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20/06/2012

Elle a lâché le morceau !

Ce matin, je suis allée faire une course à Bruxelles. J'étais en train de me demander comment rejoindre l’école où je devais prendre Tifiouane, quand mon portable a sonné. Pas de nom sur le petit écran. Je ne (re)connais pas le numéro.

-       Oui, bonjour, c’est XY. (Glups !)

-       Ah, bonjour. (Coup de chaleur à l’intérieur de mon corps)

-       Vous allez bien ? (Toujours poli, au départ)

-       Ça va, merci. (Bon, venons-en au fait)

-       Voilà, vous savez que votre fille est venue chez moi en mon absence, qu’elle a dit des choses sur moi. Vous trouvez ça normal ?

-       Ecoute, moi je n’interviens pas dans ces choses là. Que veux-tu que j’y fasse ?

-       Non, mais c’est pour dire qu’elle me laisse tranquille. Elle a dit à … à la femme… à celle qui … enfin qui n’est pas ma copine … mais en fait on vit ensemble … de regarder sur internet ce que c’est un truc narcissique, ou quelque chose comme ça. Elle aime bien psychanalyser les gens sans rien savoir, hein. Elle se croit forte. Elle a dit que ça la faisait chier que Bébichon rigole avec moi. Elle aurait préféré qu’il pleure ? C’est déjà assez dur pour moi d’être traité comme un pédophile.

-       Bon, je transmettrai ton message.

-       Je vais l’attaquer avec mon avocat. Moi, je voulais arranger les choses gentiment, je pensais demander un droit de visite un we sur deux, mais puisque c’est comme ça, j’exigerai la garde alternée, c’est sûr. Et je l’obtiendrai. Elle va pleurer toutes les larmes de son petit corps, je vous préviens. J’ai dit à mon avocat que je ne payais pas la pension alimentaire parce que je n’ai aucun droit. Et je donnerai tout ce que j’ai, tout mon argent, tout mon corps, mes couilles si vous voulez (sic) pour obtenir ce que je veux. Je vais changer d’avocat d’ailleurs. Celui-ci est trop mou. Et il est intime avec l’avocate de votre fille. Je n’ai jamais rien dit de mal à propos de votre fille. Pourquoi elle dit du mal de moi ? Je suis mauvais, mais votre fille, c’est pire. Vous ne la connaissez pas. Et les témoignages contre moi. Le pédé là, le mongol, l’oncle. Maintenant, elle essaye de prouver que je vis en couple (C’est ce qu’elle essaye effectivement). Qu’est-ce qu’elle en a à foutre ! (le but est de montrer que cette femme s’occupe de son fils aîné auquel il prétend se consacrer tout seul en tant que « homme au foyer », la réalité étant plutôt « homme au café »). Est-ce que je m’occupe de savoir avec qui elle baise, là au travail ou chez elle. Un homme, une femme ? Parce qu’elle est lesbienne aussi ! Je m’en fous ! Mais qu’elle me laisse tranquille. Et puis, il y a sa copine là, la pute. Ah, elle aimait bien quand elle lui racontait des trucs qu’elle faisait avec les hommes !

-       Mais elle est venue quand chez toi ? (J’essaie d’écourter ses élucubrations)

-       Il y a trois semaines.

-       Et c’est maintenant que tu apprends ça ?

-       Ben, la femme qui… celle qui … on ne se voit pas souvent. Elle habite en France.

-       Ah oui ?! (La femme-avec-qui-il-vit-mais-qui-n’est-pas-sa-copine dit le contraire. D’ailleurs, ils sont domiciliés à la même adresse.)

-       Absolument. Sa mère habite à Dinant et elle-même habite en France. Et je vais reprendre son bail (Il y a un bail, justement qu’il avait déjà prétendu ça)

-       Bon, je lui ferai le message.

-       Désolé, vous n’avez rien à voir avec ça, mais vous êtes la seule personne à qui je peux parler. Retéléphonez-moi, ou plutôt, je vous retéléphonerai pour savoir la suite. Bonne journée.

-       OK. Au revoir.

      Quel besoin a-t-il de me parler moi, puisque de toute façon il va attaquer ma fille ? Je ne sais pas. Pourquoi la femme-avec-qui-il-vit-mais-qui-n’est-pas-sa-copine a-t-elle lâché le morceau ? Ça ne me semble pas très malin. Si ça tombe, au cours d’une dispute, elle aura dit que ma fille avait raison de dire qu’il était un pervers narcissique et qu’elle comprenait pourquoi elle craignait le jour où Bébichon découvrirait sa face cachée.

La conversation a duré 12 minutes. Plus possible de me concentrer sur le transport en commun à prendre. Je me suis retrouvée instinctivement à pied sur le chemin de l’école de Tifiouane. J’aurai fait mon sport aujourd’hui !

 

19/06/2012

Le moment présent

J’avais lu Conversation avec Dieu qui m’avait beaucoup apporté et je cherchais quelque chose qui complète ou alimente ma recherche dans ce sens. Quand j’ai feuilleté pour la première fois le livre de Eckhart Tolle, Le pouvoir du moment présent, j’étais tombée sur l’expression « corps de souffrance » et ça m’avait rebutée. Je sentais cependant que je « devais » m’y intéresser et j’y suis donc revenue plus tard.

Je ne l’ai pas trouvé très facile à lire et je n’ai d’ailleurs pas tout compris. Quoi de plus normal quand on sait que l’auteur tente d’expliquer des concepts qui sont en-dehors du mental. Mais il m’a quand même fait beaucoup d’effet. J’y reviens aujourd’hui à la suite d’une remarque de Stef qui me dit hier sur son blog : « tu lis et te revendiques d'un auteur comme Eckart Tolle, et d'un autre côté, tu ne cesses de faire des projections sur l'avenir de Bébichon, ou d'anticiper les actions de son père ». Je n’ai pas du tout vu le lien avec la discussion qui était en cours et qui se rapportait au fait de produire des émotions réelles, en rêvant, visualisant, imaginant des choses en esprit. Mais peu importe.

La vraie question est de savoir si j’applique ce en quoi je crois. À vrai dire, je n’ai jamais eu cette prétention, du moins pas de façon systématique. D’ailleurs, je réponds à Stef que, comme pour les régimes, il est plus facile d’en parler que de mettre en pratique. Mais si je n’ai pas atteint l’illumination, le germe pousse en moi, tout doucement. Tout comme je limite le chocolat ou l’huile de palme, après 30 ans d’addiction assidue, je fais de plus en plus attention à ne pas me laisser envahir par des idées ou des émotions négatives et je me rappelle régulièrement qu’il faut faire confiance à l’univers.

Ceci dit, vivre le moment présent ne signifie pas de ne pas penser à l’avenir, mais de n’y consacrer que le temps nécessaire. C’est Eckhart Tolle qui le dit. Quand nous cherchons du travail, quand nous prenons une assurance, quand nous réfléchissons à l’éducation de nos enfants, quand nous ouvrons un compte d’épargne, c’est dans le but d’assurer l’avenir. Car vivre le moment présent, cela ne signifie pas ignorer le futur. Le problème survient quand on s’angoisse, qu’on rumine, qu’on fait des projections négatives.

Nous y voilà ! Les projections négatives ! Est-ce que j’en fais, moi ? Mais bien sûr ! Lola me l’a encore gentiment fait remarquer dernièrement, quand j’ai cru qu’elle ne souhaitait plus que je lise son blog. Il m’est arrivé aussi de me laisser aller brièvement à des scénarios catastrophes dans le cadre de « l’affaire Bébichon et son père ». Mais il y a projection et projection. Comment éloigner toute crainte quand on voit XY charmer le personnel du centre où il rencontre son fils ? Quand on voit comment Bébichon s’attache à ce papa si rigolo et joueur. Mais qu’on sait qu’il ne s’agit que de montrer une belle image. Quand on entend le ras-le-bol de la nouvelle compagne d’un XY qui est loin d’avoir changé et qu’on voit l’état du petit xy, son fils aîné. La peur est une émotion primaire normale. Je considère que de tenter de l’ignorer serait du refoulement qui risque alors de se transformer en angoisse ou en anxiété. Je ne sais pas la différence entre les deux. Je parle de cet état de mal-être psychologique et physique diffus dont on ignore l’origine. Ma technique depuis quelque temps déjà, c’est de laisser venir l’émotion quelle qu’elle soit, la peur en l’occurrence, de la ressentir dans la tête et dans le corps. D’écouter ce qu’elle a à me dire. Au bout d’un moment, elle se dissipe. Je peux ensuite voir les choses avec plus d’apaisement et me concentrer sur les aspects positifs d’une situation particulière ou de ma vie en général. Ce n’est pas une technique préconisée par Eckhart Tolle, je l’admets, mais elle me convient. Je me demande ce qu’il en penserait.

 

Désillusion

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