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16/11/2014

2 ans déjà !

Le 30 septembre 2012, nous allions chercher Mika. Elle venait d'un refuge surpeuplé en Espagne dont j'ai trouvé par hasard récemment 2 vidéos sur youtube. C'était très émouvant de découvrir où elle avait vécu. Auparavant, elle était chez un homme qui avait "recueilli" une quarantaine de chiens dans une seule pièce. Ils étaient négligés et très mal nourris. L'homme prétendait sauver ces chiens, mais il semblerait qu'il n'avait plus toute sa tête. Et maintenant, elle se trouve ici, dans notre maison, dorlotée, aimée et soignée. C'est bon de se le remémorer. Est-ce qu'elle y pense encore, elle, à son passé ?

Au début, on ne l'entendait pas. Elle marchait à pas feutrés, comme un chat, et n'émettait aucun son. Les premières nuits, elle grattait les portes en silence. Les nuits suivantes, elle a commencé à pleurer. Comme tout cela a changé ! Je n'ai jamais connu un chien qui s'exprimait autant vocalement. Maintenant, elle aboie, jappe, glapit, grogne, gémit, geint, pépie, hurle comme un loup. Elle utilise toute une palette de sons divers pour exprimer ses émotions. Et quand elle se balade dans la maison, on entend les petits tic-tics rapides de ses ongles sur le carrelage.

Au début, en promenade, elle était calme et trottinait sans broncher. Elle reniflait très peu et regardait tout partout. Elle se tournait aussi beaucoup vers moi. Je pense qu'elle était stressée et soulagée de rentrer. Quand elle voyait la maison, elle n'allait pas plus loin, ce qui n'a d'ailleurs pas changé. Elle se promène la tête dressée la plupart du temps. Ce qui a changé par contre, c'est son attitude vis-à-vis des autres chiens. Petit à petit, elle a commencé à aboyer sur eux. D'abord sur ceux qui étaient calmes, puis sur tous les autres, sauf les tous gros aboyeurs et encore. Je pense qu'elle les agresse pour montrer qu'elle n'a pas peur, alors que si. À l'éducation canine, elle agresse aussi les chiens qui s'approchent trop d'elle. On me dit de simplement éviter les rencontres tant qu'elle réagit de cette façon. Ça va un peu mieux maintenant, mais c'est loin d'être l'idéal. J'espère qu'on va encore pouvoir améliorer les choses, même si elle ne sera jamais tout à fait à son aise. Ça ils me l'ont dit.

Au début, quand j'approchais mon visage de sa petite tête, elle se détournait. Croyait-elle que j'allais la mordre, voire la manger ?! Il a fallu une bonne année avant qu'elle n'ose renifler ma bouche. Mais jamais encore elle ne m'a fait une lèche.

Au début, elle refusait catégoriquement de passer entre mes jambes. Si je les écartais et qu'il n'y avait plus de place ni à gauche ni à droite, elle restait là, comme bloquée par une barrière invisible. Maintenant, elle hésite, mais elle le fait quand je l'encourage. Je suis toujours la "dominante", la chef de meute, mais je crois que sa confiance en moi s'est encore approfondie.

J'aime son regard noir intense, ses trottinements sur ses courtes pattes, ses oreilles tombantes qui tressautent comme des couettes de petites filles quand elle court. J'aime quand elle se met sur le dos lorsqu'on s'approche pour la caresser. J'aime sa petite gueule mal foutue et ses petites babines qui de ce fait débordent un peu sur la mâchoire inférieure trop courte. Elle est super mignonne, ma petite Mika !

*****

Le 4 novembre 2012 au soir, nous allions chercher Laly. Elle ne venait pas d'un refuge, mais d'une famille d'accueil où elle était restée 3 ans. Elle avait été trouvée près d'une station service, effrayée et blessée à la patte. Je n'ai pas trouvé de vidéo sur youtube mais bien 2 photos. Elle a dû être utilisée pour la chasse et ne plus convenir. Donc, pour s'en débarrasser, on l'a lâchée, en ville, au risque qu'elle se fasse écraser.

Elle s'est bien plus vite acclimatée que Mika. Elle n'avait peur ni des gens ni des chiens. En revanche, elle sursautait au moindre bruit. Le grille-pain notamment lui faisait faire un bond de côté chaque fois qu'il éjectait la tranche de pain. Cela a duré des mois. C'est fini maintenant, mais elle reste sensible aux bruits secs inattendus.

Je ne l'ai pas choisie pour sa beauté, ni pour ses caractéristiques, sauf qu'on la disait sans agressivité. Je la trouvais d'ailleurs un peu bizarre, les photos n'étant pas bonnes. Je me suis intéressée à elle parce que depuis 3 ans, personne n'en voulait. Et quand je l'ai vue en vrai, je l'ai trouvée magnifique !

Pendant des mois, nous ne l'avons vue que dans 2 positions : debout sur ses 4 pattes ou couchée, toute racrapotée sur elle-même. Il a fallu du temps avant qu'elle n'allonge ses pattes vers l'avant ou qu'elle se couche sur le flanc. Même s'asseoir, elle ne le faisait pas au début.

En promenade, elle ne tire pas et se balade la truffe au ras du sol afin de découvrir et d'inspecter tous les endroits aux odeurs si intéressantes pour elle. Il lui arrive d'aboyer sur d'autres chiens, notamment sur la meute de 9 chiens qui la rend dingue, je ne sais pas pourquoi. Excitant souvenir de chasse peut-être.

J'aime son mélange de robustesse et de souplesse, d'instinct primitif et de douceur. J'aime son odeur délicate et particulière. Elle ne sent pas comme les autres chiens. J'aime la rudesse du crin qu'elle a sur le dos et la douceur de sa peau presque nue aux aisselles et à l'aine. J'aime ses grandes oreilles de biche, fières et mobiles, sa truffe rose et ses yeux dorés. Elle est spéciale et belle, ma Laly !

26/09/2014

Massacre !

Depuis qu'il y a régulièrement des travaux chez moi, il y a aussi plein de mouches, du fait des portes ouvertes. Il y a longtemps que je n'aime pas les mouches. J'ai donc des moustiquaires aux fenêtres et je ferme toujours les portes extérieures. Ce n'est pas une phobie. Simplement, elles m'agacent énormément. À la limite, c'est un TOC, car j'en étais arrivée à être constamment sur le qui-vive à la moindre mouchette. Quand elles tournent autour de moi et se posent sur ma peau nue. Et même habillée lorsqu'elles viennent chatouiller le sommet de mon crâne, pire, mon visage. Et quand on se met à table et qu'elles s'attaquent aux aliments. C'est dégoûtant ! Quand on passe plus de temps à les chasser qu'à profiter du repas. Non, ça n'est pas possible ! Je deviens folle !

Pourtant, quand il fait beau, c'est fort agréable de laisser ouverte la porte du jardin. On peut aller et venir tranquillement et les chiens aussi. Je m'étais bien habituée, malgré les inconvénients.

Mon mari, qui par le passé était beaucoup moins réfractaire aux mouches que moi, a fini par s'énerver. Surtout à table. Tant et si bien qu'un jour il a sorti la tapette pour s'en débarrasser de façon radicale. Bébichon était là et voyant les premières mouches inanimées, il a poussé un "Oohhh !" désolé. Cela n'a pas empêché mon mari de continuer son œuvre de destruction massive. Perplexe, petit Bébichon a intercédé en faveur des diptères : "elles sont pas méchantes, les mouches, hein ?!" Mon mari lui a répondu : "Non, mais elles sont sales !" En moi-même je me disais que s'il fallait éradiquer tout ce qui est sale, on n'en aurait jamais fini. Ça me faisait mal au cœur qu'il continue le massacre devant le gamin. Pourtant, celui-ci a finalement demandé la tapette pour taper, lui aussi. Mon mari n'a pas voulu lui donner pour une question d'hygiène.

Aujourd'hui, seule à la maison et au prise avec toujours les mêmes volatiles, j'ai pris la décision ultime. J'ai moi-même sorti la tapette et massacré toutes ces bestioles volantes. Adieu le côté cool des portes ouvertes, mais ce n'est pas grave vu qu'il fait moins chaud. Adieu en revanche à l'agacement et au dégoût. Pardon aux mouches ! Finalement, j'aime mieux cette solution-là qui tue la mouche d'un seul coup, plutôt que celle des cruels et sordides rubans collants envisagés par mon mari. Et ainsi j'éviterai aussi les cacas de mouches sur ma nouvelle cuisine toute blanche !

02/09/2014

Quelle matinée !

Hier et aujourd'hui, on est venu installer notre nouvelle cuisine. Vu le va-et-vient et les portes qui s'ouvrent et ne se referment pas forcément, les toutoutes sont enfermées dans le living, avec nous, ou sans nous, selon nos occupations. Ou bien, elles sont mises dans le jardin. Elles n'aiment aucune de ces situations qui ne sont pas normales pour elles et donc stressantes, en plus du bruit des scies et des foreuses. Beaucoup d'aboiements donc, de sauts et de grattages de portes. Un moment donné, je les sors au jardin pour faire leurs besoins. Je propose à mon mari 2 solutions. Il veille à ce que les portes menant à la rue restent fermées le temps de la sortie. Ou bien je l'appelle avant de rentrer, pour qu'il les maintienne fermées un moment, le temps de rediriger les chiens vers le living où je les enfermerais.

Malheureusement, mauvaise communication, des deux solutions mon mari choisit la 2ème, sans me le dire alors que moi je pense à la première, sans demander confirmation. Je rentre donc avec les chiens. Surprise de ne pas voir mon mari, je remarque en revanche une porte grande ouverte. Un des installateurs m'annonce qu'un de mes chiens est sorti. C'est Laly. Encore ! C'est la deuxième fois. Je vous épargne le détail de ses traversées et re-traversées de rue. De mes appels superbement ignorés. De mes approches avortées. De ma peur qu'elle ne se fasse renverser. Des voitures qui ralentissent ou même s'arrêtent pour ne pas la mettre en danger (Merci, de tout cœur, merci !).  De mon envie de pleurer. De mon pessimisme (cette fois je n'aurai pas autant de chance !) De ma rectification mentale (faisons confiance à l'univers !) Jusqu'où va-t-elle m'entraîner cette fois ? Avec mes clapettes aux pieds. Pas pratique pour courir !

Mon mari a pris l'heureuse initiative de se lancer à notre poursuite. Arrivé à une dizaine de mètres derrière moi, c'est lui qui l'appelle. Et là, oh surprise, elle s'arrête, les oreilles en alerte, nous voit et s'élance vers nous. Je l'encourage, comme au cours d'éducation canine. Mais à un mètre de moi, elle dévie brusquement et continue son chemin vers mon mari. Il n'a pas plus de chance. Elle lui fait le même coup, puis traverse à nouveau la route. Nous aussi. Je l'appelle une nouvelle fois. Elle furette et ne vient pas. Elle est maintenant entre nous deux et nous nous approchons doucement. Il faut qu'elle choisisse par où aller. Je m'accroupis. Elle court à nouveau vers moi et tente une fois encore de m'échapper au dernier moment. Mais cette fois, elle choisit le mauvais côté (pour elle). De mon point de vue, c'est une aubaine. Le passage est plus étroit car il y a une voiture en stationnement. Et c'est là que la vieille Quantique fait preuve de suffisamment de souplesse pour capturer au passage son lévrier préféré, par la cuisse, en se jetant à terre comme un gardien de but (j'exagère à peine). Elle n'essaie même pas de résister. C'est fini, Laly. Tu l'as eue ta promenade en liberté. On rentre à la maison. Une dame lavant ses carreaux se réjouit de voir que nous avons récupéré notre petite futée fugueuse.

J'ai mis du temps à me remettre de mes émotions. Je n'avais plus envie de rien pendant une bonne heure. Tout est bien qui finit bien, mais j'ai l'impression de résister de moins en moins bien à ce genre d'émotion.

berkemann-original-sandale.jpg

 

N.B. Les "clapettes" dont je parle sont en fait des sandales orthopédiques en bois comme celle-ci (j'ai la droite aussi !).