09/05/2016
Après réflexion
Tous les commentaires reçus à propos des difficultés de ma fille pour faire collaborer son fils m'ont fait réfléchir.
J'ai notamment réalisé que j'avais pris un certain recul par rapport à sa façon de fonctionner. Par exemple, elle se plaint régulièrement de "devoir" porter son fils quand il s'est endormi dans la voiture parce qu'il ne ne "veut pas" marcher et qu'il hurle si elle essaie de l'obliger. Non seulement un enfant de près de 6 ans c'est déjà lourd, mais elle souffre beaucoup des muscles et des articulations. Je trouvais qu'elle n'avait pas à s'imposer ça. Je lui en avais fait la remarque plusieurs fois. Puis je me suis tue. Mais chaque fois qu'elle me disait qu'elle avait encore "dû" le porter, ça m'énervait, même si je n'en montrais rien. Et puis j'ai compris qu'entre 2 maux (subir les cris de son fils ou souffrir physiquement), elle choisissait celui qu'elle supportait le mieux ou devrais-je dire le moins mal ? Et je n'ai plus été irritée de ce comportement.
Ne jamais donner mon avis, certains me le conseilleraient sans doute. Pourtant - je fais ma rebelle ;) - je pense continuer à le donner de temps en temps. Même si ça énerve ma fille. Je crois que ce n'est pas sain de se taire complètement. Il est arrivé quand même qu'elle en tienne compte. Entre autres quand je lui ai fait remarquer qu'elle se laissait frapper méchamment par son fils et tournait cela en jeu. Je trouvais que ça n'apprenait pas à l'enfant le respect, la différence entre le jeu où l'on fait semblant de faire mal et les agressions, réelles quant à elles, douloureuses physiquement et inacceptables. Elle a cherché un peu ce qu'on en disait sur internet et a trouvé des écrits de psy allant dans ce sens qui l'ont finalement convaincue.
Bref, je fais moi aussi, comme elle, ce que je peux ...
13:36 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (8)
04/05/2016
Bébichon ne veut pas s'habiller
Avant, la galère matinale de ma fille, c'étaient les réveils aux aurores de Bébichon. Il se levait vers 5 h, voire la nuit. Il la rejoignait dans son lit et l'empêchait de dormir par ses gigotements. Tout ceci est du passé depuis quelques mois déjà.
La nouvelle galère, c'est d'obtenir qu'il s'habille. Longtemps ma fille l'a habillé elle-même. Maintenant qu'il a enfin appris à le faire tout seul, elle doit se battre chaque matin pour obtenir qu'il le fasse. Soit il refuse, soit il a quelque chose à faire avant, soit il ne répond même pas et continue paisiblement à jouer. Régulièrement, elle m'explique comment il l'a encore exaspérée. Au point que par deux fois, elle lui a donné une claque, ce qu'elle a regretté immédiatement après. D'ailleurs, cela n'a servi à rien. Une autre fois, après l'habituel clash du matin, elle lui a refusé le portable pour jouer dans la voiture sur le trajet vers l'école. Je lui demande alors pourquoi elle ne lui dit pas d'avance que s'il ne s'habille pas il n'aura pas le portable. Elle me répond qu'elle ne veut pas utiliser la menace. La "menace" ?! Un bien grand mot pour dire que si l'enfant ne fait pas si ou ça, ben il y aura des conséquences. Non, elle n'aime pas le système des récompenses et des punitions. Ah bon ! Ben alors, je ne sais pas moi. Puisque le dialogue qu'elle applique ne sert à rien, je n'ai pas de solution sous la main. Je ne me tracasse plus non plus. Quelques jours plus tard, elle lui a dit qu'elle l'emmènerait à l'école en pyjama s'il ne s'habillait pas. Je l'ai taquinée : "Rhooo, tu l'as "menacé" ? Il s'est exécuté un peu plus rapidement. Mais apparemment, elle n'a pas continué dans ce sens.
Hier, la coupe était sans doute près du débordement, car elle s'est mise à en parler, parler, parler au téléphone. Jusqu'à souhaiter que je voie comment ça se passe pour pouvoir lui dire ce qu'elle ne fait pas bien. Ah ? En quelque sorte, elle me demande mon avis ? Pour une fois ! Je ne suis pas super Nanny, mais sans même avoir vu la scène, je sais quand même que ma fille est beaucoup trop ... je ne trouve pas le mot. Trop patiente, complète-t-elle. C'est ce qu'elle dit souvent. "J'en ai de la patience avec lui !" En même temps, elle doute, parce qu'elle se rend compte qu'elle s'énerve quand même beaucoup et fort. Je cherche le mot qui convient. Surtout ne pas dire "laxiste" car c'est le mot que ma fille cadette avait employé un jour et qui ne lui avait pas plu du tout. Je dis alors qu'elle est trop tolérante. C'est moins négatif et assez juste, je crois. Elle réagit : "C'est sûr que je suis trop tolérante par rapport à ce que je supporte". Moi catégorique : "Non, tu es trop tolérante tout court !" C'est osé, mais je sens qu'aujourd'hui, je peux. "Sur une échelle de 1 à 10, tu es disons à 9,5". Elle rit : "Non, à ce point-là ?" - "Oui, bon, j'exagère un peu, mais quand même. Moi je trouve que c'est beaucoup trop de devoir demander 25 fois la même chose chaque jour (C'est elle qui cite le chiffre). Après disons 3 fois, il faut qu'il obtempère. Sinon, il faut faire quelque chose pour qu'il le fasse. Quoi, ça, je ne sais pas. Les éternelles explications du pourquoi il faut être à l'heure et pourquoi il faut s'habiller ne fonctionnent pas. Elle lui explique aussi que son attitude entraîne pour maman de l'énervement et des douleurs physiques. Il n'en a cure. Pourtant il comprend, me dit-elle. Oui, je suis sûre qu'il comprend, mais quand il est dans l'opposition, il s'en fout. Je pense qu'elle le considère trop comme un petit adulte et qu'il est trop jeune pour réagir de manière logique. Il y a tous les enjeux du pouvoir, des limites à découvrir, du jeu de l'amour. Les menaces, les punitions, elle n'en veut pas. Qu'est-ce qu'il reste ?
07:53 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (59)
29/04/2016
La rebellion
Il y a une dizaine d'années, une amie m'avait dit que j'étais une rebelle authentique. C'était au cours d'un atelier psycho d'analyse transactionnelle (j'allais écrire analyse transcendantale, lapsus révélateur ?) C'était un compliment dont j'étais assez fière, tout en doutant que je le mérite. Surtout qu'à l'époque, je n'étais plus une ado. J'étais, je crois, rentrée dans le moule. J'étais posée, comme je le suis encore, respectueuse des règles, etc. Je n'ai pas investigué …
Cette idée de rébellion revient en thérapie. Du coup, je me souviens d'un tas de situations qui pourraient bien la confirmer. Ma fille aînée, par exemple, m'a dit un jour que je n'acceptais pas la critique. Mon mari, lui, me le dit régulièrement (mais c'est mon mari, hein !). Et puis je peux citer un tas d'exemples où je me crispe quand j'entends de simples conseils, même donnés avec les meilleures intentions du monde.
Sur mon blog précédent, j'ai raconté comment mon ancien médecin de famille m'énervait avec ses "il faut". En plus de sa mission de soignant du corps, il s'était autoproclamé directeur de conscience. Cela a très bien marché avec mon mari qu'il a aidé à gérer plusieurs problèmes. Moi, il n'a réussi qu'à me crisper. Jamais je ne suis sortie de chez lui en me sentant soutenue ou allégée. Il me donnait l'impression d'avoir besoin d'être dirigée, donc incapable de me prendre moi-même en main.
Tous ces conseils, suggestions, résonnent en moi comme des indications de mon incapacité à faire "comme il faut". Des injonctions qui me font me cabrer. Je pourrais citer de nombreux exemples. Tiens, je viens d'en retrouver un parlant. Ma maison n'est pas finie et ce depuis longtemps. J'ai notamment à l'étage ce qui devrait être une toilette, mais qui sert de débarras. Ma sœur, sans émettre de critique ouverte, me demandait de temps en temps où en était ce projet. Cela me culpabilisait. Mais un jour, mon cousin allemand s'y est mis aussi, me faisant carrément la leçon, même si c'était tout en gentillesse. J'ai compris alors que ma sœur me critiquait à mon insu puisque ce cousin ne connaît pas ma maison. Il doit encore se souvenir de ma réaction. Il ne m'a plus jamais parlé de ma toilette !
Ça ne m'étonnerait pas que mon TOC d'accumulation et de bordelisme soit une forme de rébellion. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Quelles sont les injonctions de base qui ont pu me faire réagir de la sorte ?
Blanche me fait découvrir une autre piste. Je ne fais pas ce que JE veux. Et donc ce que je fais si mal (nettoyer, ranger) provient des injonctions que je m'impose à moi-même, mais qui me viennent d'ailleurs et contre lesquelles je m'oppose... mais d'où viennent-elles ? That's the question !
Ce qui est intéressant dans ma note, c'est que je parle par erreur d'analyse transactionnelle et que plus loin, je cite mon cousin. Or, c'est lui qui m'a fait connaître la méditation transactionnelle. Il la pratiquait et m'incitait vivement à faire de même. Fascinant, non ?
10:48 Publié dans Anecdotes et réflexions diverses | Lien permanent | Commentaires (12)