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22/08/2015

On en reparlera ...

Depuis l'incident d'il y a 8 jours - je le relate ici - ma fille n'a pas encore répondu à mon deuxième mail. Elle m'a cependant donné un petit coup de fil très gentil pour me dire qu'elle avait commencé une réponse, mais qu'elle n'avait pas eu le temps de finir. Bien, j'attends.

Comme elle avait, à sa grande joie, été invitée avec son fils à occuper gracieusement pendant une semaine, l'appartement d'une personne de son immeuble à la côte, elle m'avait demandé si je pouvais venir la rejoindre, ne serait-ce que 2 jours. J'étais d'accord, mais on n'avait rien fixé de définitif.

Ça c'était "avant". Et je ne savais pas si elle avait encore envie de ma compagnie pendant cette semaine de vacances. J'hésitais à lui en reparler. C'est elle qui est revenue à la charge. Apparemment, elle ne me tient pas rigueur de mon refus de garder son fils et de mes remarques et souhaite toujours que je vienne. J'en ai profité pour demander des nouvelles de mon mail. Elle me dit qu'elle n'a toujours pas eu le temps et qu'on en reparlera pendant le séjour. Calmement. Je ne vois de toute façon pas les choses autrement que calmement.

Entretemps, elle a demandé à passer chez nous vendredi. Elle avait emmené son fils au travail et avait raccourci sa semaine puisqu'elle était là au milieu de l'après-midi. Elle avait l'air de bonne humeur jusqu'à ce que Bébichon commence à lui tenir tête, à la provoquer, à refuser tout ce qu'elle lui demande. Au bout d'un moment, elle éclate : "Mais pourquoi tu fais toujours ça quand on est ici ?" Et se tournant vers moi :" Partout on me dit qu'il a un comportement irréprochable, que c'est un ange, et avec moi, regarde comment il se  comporte. Pourquoi ?" Je n'ai évidemment pas une réponse toute faite et rapide à cette question. D'autre part, je ne sais ce que signifie "quand on est ici". On pourrait croire, comme elle l'a déjà dit auparavant, qu'il se comporte autrement en ma présence parce que c'est elle qui, se sentant "surveillée" par moi, se comporte autrement. Je veux bien, mais ça ne veut pas dire qu'il est sage quand ils ne sont qu'à deux. En effet, elle se met à me raconter à quel point il l'a mise hors d'elle cette semaine. Tant et si bien qu'un soir elle a fondu en larmes et qu'il a fini par demander pardon, promettant de ne pas recommencer. Mais il recommence, bien entendu.

On va donc passer 2 jours à la mer. Ce sera difficile de parler de cette question puisqu'il sera toujours avec nous, sauf peut-être quand il sera au lit. Enfin, si on y arrive pas, ce sera pour plus tard. Ce sont quand même des vacances, il faut en profiter. Je sens que maintenant elle est ouverte au dialogue sur ce thème délicat. La difficulté pour moi est de ne pas me disperser et de ramener la discussion aux points que je voudrais bien développer.

 

18/08/2015

Réaction à mon mail

Malgré mon entrée en matière "Je suis contente que Bébichon s'est bien amusé chez la famille Machin, malgré mon "Je vous aime, toi et ton petit bout", malgré que je reconnaisse qu'elle fait beaucoup pour son fils et malgré le mal que je me suis donnée pour utiliser les formules les moins blessantes, ma fille a trouvé mon mail froid, jugeant, critique et manquant d'empathie et de bienveillance. Afin d'équilibrer ma critique, j'aurais sans doute dû y ajouter la liste de tout ce qu'elle fait de bien ou dire que je la comprenais et que je savais que c'était difficile. Car critique il y a, bien sûr, mais dans le but de remédier à la situation si possible, non pas pour démolir. Bref !

Elle admet qu'elle abdique parfois par manque d'énergie et que son don d'elle-même dépasse ses possibilités. Ce ne sont pas exactement ses termes, mais je crois pouvoir les traduire de cette façon. Elle se défend en disant qu'elle est seule avec son fils, qu'elle n'a personne pour prendre le relais. Je lui réponds qu'elle n'a pas à se défendre puisque je ne l'attaque pas. Ce ne sont peut-être que des mots, mais je trouve qu'ils ont leur importance. Je suis intervenue pour essayer de lui faire prendre conscience, pour qu'éventuellement elle réagisse, si elle peut, pas pour la descendre en flèche.

En revanche, en ce qui concerne le stage sportif, elle maintient son idée. Il semblerait que son fils était terrorisé par une animatrice qui criait et qui l'avait puni parce qu'il ne mangeait pas tout et qu'il ne participait pas. C'est pas cool, je suis d'accord, mais si c'est vrai, cela met en évidence que Bébichon n'a pas de ressources pour supporter ce genre de personne et le retirer de cet endroit lui enlève l'occasion de faire ses armes.

Donc, cette semaine aussi, elle confiera son fils à cette gentille famille. Elle ne m'a plus demandé de le garder et je ne l'ai pas proposé car je ne suis toujours pas d'accord avec son point de vue. Je me demande ce qu'elle fera aux prochaines vacances ...

Je me demande aussi si moi, dans son éducation à elle, j'ai foiré quelque chose. Sûrement. Mais ça, je ne peux plus rien y changer ...

 

15/08/2015

J'ai lâché le morceau

Vendredi, en fin d'après-midi, j'envoie un petit mail à ma fille, lui demandant ce qu'elle avait fait de son fils, finalement. Ce matin, je découvre qu'en toute fin de soirée, elle m'a répondu qu'il a passé la journée chez des connaissances qui ont 3 enfants. Elle ajoute : "Il s'est vraiment bien amusé. ;o)" J'exagère sûrement, mais je ressens ce smiley clin d'œil comme un pied de nez. L'idée m'avait effleurée qu'elle aurait trouvé une solution pour satisfaire son petit roi, mais je ne croyais pas vraiment qu'elle aurait été jusque là, surtout qu'il a déjà été accueilli par ces gens-là récemment et qu'elle était allée le rechercher à 2 h de l'après-midi parce qu'il ne se plaisait pas. En plein dans ses heures de travail donc. (Rectification : je viens de me souvenir que ce n'est pas chez eux que Bébichon a été accueilli, mais chez la famille de son meilleur copain de classe.)

Je suis scotchée. Je m'énerve. Je tourne un peu en rond avant de décider de lui dire par mail ce que je pense de son attitude de mère poule. Au téléphone, je me laisserais embarquer par sa réaction et je ne dirais pas l'essentiel. J'en ai marre de tenir pour moi mon ressenti par peur de la blesser ou de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Après tout, comme dit Chloé, il s'agit de mon petit-fils !

Je m'attelle donc à mon délicat exercice d'écriture, choisissant mes mots avec précautions, évitant les sarcasmes et les mots durs, mais quand même de façon directe, sans ambigüité. Je n'oublie pas de lui rappeler que je les aime, elle et son petit bout. Puis, je laisse décanter avant d'envoyer. Nous allons faire des courses. Je me détends. Quand je reviens, je relis mon message. J'ai retrouvé mon calme. Je veux changer un détail et pfuiiiiit, mon texte disparaît. Je cherche partout (corbeille, messages envoyés, supprimés, etc) Rien ! J'appelle à la rescousse mon spécialiste de mari. Il fait une recherche et ... Nada ! Nous passons à table où je cogite à haute voix sur le sens de cette disparition. "Peut-être que c'est un signe que je ne dois pas l'écrire ce mail ?" Agacé, mon mari me rétorque que c'est bêtement une fausse manœuvre et qu'il ne faut pas y voir autre chose ! Par la suite, il avance l'hypothèse que s'il y a un message de l'univers, c'est peut-être qu'il faut que je m'exprime différemment.

Je recommence donc. Finalement, je ne sais pas si la deuxième version est meilleure que la première. Elle est à peu près dans la même veine et en tout cas dans le même esprit. J'ai cliqué sur "envoyer" à 13h38. Je n'attends pas de réponse avant ce soir, ou même peut-être demain soir, voire lundi, car le W.E. elle ne regarde pas systématiquement ses mails.

Wait and see ! ...