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02/05/2021

"Pour une fois qu'elle ne délire pas"

Quand je lis la phrase du titre, je me rends compte - ce n'est pas la première fois - que l'image que je donne de ma fille n'est pas des plus positives. Je pense l'avoir déjà expliqué, mais je réitère. Je ne parle de ma fille que lorsque je me fais du soucis pour elle ou pour son fils. Ou alors, exceptionnellement, quand elle m'épate, comme avec l'épisode du tableau que je raconte ici. Je ne m'épanche que si j'en éprouve le besoin. Et ce besoin ne se manifeste que si les choses m'inquiètent. Quand tout va bien, ou à peu près, je n'en parle pas. Est-ce normal ? Je ne sais pas, mais c'est comme ça. C'est un peu comme quand on va chez le psy. On y raconte plutôt ce qui va de travers, non ? En tout cas, 9 fois sur 10.

Bref, ma fille n'est pas QUE ce que j'en raconte sur mon blog. Elle a de grandes qualités. Elle est généreuse, empathique, gentille, compréhensive et que sais-je encore. Elle se couperait en quatre si on lui demande de l'aide. Et ce qu'elle fait de mieux avec son fils, c'est dialoguer, expliquer, discuter. Je tenais à exprimer ça ici aujourd'hui.

25/03/2021

Ça c'est quand même pas mal !

Au téléphone, ma fille me raconte qu'elle va maintenant régulièrement au parc avec son fils, jouer au basket ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais c'est une première ! Dimanche, nous sommes allés chez elle et quand j'ai proposé qu'elle nous accompagne pour une petite balade, je pensais qu'elle allait refuser, comme d'habitude, mais elle a dit oui !  Wouaw !

Elle m'avait aussi raconté au téléphone que Picolo s'était fait agresser par plusieurs gamins plus petits que lui. Des coups et des insultes. Elle lui avait demandé pourquoi il n'en parlait pas à l'instit. Il a répondu que quand il le fait, l'instit lui répond qu'il ne s'occupe pas de ça. Elle lui a demandé s'il voulait qu'elle en parle elle-même à l'instit, à la surveillante ou aux parents des enfants en question, mais il avait refusé. Le lendemain, il n'avait pas envie d'aller à l'école. Le soir, ou le lendemain, elle lui a proposé d'exprimer ses émotions en les peignant sur un tableau. Ils sont allés chercher une toile, des tubes d'acrylique et il a fait un grand tableau magnifique, selon ma fille. Et bien franchement, cette peinture, on pourrait l'accrocher dans son salon ! J'ai adoré l'idée autant que le résultat. Comme ma fille m'expliquait que chaque couleur correspondait à une émotion, j'ai demandé lesquelles à Picolo. Il m'a expliqué. Le rouge c'était la couleur du sang, de la violence, le rose vif c'était l'amour. J'ai oublié les autres couleurs. Il n'a pas pu m'expliquer le jaune. Puis il a parlé de l'orange qui représentait le mal-être. Je lui ai fait remarquer que je ne voyais pas d'orange sur sa peinture. Il m'a assuré que si, mais en vérifiant, il s'est rendu compte que non.

Alors, il est allé chercher un autre dessin, sur papier, et là en effet, il y avait de l'orange, en fond. Cela faisait comme des coups de pinceaux dans tous les sens. Et puis, au travers de ce fond, serpentait une sorte de chemin ou peut-être un tunnel très sombre. Je lui ai demandé ce que c'était. Il ne savait pas. Je lui ai alors expliqué que son inconscient savait. J'ai tenté de lui faire comprendre ce qu'est l'inconscient, ce n'est pas la première fois que j'aborde le sujet, mais il ne comprend pas le concept. Alors, je lui ai parlé des psychologues qui aident les enfants à comprendre ce qui les tracasse, en regardant leurs dessins. Il s'est penché sur son dessin et m'a dit : "On dirait un intestin." Moi : "Ah, ben voilà, c'est peut-être ton intestin qui te fait mal (il se plaint beaucoup de maux de ventre). Et il fait drôlement sombre dans ton intestin ! On ne voit pas bien ce qui s'y passe ! Il a continué à regarder son dessin, l'air absorbé ... Je me demande ce qu'il en a pensé ...

 

11/03/2021

Au téléphone

Le lendemain de ma visite chez ma fille, lundi dernier, elle me téléphone assez tôt dans la matinée. Nous parlons pendant 1h20'.

Elle me demande de ne pas prendre mal le fait qu'elle a effacé mon commentaire sur une de ses publications sur facebook parce que j'évoquais des sujets dont on avait parlé en face à face et qu'elle ne voulait pas rendre publics. Elle ne voulait pas passer pour folle. Je le comprends très bien, même si dans mon commentaire je ne la citais pas. Elle m'explique qu'elle ne publie pas pour avoir des commentaires, mais pour informer. Il s'agissait d'un film polémique mettant en cause le rôle des médias en Belgique. Je me retiens de lui dire que je parlerais plutôt de désinformation.

Elle me dit aussi qu'elle avait apprécié ma visite et Picolo aussi, mais qu'après, elle ne s'est pas sentie bien, parce qu'elle m'en avait trop dit. Pourtant, il n'y a eu de ma part aucune remarque, aucune ironie, rien d'autre que de l'écoute bienveillante. Un moment donné Picolo s'était exclamé :"Tu te rends compte depuis tout ce temps qu'elle est ici, comme elle t'écoute, Mamy ? Elle te pose même des questions !" Ma fille lui a répondu : "C'est seulement parce qu'elle est polie." Ils en ont discuté après mon départ et Picolo lui a dit qu'elle ne devrait pas me parler de ces sujets. J'ai demandé pourquoi il avait dit ça, mais je ne me souviens pas de sa réponse. Je me demande s'il ne veut pas simplement protéger sa mère de la souffrance que lui procure mon scepticisme.

Même si je le voulais, je ne pourrais pas retrouver le déroulement d'une conversation aussi longue et ça m'ennuie un peu. J'aimerais tout noter. J'aurais de quoi écrire un livre ! lol ! Ce que j'ai quand même pu remarquer c'est que lorsque j'ai posé certaines questions, elle s'est défilée. Je ne suis généralement pas assez attentive pour m'en apercevoir. Cette fois cependant, je suis arrivée à la ramener au sujet dont elle tentait de s'échapper. Je lui ai demandé quelle était sa position, maintenant que le pape se promenait en Irak alors qu'il était "en train d'être arrêté" selon ce qu'elle m'avait dit il y a quelque temps. Eludant ma question, elle me demande : "Qu'est-ce qu'il fait là-bas ?" Je lui explique, mais je reviens à ma question. Elle répond :"Les choses peuvent évoluer aussi." Je ne sais pas ce que ça signifie, j'aurais dû demander, mais j'ajoute : "Et tous les autres qui devaient être arrêtés ? Macron, Merkel et les autres ? Et Obama ? Et Hillary Clinton ? On les a pourtant vus à l'investiture de Joe Biden. Elle : "Oh, tu sais, avec les masques, on ne reconnaît plus personne." Moi : "Mais il n'avaient pas de masques là !" À posteriori, je n'en suis pas si sûre, mais c'est sa réaction qui est intéressante :"En tout cas, Obama, il a vieilli !" Je la ramène à nouveau sur le sujet : "Il était donc bien là, non ? ... Ou alors c'était un sosie ?" Elle : "Il y en a qui le disent ..." Ah, c'est donc ça ! Bon, j'arrête la confrontation ...

Il y a quelques mois, j'avais décidé de ne plus tenter la discussion, vu l'inutilité de la démarche, selon ce que j'avais lu sur internet. Par la suite, j'ai  trouvé un article qui disait que malgré tout, parfois les arguments pouvaient porter et qu'il existait des conspirationnistes "repentis". Et puis, quelque chose en moi n'acceptait pas le fait qu'elle soit ainsi hors de portée de la raison. Je lui avais donc fait parvenir mes remarques et certains liens donnant d'autres explications que les siennes. Elle n'y avait pas répondu. Elle m'avait tout juste dit qu'elle avait lu mon mail. Je ne sais même pas si elle a consulté les articles que je lui proposais. C'est là que se confirmait mon impression : elle ne cherche ni la vérité, ni le dialogue. Elle s'accroche à ses croyances, c'est tout. En tout cas pas pour le moment ...