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02/09/2013

Tiouane développe-t-il une phobie ?

Titou, 7 ans, est mon second petit-fils. Il adore les animaux. Pour preuve de son intérêt, cette carte postale qu'il a envoyée à ses parents, quand il était au camp scout : "Coucou papa maman je m'amuse bien je vous aime et il y a un chien." Quand nous étions en WE à la mer au mois de juin, je lui avais bien expliqué qu'il devait être patient et laisser venir Mika à lui car elle est craintive. Il n'a pas pu s'empêcher d'essayer de la caresser alors qu'elle essayait de s'écarter. Conséquence, Mika l'a légèrement mordu. Croyez-vous que cela l'ait refroidi ? Que nenni, il ne peut maîtriser sa fougue et sa mauvaise expérience semble avoir été complètement oubliée.

Tiouane, 9 ans 1/2, est l'aîné de mes petits-fils. Il aime bien les animaux, mais à distance et à condition qu'ils soient calmes. Il fait des petites gratouilles à mes cobayes, mais ne veut pas les prendre sur les genoux, même si c'est moi qui les y déposerait. Car il a remarqué qu'ils ont de longues griffes.

Comme ils ne viennent pas souvent chez moi, il faut chaque fois tout un temps avant que les chiens s'habituent à leur présence. Un jour, les garçons sont arrivés avec des diabolos et sont rapidement allés jouer au jardin, avant que l'acclimatation ne soit réalisée. Mika s'est précipitée vers Tiouane qui s'est enfui, paniqué. Cette réaction a bien entendu incité le chien à le poursuivre en aboyant. Je n'ai compris que plus tard, quand il a pleuré, que cette "attaque" l'avait quasiment traumatisé.

Ce jour-là, Mika a passé l'après-midi au bout d'une laisse, malheureusement pour elle. Je l'ai seulement lâchée quand les enfants jouaient à l'intérieur. Et encore, Tiouane me demandait de fermer la porte de la pièce où ils étaient, en plus de la porte extérieure.

Dès qu'ils sont partis, je me suis demandée si j'avais bien fait de prendre des chiens. Surtout quand j'ai su que Tiouane avait dit que c'était mieux avant, chez Mamy, quand il n'y avait pas de chiens. Je me suis demandée s'il n'allait plus vouloir venir chez nous. Je me suis culpabilisée d'être à l'origine de cette mauvaise expérience.

Je me suis mise alors à regarder sur internet tout ce qui pourrait aider à solutionner le problème car ma fille m'expliquait qu'il avait peur des autres chiens aussi et que ce n'était pas nouveau. Il ne veut plus aller chez un de ses meilleurs copains, car ils ont un chien qui, il faut le dire, est un peu foufou. Mais il est aussi tout à fait mal à l'aise chez d'autres personnes qui ont des chiens plutôt calmes.

Parmi d'autres textes, je tombe sur un article concernant l'hypnose. Il y est dit que les personnes qui développent une phobie des animaux sont des personnalités qui ont besoin d'être dans le contrôle. Qui ne supportent pas de ne pas maîtriser leur monde. J'en parle à ma fille, qui confirme que Tiouane veut toujours être le chef, pour que tout se passe comme lui le veut. Comme son père, précise-t-elle. Moi, je pensais à autre chose. Ma fille elle, ne veut pas dominer les autres en général, mais elle est, selon moi, bien souvent dans la tentative de tout contrôler, et notamment ses enfants, pour se rassurer sans doute. Sauf qu'elle, elle fait la démarche intellectuelle de se modérer, de relativiser ...

28/08/2013

Ma maison (rêve déjà raconté - complément d'interprétation)

Je suis maintenant devant une maison où je suis sensée passer la nuit ou bien j'y habite, je ne sais pas. Je suis encombrée, de paquets je crois, et n'arrive pas à ouvrir la porte. Une jeune femme qui entre également dans la maison l'ouvre et me laisse passer. J'entre dans ce qui devrait être mon appartement, mais je ne reconnais pas l'endroit. Peut-être ne suis-je pas au bon étage ?

Ce que je n'avais pas raconté : l'appartement était vide ou quasi.

Vu que la maison me représente - Olivier, que je remercie au passage - me suggère que je ne me reconnais pas. Et aussi que je suis peut-être aidée par une femme, une guide.

D'abord, je me demande pourquoi j'ai un appartement, dans une maison. Comme si je n'avais pas accès à l'entièreté de moi-même.

Et le vide de l'appartement (alors que ma vraie maison est au contraire encombrée) que signifie-t-il ? Que je vais enfin arriver à me débarrasser du superflu qui dans mon rêve est symbolisé par les paquets que je porte ? Ou comme le suggère l'un de mes livres, que je suis pauvre d'idées et de moyens. Bof, j'aimerais mieux que ce soit la première solution. Mais je crains que ce soit le contraire.

Et puis, il y a cette femme qui m'ouvre la porte. Je ne vois pas dans mon entourage une femme qui remplirait ce rôle. Je pense plutôt à une part de moi-même qui me permet d'entrer (en moi) en même temps qu'elle. Cette part jeune qui loge dans un autre appartement du même immeuble. Une partie de moi qui possède la clef, mais qui ne me laisse pas occuper l'entièreté de ma maison.

C'est déjà pas mal, d'avoir la clef. C'est qu'elle existe.

23/08/2013

Promenade au bois

Toutes les personnes que nous avons emmenées en promenade jeudi sont capables de se déplacer seules ou à l'aide d'une tribune à roulettes (rollator), mais uniquement sur de courtes distances et en terrain plat. Des chaises roulantes étaient donc prévues pour chaque personne, ainsi qu'un(e) bénévole pour la pousser. Sauf pour François qui marche sans soucis et fait même encore du vélo. Malgré cela, il se dit en prison dans cet établissement.

En début de semaine, la météo avait prévu du beau temps. Mais le jeudi venu, le ciel s'était fait moins engageant. Personne ne semblait contrarié, sauf l'organisatrice qui aurait à improviser s'il se mettait à pleuvoir. Dès que nous sommes arrivés au bois, de fines gouttes se mirent à tomber. Pas grave ! L'idée était de toute façon de prendre quelque chose dans un établissement.

Je suis assise à côté de Marguerite qui est une personne attachante. Un peu désabusée, elle a souvent l'air rêveur et se gratte inconsciemment les bras. "Vieillir !!!' soupire-t-elle d'un air entendu. Mais elle peut aussi faire quelques pointes d'humour et raconte qu'avec ses 3 sœurs, elles se réunissent toutes les semaines et amènent à tour de rôle une bouteille de vin. Elle dit qu'on les entend rire jusqu'au bout de la rue. Puis elle reprend son air mélancolique. Ce qui est étonnant, quand on y pense, c'est que cette personne, je la connaissais de vue. Elle était souvent dans la rue, aux alentours de sa maison. Elle connaissait plein de gens à force de les regarder passer et de parler avec tout un chacun. Et puis son mari était coiffeur, ce qui facilite la circulation d'informations diverses. Puis un jour elle a disparu de la circulation, mais je ne m'en suis pas rendu compte. Si on m'avait dit à l'époque que je prendrais un jour un thé auprès de cette dame un peu pipelette pendant qu'elle se délecte d'une bonne bière fraîche !

Tout le monde est content. Sauf Hélène qui prétend que le café est exécrable. Elle n'en veut pas et déclare qu'elle déconseillera l'établissement à toutes ses connaissances. Son vis-à-vis, un grand taiseux qui sourit quand on lui sourit, le lui rachète gentiment. Je remarquerai par la suite que c'est ce même gentil monsieur qui la reconduira à sa chambre. J'apprendrai aussi que pour les repas quotidiens, il est aussi assis en face d'elle à table. L'humeur chagrine d'Hélène ne semble pas l'affecter. Ou alors c'est pareil chez les vieux ? Les hommes préfèrent les chieuses ? Car c'est bien de ça qu'il s'agit, je le constaterai après son départ, lorsque les autres se lâcheront en se plaignant d'elle parce qu'elle rouspète tout le temps.

J'avais bien remarqué qu'elle était la seule à ne pas vouloir faire la promenade quand il a commencé à pleuvoir, et aussi qu'elle s'agaçait, je ne sais pas pourquoi. Sachant qu'il y avait des capes prévues, tous les autres avaient pris l'arrivée de la pluie avec philosophie. Hélène s'est tout de même laissée convaincre à accompagner le groupe.

Le but était de faire un arrêt à la chapelle, d'y chanter, de passer aux toilettes et puis de retourner dans le bois, faire un pique-nique. J'ai été surprise de la justesse de ton des chanteuses et de leurs voix harmonieuses.

Hélène avait un besoin pressant, mais au vu de la pluie, elle ne voulait plus aller aux toilettes qui se trouvaient dans un bâtiment proche. "Oh là là, mais quelle affaire, ce temps, c'est pas possible ! Oh là là ! Je ne veux plus y aller !" Je la convainc pourtant en lui remontant sa capuche. Elle pousse des lamentations pendant les 50 mètres qui nous séparent des toilettes. Après, elle se dit quand même soulagée d'y être passée. Mais voilà que je constate que sa veste est souillée. "Oh là là, qu'est-ce que c'est que ça ? C'est pas possible ! Il va falloir la faire nettoyer ! Je l'ai depuis au moins 25 ans. C'est de la qualité, vous savez ! C'est la marque "X" (Je n'ai pas retenu) Ce n'est pas n'importe quoi ! Oh là là !" En fait, elle ne semble pas ennuyée, chagrinée ou déçue. Elle a l'air fâché, comme si quelqu'un était responsable. Elle cherche autour d'elle d'autres regards à convaincre, mais n'en trouve pas. Elle devra se contenter du mien qui ne s'apitoie peut-être pas assez à son goût. Elle bougonne encore à tout va et me signale au passage que son seul désir dans cette vie c'est de se coucher. Ça en dit long ...

Finalement il a tant plu que nous sommes retournés à la maison de retraite. Le pique-nique a eu lieu dans la cafétéria ...

C'est là que Célestine a révélé un aspect de sa personnalité que personne apparemment ne connaissait. Elle a bavardé avec entrain, de sa petite voix de sourde un peu criarde, alors que d'habitude elle ne dit quasi rien, ne participe à rien et passe son temps couchée. Encore une tiens ! Elle n'est pas contrariante elle, par contre. Quand on lui parle, elle hoche la tête et sourit, même si on voit bien qu'elle n'a pas compris. Pas drôle d'être sourde ! Quel isolement ! Et quelle angoisse parfois ! Ainsi, elle raconte qu'elle a eu peur dans le bois, parce qu'elle croyait qu'on était perdus !

Ce qui est touchant, ce sont les petites attentions que les résidents ont les uns envers les autres. Les liens qui se tissent. C'est ainsi que Maria, assise à côté de Célestine, se penche vers elle et traduit, avec des mots simples et clairs, accompagnés de gestes évocateurs, ce qui a échappé à cette dernière. J'ai vu aussi un autre jour, un monsieur au regard d'enfant venir plusieurs fois au salon de coiffure voir si une des dames était prête, afin de la ramener dans sa chambre. Et j'ai entendu dire qu'à l'étage des personnes les moins valides, où il faut un code pour sortir, se trouve un monsieur qui semble n'avoir aucun problème, ni physique ni mental. Il paraît qu'il est là à sa propre demande. Et je le vois toujours accompagner une certaine Paula, très gentille et encore bien de sa personne, mais qui se trouve dans la confusion la plus totale. Serait-ce la raison qui le motive à rester à cet étage ?