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07/08/2014

Les bébés et moi (1)

Je n'avais pas 16 ans. Seulement 14, je crois. Ma mère m'avait dit qu'elle était enceinte. Ça ne se voyait pas encore vraiment. Juste un petit renflement. Quand elle se couchait sur le ventre, j'avais peur qu'elle n'écrase le bébé. Un jour, j'avais remarqué qu'elle portait une serviette hygiénique. Je lui ai demandé si l'enfant était toujours là. Elle m'a dit non. Elle ne savait peut-être pas comment me l'annoncer. Je ne me souviens pas quelle explication elle m'a donnée, si elle m'a menti purement ou simplement, ou par omission. Je crois qu'elle m'a juste dit qu'il était parti. Je n'ai pas su si elle était triste ou au contraire soulagée. Elle était comme d'habitude, du moins à mes yeux. Je ne sais pas si elle a eu conscience de ma peine à moi. Elle me montrait comment elle pressait ses seins pour en faire sortir le lait qui ne servirait pas. Ces gouttelettes jaunâtres m'avaient d'ailleurs l'air plutôt malsain. Je suppose que si elle avait su qu'elle allait, qu'elle pouvait avorter, elle ne m'aurait jamais dit qu'elle était enceinte.

Je ne pensais pas jouer le rôle de mère auprès de cet enfant. Mais j'aurais été fière de conduire mon frère, ma sœur à l'école. De m'occuper de ses devoirs. De le mettre au lit. Jamais je n'imaginais les pleurs, les maladies, les problèmes. Bien sûr, j'idéalisais la situation !

J'avais une amie d'enfance chez qui je passais beaucoup de temps. Sa mère a essayé de me consoler en me montrant le bon côté des choses. Elle disait que si ce bébé était né, j'aurais sans doute été beaucoup sollicitée et j'aurais pu passer moins de temps avec mon amie. Ça ne me consolait pas du tout, bien au contraire. J'avais envie de lui dire que ça m'était égal. Mais je savais que ça aurait été blessant pour mon amie. J'ai donc ravalé mon chagrin et me suis tue.

L'année suivante, à ma demande, nous avons accueilli une petite fille noire pour les vacances. Anne-Marie. Une enfant de 4 ans dont les parents étaient en difficultés. J'avais "demandé" un bébé, mais il n'y en avait pas en stock. LOL. C'est une connaissance à mon père qui a organisé cet arrangement. Elle était directrice d'une association d'aide aux familles.

Plus tard, pendant les vacances, je me suis occupée d'enfants placés dans un petit home familial, par le biais de cette même personne. J'avais 17 ans. J'y ai vécu une des périodes les plus riches de ma vie. Quand je suis retournée en visite quelque temps plus tard, le home n'existait plus. Je n'ai jamais revu aucun des enfants. Claude (autiste), Noël (que j'aimais particulièrement), Chantal (adorable et mignonne), Thérèse (épileptique qui ne parlait pas), Marie-Jeanne (qui ne parlait pas non plus)... Que de fois je me suis demandée ce qu'étaient devenus tous ces gosses, plus marqués les uns que les autres. Longtemps je me les suis imaginés. Je calculais l'âge qu'ils auraient maintenant. Comment avaient-ils évolués ? Avaient-ils une vie "normale" ? J'imaginais parfois aussi que j'en avais accueilli certains ou qu'ils venaient chez moi régulièrement.

C'est à cette période également que j'ai eu un retard de règles suffisamment important pour m'inquiéter, vu que j'allais toujours à l'école et que je vivais, bien sûr, chez mes parents. Je n'avais pas du tout envie d'avoir un bébé dans le ventre dans ces circonstances, surtout à cette époque et dans cette famille. Heureusement, ce fut une fausse alerte.

À 18 ans et 11 mois, je me suis mariée. Je n'avais qu'une hâte, c'est d'être enceinte. J'ai pleuré plusieurs fois, au retour de mes règles. Je craignais d'être stérile. Il faut dire qu'un radiesthésiste m'avait assuré que je ne pourrais avoir d'enfants que si je suivais un traitement qu'il me prescrirait. Comme je n'avais pas confiance en lui, je n'en ai rien fait. Huit mois plus tard, ça y était. J'allais devenir maman pour la première fois ! Et sans traitement !

03/08/2014

Réflexions suite à vos remarques et questions

Chloé :

- déjà les magasins de secondes main c ton truc, c le même style que la brocante : le même univers, t'm bien ce monde du "troc" on dirait

À première vue, "troc" n'est pas le mot adéquat. À une brocante, on peut soit vendre, soit acheter. On peut aussi choisir de faire les deux, éventuellement, mais ce n'est quand même pas du troc. Deux choses m'intéressent dans ces systèmes : faire de bonnes affaires et dénicher des trucs qu'on ne trouve pas ou plus ailleurs. Il y a un peu l'idée de chasse au trésor.

- sinon autre possibility : le don, toi qui veux tout garder, ça part + vite que la vente, tu donnes et voilà en 1/4 de seconde ce n'est plus à toi snif lol; mais la vente : tant que t'as pas vendu c encore à toi, donc tu espères peut ê inconsciemment avec un peu de chance NE RIEN VENDRE DU TOUT lol mdrrrr !!!

C'est bien trouvé ! Mais si je ne vendais rien, ce serait quand même beaucoup d'investissement inutile. Et cela n'expliquerait pas l'enthousiasme qui m'anime quand je prépare une brocante. Mais donner implique que tu n'as pas de suivi. Beaucoup de choses finissent quand même à la poubelle.

- sinon à la brocante tu étales TES objets sur un stand, peut ê inconsciemment t'es toute fière lol d'étaler tes objets pour montrer aux yeux du monde combien tu en as lolol

lolol, effectivement ! Je n'ai pas du tout ressenti ça.

Chaourcinette :

je suis d'accord avec l'analyse de Boubounouille !! Mon ex- mari était lui aussi un peu comme ça et quand je lui disais :"mais pourquoi tu donnes pas tout ça à une assoc...Il me répondait invariablement : "pas avare, mais économe, je suis..."
Le deuxième mari lui achète et redonne très rapidement....car son plaisir à lui ce n'est pas la possession, c'est l'achat....

Alors, si je ne suis pas vénale, je suis peut-être non seulement économe, mais aussi un peu avare ...

Nots :

tu préfères peut être vendre, parce que ces objets ont de la "valeur" pour toi, et qu'est ce qui, mieux que l'argent, rend compte de la valeur d'un objet ?
Le donner c'est lui faire perdre de sa valeur.
Non ?

Il y a quelque chose qui me parle dans cette suggestion. En fait, selon moi, tout a une valeur. Une valeur intrinsèque qui ne dépend pas du fait que ça m'appartient ou non. J'ai quelque part dans ma tête cette croyance que rien de devrait jamais disparaître. Cela m'a sauté aux yeux quand j'ai parlé de cette maison qu'on avait abattue et que j'aurais préféré voir rénovée. C'est en dehors de la raison. Je ne sais pas d'où cela me vient.

Chaourcinette :

Faire du "vide" fait souffrir si rien d'autre ne viens combler ce trou....

Le sentiment de vide m'a frappé un jour que j'avais réussi à ranger ma maison (en planquant ici et là plein de choses) afin de recevoir ma sœur qui venait des Etats-Unis, comme elle le fait 3 ou 4 fois par décennie. J'ai regardé mon salon et j'ai eu un sentiment mitigé. Une certaine satisfaction, mâtinée d'un brin d'angoisse. De quel vide s'agissait-il donc ? Quel vide, quel trou y aurait-il à combler ?

Quand je réfléchis à tout ça, il me vient toujours en tête ce bébé qui devait naître quand j'avais 14 ou 15 ans. Ce bébé, dans le ventre de ma mère. Ce bébé que j'attendais, que je rêvais. Ce bébé que j'allais aimer, câliner, protéger. Ce bébé qui n'est jamais venu. Ou plutôt qui est parti avant d'arriver vraiment. JETé à LA POUBELLE. À l'époque, je n'ai su ni comment, ni pourquoi. J'en ai beaucoup souffert. Dix, quinze ans plus tard, j'étais mariée, j'avais moi-même des enfants, j'imaginais encore la relation que j'aurais eue avec ce frère, cette sœur ... Est-il possible que ce soit ça qui me marque à ce point, encore actuellement ?

02/08/2014

Je suis grillée !

La semaine dernière, mardi, un entrepreneur devait venir procéder à des aménagements dans notre cuisine : cloison, arrivée d'eau, de gaz et électricité. Il fallait donc retirer les placards fixés à cet endroit, mais surtout, d'abord, en déménager provisoirement le contenu ailleurs. Oui, mais où ? Et fallait-il tout garder ? Vu l'accumulation compulsive dont je souffre, le stress était grand pour moi, mais aussi pour mon mari, qui doit en subir les effets. On ne pouvait plus se retourner dans la maison. Toutes les places, coins et recoins étaient déjà investis. Comme je n'avais pas réussi à faire dégager un minimum, mon mari s'est mis à examiner le contenu des armoires placées dans le garage. Après son "examen" il est revenu vers moi tout ahuri. "Maintenant, je réalise l'ampleur du ..." Je complète sa phrase, qu'il a retenue, par délicatesse. ".... l'ampleur du désastre". Je suis grillée ! Ces armoires contenaient (notamment !) une panoplie impressionnante de boîtes métalliques vides. Toutes destinées à des rangements hypothétiques futurs ... jamais réalisés. Dans la cuisine, il avait déjà découvert une quantité invraisemblable de sacs en plastique. Je ne savais pas moi-même qu'il y en avait autant. Je peux parler au passé puisque j'ai finalement accepté de me séparer de la plus grande partie de ces boîtes et sacs.

Suite à un malentendu, l'entrepreneur n'est pas venu mardi. Les travaux sont reportés de 2 jours. Mon mari fulmine. Moi je sens un grand soulagement m'envahir. On aura 2 jours de plus pour éclaircir la situation. Après moultes discussions, des énervements de part et d'autre, des larmes et une bonne crise d'angoisse de ma part, nous arrivons à des solutions acceptables pour les deux.

Les 3 meubles de cuisine suspendus sont maintenant dans la buanderie et nous y avons mis le nécessaire vital en attendant la finalisation de la cuisine. Les meubles du bas sont installés dans la cabane de jardin, portes ôtées. Il y a des années que je demandais là des étagères qui m'auraient permis de ranger un peu plus facilement. Voilà, c'est chose faite. Il aura fallu cette circonstance pour que cela se réalise. Dans l'urgence et le stress. Mais c'est fait maintenant !