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26/08/2015

Deux jours à la mer

Le soleil n'était pas trop de la partie. La pluie, si ! N'empêche, l'idée pour moi était surtout de passer 2 jours de vacances avec ma fille et mon petit-fils, quelles que soient les circonstances, et de pouvoir échanger à cœur ouvert.

Comme d'habitude, elle a beaucoup parlé. Elle s'est plainte des nombreuses contrariétés qui lui tombaient dessus, mais avoue aussi son propre comportement auto-saboteur qu'elle ne s'explique pas. Comme par exemple le fait d'avoir claqué inutilement dans les 2 jours l'argent que je lui avais donné pour payer les 2 semaines de stage du mois d'août pour son fils. La dernière tuile tomba hier quand elle découvrit des poux sur la tête de son fils. Pas drôle en effet, quand on est pas chez soi, qu'on ne veut évidemment pas laisser la moindre trace de son passage et surtout pas ce genre de trace. Qu'en plus il n'y a pas de lave-linge sur place. Nous avons donc passé une bonne partie de l'après-midi à combattre l'invasion arthropodique (lol), à rassembler tout le linge et les vêtements susceptibles d'être contaminés et à discuter comment faire pour que tout soit réglé pour la fin de la semaine sans gâcher le reste des vacances.

Elle dit aussi avoir besoin d'aide. Elle ne s'en sort pas. Elle me demande de prendre Bébichon dimanche et qu'il reste dormir. Le lundi, il était déjà prévu que je le garde. Elle profitera de sa journée pour réorganiser son appartement, de telle sorte que son gamin puisse atteindre seul certains objets et ne doive plus la solliciter pour tout. Question autonomie, il y aurait beaucoup d'autres choses à faire (s'habiller seul, se laver, s'essuyer le derrière) mais bon, il faut un début à tout. Je lui fais remarquer qu'on s'était déjà mis d'accord pour que Bébichon vienne dormir chez moi environ une fois par mois. Or, elle ne me l'a plus demandé depuis cette proposition. Elle me répond qu'elle avait l'impression que je ne le faisais que pour elle et pas parce que ça me faisait plaisir. C'est vrai que je ne suis pas "en demande". Je vois suffisamment Bébichon pour ne pas être en manque. Mais pourquoi n'avoir pas profité de mon offre, puisqu'elle venait spontanément ?

En ce qui concerne mon refus de prendre le gamin qui ne voulait pas aller à son stage de sport, c'est moi qui suis revenue sur cette affaire. Elle maintient le bienfondé de sa décision (trouver quelqu'un pour s'occuper de lui pendant une semaine) et me rappelle que j'ai aussi eu des difficultés avec sa sœur. C'est vrai, après une année de cours de danse pour lequel elle n'était pas douée, je n'ai pas obligé sa sœur à continuer. Pour le cours de musique, je n'ai pas tenu le coup aussi longtemps. C'est vrai, mais pour la question d'aller en colonie de vacances, ma fille cadette avait beaucoup pleuré et je n'ai pas cédé. De toute façon, je ne dis pas que j'ai tout bon dans leur éducation. Et je ne dis pas non plus que c'est facile.

Bébichon était égal à lui-même avec sa maman. Joyeux, drôle et tendre quand ça lui convenait. Tyrannique et tête de mule quand il ne pouvait pas faire à sa mode. Elle a accepté que j'intervienne à plusieurs reprises. Elle a lâché prise et j'ai pu gérer le conflit sans cris, ni larmes, ni même bouderies. Il m'a fallu beaucoup de patience, ça c'est vrai. Il était bien plus récalcitrant que quand il est seul avec moi. Mais voyant qu'elle ne venait pas à son secours, il a baissé pavillon.

Un moment donné ma fille m'a même demandé explicitement de le gérer. Mon mari était venu nous rejoindre. Nous nous apprêtions à sortir du restaurant. Il pleuvait. Bébichon ne voulait pas enfiler mon sweat dont j'avais retroussé les manches (le sien était à la lessive), alors qu'il l'avait porté sans rechigner auparavant. Ma fille m'a refilé le sweat en même temps que le conflit, lol ! Je leur ai suggéré de s'éloigner pour me laisser seule avec Bébichon. Quand il a compris qu'elle ne reviendrait pas, il m'a obéi et m'a suivi de son plein gré. Il était tout mignon avec mon pull rose vif qui lui pendait jusqu'aux genoux ! :o)

Elle prétend qu'il réagit mal quand il la sent fragile et à bout de nerfs. Que les problèmes viennent d'elle. Je suis bien d'accord. Mais pas seulement de la façon dont elle semble le croire. il y a d'autres choses qu'apparemment elle n'a pas encore bien assimilées, même si par moment elle semble comprendre en théorie. Par exemple, ses longues explications quand elle lui refuse quelque chose. Il insiste, pleure, se jette vers la chose convoitée. Et elle continue à expliquer, à argumenter, à palabrer. Un moment donné, elle s'exclame : "En fait, ça ne sert à rien de continuer à expliquer". J'approuve largement. Cela ne fait que prolonger le conflit, voire l'affaiblir, elle, jusqu'à ce qu'elle abdique, épuisée et qu'elle lui en veuille et s'en veuille à elle-même.

À un autre moment, dans un magasin - nous avions déjà beaucoup discuté - elle lui a refusé fermement quelque chose. Il n'a pas bronché. En fait, il a senti qu'il n'aurait pas gain de cause, que c'était peine perdue. Je crois que c'est un des micro-événements qui ont titillé la prise de conscience de ma fille et qui vont la remettre sur les rails.

Bref, nous avons fait de la théorie ET de la pratique, lol !

Quand je lui demande ce qu'elle compte faire pour son état de nervosité permanent, elle me parle de la PBA (sa psy "machin"). La PBA, c'est peut-être bien, mais les bienfaits de sa dernière séance n'ont duré que quelques heures. Elle évoque aussi la méditation. Je le lui avait suggéré il y a quelque temps parce qu'elle avait fait un essai positif. Elle m'avait répondu :"ce n'est pas ça qui va arranger mes finances". Dans les liens que je lui ai envoyé dans mon mail (celui qui lui avait paru froid, manquant d'empathie, de bienveillance et de je ne sais quoi d'autre) on en parlait aussi. L'idée a donc fait son chemin ...

Ceci étant, nous avons passé de bons moments. Le kwistax à trois, le restaurant (elle aime bien manger), les promenades sur la plage, sur la digue, malgré les gros nuages, le bon air ...

Quand nous sommes partis, elle était reboostée. Elle m'a dit que c'était grâce à moi. Ok. Je ne sais jamais le temps que ça peut durer chez elle, car ce n'est pas la première fois qu'elle redresse ainsi la barre, mais j'ai de l'espoir. Elle m'a demandé si j'allais l'aider. J'ai dit oui. En même temps, elle me dit régulièrement que je l'aide déjà. Je ne sais pas encore en quoi consistera cette aide nouvelle. Moi, ce que j'aimerais, c'est que ce soit au niveau des discussions et de son autonomie à elle. Mais je crois que ce qu'elle attend, c'est du concret, du pratique ! J'espère qu'elle ne me demandera pas de nettoyer son appartement ! Lol !

 

22/08/2015

On en reparlera ...

Depuis l'incident d'il y a 8 jours - je le relate ici - ma fille n'a pas encore répondu à mon deuxième mail. Elle m'a cependant donné un petit coup de fil très gentil pour me dire qu'elle avait commencé une réponse, mais qu'elle n'avait pas eu le temps de finir. Bien, j'attends.

Comme elle avait, à sa grande joie, été invitée avec son fils à occuper gracieusement pendant une semaine, l'appartement d'une personne de son immeuble à la côte, elle m'avait demandé si je pouvais venir la rejoindre, ne serait-ce que 2 jours. J'étais d'accord, mais on n'avait rien fixé de définitif.

Ça c'était "avant". Et je ne savais pas si elle avait encore envie de ma compagnie pendant cette semaine de vacances. J'hésitais à lui en reparler. C'est elle qui est revenue à la charge. Apparemment, elle ne me tient pas rigueur de mon refus de garder son fils et de mes remarques et souhaite toujours que je vienne. J'en ai profité pour demander des nouvelles de mon mail. Elle me dit qu'elle n'a toujours pas eu le temps et qu'on en reparlera pendant le séjour. Calmement. Je ne vois de toute façon pas les choses autrement que calmement.

Entretemps, elle a demandé à passer chez nous vendredi. Elle avait emmené son fils au travail et avait raccourci sa semaine puisqu'elle était là au milieu de l'après-midi. Elle avait l'air de bonne humeur jusqu'à ce que Bébichon commence à lui tenir tête, à la provoquer, à refuser tout ce qu'elle lui demande. Au bout d'un moment, elle éclate : "Mais pourquoi tu fais toujours ça quand on est ici ?" Et se tournant vers moi :" Partout on me dit qu'il a un comportement irréprochable, que c'est un ange, et avec moi, regarde comment il se  comporte. Pourquoi ?" Je n'ai évidemment pas une réponse toute faite et rapide à cette question. D'autre part, je ne sais ce que signifie "quand on est ici". On pourrait croire, comme elle l'a déjà dit auparavant, qu'il se comporte autrement en ma présence parce que c'est elle qui, se sentant "surveillée" par moi, se comporte autrement. Je veux bien, mais ça ne veut pas dire qu'il est sage quand ils ne sont qu'à deux. En effet, elle se met à me raconter à quel point il l'a mise hors d'elle cette semaine. Tant et si bien qu'un soir elle a fondu en larmes et qu'il a fini par demander pardon, promettant de ne pas recommencer. Mais il recommence, bien entendu.

On va donc passer 2 jours à la mer. Ce sera difficile de parler de cette question puisqu'il sera toujours avec nous, sauf peut-être quand il sera au lit. Enfin, si on y arrive pas, ce sera pour plus tard. Ce sont quand même des vacances, il faut en profiter. Je sens que maintenant elle est ouverte au dialogue sur ce thème délicat. La difficulté pour moi est de ne pas me disperser et de ramener la discussion aux points que je voudrais bien développer.

 

18/08/2015

Réaction à mon mail

Malgré mon entrée en matière "Je suis contente que Bébichon s'est bien amusé chez la famille Machin, malgré mon "Je vous aime, toi et ton petit bout", malgré que je reconnaisse qu'elle fait beaucoup pour son fils et malgré le mal que je me suis donnée pour utiliser les formules les moins blessantes, ma fille a trouvé mon mail froid, jugeant, critique et manquant d'empathie et de bienveillance. Afin d'équilibrer ma critique, j'aurais sans doute dû y ajouter la liste de tout ce qu'elle fait de bien ou dire que je la comprenais et que je savais que c'était difficile. Car critique il y a, bien sûr, mais dans le but de remédier à la situation si possible, non pas pour démolir. Bref !

Elle admet qu'elle abdique parfois par manque d'énergie et que son don d'elle-même dépasse ses possibilités. Ce ne sont pas exactement ses termes, mais je crois pouvoir les traduire de cette façon. Elle se défend en disant qu'elle est seule avec son fils, qu'elle n'a personne pour prendre le relais. Je lui réponds qu'elle n'a pas à se défendre puisque je ne l'attaque pas. Ce ne sont peut-être que des mots, mais je trouve qu'ils ont leur importance. Je suis intervenue pour essayer de lui faire prendre conscience, pour qu'éventuellement elle réagisse, si elle peut, pas pour la descendre en flèche.

En revanche, en ce qui concerne le stage sportif, elle maintient son idée. Il semblerait que son fils était terrorisé par une animatrice qui criait et qui l'avait puni parce qu'il ne mangeait pas tout et qu'il ne participait pas. C'est pas cool, je suis d'accord, mais si c'est vrai, cela met en évidence que Bébichon n'a pas de ressources pour supporter ce genre de personne et le retirer de cet endroit lui enlève l'occasion de faire ses armes.

Donc, cette semaine aussi, elle confiera son fils à cette gentille famille. Elle ne m'a plus demandé de le garder et je ne l'ai pas proposé car je ne suis toujours pas d'accord avec son point de vue. Je me demande ce qu'elle fera aux prochaines vacances ...

Je me demande aussi si moi, dans son éducation à elle, j'ai foiré quelque chose. Sûrement. Mais ça, je ne peux plus rien y changer ...