienne. La laisse de Mi*ka s'est défaite, mais heureusement, elle me suit. Elle geint et semble souffrir. Je la prend dans les bras, mais c'est compliqué d'en porter une et de marcher courbée pour tenir l'autre.
La suite du rêve se passe dans un train. Il n'est cependant plus question de chiens. J'écoute de la musique. Un gars s'approche et, d'un air autoritaire, éteint ma radio. À côté de moi, une dame me prend mon sac. Je le lui reprend et interpelle le type qui a fermé ma radio et qui me semble appartenir au personnel du train : "Ça vous intéresse de savoir que cette dame a voulu me voler mon sac ?"
Je suis maintenant devant une maison où je suis sensée passer la nuit ou bien j'y habite, je ne sais pas. Je suis encombrée, de paquets je crois, et n'arrive pas à ouvrir la porte. Une jeune femme qui entre également dans la maison l'ouvre et me laisse passer. J'entre dans ce qui devrait être mon appartement, mais je ne reconnais pas l'endroit. Peut-être ne suis-je pas au bon étage ?
Je rêve énormément ces temps-ci. Ou du moins, je m'en rappelle. Tellement que je ne pourrais pas tous les analyser. J'y passerais beaucoup trop de temps. Ce rêve-ci m'interpelle parce que ces temps-ci, il y a des petites tensions entre ma fille aînée et moi. De ces petits riens faits de non-dits, de suppositions, de gêne, de remarques presque innocentes, de questions qu'on n'ose pas poser ou de sentiments qu'on n'ose pas exprimer complètement. Rien de tragique, juste des petites choses agaçantes et lancinantes. Et j'imagine que c'est de cela que mon rêve me parle.
L'île paradisiaque (artificielle !) me parle de ma retraite, équivalente à des vacances à vie, et pourtant pas si reposante. En fait, je provoque moi-même ces vagues. Je pense que mon attitude envers ma fille est ambigüe. Ainsi, après qu'elle ait tenu le crachoir pendant une bonne partie du repas que nous partagions ensemble mardi dernier, avec sa sœur et les enfants, elle s'est tout à coup exclamée :"Je vois que je vous emmerde. Si c'est le cas, je vais trouver quelqu'un d'autre pour parler de mes histoires. Une telle par exemple". Je la taquine en souriant et en m'exclamant : "La pauvre !" C'est une façon de dire, sans dire, et qui laisse l'autre sans possibilité de réagir valablement, puisque c'est "pour rire". C'est le genre d'humour que ma fille utilise aussi et qui ne me plaît pas. Et voilà que je l'utilise moi-même. C'est vrai que ma fille parle beaucoup d'elle-même et que je trouve parfois qu'elle pourrait s'intéresser plus aux autres. Mais ça ne "m'emmerde" pas pour moi. Il faudra que je lui explique.
Les chiens représentent à la fois mes instincts, ma nature animale, mes besoins primaires que je cherche à protéger, à ne pas négliger. Je m'éloigne des vagues, càd des émotions trop fortes, des mouvements inconscients qui me poussent à me mettre en danger. Danger réel ou supposé. L'homme qui tente de me dissuader d'aller chercher mes chiens, celui qui éteint ma radio, la femme qui me vole mon sac, ce sont les gens ou les événements qui tentent de brimer ma liberté d'action et de pensée. Et c'est aussi moi-même et les bâtons que je me mets dans les roues, toute seule, comme une grande, à cause de mes blocages psychologiques. Je dois tout le temps être vigilante. Et mon chemin est chaotique. Je suis encombrée. Mais j'arrive chez moi. Ou presque. En tout cas, je suis hors de danger dans cet appartement qui n'est pas le mien. La vie n'est pas un long fleuve tranquille ...
Dans ce rêve plein de contraintes et de dangers, j'arrive quand même à m'en sortir. Et je m'aperçois que j'ai aussi de l'aide. La femme qui m'apporte mes chiens. Et celle qui m'ouvre la porte de l'immeuble où j'essaie d'entrer. Bien sûr, je ne suis pas vraiment "chez moi", mais je suis à l'abri. Et puis, il y a le plumage des oiseaux qui est magnifique. Les oiseaux sont le symbole de la liberté, de la créativité. Bien qu'il faudrait qu'ils volent ...
Finalement, le fleuve de ma vie est assez bien canalisé, malgré les remous ...
09:15 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (41)
15/08/2013
Un peu de stress bigoudis
J'arrive au salon de coiffure de la maison de retraite à 9 h tapante. Trois personnes attendent déjà de se faire coiffer. Je connais maintenant les produits, les ustensiles et l'endroit où l'on cache la clé des armoires. Mais je m'inquiète quand même de savoir si je vais me retrouver toute seule. J'installe le matériel et commence à m'occuper de la première personne. Je ne sais pas à quelle heure ma "collègue" est arrivée, mais j'ai eu le temps d'anticiper la galère qui m'attendrait si jamais elle n'avait pas pu venir. Je n'ai toutefois pas paniqué.
Elle arrive en s'excusant. Elle avait dû aller chez le médecin en urgence le matin même. Heureusement, elle est très efficace. Je crois bien qu'elle met la moitié moins de temps que moi. Et le travail avance bien.
Une des dames aura été étonnée de se retrouver coiffée de frais. Elle ne s'est rendu compte de rien. En effet, elle a dormi d'un bout à l'autre de la séance. Si ça tombe, elle ne se rend de toute façon plus compte de grand-chose.
C'est étonnant la variété de cheveux qu'il peut y avoir. Des fins, des raides, des touffus, des blancs, toutes les variétés de gris, mais aussi des presque pas blancs. Et parfois des ... absents par endroit.
Quant aux personnalités, elles se révèlent aussi à cette occasion. Ainsi, beaucoup ne demandent rien de spécial. Coiffure tout en arrière et basta. Mais certaines ont leurs petites préférences. L'une veut une ligne à gauche, mais pas trop bas. L'autre demande la ligne à droite. Une troisième me prend le peigne pour donner le mouvement qu'elle souhaite et faire descendre une mèche sur le front. Un froufrou, comme elle l'appelle en dialecte flamand. D'ailleurs ça lui va effectivement bien. Certaines montrent leur impatience quand elles doivent attendre. Il paraît que la centenaire essaye de resquiller. Elle vient, alors qu'elle n'est pas inscrite, trouve un prétexte pour demander n'importe quoi et essaie de se faire coiffer quand même. C'est étonnant comme elle a encore tous ses esprits. Alors qu'elle y voit à peine, elle dirige les opérations. Gentiment. Un peu plus comme ci ou comme ça, pas trop brosser, raser la nuque, etc. Je lui avais demandé si je ne l'avais pas piquée ou tiré ses cheveux. Elle m'avait répondu qu'elle n'avait absolument rien senti. Que j'étais très délicate. Ça fait plaisir ! Une seule aujourd'hui ne semblait pas satisfaite outre mesure. D'abord, elle trouvait que je n'avais pas suffisamment brossé. J'ai donc insisté sur le brossage. Ensuite, je lui demande si ça lui convient. Elle me répond plus ou moins affirmativement, mais son expression et un haussement d'épaules indique le contraire, l'air de dire qu'il faudra bien s'en contenter. C'est drôle parce que dès le premier abord, son caractère transparaît sur son visage et dans son attitude. On sent immédiatement qu'elle est plutôt grincheuse, sans toutefois être désagréable.
Tout à coup, l'autre bénévole me prévient qu'elle devra partir à 11h30 au plus tard, pour aller aider son fils qui est traiteur. Elle est embêtée par rapport à moi. Déjà qu'elle était arrivée en retard. Mais je ne stresse (presque) pas. Vu l'heure et le nombre encore présent, je me dis que ça ira. Et effectivement, quand elle est partie, j'étais occupée à la dernière mise en pli et il restait deux autres personnes sous le séchoir qui restaient à coiffer. Là, plus de raison de stresser. Même un peu de fierté d'être seule responsable.
Voilà une matinée bien remplie. J'aime bien être bénévole. On s'engage pour ce qu'on décide soi-même. On se sent apprécié par le personnel, puisque non rémunéré. On n'a pas la pression de la hiérarchie. On accepte ou on refuse les remplacements sans qu'on puisse nous le reprocher. J'aime bien aussi ce travail avec les personnes âgées. Bien sûr, ce que je vois est parfois plus triste que ce que je raconte aujourd'hui. J'en parlerai peut-être une autre fois ...
18:31 Publié dans Maison de retraite | Lien permanent | Commentaires (5)