10/11/2020
1:29:39 !!!
C'est le temps de notre communication téléphonique de ce matin. Ma fille a parlé de son fils, de ses voisins, de son non-retour au boulot, de son allergie, de sa sœur, du site qu'elle voudrait ouvrir. Elle n'a pas parlé du contenu dudit site (diffuser sa nouvelle vision de la "vérité"), seulement de l'aspect technique. Elle a évoqué Trump, mais sans s'y arrêter vraiment. Je l'ai laissé dire. Elle m'a demandé qui était la personne avec laquelle elle avait échangé sur mon compte facebook (dialogue au sujet de l'élection de Donald Trump, qu'elle avait interrompu au dernier argument de la personne en question, tiens, tiens !) Vers la fin, par contre, elle m'a demandé si j'avais vu les photos qui "prouvent" la fraude électorale : "Est-ce qu'ils les ont montrées à la télé ?" La question visait à mettre en lumière la malhonnêteté intellectuelle des médias classiques. Je lui ai d'abord répondu qu'au journal télévisé il en avait été question, mais qu'on ne montrait pas forcément tout. Erreur de ma part. Je répondais à un sujet polémique "interdit" par moi-même. Je me suis vite rattrapée : "Mais j'avais demandé qu'on n'en parle plus." Elle a rit : "Ah oui, c'est vrai !"
Ma curiosité a malgré tout été piquée au vif. Car je dois dire qu'une question me vient régulièrement quand elle me parle : "Et s'il y avait du vrai dans tout ça ?" Je suis allée voir ce qu'il en était. Et j'ai trouvé qu'il s'agissait d'anciens documents datant des élections précédentes. Que les photos avaient été postées sur tweeter et supprimées rapidement, mais qu'elles avaient eu le temps d'être vues et relayées abondamment. J'ai réfléchi. Je n'ai pas mis longtemps à estimer que ces explications ne conviendraient pas à ma fille. Elle allait me dire que c'était fake, que tweeter fait partie du complot ou que le site prétendant qu'il s'agissait d'une intox était à la solde des démocrates. Peut-être même des Illuminati. Je rigole. Elle n'a jusqu'à présent pas fait de lien de ce genre. Par contre, elle m'a affirmé un jour que les Illuminati existaient bel et bien. Bref, elle trouverait bien une contre-explication. Je me suis sentie plus calme. J'avais besoin de vérifier si ce n'est pas moi qui me laisse embobiner, mais je n'étais pas frustrée en ne rétorquant pas.
23:08 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (21)
09/11/2020
Comment réagir ?!
Hier matin, quand on a appris le résultat des élections américaines, j'ai eu très envie de poster quelque chose sur facebook à ce sujet. En même temps, je ne voulais pas provoquer ma fille aînée ni lui faire de peine. Je refusais les "bon débarras" ou les "ouf, quel soulagement !" Puis j'ai entendu à la radio quelqu'un qui avait publié une phrase qui m'a inspirée. Je l'ai adaptée à ma sauce : " Bonjour Monsieur Biden, je ne sais pas ce que vous réussirez à faire durant ce mandat, mais je vous souhaite beaucoup de courage dans ce monde en folie !" En guise d'illustration, j'ai choisi une photo où Joe écarte les mains en signe d'ouverture (plutôt que le poing levé). Cela me semblait être suffisamment neutre pour ne pas donner lieu à polémique. Ce n'était ni spécialement pour Biden, ni contre Trump.
Ma fille aînée avait déclaré respecter ma demande de ne plus me parler ni de Trump ni des complots. Je ne pensais donc pas qu'elle réagirait à ma publication. Mais elle l'a fait : "La nomination de Biden ne sera pas officielle avant le 14 décembre, actuellement c’est la période des recours comme le stipule la constitution américaine." Ma première idée a été de lui dire simplement :"Je sais", sans autre commentaire. Mon mari me conseillait de ne pas réagir. Il avait raison, cela n'aurait servi à rien. Mais l'agacement ne me quittait pas. J'aurais bien eu envie de lui dire qu'il faudrait qu'elle rappelle cette règle à tous les autres chefs d'Etat qui ont félicité Joe Biden, sans attendre le 14 décembre, eux. Ils ne doivent pas être au courant que des recours sont possibles ! Là, je deviens ironique et je sais que ça ne ferait qu'envenimer les choses. Je me tais donc.
Tout à coup, je m'aperçois qu'une ancienne copine de classe qui habite aux Etats-Unis lui répond : "Trump peut essayer, mais il y a trop d’écart, il ne pourra rien faire." Ma fille de répondre :" Peut-être bien mais rien n’est sûr. L’avenir nous le dira. Voir scénario en 2000 avec Bush vs Gore." Ma copine: " Mais c’était différent ! Il n’y avait que 500 votes de différence et cette fois ci, il y en a 4 millions. Il fait l’enfant gâté !" Ouille ! Comment va-t-elle réagir maintenant ?
En tout cas, elle en a appris des choses sur les élections américaines ! Elle qui la semaine dernière ne savait même pas qu'on avait un nouveau premier ministre en Belgique, ni que Sophie Wilmès, qui a dû gérer le coronavirus avant lui, était première ministre du gouvernement intérimaire.
14:12 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (5)
05/11/2020
Au parc
Après mon invitation à s'aérer ensemble dans un parc que nous fréquentons de temps en temps, ma fille semblait enthousiaste. Ses messages étaient remplis de smileys rigolards et de petits cœurs. Elle faisait même de l'humour à propos du complotisme et j'y répondais sur le même ton. Par contre, quand je l'ai vue descendre de voiture, je lui ai trouvé l'air maussade. Elle a mis son masque. Nous avons fait le tour du parc. Au début, nous marchions groupés, puis ma fille a pris de l'avance avec Picolo. Quand il est revenu près de nous, ma fille a continué à garder la distance d'une bonne dizaine de mètres devant nous. Picolo a fait remarquer que sa maman était loin. J'ai suggéré qu'elle ne voulait peut-être pas être près de nous. Il est allé lui demander et elle a répondu qu'elle ne voulait pas nous contaminer avec son rhume. Admettons !
Nous nous sommes arrêtés à une plaine de jeux. Il faisait doux et sec. J'ai demandé à mon mari de s'occuper de Picolo, ce qu'il a fait. Du coup, ma fille a parlé un peu. Notamment de ses électro-ménagers qui la lâchaient les uns après les autres et des travaux qu'elle hésitait à poursuivre. J'étais assise sur un banc et elle debout à 1,50m de moi. Je l'ai invitée à s'asseoir, ce qu'elle a fait. Elle a exprimé son mal-être : "C'est vraiment dur pour moi pour le moment." Je lui ai demandé si elle pouvait quand même un peu profiter du moment présent, de la nature, du soleil qui filtrait à travers les arbres. "Oui, oui, m'a-t-elle assuré sans grande conviction, mais plus comme avant."
J'ai fait ce que j'ai pu pour mettre un peu d'ambiance, ce qui est facile avec Picolo. Il a repéré son arbre magique et moi je lui ai montré que celui d'à côté avait des nénés, ce qui l'a fait rigoler bien sûr. Puis j'en ai pointé un autre qui ressemblait à une tête de cervidé avec les branches comme ramure. Ils ont mis du temps à voir ce que je montrais, mais finalement, même ma fille s'est exclamée avec une ébauche de sourire : "Ah oui, c'est vrai !"
Elle s'est détendue un tout petit peu à la fin de la promenade quand elle a commencé à parler des vidéos qui caricaturaient les 2 prétendants aux plus hautes fonctions américaines dont je ne citerai pas les noms. C'est tabou pour le moment ! Bien que j'avais demandé qu'on ne parle pas de ça, j'ai estimé que je pouvais la laisser s'exprimer au moins sur les aspects légers qui ne prêtent pas à polémique.
Picolo avait l'air content. Nous nous sommes quittés sans faire de bisous, à cause du covid, en faisant des petits signes les plus chaleureux possibles de la main.
J'ai l'impression qu'elle commence à replonger dans la dépression ...
18:22 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (28)