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15/08/2015

J'ai lâché le morceau

Vendredi, en fin d'après-midi, j'envoie un petit mail à ma fille, lui demandant ce qu'elle avait fait de son fils, finalement. Ce matin, je découvre qu'en toute fin de soirée, elle m'a répondu qu'il a passé la journée chez des connaissances qui ont 3 enfants. Elle ajoute : "Il s'est vraiment bien amusé. ;o)" J'exagère sûrement, mais je ressens ce smiley clin d'œil comme un pied de nez. L'idée m'avait effleurée qu'elle aurait trouvé une solution pour satisfaire son petit roi, mais je ne croyais pas vraiment qu'elle aurait été jusque là, surtout qu'il a déjà été accueilli par ces gens-là récemment et qu'elle était allée le rechercher à 2 h de l'après-midi parce qu'il ne se plaisait pas. En plein dans ses heures de travail donc. (Rectification : je viens de me souvenir que ce n'est pas chez eux que Bébichon a été accueilli, mais chez la famille de son meilleur copain de classe.)

Je suis scotchée. Je m'énerve. Je tourne un peu en rond avant de décider de lui dire par mail ce que je pense de son attitude de mère poule. Au téléphone, je me laisserais embarquer par sa réaction et je ne dirais pas l'essentiel. J'en ai marre de tenir pour moi mon ressenti par peur de la blesser ou de me mêler de ce qui ne me regarde pas. Après tout, comme dit Chloé, il s'agit de mon petit-fils !

Je m'attelle donc à mon délicat exercice d'écriture, choisissant mes mots avec précautions, évitant les sarcasmes et les mots durs, mais quand même de façon directe, sans ambigüité. Je n'oublie pas de lui rappeler que je les aime, elle et son petit bout. Puis, je laisse décanter avant d'envoyer. Nous allons faire des courses. Je me détends. Quand je reviens, je relis mon message. J'ai retrouvé mon calme. Je veux changer un détail et pfuiiiiit, mon texte disparaît. Je cherche partout (corbeille, messages envoyés, supprimés, etc) Rien ! J'appelle à la rescousse mon spécialiste de mari. Il fait une recherche et ... Nada ! Nous passons à table où je cogite à haute voix sur le sens de cette disparition. "Peut-être que c'est un signe que je ne dois pas l'écrire ce mail ?" Agacé, mon mari me rétorque que c'est bêtement une fausse manœuvre et qu'il ne faut pas y voir autre chose ! Par la suite, il avance l'hypothèse que s'il y a un message de l'univers, c'est peut-être qu'il faut que je m'exprime différemment.

Je recommence donc. Finalement, je ne sais pas si la deuxième version est meilleure que la première. Elle est à peu près dans la même veine et en tout cas dans le même esprit. J'ai cliqué sur "envoyer" à 13h38. Je n'attends pas de réponse avant ce soir, ou même peut-être demain soir, voire lundi, car le W.E. elle ne regarde pas systématiquement ses mails.

Wait and see ! ...

14/08/2015

Je suis dure !

Ce matin, 8h15'. Je suis en train de répondre au commentaire de Chloé lorsque le téléphone sonne. C'est l'heure où je risque d'entendre que Bébichon est malade et que je dois m'en occuper. C'est effectivement ma fille, mais Bébichon n'est pas malade. Elle me demande avec moulte précautions, me disant que si je refuse ce n'est pas grave, si j'accepterais de garder Bébichon aujourd'hui car il ne veut pas aller au stage sportif. Elle ne sait pas ce qu'il y a, mais il ne veut vraiment pas. Elle me fait miroiter le fait que ce ne serait pas un jour en plus pour moi car en échange elle le garderait elle-même un autre jour prévu dans mon "planning Mamy". Ça, c'est de la négociation, comme elle aime bien la pratiquer.

Moi qui hésite toujours beaucoup pour prendre une décision, je lui réponds dans l'instant par la négative. Que ce soit un jour en plus pour moi ou pas, là n'est pas la question. Mais je trouve que sa raison n'est pas valable. Que c'est même contreproductif d'un point de vue éducatif. "M'enfin, je ne vais pas le forcer non plus !? (ah bon ?) Il paraît qu'hier il n'a participé à rien et est resté sur le côté. Je ne sais pas ce qu'il y a, mais il n'aime ni les animatrices, ni rien. D'ailleurs, il y a une animatrice que je n'aime pas non plus." Moi je reste sur ma position : "Non, je ne suis pas d'accord, désolée !" Que fera-t-elle si l'année prochain il n'aime pas son institutrice ? Elle écourte gentiment la conversation (bisous et tout) car elle a un autre appel. Je suis sûre qu'elle est maintenant émotionnellement sens dessus dessous. Je suis curieuse de voir si l'état de bien-être qu'elle a goûté la veille grâce à une séance psy-machin aura perduré. De mon côté, après tout ce que j'ai encore constaté relativement sereinement ces derniers temps, ceci est la goutte qui fait déborder le vase. Maintenant je ressens de la colère contre son attitude ultra-protectrice. Suis-je dure ?

13/08/2015

"Ce n'est pas moi, c'est mon cœur ..."

Après une semaine passée chez moi, Bébichon est retourné au stage sportif. Hier, nous sommes allés le chercher car sa maman travaillait plus tard. Il était tout fier de nous expliquer qu'il avait appris à jouer au basket. Et quand sa maman est rentrée et qu'elle lui a demandé s'il s'était bien amusé, il a répondu qu'il avait eu une bonne, bonne, bonne, vraiment bonne journée. Alors sa maman lui dit :"Et bien ça me fait bien plaisir ! Et puisque tu t'amuses si bien, tu ne vas pas pleurer demain matin quand j'irai te conduire ? En effet, chaque soir, il dit qu'il s'amuse et malgré tout, chaque matin, il pleure pour ne pas y aller. Bébichon lui répond : "Mais ce n'est pas moi, c'est mon cœur qui fait ça tout seul !" C'est très touchant comme réponse, non ? N'empêche, qu'y a-t-il la derrière ?

Les monitrices disent à ma fille : "Ben oui, c'est le petit garçon à sa maman, hein !" Voyant sans doute la réaction de ma fille, elles ajoutent : "Il ne faut pas le prendre mal, hein !" Son amie avait utilisé le même genre d'expression quand Bébichon était difficile en vacances. Ça énerve pas mal ma fille. "Il faut croire qu'il y a quelque chose de vrai là-dedans", dit ma fille comme à regret. Mais l'admettra-t-elle suffisamment consciemment pour y faire quelque chose ? Son "il faut croire que ... " aurait avantage à se transformer en : "Elles ont raison."

Moi, je n'ai rien dit. Tout comme je me suis tue quand elle m'a raconté fièrement qu'elle avait bien négocié la veille avec son fils. Elle voulait qu'il prenne son bain tôt dans la soirée parce qu'après il serait trop fatigué. Il ne voulait pas. Malgré ses arguments, ma fille ne réussit pas à le convaincre. D'accord, dit-elle, alors tu te laves plus tard, mais tu le fais, même si tu es très fatigué. D 'accord ?" - "D'accord." La fin de la soirée arrivant, Bébichon refuse de se laver, malgré son accord préalable. Elle recommence à expliquer, à insister, à tenter d'obtenir son aval. Rien n'y fait. "Bon, dit-elle, alors tu te laveras demain matin, mais tu le promets ?" - "Promis !" Le lendemain, rebelote, Bébichon refuse de se laver. Elle lui rappelle sa promesse. Il rétorque que c'est toujours elle qui décide. Elle lui répond que non, puisqu'il était d'accord. Il finit par se laver. Ma fille était toute fière du résultat. Moi, je suis perplexe. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Je trouve que ça va trop loin ces longues négociations dont elle est si fière. Je crois que sa grande fatigue et ses énervements proviennent, en tout cas partiellement, de toute l'énergie qu'elle met dans les discussions avec son fils. En plus, elle lui donne l'impression d'être quasi sur un pied d'égalité avec lui. C'est ce que j'entends quand il lui dit :"C'est toujours toi qui décides" et qu'elle ne lui répond pas qu'en effet, pour certaines choses, c'est elle qui décide, parce qu'à 5 ans, on est grand pour un tas de choses, mais quand même trop petit pour décider de tout. Ce qu'elle met en avant c'est qu'il a donné son accord. Et que ferait-elle s'il ne le donnait pas ?

Elle me parle d'éducation bienveillante. Elle ne jure plus que par ça. C'est un concept que je comprends. En théorie, je le trouve très correct. On y dit par exemple :"Il est possible de n'être ni un parent dominateur, ni un parent dominé..." Personnellement, je trouve que ma fille bascule trop souvent dans la 2ème catégorie. Un jour, je lui ai demandé si je pouvais lui dire quand je remarque quelque chose qui me semble inadéquat. Elle m'a répondu que oui, mais pas sur le moment. Malgré cela, je ne sais pas quand ni comment tourner la chose. Ni même s'il est utile que je m'en mêle. J'en suis à me dire qu'il faudrait que je le formule sous forme de question. Mais ça me semble tellement tordu de ne pouvoir ou de ne pas oser être plus directe. Je l'écris ici parce que ça m'aide à me frayer un chemin à travers mes propres pensées et états d'âme. Désolée si ça vous saoûle. C'est pour moi que je le fais. Mais vos réactions sont les bienvenues, bien sûr. Elles m'ont déjà aidées. Je crois que dans un premier temps, je vais un peu approfondir cette "éducation bienveillante" afin de voir comment ne pas être dominé par son enfant.