Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/06/2015

Je me tais ou quoi ?

Hier, c'était l'anniversaire de mon mari. Pile le jour où nous devions garder Bébichon chez ma fille pour lui permettre de se rendre à une réunion. Ma fille s'est démenée pour nous faire un petit repas de fête. Le vin aidant, elle n'avait plus envie de partir. Et elle a fini par rester.

L'ambiance était excellente, si ce n'est que Bébichon était d'une humeur massacrante. Dès son arrivée, il a commencé à vouloir un tas de choses impossibles (comme de couper les légumes alors qu'ils étaient déjà coupés) ou inadéquates (comme de manger le gâteau avant le repas du soir). À chaque reproche, ma fille lui expliquait gentiment, lui proposait autre chose qui aurait pu lui plaire, mais grincheux il était, grincheux il resta. Jusqu'au bout ! Il s'est mis à pleurer parce que ce n'était "pas juste", qu'elle faisait toujours ceci ou cela qui ne lui plaisait pas et que c'était lui le chef ! Et quand il dit ça, je vous assure que ce n'est pas pour rire. Il y croit. Il l'a même frappée, ce qu'il fait régulièrement. Elle lui rappelle chaque fois qu'il ne peut pas. Dernièrement, il l'avait griffée profondément parce qu'après ne pas avoir refusé d'avancer et qu'aucune négociation n'avait été possible, elle avait fini par l'empoigner par le poignet et l'emmener de force.

Il est arrivé plusieurs fois à ma fille de me dire qu'il ne fait ça qu'en notre présence profitant du fait qu'elle est différente (se sentant jugée par moi). Elle admet maintenant qu'il le fait aussi quand elle est seule avec lui. J'avais raconté ici comment elle s'était enfin rendue compte du fait que son attitude a elle était trop laxiste et elle avait changé drastiquement de cap, sans retour en arrière possible, selon elle. Pendant quelque temps, elle disait qu'il ne faisait plus de crises. Mais voilà que ça recommence régulièrement.

Je crains qu'elle ne soit retombée dans les anciens schémas. Peut-être plus aussi gravement, mais quand même. Et qu'elle se voile un peu la face en disant par exemple qu'il est fatigué. Un enfant peut donc frapper sa mère quand il est fatigué ? Ou en accusant les mauvaises influences à l'école. En effet, elle raconte que son meilleur copain parle mal à ses parents et que ces derniers ne réagissent pas. Pourtant à l'école et partout ailleurs, Bébichon se comporte très bien. Mais dès qu'il voit sa mère, son attitude change. Il exige, scie, se plaint, pleure, ne veut pas quitter l'école ou au contraire lui reproche de venir trop tard. Il veut un tas de choses et leur contraire. Parfois, quand elle accepte quelque chose, il change d'avis et demande autre chose. Est-ce un plaisir de la faire tourner en bourrique ?

À table, il n'a pas voulu manger. "Tu veux que j'aille te chercher tes chips ?" Le sachet était sur la table du salon, à 2 énormes mètres qu'à 5 ans il était sans doute incapable de franchir tout seul. Elle essayait de le consoler, le cajolait, le prenait sur ses genoux, tout en papotant avec nous. Il ne restait pas et comme il n'obtenait pas l'attention totale, il a fini par aller pleurer bien fort dans sa chambre. Ma fille l'encourageait à revenir près de nous, mais il voulait que ce soit elle qui vienne à lui. Elle n'a pas cédé et il s'est endormi tout habillé sur son lit.

Moi, je n'ai rien dit. Elle ne m'a pas demandé mon avis de toute façon. Vu ma note précédente, les commentaires que vous m'avez fait et les précautions que je suis sensé prendre avec mes filles, je vous le demande, à vous, mes copines de blog, que feriez-vous à ma place ? Me taire ? Espérer qu'elle prenne conscience toute seule ? Attendre de voir si à l'adolescence la situation s'améliore ou devient dramatique, ce que je crains ? Inventer une histoire identique qui serait arrivée à d'autres parents et expliquer comment les gens s'en sont sortis avec leur enfant ?

Je sollicite vos avis ...

08/06/2015

amoureux

Pour le moment, Bébichon explore un nouveau concept : l'état amoureux.

- Papy et toi, vous êtes amoureux ?

- Bien sûr, regarde, on se fait des bisous sur la bouche.

- Beurk !

- Comment ça "beurk" ? Et toi, tu n'es pas amoureux ?

- Non ... Seulement de l'institutrice.

- Ahaaa ! C'est vrai qu'elle est jolie et gentille !

IMG_6878.JPGDu coup, il fait un dessin représentant des cœurs. Et finit par les transformer en visages. C'est papy et mamy, dit-il. On n'est pas mignons, les deux amoureux ? Je trouve le sourire de la mamy un peu sardonique, non ?

 

12/05/2015

Mon regard, mes remarques

Tiouane participait à un tournoi de badminton. Nous étions invités à y assister. Etonnament, il n'y avait pas plus de monde que d'habitude. Nous étions le seul "groupe". Beaucoup d'enfants étaient simplement déposés et laissés seuls, comme lors des entrainements. Quelques parents accompagnaient les plus petits, comme d'habitude aussi. Les enfants arbitraient eux-même leurs matchs, remplissaient un petit papier et allaient le remettre à l'organisateur.

Le tournoi commence. Tiouane a fait beaucoup de progrès. Il est vrai qu'il y a 11 mois que nous ne l'avions plus vu jouer. Il gagne contre son premier adversaire. Ma fille ainée, qui est sa marraine, devait arriver à 10 h 30. Elle n'arrive qu'à 11 h 1/4, alors que Tiouane commence un set contre un gamin plus fort que lui. Elle se met à l'encourager de la voix. Ma fille cadette lui dit qu'elle le déconcentre, que c'est mieux d'être calme, comme aux matchs de tennis. Ma fille aînée n'est pas d'accord et continue à sa manière son rôle de supporter. Entre 2 sets, je lui dis que ce qui me fait mal au cœur, c'est que l'autre garçon n'a personne pour l'encourager. Ma fille, apparemment piquée au vif, justifie son attitude et me fait remarquer qu'elle a aussi par moment félicité l'autre garçon pour un beau jeu et à la fin, pour sa victoire. Le match reprend. Un moment donné ma fille recommence à encourager son filleul, puis elle s'interrompt : "Oups, pardon !" Je la regarde étonnée : "Je n'ai pas dit que tu ne pouvais pas, j'ai seulement donné mon point de vue"- "Non, non, ça va, c'est moi qui dois ..." Je comprends par là que c'est à elle de réagir, je dirais, en adulte.

On n'en parle plus. On mange au restaurant. Bonne ambiance. Une heure d'attente, Pfff !

Le lendemain, ma fille me téléphone. Tout en fin de conversation, elle revient à mon intervention qui l'a apparemment perturbée plus que je n'imaginais. Elle recommence à expliquer son attitude au match : "Il s'agit quand même d'un tournoi, non ? On est les supporters. C'est quoi sinon, un supporter ?" Je la sens touchée. Je lui réponds que si elle le voit comme ça, c'est bien. Qu'elle fasse selon son point de vue. Ce n'était pas une critique. J'ai simplement dit mon ressenti par rapport à l'autre enfant. Elle me dit que je dois quand même comprendre que si moi, sa maman, je lui dis ça, elle le ressent comme une interdiction. Je lui réponds que ce n'est pas de ma faute et j'insiste, c'était seulement mon point de vue. Ou alors je ne peux rien dire ?

Ceci n'est qu'une anecdote banale, mais elle me renvoie au visage l'impact que j'ai en tant que maman et que je ne souhaite pas. Par moment, mon regard est vu comme critique. Ma fille cadette aussi le ressent parfois de cette façon. Même quand je ne dis rien. Elle me dit que ça a commencé quand elle est devenue maman. Ce n'était pas le cas avant. Dans certaines situations particulières que nous avons décortiquées, j'ai pu lui montrer qu'elle se trompait totalement. Elle ne faisait qu'interpréter erronément une attitude, un coup d'œil, basé que ce qu'elle pensait savoir de moi. À d'autres moments, il est vrai que j'ai parfois une façon différente de voir les choses ou de les faire, mais n'est-ce pas le cas pour tout le monde ? Je suis sûre que ses amies ne sont pas toujours d'accord avec elle, qu'elles le disent ou non.

Etant donné que mes deux filles ont le même ressenti, j'estime pourtant utile de me poser des questions. Est-ce une règle générale en tant que parent d'enfants adultes ? Est-ce inéluctable ? Sinon, que faire ? Dois-je me taire ou précéder chaque point de vue d'une mise en garde : "Attention, ce n'est pas une critique !". Ou est-ce elles qui doivent se libérer de mon "joug" ?!