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25/09/2012

Des reproches

La remontée de moral de ma fille a été de courte durée. Ce matin, je lui ai envoyé un mail pour prendre de ses nouvelles, notamment en ce qui concerne ses malaises divers. Comme elle ne répondait pas, je lui ai téléphoné à son boulot, mais elle était trop occupée pour me parler. Avant de lui téléphoner, ce soir, vers 8 heures, je vois qu'elle a répondu à mon mail, juste avant de quitter son travail à 16 h. Voici ce qu'elle m'écrit :

Je vais chez le docteur avec Bébichon ce soir. Il a beaucoup toussé cette nuit.
Je n’ai pas encore téléphoné à mon docteur non.
Et pour le reste, c’est comme d’habitude.
J’ai bien pleuré ce matin, juste avant de me lever, sentiment d’abandon et de colère.
Mais finalement c’est mon problème et comme en parler ne résous rien, je ne vais plus en parler.
 
Bisous

Oups ! Contre qui est-t-elle en colère ? C'est ce que je lui demande au téléphone. Elle me répond : "Ohh, pfff, contre moi, contre tout le monde, oui, c'est ça, contre tout le monde. Mais tu sais, je n'ai pas envie d'en parler, ça ne sert quand même à rien". Je demande alors en quoi consiste son sentiment d'abandon. "Ben, vous n'avez peut-être pas l'impression de m'abandonner, vous avez votre vie, mais moi, je suis seule !"

"Vous", c'est d'une part sa sœur qui n'a pas tourné la page de leur dernière dispute et qui ne la contacte plus pour la voir. L'autre partie du "vous" c'est moi, évidemment. En effet, ce WE, on ne s'est pas vues. Samedi, elle allait au MIR le matin et l'après-midi, elle avait une activité avec Bébichon, de 16 à 17 h. On aurait pu se voir après, c'est peut-être ce qu'elle espérait, sans oser ou sans vouloir le demander. Le dimanche matin, nous allions voir la maman de mon mari et l'après-midi, nous avions prévu une visite guidée au centre horticole de Gembloux. Je l'avais prévenue qu'on ne serait pas disponible ce jour-là.

Elle me répète qu'elle préfère ne plus en parler. Il y a un long blanc. Je lui dis que dans ces conditions, je ne sais pas quoi dire. Elle me répond que c'est normal, parce que d'habitude c'est elle qui parle et c'est pour se plaindre. Je ne dis rien. "C'est pas vrai ?" - "Oui". En y réfléchissant ce n'est pas toujours le cas. Nous avons de bonnes conversations sur plein de sujets. Mais ces derniers temps, effectivement elle se plaint énormément. Ce n'est jamais moi qui vide mon sac de toute façon. Et d'ailleurs, elle ne s'intéresse pas particulièrement à ma vie.

Pour changer de sujet, elle commence alors à parler, comme si de rien n'était. D'abord de ses douleurs physiques, ensuite de la santé de Bébichon, de ses colères et de l'amélioration de son vocabulaire. De l'hiver qui arrive, du manque de lumière dont elle souffre, de son bureau sombre.Tout à coup, d'un ton quasi joyeux, elle me demande des nouvelles des chiens. Comme pour détourner la conversation. Ou pour arrêter de se plaindre. Ou pour montrer qu'elle s'intéresse à moi. C'était bizarre. Je lui ai répondu très brièvement. Je n'avais pas envie de parler de ça après ce que je venais d'entendre.

Ça fait des mois qu'elle se plaint de solitude et cela finit par mettre la pression. Cette fois, ce sont carrément les reproches ! Autant dire qu’après avoir raccroché, les larmes me sont montées aux yeux. Apparemment, je ne tiens pas suffisamment compte d'elle. J'ai parfois l'impression de ne pas avoir le droit d'avoir "ma  vie" comme elle dit. Ma vie en dehors d'elle, s'entend.

22/09/2012

15ème rencontre

Pendant que Bébichon était près de son papa, ma fille a été invitée à une entrevue avec une des responsables du centre qui lui propose d'autoriser XY à emmener Bébichon à l'extérieur, "pour faire avancer les choses, dit-elle, parce que maintenant, la situation stagne, tout est toujours pareil". Ma fille encaisse le coup et répond que si on lui demande à elle, c'est un "non" catégorique, mais si un nouveau jugement le prévoit, elle s'inclinera. La dame lui explique qu'il ne faut pas nécessairement de 2ème jugement car les termes du premier permettent une certaine interprétation. Il y est dit que, dans un premier temps, le père pourra voir son fils dans un centre tous les quinze jours pendant une heure. La formule "dans un premier temps" permettrait de déduire qu'il pourrait y avoir un deuxième temps avec d'autres conditions. Ma fille lui répond qu'elle ne voit pas pourquoi c'est au centre de décider et non au tribunal et qu'elle s'en réfèrera à son avocate. De son côté, la dame prévoit de demander à XY comment il explique ne plus avoir de nouvelles de son avocat (ce sont les termes vagues qu'il emploie pour masquer le fait qu'il ne l'a pas payé et que forcément, l'avocat ne le défend plus). Elle lui demandera aussi pourquoi il ne paie pas de pension alimentaire pour Bébichon.

L'échange est long et émotionnellement intense pour ma fille. Elle pleure. Mais le dialogue est aussi riche, ouvert et "vrai". Ma fille y exprime à nouveau ses craintes, y compris les pires. Un exemple dramatique s'est encore présenté cette semaine dans l'actualité belge. La dame lui suggère de laisser une chance à XY de s'amender, mais ma fille lui rétorque qu'elle a essayé pendant 4 ans et que selon toutes ses lectures et bien qu'elle ne puisse rien prouver, elle a l'intime conviction qu'il a un gros problème psy (je ne sais pas si elle a employé le terme "pervers narcissique") dont il n'est d'ailleurs pas responsable et qu'il ne changera jamais.

Ma fille a aussi eu l'occasion de dire à quel point elle était affectée par les remarques positives faites à l'égard de XY par une autre des personnes du centre. Et aussi par les longs papotages qu'elle entend entre cette personne et XY, sur le ton de l'entente très cordiale. La dame lui répond qu'elle en parlera au cours d'une réunion à laquelle cette personne assistera, mais que, dans un sens, le fait que XY parle plus longuement avec cette personne peut être un atout, puisque tout est consigné.

Ma fille était très secouée, mais elle trouve que cette personne est vraiment très professionnelle. Très attentive, à l'écoute, et possède le recul nécessaire pour voir les choses objectivement, dans les limites du possible. Elle rassure ma fille sur le fait que son discours à elle est toujours cohérent, alors que celui de XY révèle des zones d'ombre. Notamment le fait qu'il s'occupe soi-disant seul de son fils aîné. L'enfant a lâché le morceau en parlant de la compagne de XY, en tant que personne habitant avec eux. XY aurait été mal à l'aise. Merci au petit xy, même si cette révélation est probablement à l'origine de son absence aux deux dernières rencontres.

21/09/2012

Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule

Après la bonne nouvelle concernant Iris, c'est au tour de ma fille de m'annoncer au téléphone que son moral va mieux. Ça fait des semaines qu'elle ne va pas bien. En même temps, et c'est moins drôle, elle m'explique qu'elle a un malaise et qu'elle voulait me parler en attendant que ça passe. Sa santé m'inquiète, mais si son moral va mieux, le reste suivra peut-être ?

Elle me dit aussi qu'elle a vu sa sœur à qui elle devait rendre des affaires prêtées pour Bébichon. Je lui demande s'il y a eu de la tension entre elle (c'était le cas lors de leur dernier échange téléphonique). Elle me répond que non et ajoute :"Je ne peux quand même pas lui en vouloir de ne pas m'aimer de la façon dont je voudrais l'être, non ?" Bien, ça se décante un peu, on dirait ...