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27/12/2016

L'état du monde

Il y a quelques jours, je publie un coup de blues sur facebook. Je me demande si c'est dû à l'âge ou si le monde va vraiment mal. Une chipie me dit que c'est effectivement dû à l'âge. LOL !  Plusieurs réponses pour exprimer une impression identique à la mienne. Quelques autres sont plus optimistes. Et puis, l'une d'entre elles m'interpelle. Je ne vous dirai pas pourquoi. Je vous demande d'abord votre ressenti. La voici : "Soyons raisonnables, ne fût-ce qu'un instant, la misère du monde, serait-elle due à l'âge d'une de ses âmes ? Mais non !" Il y a une suite, mais mon questionnement ne concerne que le passage cité. Y voyez-vous quelque chose de particulier ?

20/12/2016

Le relationnel

Mardi après-midi, à la maison de retraite. Je suis un peu en retard, retenue par un bénévole qui s'inquiète de mon vélo. Selon lui, je ferais mieux de le mettre derrière l'immeuble, plutôt que du côté rue. Et de se lancer dans un tas d'exemple d'objets volés. Je le remercie de son conseil. Il est très gentil, en fait. Et prévenant. Pas qu'avec moi. Quoique ... ;) C'est bien agréable.

Quatre résidents seulement sont réunis autour d'une table. Une animatrice et une stagiaire les occupent déjà. La première sort de l'école et semble déjà très à l'aise dans le métier. Simple et gentille. L'autre, j'ai à peine entendu le son de sa voix durant l'après-midi. Dans un premier temps, je me dis que ma présence est un peu superflue et m'apprête à repartir. Mais peut-être y a-t-il encore moyen de trouver des personnes intéressées par l'activité ? C'est l'étage où les gens ne viennent pas d'eux-même parce qu'ils n'en ont plus les capacités, soit physiques, soit intellectuelles. Je trouve encore 2 hommes dont l'un vient toujours, même s'il n'est là qu'en tant que spectateur. Un moment donné, il me présente sa sœur qui arrive en visite. La dame rectifie : "Je suis ta fille". Sans se démonter, l'homme corrige : "C'est donc ma fille". L'autre gars ne vient jamais et, Dieu sait pourquoi, cette fois, il est immédiatement d'accord. J'emmène aussi 2 dames en chaises roulantes qui sont un peu dans leur monde, mais ça les change un peu de la télé. Elles sont toutes les deux très gentilles, toujours contentes et l'une d'elle, en plus, est rigolote. Enfin, je devrais dire "était" car je me suis rendue compte que sa vivacité n'y était plus et qu'elle ne comprenait plus grand chose. Ne sachant trop ce que je lui disais ou demandais, elle a mis sa main sur ma joue en souriant. Je lui ai pris la main un moment en lui rendant son sourire, j'ai fait le bricolage à sa place et le lui ai donné. Parfois je trouve les activités un peu cucul, c'était le cas hier, mais je vois bien que beaucoup sont contents d'avoir quelque chose à faire. Et surtout à emporter dans leur chambre. Spécialement quand leur état mental est en déclin.

À partir de janvier, les activités de ce type seront mensuelles au lieu d'être hebdomadaires. Ça m'arrange. Cela fait 3 ans 1/2 que je fais ça et parfois j'aimerais changer. Je suis plus attirée par les relations personnelles plutôt que par les activités de groupe. J'ai demandé si on ne pouvait pas m'apprendre à masser. Cela paraît tout à fait envisageable. Je me sens suffisamment à l'aise avec les gens maintenant pour faire ce genre de chose. La relation par le toucher, ça m'attire.

Jeudi, je suis allée à une formation pour les bénévoles concernant la communication avec les personnes atteintes de démence. Ensuite, je suis allée faire la causette avec une résidente aveugle. J'ai commencé à lui rendre visite parce que sa situation me touche plus particulièrement. Elle est en manque de contacts et ne demande que ça, parler avec quelqu'un. Elle se plaint beaucoup, mais j'ai vraiment l'impression de lui faire du bien. À la fin de ma visite, qu'elle a trouvée un peu courte à son goût, elle me dit : "Oh là là ! Je n'ai à nouveau fait que me plaindre. La prochaine fois, je ne le ferai plus." Et elle se met à rire. Moi, je la rassure : "Plains-toi si ça te fait du bien. Mais je suis contente de t'avoir vue rire quand même !"

En retournant chez moi, je me sens sereine. Je pense au sapin que j'ai commencé à monter le matin. Je me réjouis de continuer, une fois rentrée. Et ce plaisir par anticipation me surprend. Ça, c'est du relationnel aussi. Du relationnel avec moi-même. J'ai l'impression que c'est bon signe.

Il y a au moins 10 ou 15 ans que je n'ai plus installé de sapin. Certains Noël, j'ai acheté de nouvelles boules. Une autre fois des guirlandes lumineuses. Je ne les ai jamais utilisées. Et puis un jour, je les ai données à ma fille, pour lui éviter cette dépense. Chaque année je me dis :"Allez, cette fois je vais quand même faire un sapin." Et je ne le fais pas. Cette année, je me suis laissée tenter par un sapin artificiel de seconde main assez grand. Ça m'a amusée d'en assembler tous les éléments. J'ai sorti toutes mes vieilles boules, ainsi que celles héritées de mes beaux-parents et de ma mère. Je les accrocherai demain. Ce ne sera pas des plus modernes, mais ça m'est égal. Ce sera quand même bôôôôôô !

Résultat (à la demande expresse de Chenille, ce qui m'a fait rire ce matin) :

IMG_7898 - copie.JPG

N.B. : il donne mieux en vrai aussi.

 

08/12/2016

Ai-je fait une erreur ?

Il y a longtemps que je n'ai pas parlé de ma fille aînée sur mon blog il me semble. Il faut dire que j'ai pris du recul par rapport à la façon dont elle élève son fils. Bien sûr, je constate encore des choses qui me dérangent, mais je laisse passer sans m'y attarder. Ma psy m'a bien aidée dans ce domaine.

Par ailleurs, les problèmes d'argent se sont espacés. Il faut dire qu'elle a terminé de payer ses dettes (et surtout celles de XY) l'année dernière et que normalement elle n'allait plus devoir me solliciter. C'est malgré tout encore arrivé au mois de juillet. Elle voulait profiter des soldes pour acheter "utile". C'est à ce moment-là que je lui ai annoncé que j'interviendrais encore cette année dans les frais de stages vacances de Bébichon. C'était une stratégie de ma part. Si je le lui avais dit à l'avance, elle aurait compté là-dessus pour lâcher la bride à l'acheteuse compulsive qui est en elle et elle aurait dû faire appel à moi. Du coup, elle n'avait plus besoin de m'emprunter de l'argent. J'avais bien calculé mon coup !

Régulièrement elle se plaint de n'avoir pas de place sur le parking de son immeuble et de devoir transbahuter ses paquets sur des longueurs qui lui paraissent pénibles. C'est sûr qu'avec sa fibromyalgie, ce n'est pas drôle. Elle rêvait d'avoir un emplacement à elle, bien au chaud, dans le garage sous l'immeuble. Une opportunité s'est présentée et j'ai décidé de lui donner l'argent pour l'acheter. Une avance sur son héritage on va dire. Là aussi, je n'ai rien dit de mes intentions au préalable. Sinon, elle aurait peut-être réfléchi à une autre destination pour cet argent tombé du ciel. Et il se serait probablement volatilisé quelque part à plus ou moins court terme. Très agréablement surprise, elle a rapidement fait le nécessaire pour négocier le prix avec le propriétaire car il y avait un autre prétendant sur l'affaire, ce qui a cependant fait monter le prix.

Elle se réjouissait de rentrer dorénavant chez elle sans avoir à s'inquiéter s'il y aurait une place sur le parking extérieur. Elle voyait déjà tout ce qu'elle allait pouvoir entreposer dans ce garage qui est assez vaste et fermé à clé. Bref, elle était super contente.

Il est apparu par la suite que les frais liés à cet achat étaient bien plus élevés que ce que nous imaginions. Cela provient du fait qu'ils sont identiques, que l'on vende un immeuble de plusieurs étages, un appartement, un garage ou même une petite cave.

Première déception pour elle car c'est à elle de les payer.

Mais la seconde déception de taille est le fait que son boulot ne lui versera pas le bonus auquel elle pensait avoir droit en fin d'année. Elle a fait vérifier son contrat par son syndicat et il s'avère que tout est légal et qu'ils n'ont aucune obligation de cet ordre. Elle est donc repartie pour me rembourser une bonne somme mensuelle pendant un an ou deux.

Cela ressemble à une douche froide sur la joie du début.

C'est drôle. J'ai à plusieurs reprises eu l'idée de faire une donation à mes filles et chaque fois quelque chose m'en a empêché. Et là, ai-je bien fait ? Elle se plaint maintenant qu'elle aurait pu utiliser cet argent pour la maison qu'elle voudrait acheter un jour. Qu'elle ne pourra pas partir en vacances comme elle le projetait, dans un pays chaud qu'elle se faisait une joie de faire découvrir à son fils. J'aurais peut-être dû l'acheter à mon nom ce garage et elle l'aurait utilisé sans rien devoir payé. Moi ce que je voulais c'est lui éviter les frais de succession. C'est bien l'esprit d'une donation.

Mais voilà, à long terme, c'est un bien pour elle. Mais à court terme, c'est un cadeau empoisonné. Trop tard ! Ce qui est fait est fait. Dommage que la joie n'y est plus, tant pour elle que pour moi.