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26/05/2014

Encore une demande de prêt !

Ma fille aînée a la possibilité de partir en vacances avec son amie (frais partagés), pour un prix défiant toute concurrence. Mais ce montant, aussi bas soit-il, elle ne le possède pas. Donc, elle demande à Maman ! Une demande directe cette fois (non déguisée ou suggérée).

D'emblée, je lui réponds que ça me pose un problème de conscience. Elle dit comprendre. Que si ça ne va pas, ce n'est pas grave, elle n'en fera pas une maladie. Je lui rétorque que ce n'est pas une question de "ne pas aller" et lui demande comment elle comprend ma réaction. Elle préfère ne pas émettre d'hypothèse, mais plutôt que je lui donne ma façon de voir. Je lui explique donc que pendant une période, elle ne m'empruntait plus d'argent, mais que depuis quelque temps, elle m'en demande à chaque fin de mois. Alors maintenant, en plus, ce n'est pas simplement pour vivre, mais pour partir en vacances. Elle accepte mon explication et m'assure qu'elle n'est pas trop déçue. Plus tard, elle me dira rester positive. Une autre opportunité s'offrira peut-être, et même une meilleure.

Contrairement à mon habitude, en réévaluant la situation à posteriori, je ne culpabilise pas (même si Chloé trouvera peut-être que je devrais). Il faut dire que sa saine réaction me rend la chose facile. Il me revient aussi en mémoire que l'année dernière, ça ne s'était pas si bien passé que ça. Elle était revenue épuisée et Bébichon super énervé d'avoir passé une semaine avec 2 grandes filles qui se disputent méchamment à tout bout de champ et se font crier dessus par leur mère.

Le lendemain, ma fille tient à me préciser qu'elle n'est pas retombée dans un système de dépenses inconsidérées, mais que son manque d'argent mensuel provient du fait que l'année dernière, elle m'a donné tout son pécule de vacances, en remboursement (partiel) d'un gros emprunt antérieur. Elle n'a donc aucune réserve. Même sans ce pécule, il me semble pourtant qu'à défaut d'épargner, elle devrait pouvoir finir le mois. Cela ne me convainc qu'à moitié, mais me touche quand même. Elle me précise qu'elle n'a pas l'intention d'insister pour ce prêt, mais qu'elle tenait à m'expliquer le pourquoi et le comment, surtout pour que je ne m'inquiète pas au sujet de sa tendance aux dépenses compulsives. Elle n'est pas retombée dans ses travers.

Toute cette discussion est faite dans la clarté et la bonne entente. Ça fait plaisir !

Ce matin, la question revient sur le tapis. Tiens, tiens ! Ma fille s'amuse en m'annonçant qu'elle a une nouvelle demande à formuler et que ce sera peut-être encore plus difficile pour moi d'y répondre. Aïe ! Elle me doit, en effet, encore une dernière partie du gros emprunt qu'elle m'avait fait et que je mentionne plus haut. Aucune date de remboursement n'avait été fixée. "Si je m'en sers pour mes vacances et que je te rembourse plus tard, ça t'irait ?" Décontenancée pendant un quart de seconde, je ne sais pas comment j'ai fait preuve d'autant de créativité (de lâcheté peut-être ?) en lui répondant : "Et bien, je te demande d'y réfléchir toi-même et d'y répondre en conscience. Je ferai selon ce que tu en déduiras". Ne s'attendant pas à ça, elle me fait un "Rhhhooo" de déception. Évidemment, faire appel à sa propre réflexion, c'est plus délicat que de demander simplement à quelqu'un d'autre.

J'ajoute toutefois, pour alimenter sa réflexion : "tu n'aurais pas l'impression de partir en vacances avec mon argent ?" Elle rit : "Non, je serais tellement contente de partir que je ne penserais à rien d'autre. Ce n'est pas non plus comme si tu te privais pour moi. Si tu n'avais pas le sou, bien sûr que je ne te demanderais rien." Ben, il ne manquerait plus que ça !

La conversation stagne un peu. Du coup, je lui demande comment s'est passé son dimanche. Ensuite, je reviens au sujet initial : "Alors, tu réfléchis ou tu me réponds tout de suite ?" Elle commence par invoquer que son amie a déjà dit à ses enfants qu'ils partiraient en vacances, ce qui tomberait à l'eau si ma fille ne participe pas. De plus, son amie a obtenu du père de l'une de ses filles de la ramener plus tôt, ce qui n'était pas gagné. En mon for intérieur, je me dis que ça n'est pas une raison pour moi de changer d'avis. Mais aussi qu'apparemment ma fille tenait pour acquis que j'accepterais. Vendre la peau de l'ours, elle a toujours fait ça. Beaucoup moins maintenant quand même. Elle me dit aussi que le prix de ces vacances comprenait la piscine et le zoo gratuits. Si elle fait des activités tout en restant à la maison, ça lui coûterait aussi. Je lui fais remarquer qu'il y a des activités moins chères que celles qu'elle me cite (genre parc d'attraction). Puis, je lui demande ce qu'elle ferait "si maman n'était plus là" ? "Ben rien, évidemment", me dit-elle. Mais non rétorqué-je, il reste les plaines de jeu, les parcs, la mer, les nombreux endroits libres d'entrée ou peu onéreux. Il faudrait s'informer, c'est tout. Surtout qu'elle peut se déplacer gratuitement puisqu'elle ne paie pas l'essence.

C'est alors qu'elle se souvient que son pécule de vacances avait été augmenté de x €. Je me réjouis pour elle : "Et bien voilà, c'est plus que ce que tu me demandes". "Oui mais, je pourrais/devrait te le rembourser" fait-elle avec un clin d'œil dans la voix. Je souris. Voilà qu'elle se fait plus catholique que le pape, mais elle a raison. Elle décide donc "de faire son calcul d'abord". En fait, c'est ça que j'aimerais, en général : qu'elle fasse son calcul ... D'ABORD !

 

16/05/2014

Ma fille se sent vivre !

L'état positif de ma fille se maintient. Je m'en étonne et elle aussi. Sa vie est assez bouillonnante ces temps-ci. Organisation de l'anniversaire de Bébichon, réunion des parents, comité de gestion de la crèche, réunions des copropriétaires, bataille contre le syndic de l'immeuble (avocat, paperasses et tutti quanti) et passage à la télé à ce sujet. Elle se dit fatiguée, mais se sent vivre. De plus, elle se sent appréciée pour ce qu'elle fait pour défendre les copropriétaires. Elle reçoit des remerciements et des signes d'admiration. Ça lui fait beaucoup de bien.

Ça ne l'empêche pas d'être souvent énervée. Mais au lieu d'être déprimée, elle est comme en ébullition, surexcitée. Et aussi très centrée sur elle-même. Aujourd'hui par exemple, la moitié de ce qu'elle m'a raconté, elle me l'avait déjà dit la veille. Et elle écoutait à peine ce que moi j'avais à dire.

En ce qui concerne XY, après les voisins qui lui ont relaté leur rencontre avec lui, c'est un de ses ex copains qui lui a donné quelques nouvelles. Et tout récemment, une connaissance commune lui a dit qu'il vivait effectivement en Espagne avec son fils, scolarisé là-bas et qu'il revenait tous les 3 mois. Tout cela ne peut évidemment pas être pris pour argent comptant, vu qu'il raconte tellement de mensonges. Si ça tombe, il est allé rejoindre la pauvre fille qu'il tyrannise maintenant en lieu et place de ma fille et qui s'était enfuie à plusieurs centaines de kilomètres de lui, mais qu'il avait retrouvée ...

05/05/2014

Demander sans demander

Quand ma fille cadette a besoin d'un service, elle me le demande directement. Parfois, elle ajoute même : "Tu peux dire non, hein !"

Mon mari, lui, a l'art de suggérer : "On devrait, il faudrait ...",  ce qui signifie : "Moi j'ai pas envie, ce serait bien si toi tu le faisais". Démasqué, on en rit désormais. Je lui réponds : "Ah, c'est une bonne idée, "on" va le faire. Mais qui est "on" ? C'est toi ou c'est moi ?"

Pendant longtemps, j'ai eu tendance à tomber dans le piège et à faire ce qui était demandé sans être exprimé ouvertement. À partir du moment où j'ai senti que c'était de la manipulation, j'ai freiné mes réactions de "gentille" et j'ai réfléchi d'abord. Est-ce que ce qui était suggéré répondait à une envie de ma part ? À un besoin ? À une nécessité objective ? Est-ce que j'étais trop bonne ? Maintenant, je réponds souvent à mon mari qu'il peut me demander directement de faire telle ou telle chose si lui n'en a pas le courage à cet instant précis. J'ai aussi appris à ne pas faire pour l'autre quand j'entends une phrase du genre : "Oh, zut, j'ai oublié mes chaussettes en haut ! Va encore falloir que je monte !" Ceci dit sans se diriger le moins du monde vers l'escalier. Il est possible que j'interprète mal car mon mari prétend qu'il ne fait pas ça dans l'espoir que je le fasse pour lui. Dans ce cas, c'est tout aussi bien que je me retienne. :o)

Ma fille aînée s'est laissée manipuler de cette façon par la plupart de ses amoureux successifs. Le dernier, XY, n'en parlons pas. Mais le précédent était du même acabit, la violence verbale et la boisson en moins. Ce gars-là, je vais l'appeler "le surfeur". Elle a eu une relation de 4 ans avec lui. Quatre années pendant lesquelles elle l'a quitté 7 fois pour se remettre avec lui tout aussitôt. À chaque fois, ils avaient beaucoup discuté, et selon elle, il avait changé, il avait compris. La huitième fois fut la rupture définitive, XY étant entré en scène. Elle a repris contact avec le surfeur récemment, je ne sais pas exactement pourquoi. Peut-être comme un défi à l'encontre de XY. Pour se prouver qu'elle est libre maintenant ?

Hier, elle me téléphone, toute contente d'avoir drastiquement évolué. Elle ne tombe plus dans les pièges du surfeur, dit-elle. Maintenant, il faut qu'on lui demande clairement, sinon, elle fait celle qui ne comprend pas. (C'est ce qu'il m'arrive de faire avec elle). Elle m'explique qu'un moment donné il a abordé un sujet de manière vague. Elle n'a pas cherché à savoir pourquoi il parlait de ça. Elle pense qu'il avait une idée derrière la tête. Tout comme il s'est plaint de ne pas pouvoir prendre de bain vu qu'il vit dans un camping car. Cela signifiait qu'il aurait bien eu envie que ma fille lui prête sa salle de bain. Elle a refusé. N'empêche qu'elle était prête à le conduire à la mer (vu qu'elle ne paie pas l'essence), alors qu'elle avait des tas de choses à faire chez elle, pour les raisons que j'explique plus bas.

Au cours de cette conversation, ma fille admet qu'il lui arrive, elle aussi, de pratiquer de la sorte. Se plaindre afin d'obtenir de l'aide. Là, elle ne m'apprend rien ! J'y ai résisté pendant des années. Au point que parfois je me demande si je ne suis pas devenue carrément rigide.

Par exemple, la semaine dernière, elle m'annonce qu'elle a fait appel à une émission télévisée de consommateurs et qu'elle a été contactée. Une équipe va venir filmer chez elle mercredi. Elle est super énervée, me parle de ses vitres sales, du désordre de son salon, etc. Je sentais bien que mon aide aurait été la bienvenue. Ce n'était pas exclu, mais je voulais prendre le temps de réfléchir. Voir où elle en serait après le we. Elle finit par dire avec une drôle d'expression : "Enfin, c'est mon problème, hein !" Je me disais : "Wouaw, elle prend ses responsabilités ! Elle ne veut pas me solliciter. Elle va se débrouiller seule". Entretemps, son amie lui propose spontanément un coup de main. Elle me dira par la suite qu'elle avait espéré de l'aide, mais que c'était difficile pour elle de demander, sans parler de moi en particulier. J'en conclus que sa remarque "enfin, c'est mon problème" était du dépit, vu que je ne proposais pas mes services. En fait, comme je le pensais au départ, elle demandait sans demander.

Ce n'est pas toujours facile de demander directement. Ce n'est pas facile non plus de refuser clairement parfois. De se protéger, sans devenir égoïste ...