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14/07/2012

Ex beau-frère en soins palliatifs

Il y a 15 jours, j’apprends que mon ex beau-frère, atteint d’un cancer, est entré en phase terminale. Ma fille aînée me propose de l’accompagner pour aller lui rendre visite. J’hésite d’abord, n’étant plus tout à fait de la famille, puis j’accepte.

L’homme est en soins palliatifs, chez sa fille aînée, qui est en fait, la fille de son ex épouse. Il l’a élevée comme sa propre fille, tout comme son frère. Ils l’appellent d’ailleurs papa. Elle s’est mise en congé pour prendre soin de lui, sans discontinuer. Elle le lave, va et vient pour le servir, se lève la nuit quand il a peur, se fait parfois rabrouer, accuser de négligence. Elle reçoit les visiteurs, à n’importe quelle heure du jour. Sa propre fille, la chair de sa chair, qui ne travaille pas et habite le même village, vient le voir occasionnellement, tout comme son fils. Tous les deux avaient encouragé leur sœur à prendre leur père en charge. Ils allaient l’aider. Elle s’est retrouvée seule et commence à s’épuiser.

Ex beau-frère est alité et ne se soulève que péniblement pour boire. Il ne mange quasi plus et ne peut se coucher que d’un côté, l’autre étant envahi par une tumeur.

Il dit avoir le moral et semble en effet conscient et en paix face à l’inéluctable. Je suis impressionnée. Sa sérénité lui fait cependant défaut lorsqu’il est question de son ex compagne, pour laquelle il a quitté sa femme et qui a rompu avec lui, il y a 2 ans. Il ne lui pardonne pas sa « trahison ». Il avait un couple en or, dit-il, et elle a tout bazardé. Ayant appris son état, elle aurait voulu lui rendre visite, mais il menaçait de l’accueillir avec un  bazooka. Sa fille, elle aussi, tenait des propos haineux et de mauvaise foi. « Je la haïs ! » (Non, je n’ai pas fait de faute d’orthographe, c’est comme ça qu’elle a prononcé.) « Elle l’a quitté parce qu’elle savait qu’il était malade et qu’il ne rapporterait plus rien ! Et si elle veut venir, c’est pour se faire pardonner ». Comprenez par là qu’elle se sentirait « en faute » et qu’il était hors de question de lui pardonner. L’accusation a porté. Son ex compagne se demandait si elle n’aurait pas pu ou dû rester encore 2 ans. Ma fille aînée, à qui elle s’était confiée, lui a répondu qu’elle ne l’aimait plus depuis déjà un certain temps et que de toute façon, on ne savait pas à l’époque quelle serait l’évolution de la maladie.

Dommage toute cette rancœur …

11/07/2012

Suite des tensions entre mes filles

Les tensions entre mes filles ne sont pas dissoutes, depuis l’affaire du planning de garde des enfants que l’aînée nous avait soumis pour pallier la fermeture de la crèche de Bébichon pendant trois semaines.

Dans ledit planning, ma fille aînée se proposait de garder les 3 enfants, 3 lundis de suite. Il y avait aussi des jours où moi j’aurais dû m’occuper des 3 enfants à la fois. Comme il y avait des alternatives, j’ai refusé cette option, trop contraignante pour moi. Du coup, ma fille aînée n’envisageait plus de garder qui que ce soit ces 3 lundis, même pas son propre fils. Ma fille cadette n’a pas osé dire ce qu’elle en pensait, pour ne pas relancer le conflit.

Autre sujet de tension. Ma fille aînée, toujours dans le but d’échapper à sa solitude, avait téléphoné à sa sœur pour se voir le WE dernier, comme tous les WE. La cadette avait répondu que c’était « son » WE. Son mari étant parti avec les enfants, elle comptait en profiter toute seule. Ma fille aînée - qu’elle avait pourtant prévenue, mais qui l’avait oublié - était choquée parce que ça voulait dire qu’elle représentait une contrainte, un poids pour sa sœur. Sans doute que si elle ne se pointait pas d’office, chaque WE, sa sœur se sentirait moins envahie. Et quand je dis chaque WE, j’oublie les soirs de semaine où elle demande aussi si elle peut passer. Et ce n'est pas que pour 5 minutes.

Une autre fois, la cadette avait les larmes aux yeux parce qu’elle venait  d’apprendre que leur oncle, frère de leur père, était en soins palliatifs. Comme elle avait toujours prétendu qu’elle n’avait pas d’affinité avec son oncle et que son sort la laissait indifférente, l’aînée s’étonna de son émotion. En guise de réponse, la plus jeune lui bouffa le nez. La première ne comprit pas que ce n’était peut-être pas le bon moment pour exprimer son étonnement. La deuxième ne comprit pas que sa sœur ne comprenne pas.

Bref, c’est un beau réseau de malentendus, de maladresses, d’incompréhension et de tensions diverses ! Et il n’y a pas que ceux que je raconte ici …

04/07/2012

10ème ou 11ème rencontre, je ne sais plus.

Le samedi avant nos vacances, ma fille m’avait demandé d’aller au centre de rencontre avec Bébichon. D’une part, elle en avait un peu ras la casquette de voir certaines personnes du centre qui la regardent  d’un air soupçonneux. D’autre part, elle voulait profiter d’être seule pour aller voir son parrain très malade.

Mon mari et ma fille cadette trouvaient que ma fille aînée devrait assumer seule cette démarche. Moi, j’avais accepté, mais après réflexion, je lui ai suggéré de rester avec moi pendant une demie heure pour voir le petit xy et pour que le personnel n’interprète pas son absence comme un désintérêt pour l’enfant. Elle trouvait mon idée excellente, mais elle n’est quand même restée que 5 minutes. Le temps de dire bonjour au gamin, de le serrer dans ses bras, de lui dire qu’il lui avait manqué la dernière fois, quand il n’était pas venu. Elle lui a demandé pourquoi il n’était pas venu. Il ne savait pas. Elle interprète sa réponse comme une peur d’avouer la vraie raison qui serait que son père n’aurait pas voulu qu’il vienne. Parfois, je trouve qu’elle est un peu trop sûre de ce qui ne sont, selon moi, que des hypothèses. Que l’excuse invoquée par XY soit bidon, il y a beaucoup de chance, puisqu’elles le sont la plupart du temps. Mais il y a d’autres possibilités. Il a pu ne pas dire à l’enfant que c’était le jour de la visite parce qu’il n’avait pas envie de l’emmener. Il a aussi pu tomber dans une embuscade de comptoir et ne pas avoir eu le temps d’aller le chercher. Enfin, bref. Elle a renvoyé le petit xy chez son papa. Quelques minutes après, il est revenu avec une bénévole qui a dit à ma fille qu’elle pouvait emmener l’enfant. C’est la première fois qu’il fait cette proposition. Ma fille a expliqué que ce n’était pas possible. Je ne me souviens pas si elle a donné la raison.

Quelques minutes après son départ, elle me téléphone en jubilant. En passant devant la porte où XY voit Bébichon, elle a entendu XY s’énerver parce qu’elle était partie : « Ce n’est quand même pas normal ! Je peux comprendre, mais quand même ! » C’est tout ce qu’elle a entendu. C’est peut-être tout ce qu’il a dit d’ailleurs. Elle était dans un tel état d’excitation qu’elle a aussi téléphoné à mon mari, rien que pour l’associer à sa joie. Elle pense que XY perd les pédales. Qu'il va craquer ! Il me semble qu’elle s’emballe bien vite pour bien peu.

Mais ce n’est pas tout. Elle est persuadée qu’il a eu peur qu’elle ne retourne voir sa compagne, profitant qu’il était au centre. Ce serait la raison pour laquelle il aurait voulu lui fourguer le petit xy, ce qui aurait empêché ma fille de mettre son projet à exécution. « La pauvre, qu’est-ce qu’elle va entendre ! » dit-elle d’un ton moitié rieur, moitié compatissant »

J’étais assez perplexe face à toutes ses certitudes. Pourtant, une chose pourrait indiquer qu’elle a peut-être raison. D’habitude, quand XY arrive en retard, il rattrape ce temps à la fin de la rencontre. Il a donc toujours droit à son heure complète. Or, ce jour-là, il est arrivé avec un petit retard, mais il a été retenu pour remplir des papiers. Bizarrement, il est sorti du local pile poil à l’heure prévue, sans compensation pour le temps perdu. Il n’a donc vu Bébichon que 40 minutes. Voulait-il se dépêcher d’aller vérifier si ma fille était chez sa « non-copine » et si possible l’y intercepter ? Ma fille aurait-elle raison ? Si oui, chapeau ! Elle le connaît vraiment bien !