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18/04/2014

Flash

Tout comme l'avait fait Max, Flash se tournait de plus en plus souvent vers le coin de la cage. Première alerte ! Ensuite, il me semblait qu'il mangeait moins. Ce qui me rassurait, c'est qu'il produisait toujours ses petites crottes, comme d'habitude, ce que Max ne faisait plus. À la palpation, je ne sentais pas de grosseur, telle que celle découverte sur le flanc de Max. Mais il poussait de petits sons inhabituels ou du moins que je n'avais jamais remarqués auparavant. Deuxième alerte !

Samedi, je pensais aller chez le véto, mais il semblait aller mieux. Je commençais à me demander si je n'étais pas un peu trop anxieuse. J'aurais mieux fait d'y aller. Dimanche, il allait de nouveau moins bien. Je sentais qu'il avait maigri. Il n'y avait plus de doute possible. Il était malade. Mais c'était dimanche. Lundi, son état empirait clairement. Parfois son corps se crispait. De douleur sans doute. Je suis donc allée le faire examiner. Stupidement, je pensais que le véto allait m'annoncer qu'il avait également des tumeurs intestinales, comme Max. Qu'il n'y avait plus rien à faire. Mais le véto me demande s'il urine normalement. Je n'en savais rien. Ils sont 2 dans la cage. Comment savoir lequel a uriné dans les copeaux ? Il constatait une infection de la vessie déjà très avancée. Il me donnait un médicament et me montrait comment le lui administrer. Le lendemain après-midi, au retour des courses, Flash était couché sur le côté. Définitivement. Si je l'avais soigné plus tôt, on aurait peut-être pu le sauver. Je m'en veux ! Hier, je l'ai enterré, tout à côté de Max, dans son petit linceul. Il était beau.

Flash était le plus sauvage des trois, le plus peureux. Il émettait toutes sortes de cris que les autres n'émettaient pas. Il n'aura pas beaucoup profité de la tranquillité due au départ de Max qui le dominait. À cause de la douceur de son poil, c'était le préféré de Titou qui l'avait baptisé Flash parce qu'il courait vite. Il va encore falloir que je l'annonce...

05/04/2014

Laly m'a donné des sueurs froides !

Depuis quelque temps, Laly avait trouvé le moyen de s'introduire dans le poulailler. Ce qui l'attire là, c'est la nourriture que je jette aux volatiles. Elle cohabite maintenant tranquillement avec les poules, chacune gardant une petite distance respectable. Nous avions examiné la clôture de long en large, sans déceler la moindre ouverture. Il ne restait qu'une solution. Elle sautait par-dessus le fil. Ça m'inquiétait parce que ça voulait dire qu'elle pouvait aussi sauter du côté des voisins et s'échapper. Il a fallu que je fasse le guet pour comprendre que c'était le fil de clôture avec lequel était confectionnée la porte qui s'était détaché sur un coin. En poussant, Laly pouvait entrer, le fil se remettait ensuite en place et elle ne pouvait plus revenir, comme dans un piège. C'est d'ailleurs probablement elle qui l'a détaché en grattant.

Ce soir, après avoir jardiné, je rentre mes affaires dans la maison. Je retourne dehors pour appeler les chiens, mais seule Mika accourt. Je me dis que Laly est dans le poulailler et qu'elle ne peut pas en sortir, quand j'entends mes voisines, mère et fille, me signaler que Laly se balade dans les champs derrière le jardin. Merde !

Le portillon arrière, tout déglingué, ne tenait qu'avec des cordes à linge et là aussi, une ouverture s'était faite. Je vois ma Laly fureter dans tous les sens. Le bonheur pour elle ! Pas pour moi ! Je l'appelle. Elle ne vient pas. Je siffle, je tape des mains. Ma voix se fait autoritaire, sans plus de succès. Je reviens à un ton enjôleur. Elle se rapproche, mais repart aussitôt. Pas très loin, mais en dehors de ma portée. Je ne lui cours pas après. J'ai lu que c'était la moins bonne chose à faire. Je l'appelle le plus gentiment possible en tenant le semblant de porte écarté pour qu'elle ait la place de rentrer. Ça marche. Elle vient. Mais les poules se précipitent à sa rencontre. Et voilà ma Laly repartie. Elle s'égaye en tout sens, puis emprunte la ruelle, un cul de sac, qui va vers la rue. Aïe, aïe, aïe !

Tous mes appels restent sans réaction de sa part. Elle file, tout à son affaire. Je la suis. Je marche rapidement, sans courir, ça ne sert à rien. L'espace entre nous joue à l'élastique. Parfois elle est à 20 mètres, parfois à deux. Mais dès que j'approche, elle repart, la vilaine !

Elle longe longtemps le même trottoir, mais soudain traverse la rue car elle sait qu'il y a un chien de l'autre côté. Heureusement, pas de voiture à ce moment-là ! Elle va m'emmener où comme ça, à renifler tous les passages de chiens, de chats et autres bestioles ? Au bout de la rue, brusquement, elle traverse à nouveau, dans l'autre sens. Ouf, pas de voiture cette fois-ci non plus. J'essaye la tactique lue sur internet. Repartir dans l'autre sens en l'appelant. Ça ne marche pas. Elle s'en fout complètement. Arrivée au coin, elle tourne à gauche et je la perd de vue.

Autant dire que tous les scénarios catastrophes me sont passés par la tête pendant cette longue course. Genre, ce soir, je n'aurai plus qu'un seul chien. Je vous passe les détails morbides des films que je me suis faits. En même temps, je commence à m'inquiéter pour Mika aussi. Je ne suis pas sûre d'avoir fermé la porte du poulailler derrière moi. Mais si, je dois l'avoir fait. C'est logique. Oui mais, stressée d'être laissée toute seule, ne va-t-elle pas pousser elle aussi sur le fil de clôture et s'échapper ? J'imagine déjà le pire. Ce soir, je n'aurai peut-être plus de chiens du tout.

Soudain, je revois Laly sur un petit chemin que je n'emprunte jamais. Je crois qu'il ne mène que vers le terrain de football. C'est là que Laly décide de poursuivre son expédition. Un petit entraînement de foot peut-être ? J'enjambe la barrière et je la suis, un peu plus tranquillement, loin de la circulation. Je repère un lien en plastique blanc et rouge enroulé autour d'un piquet et qui sert à l'occasion à marquer une interdiction de passage. J'en prend une bonne longueur. Il n'a pas l'air bien solide, mais ça devrait pouvoir jouer le rôle de laisse pendant le trajet du retour. Je laisse Laly tranquille pendant qu'elle inspecte scrupuleusement les piquets du but. Je m'assieds à 4 ou 5 mètres d'elle. Je l'appelle doucement. Cette fois, elle vient en remuant la queue. Je la caresse au cou puis je lui prends une patte pour la retenir. Elle se laisse faire. Je la prends dans mes bras et envisage de la porter pour la ramener. Mais quand même, 12 kilos bien tapés, ce n'est pas rien. Je me sers donc du lien subtilisé sans remord, puisque c'est pour la bonne cause. Je le plie en 2, ce sera déjà ça de plus solide, je fais une boucle, je le teste, ça tient et je ramène Laly, saine et sauve.

Et maintenant, qu'en est-il de Mika ? Une voiture ralentit et klaxonne. Est-ce à cause de Mika ? Non, seulement quelqu'un qui salue un passant. De loin, je vois ma voisine sur le pas de sa porte, curieuse de voir si j'ai récupéré Laly. Je bifurque pour passer derrière les maisons. Déjà, j'entends Mika qui aboie. Elle est peut-être sortie elle aussi, mais en tout cas, elle n'est pas loin. Arrivée à hauteur de mon jardin, je la vois. Elle y est restée sagement, inquiète, j'en suis sûre, sinon elle n'aboierait pas comme ça.

Je rentre mes deux toutoutes, les caresse avec bonheur, les embrasse avec soulagement et remercie l'univers de les avoir protégées. Je vais ensuite raccommoder provisoirement les deux portes avec de nouveaux morceaux de corde à linge. Demain, il va falloir réparer ça plus sérieusement ! Et maintenant, à la douche, car question sueurs, contrairement à mon titre, j'ai eu plutôt chaud !

15/03/2014

Les yeux mi-clos

Les petits cobayes ne ferment jamais les yeux. Ils sont toujours en état d'alerte, des fois qu'un vilain prédateur les surprendrait dans leur sommeil. Tout au plus, se permettent-ils de les clore à demi. C'est ainsi que j'ai trouvé mon petit Max ce matin, les yeux entrouverts. Hier, il n'avait mangé qu'un peu d'herbe le matin et s'est tenu toute la journée le museau tourné vers un coin de cage. Quand je le caressais, il ne réagissait plus. N'émettait plus de grougrous. Quand je l'ai pris pour l'examiner, il bougeait à peine. Ce matin, il n'était plus dans le coin et j'ai vu tout de suite, à son positionnement plus affaissé, que la vie l'avait quitté définitivement. Adieu mon petit Max ...

Mardi, quand j'ai quitté le cabinet du vétérinaire, après qu'il m'ait annoncé qu'il n'y avait plus grand chose à faire, j'ai eu la larme à l'œil. Mais aujourd'hui, j'observe un phénomène étrange. Je ressens un petit chagrin tendre, sans commune mesure avec l'immense tristesse qui m'a envahie à la mort de mon petit Micki, le cobaye roux qui a fait pendant 5 ans la joie de mon enfance. Et c'est plutôt cette douleur-là que j'ai retrouvée, recontactée, re-ressentie. Cinquante ans plus tard, cette émotion a été réactivée par une douleur moindre, sans doute parce que je vieillis, que les émotions s'émoussent. Une émotion actuelle, qui est celle provoquée par la mort de mon petit Max.

Je crois que toute ma vie durant, je regarderai les petits cobayes comme le symbole de la tendresse et de l'affection, imprimé dans ma tête d'enfant.