18/05/2023
Coup de fil 1er avril
(Note restée en brouillon et que je retrouve suite au commentaire de Pao sur ma note précédente)
Ma fille ainée me parle d’abord de son petit kiné qui est super sympa et de l’amélioration de son état (lombalgie ou un truc du genre). Elle est sûre que la diminution de ses douleurs est liée au fait qu’elle s’est mise en colère contre sa chef, sans aucune retenue. Je lui dis que c’est intéressant et que peut-être il y a d’autres colères qu’elle n’exprime pas et qui lui créent des problèmes physiques. Elle souffre en effet de fibromyalgie depuis longtemps et son dos est coincé régulièrement. C'est alors qu'elle reparle de mon attitude vis-à-vis de ses croyances auxquelles je n'ai pas adhéré (Et personne d'autre de ses connaissances d'ailleurs).
Elle se met à évoquer un tas d'autres vexations. Ainsi, le fils cadet de mon autre fille (15 ans à l'époque) lui aurait dit : "Maman et Mamy pensent que tu es folle, mais moi je ne pense pas ça." Ce n'est pas très malin de sa part, d'autant que ni ma fille cadette ni moi n'avons jamais parlé ni même pensé de la sorte. Je lui ai répondu : "Mais ce sont ses mots d'ado, son interprétation à lui. Moi, je n’ai jamais pensé que tu étais folle, mais que tu t’es laissée embrigader. Et je le pense toujours. Elle : "Embrigadée par qui ?" Moi : "Mais par tous ceux qui sévissent sur internet et que tu as suivis !"
Plus loin dans la conversation, elle me dit : "Je te croyais très ouverte, je n’ai donc pas compris que je ne sois pas arrivée à te convaincre. Que tu juges aussi sévèrement Trump. Tu es endoctrinée. Trump prône la paix. Il n’arrête pas de le clamer. Avec lui la guerre serait terminée. Même ceux qui sont contre lui admettent qu’il n’a commencé aucune guerre pendant son mandat de président." Moi : "Je n’ai jamais dit le contraire. J’ai même dit lors d’un repas chez toi que j’étais d’accord avec le fait qu’il aurait peut-être réussi une négociation pour la paix en Ukraine. Elle avait semblé étonnée. Je dis bien "peut-être". C’est ça le problème avec elle. Elle affirme tant de choses qui sont complètement invérifiables. Et venant de Trump, quoi de plus facile que de clamer qu’avec lui ça aurait été mieux, s’il avait été président. On sait ce que valent les "si". Et elle omet souvent les "peut-être" ...
De même, elle devrait dire : "les extra-terrestres existent "peut-être", ou éventuellement : "ils existent probablement". Mais non, elle, elle est sûre ! Elle rajoute : "Il y en a bien qui croient à des êtres interdimentionnels." Moi : "Ah mais oui, ça me paraît tout à fait possible." Elle : "Et pas les extra-terrestres ?" Moi : "Mais si, c’est possible aussi, mais pas sûr. L’un comme l’autre."
La conclusion serait donc que si je ne suis pas d’accord avec elle, c’est que je manque d’ouverture d’esprit. Qu'elle soit dans l'erreur n'est visiblement pas une option qu'elle puisse envisager …
Il semblerait que j’aie eu une réaction moqueuse un jour que nous étions chez elle et qu'elle s'est mise à parler de ses fameux extra-terrestres. J’aurais dit : "Ah, revoilà les extra-terrestres." Elle s’est sentie dénigrée, style "elle est de nouveau occupée avec ses histoires !" Ce n’était pas bien méchant, mais je comprends que ça ne lui ait pas plu.
C’est comme le jour où je me suis exclamée en m’adressant à mon mari : "Elle ne sait pas qui est notre premier ministre !?" C’était pendant le confinement, quand nous avons fait une promenade dans le parc. Je lui explique : "Tu semblais savoir tellement de choses en politique que c’était quand même étonnant de ne pas savoir qui est notre premier ministre." Oui, sans doute y avait-il quelque chose de sarcastique dans mon ton.
Au bout d'un moment, elle enlève sa casquette de fille blessée et en colère contre sa mère, pour remettre celle de diffuseuse de la bonne parole et de prosélytiste.
Elle a regardé une vidéo où quelqu’un se moque de Trump et de ses "petits" travers égotiques. Et la réaction de celui-ci lui a paru « mignonne » C’est vrai que moi, je n’aurais pas trouvé ça mignon du tout de la part d’un adulte. Sauf peut-être si l’adulte en question était sympathique. Je dois faire preuve de subjectivité …
"Les effets secondaires du vaccin, c’est de pire en pire. Stérilité, problèmes cardiaques, etc"
"Le gouvernement ne veut pas notre bien. La corruption est partout. Toi, tu crois que le gouvernement est là pour nous, mais ce n’est pas le cas." Moi : "Il nous veut du mal alors ?" Du coup, la réponse est moins affirmative : "Je ne dis pas qu’il n’y en a pas parmi eux qui sont biens, mais ..."
Elle me parle du monde de bisounours (pourquoi ai-je l'impression qu'elle m'inclut dans ce monde-là ?)
Il n’y a pas de gauche et de droite, finalement, ce sont tous les mêmes, soumis à ceux qui nous gouvernent vraiment (je ne sais pas comment elle les a appelés).
Elle m’explique que dans une vidéo, des complotistes (plus complotistes qu'elle, donc) trouvent certaines choses louches. Ça la fait sourire : "Il ne faut quand même pas chercher là où il n’y a rien." Elle ne lui a pas laissé de commentaire ironique. Je lui fais remarquer qu’elle s’est moquée quand même, mais qu’elle ne l’a pas exprimé, ce qui est plus facile à faire derrière un écran. C’est plus difficile de s’empêcher de sourire en face à face, comme je l’ai fait vis-à-vis d’elle et ses extra-terrestres. Elle a eu l’air de l’admettre.
"Tu estimes que je suis de droite (elle a peut-être dit d’extrême-droite). En tout cas, je trouve que les gens de droite sont plus attachés à la liberté individuelle." Je ne réponds pas ...
À la fin de la conversation, elle m'a dit qu'elle ne parlerait pas de tout ça le lendemain, au brunch organisé par sa sœur. Tant mieux !
18:54 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (7)
31/03/2023
Retour d'un ancien thème
La dernière vraie discussion avec ma fille à propos des complots date de la fin du mois de novembre passé. Plus tard, elle a prétendu que tout ce à quoi elle avait cru, même si cela ne s'était pas réalisé, était plausible. Elle avait eu une prise de bec avec un ami qui lui disait que non. Plus tard encore, elle a quand même admis qu'elle n'aurait pas dû croire à certaines choses. Je lui ai demandé un exemple, mais elle ne m'en a pas donné. Je ne sais pas si elle est toujours dans ce schéma de croyance puisqu'elle n'en parle plus. Je crois que oui, en tout cas partiellement. Par contre, ce qui est revenu à la surface, ce sont les extra-terrestres. Elle suit maintenant des personnes passionnées qui en parlent. Il n'y a plus de petits gris, de gentils et de méchants. Il n'y a plus que des gentils. Et ils sont à peu près comme nous, mais plus grands, sans couleur particulière. Ils auraient déjà visité la terre, sinon, comment se fait-il que toutes les religions parlent des êtres venus du ciel ? Comment s'appelle ce type de fausse logique ?
Elle a sans doute besoin de croire en quelque chose d'exaltant, comme d'autres ont besoin de croire en Dieu. Pour mettre du palpitant dans sa vie ? Pour oublier le quotidien souvent difficile pour elle ? Moi, ça ne me dérange pas si ça lui fait du bien. Tant que ça n'a pas l'impact négatif qu'avaient ses croyances précédentes.
La raison pour laquelle je reparle de ça maintenant, c'est que mercredi, quand je suis allée aider Picolo pour son travail scolaire, il m'a raconté qu'il avait téléchargé un nouveau jeu. C'était un jeu "contre le gouvernement". Ah bon ? Raconte un peu ! " Le gouvernement veut implanter des puces dans les gens pour savoir tout ce qu'ils font et dès qu'ils font quelque chose de travers, paf, ils sont punis. Les autres essaient de s'opposer, etc. Tous mes jeux pour le moment sont contre le gouvernement ... (un blanc) ... Je ne sais pas pourquoi." Eh bien, moi je sais pourquoi mon bonhomme. Ce que je ne sais pas c'est si ce jeu est "conseillé" par ma fille ou s'il est tellement influencé par elle qu'il a souhaité l'avoir de lui-même ... Je ne vais rien demander. Je verrai bien ... ou pas ...
18:21 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (10)
03/02/2023
Electrochoc !
Dernièrement, ma fille aînée me disait en riant, lors d'une conversation dont j'ai oublié le sujet : "Tu sais bien moi, quand j'y vais, j'y vais à fond ! Au fond du fond même !" Je renchéris : "Même au-delà du fond parfois." Elle : "Naaan ! Ça c'est pas possible ! Une fois qu'on est au fond, on est au fond. Y a pas plus bas." Moi : "Parfois, il y a un double fond ..." Elle : "Ah oui, évidemment, s'il y a un double fond ..." Elle sait à quoi je fais allusion. On en rit et c'est bien.
Quelques jours plus tard, nouvelle allusion concernant les vidéos qu'elle regarde, ou peut-être dois-je dire regardait. Elle me dit :"Si tu savais comme je suis fatiguée de tout ça ! Vraiment fatiguée !" Eh bien tant mieux ! Il faut dire que pour le moment, elle a d'autres soucis qui lui occupent l'esprit. D'autres sources de stress qui alimentent son besoin d'adrénaline.
À son boulot, tout va pour le mieux. Elle a eu une évaluation excellente. Et de nouveaux collègues sont arrivés. Elle s'entend particulièrement bien avec l'un d'entre eux. Voilà qui fait plaisir !
Par contre, l'école l'a appelée pour lui exposer la situation de son fils. Il n'aura pas son CEB ! Elle avait été prévenue au sortir de sa 5ème primaire (qu'il doublait) que ça lui pendait au nez. Et comme son travail n'était pas à la hauteur cette année scolaire-ci, il serait dans l'impossibilité d'atteindre les objectifs requis.
Ma fille était hors d'elle ! L'institutrice semblait dire que l'affaire était déjà pliée en juin. Qu'il n'y avait plus rien à faire. Elle l'ignorait. Plus tard, la directrice nuançait en précisant que vu son manque de travail, ses absences injustifiées, les travaux non faits, il n'y arriverait probablement pas. C'est autour de ce "probablement" que tournait la colère de ma fille. Probablement pas, certainement pas ... Cela signifiait-il que l'école ne s'investissait plus pour lui, parce qu'il n'y avait plus aucune chance ?
Il faut dire que ma fille ne s'occupe pas du tout de sa scolarité. Elle ne regarde même pas le résultat de ses interrogations, ne lui demande pas ce qu'il a à faire, rien. L'année dernière, elle disait qu'elle allait prendre un professeur particulier. Mais en septembre, n'ayant fait aucune démarche, elle m'a demandé de m'en occuper. J'y suis donc allée tous les mercredis après-midi, sauf ceux où il était malade ou qu'il y avait un autre obstacle. Évidemment, je ne peux pas toute seule, en une après-midi faire faire les devoirs et étudier les leçons d'une semaine, y compris la lecture d'un livre, les exposés, etc.
Elle a reçu un bon électrochoc et se démène maintenant pour remédier à la situation. Mardi, elle m'a proposé de l'accompagner à l'école à la réunion qu'elle a sollicitée, comme le lui a suggéré le CPMS (centre psycho-médico-social). Je n'aurais pas osé le lui demander, craignant de marcher sur ses plates-bandes maternelles, mais je suis bien contente qu'elle me le propose. J'aimerais entendre comment ils expliquent les choses et si ça vaut la peine de se démener corps et âme pour quelque chose qui serait déjà décidé.
Entretemps, son nouveau collègue a proposé d'entrer dans la danse. Il s'occuperait du néerlandais (il est scolarisé dans cette langue). Moi je m'occuperais des maths. Et elle ferait le suivi quotidien. Wouaw ! Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais wouaw quand même ! Elle a promis à son fils que pour un temps de travail donné, elle jouerait avec lui pendant un temps équivalent. Pour le moment, tout ça est plutôt de bonne augure. On verra ...
15:06 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (17)