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09/09/2015

Qu'est-ce que j'ai encore dit !

Ma fille est toute en affaire avec cette histoire de réfugiés qui campent devant l'Office des étrangers à Bruxelles en attendant de pouvoir s'inscrire. Comme d'autres, elle veut aller donner des vêtements. Vendredi dernier, sur facebook elle propose à ses contacts de les récolter chez elle pour aller les porter elle-même ensuite. Quelqu'un lui signale immédiatement qu'ils en ont déjà trop et ne savent plus où les stocker. Elle répond que ceux qui sont déjà inscrits pourraient en avoir besoin, sinon elle fera une brocante et fera don de ses gains. Elle projette ensuite d'acheter des brosses à dents et du dentifrice car ils en manquent. Je lui demande s'il ne vaut pas mieux donner de l'argent et que les associations achètent au fur et à mesure des besoins réels puisqu'ils fluctuent chaque jour. "Oui, mais donner de l'argent c'est facile, me dit-elle, mais elle, elle veut du concret et voir leurs sourires quand elle leur donnera. Un échange avec ces personnes." Je suis un peu perplexe et suggère : "Est-ce que ce n'est pas un peu de voyeurisme ?" Après quelques secondes de blanc, elle me répond qu'elle ne pense pas.

Le jour suivant, je lui demande ce qu'elle va faire finalement. Elle reparle de stocker des vêtements chez elle et de les leur apporter. "Ah bon ? Alors qu'ils disent qu'ils en ont déjà trop ?" - "Oui, mais ils en ont trop maintenant, mais après, quand il y aura de nouveaux arrivants, il leur en faudra de nouveau". Puis, agacée, elle rajoute, sans que j'aie rien dit de plus : "Oui, ben, je suis comme ça et je dois faire ce que je sens en moi et ne pas me laisser influencer par ce qu'on me dit. " Le "on" en l'occurrence, c'est moi. Mais évidemment qu'elle doit faire ce qu'elle sent. Elle me dit alors qu'elle était pleine d'enthousiasme et que je lui ai coupé les ailes. Je suis vraiment désolée, mais je n'ai fait qu'une réflexion sous forme de question. Ce n'était pas une accusation. Elle sait et ne comprend pas pourquoi elle y est si sensible. Peut-être un relent de sa relation avec XY qui trouvait toujours quelque chose à redire, quoi qu'elle fasse. Je suis un peu déboussolée. Qu'est-ce que je peux encore dire ? "Oui, oui, tout ce que tu dis est parfait ? Tout ce que tu fais est génial ?"

Lundi, en m'amenant Bébichon malade, on en reparle à mon initiative. Je vois à quel point je l'ai blessée. Elle est toujours sous le "choc" ! Elle ne comprend pas comment moi, qui la connaît si bien, je puisse penser qu'elle est une "voyeuse". M'enfin, je n'ai jamais dit ça ! Ce n'est pas un état général, le voyeurisme. Ni une tare diabolique. On peut en avoir un peu à des degrés divers. Moi, je sais qu'il m'arrive d'en avoir. Je ne suis pas pour autant une mauvaise personne ! Elle pas apparemment. Je lui dis aussi que j'y ai réfléchi et que je pensais que chez elle c'était plutôt le besoin de reconnaissance : recevoir un merci et un sourire. Elle acquiesce et repart, sur la défensive. "J'ai toujours été comme ça et je le serai toujours. C'est comme ça. On ne me changera pas !" Ben, je n'avais pas l'idée de la changer, c'était juste pour comprendre. Elle qui est toujours en train de cogiter sur le pourquoi du comment psychologique de ses propres actes, c'était une piste de réflexion. Une piste qui pouvait s'arrêter tout de suite si elle y répondait par la négative. Je lui dis que je ne sais plus comment me comporter avec elle. Elle me répond que je ne dois rien changer à mon comportement qui est normal. C'est elle qui doit trouver le moyen de ne pas être aussi touchée et elle ne sait pas comment faire. Bref, personne n'a de solution ...

Finalement, personne ne lui a apporté ni vêtements, ni brosses à dents. Je surfe sur la vague de la brocante qu'elle se proposait de faire et lui demande si elle veut se joindre à moi pour en faire une que j'avais repérée. Elle accepte sans enthousiasme. Qu'elle donne ou pas ses bénéfices, ça m'est complètement égal. Ce que je vois, moi, c'est que la dernière fois qu'on en a fait une ensemble, c'était sympa et qu'elle aura moins de bazar chez elle, ce dont elle se plaint régulièrement.

26/08/2015

Deux jours à la mer

Le soleil n'était pas trop de la partie. La pluie, si ! N'empêche, l'idée pour moi était surtout de passer 2 jours de vacances avec ma fille et mon petit-fils, quelles que soient les circonstances, et de pouvoir échanger à cœur ouvert.

Comme d'habitude, elle a beaucoup parlé. Elle s'est plainte des nombreuses contrariétés qui lui tombaient dessus, mais avoue aussi son propre comportement auto-saboteur qu'elle ne s'explique pas. Comme par exemple le fait d'avoir claqué inutilement dans les 2 jours l'argent que je lui avais donné pour payer les 2 semaines de stage du mois d'août pour son fils. La dernière tuile tomba hier quand elle découvrit des poux sur la tête de son fils. Pas drôle en effet, quand on est pas chez soi, qu'on ne veut évidemment pas laisser la moindre trace de son passage et surtout pas ce genre de trace. Qu'en plus il n'y a pas de lave-linge sur place. Nous avons donc passé une bonne partie de l'après-midi à combattre l'invasion arthropodique (lol), à rassembler tout le linge et les vêtements susceptibles d'être contaminés et à discuter comment faire pour que tout soit réglé pour la fin de la semaine sans gâcher le reste des vacances.

Elle dit aussi avoir besoin d'aide. Elle ne s'en sort pas. Elle me demande de prendre Bébichon dimanche et qu'il reste dormir. Le lundi, il était déjà prévu que je le garde. Elle profitera de sa journée pour réorganiser son appartement, de telle sorte que son gamin puisse atteindre seul certains objets et ne doive plus la solliciter pour tout. Question autonomie, il y aurait beaucoup d'autres choses à faire (s'habiller seul, se laver, s'essuyer le derrière) mais bon, il faut un début à tout. Je lui fais remarquer qu'on s'était déjà mis d'accord pour que Bébichon vienne dormir chez moi environ une fois par mois. Or, elle ne me l'a plus demandé depuis cette proposition. Elle me répond qu'elle avait l'impression que je ne le faisais que pour elle et pas parce que ça me faisait plaisir. C'est vrai que je ne suis pas "en demande". Je vois suffisamment Bébichon pour ne pas être en manque. Mais pourquoi n'avoir pas profité de mon offre, puisqu'elle venait spontanément ?

En ce qui concerne mon refus de prendre le gamin qui ne voulait pas aller à son stage de sport, c'est moi qui suis revenue sur cette affaire. Elle maintient le bienfondé de sa décision (trouver quelqu'un pour s'occuper de lui pendant une semaine) et me rappelle que j'ai aussi eu des difficultés avec sa sœur. C'est vrai, après une année de cours de danse pour lequel elle n'était pas douée, je n'ai pas obligé sa sœur à continuer. Pour le cours de musique, je n'ai pas tenu le coup aussi longtemps. C'est vrai, mais pour la question d'aller en colonie de vacances, ma fille cadette avait beaucoup pleuré et je n'ai pas cédé. De toute façon, je ne dis pas que j'ai tout bon dans leur éducation. Et je ne dis pas non plus que c'est facile.

Bébichon était égal à lui-même avec sa maman. Joyeux, drôle et tendre quand ça lui convenait. Tyrannique et tête de mule quand il ne pouvait pas faire à sa mode. Elle a accepté que j'intervienne à plusieurs reprises. Elle a lâché prise et j'ai pu gérer le conflit sans cris, ni larmes, ni même bouderies. Il m'a fallu beaucoup de patience, ça c'est vrai. Il était bien plus récalcitrant que quand il est seul avec moi. Mais voyant qu'elle ne venait pas à son secours, il a baissé pavillon.

Un moment donné ma fille m'a même demandé explicitement de le gérer. Mon mari était venu nous rejoindre. Nous nous apprêtions à sortir du restaurant. Il pleuvait. Bébichon ne voulait pas enfiler mon sweat dont j'avais retroussé les manches (le sien était à la lessive), alors qu'il l'avait porté sans rechigner auparavant. Ma fille m'a refilé le sweat en même temps que le conflit, lol ! Je leur ai suggéré de s'éloigner pour me laisser seule avec Bébichon. Quand il a compris qu'elle ne reviendrait pas, il m'a obéi et m'a suivi de son plein gré. Il était tout mignon avec mon pull rose vif qui lui pendait jusqu'aux genoux ! :o)

Elle prétend qu'il réagit mal quand il la sent fragile et à bout de nerfs. Que les problèmes viennent d'elle. Je suis bien d'accord. Mais pas seulement de la façon dont elle semble le croire. il y a d'autres choses qu'apparemment elle n'a pas encore bien assimilées, même si par moment elle semble comprendre en théorie. Par exemple, ses longues explications quand elle lui refuse quelque chose. Il insiste, pleure, se jette vers la chose convoitée. Et elle continue à expliquer, à argumenter, à palabrer. Un moment donné, elle s'exclame : "En fait, ça ne sert à rien de continuer à expliquer". J'approuve largement. Cela ne fait que prolonger le conflit, voire l'affaiblir, elle, jusqu'à ce qu'elle abdique, épuisée et qu'elle lui en veuille et s'en veuille à elle-même.

À un autre moment, dans un magasin - nous avions déjà beaucoup discuté - elle lui a refusé fermement quelque chose. Il n'a pas bronché. En fait, il a senti qu'il n'aurait pas gain de cause, que c'était peine perdue. Je crois que c'est un des micro-événements qui ont titillé la prise de conscience de ma fille et qui vont la remettre sur les rails.

Bref, nous avons fait de la théorie ET de la pratique, lol !

Quand je lui demande ce qu'elle compte faire pour son état de nervosité permanent, elle me parle de la PBA (sa psy "machin"). La PBA, c'est peut-être bien, mais les bienfaits de sa dernière séance n'ont duré que quelques heures. Elle évoque aussi la méditation. Je le lui avait suggéré il y a quelque temps parce qu'elle avait fait un essai positif. Elle m'avait répondu :"ce n'est pas ça qui va arranger mes finances". Dans les liens que je lui ai envoyé dans mon mail (celui qui lui avait paru froid, manquant d'empathie, de bienveillance et de je ne sais quoi d'autre) on en parlait aussi. L'idée a donc fait son chemin ...

Ceci étant, nous avons passé de bons moments. Le kwistax à trois, le restaurant (elle aime bien manger), les promenades sur la plage, sur la digue, malgré les gros nuages, le bon air ...

Quand nous sommes partis, elle était reboostée. Elle m'a dit que c'était grâce à moi. Ok. Je ne sais jamais le temps que ça peut durer chez elle, car ce n'est pas la première fois qu'elle redresse ainsi la barre, mais j'ai de l'espoir. Elle m'a demandé si j'allais l'aider. J'ai dit oui. En même temps, elle me dit régulièrement que je l'aide déjà. Je ne sais pas encore en quoi consistera cette aide nouvelle. Moi, ce que j'aimerais, c'est que ce soit au niveau des discussions et de son autonomie à elle. Mais je crois que ce qu'elle attend, c'est du concret, du pratique ! J'espère qu'elle ne me demandera pas de nettoyer son appartement ! Lol !

 

22/08/2015

On en reparlera ...

Depuis l'incident d'il y a 8 jours - je le relate ici - ma fille n'a pas encore répondu à mon deuxième mail. Elle m'a cependant donné un petit coup de fil très gentil pour me dire qu'elle avait commencé une réponse, mais qu'elle n'avait pas eu le temps de finir. Bien, j'attends.

Comme elle avait, à sa grande joie, été invitée avec son fils à occuper gracieusement pendant une semaine, l'appartement d'une personne de son immeuble à la côte, elle m'avait demandé si je pouvais venir la rejoindre, ne serait-ce que 2 jours. J'étais d'accord, mais on n'avait rien fixé de définitif.

Ça c'était "avant". Et je ne savais pas si elle avait encore envie de ma compagnie pendant cette semaine de vacances. J'hésitais à lui en reparler. C'est elle qui est revenue à la charge. Apparemment, elle ne me tient pas rigueur de mon refus de garder son fils et de mes remarques et souhaite toujours que je vienne. J'en ai profité pour demander des nouvelles de mon mail. Elle me dit qu'elle n'a toujours pas eu le temps et qu'on en reparlera pendant le séjour. Calmement. Je ne vois de toute façon pas les choses autrement que calmement.

Entretemps, elle a demandé à passer chez nous vendredi. Elle avait emmené son fils au travail et avait raccourci sa semaine puisqu'elle était là au milieu de l'après-midi. Elle avait l'air de bonne humeur jusqu'à ce que Bébichon commence à lui tenir tête, à la provoquer, à refuser tout ce qu'elle lui demande. Au bout d'un moment, elle éclate : "Mais pourquoi tu fais toujours ça quand on est ici ?" Et se tournant vers moi :" Partout on me dit qu'il a un comportement irréprochable, que c'est un ange, et avec moi, regarde comment il se  comporte. Pourquoi ?" Je n'ai évidemment pas une réponse toute faite et rapide à cette question. D'autre part, je ne sais ce que signifie "quand on est ici". On pourrait croire, comme elle l'a déjà dit auparavant, qu'il se comporte autrement en ma présence parce que c'est elle qui, se sentant "surveillée" par moi, se comporte autrement. Je veux bien, mais ça ne veut pas dire qu'il est sage quand ils ne sont qu'à deux. En effet, elle se met à me raconter à quel point il l'a mise hors d'elle cette semaine. Tant et si bien qu'un soir elle a fondu en larmes et qu'il a fini par demander pardon, promettant de ne pas recommencer. Mais il recommence, bien entendu.

On va donc passer 2 jours à la mer. Ce sera difficile de parler de cette question puisqu'il sera toujours avec nous, sauf peut-être quand il sera au lit. Enfin, si on y arrive pas, ce sera pour plus tard. Ce sont quand même des vacances, il faut en profiter. Je sens que maintenant elle est ouverte au dialogue sur ce thème délicat. La difficulté pour moi est de ne pas me disperser et de ramener la discussion aux points que je voudrais bien développer.