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23/06/2015

Ras le bol des histoires de sous !

J'ai décidé de déverser ma colère sur mon blog. Vous n'êtes pas obligées de lire, hein ! Lol !

Vendredi dernier, ma fille me demande si je serais d'accord de lui prêter une grosse somme pour qu'elle puisse rembourser l'emprunt qu'elle a fait à un ami de son père du temps de XY. Elle me la rembourserait ensuite par mensualités. Dans un premier temps, je marque mon accord. Mais rapidement, je me pose des questions que j'aurais dû me poser avant. Pourquoi ne paie-t-elle pas mensuellement ce gars, comme elle me le ferait à moi ? Elle me répond qu'il a demandé de lui rendre l'argent en cash et qu'elle ne veut pas avoir à y penser chaque mois et devoir chaque fois le contacter et s'arranger pour se voir. Elle lui en veut d'avoir rompu le contact avec elle et que toutes ses tentatives pour le voir ou l'entendre aient échoué alors qu'elle le considérait quasi comme un membre de la famille. Elle veut donc finaliser cette relation et serait fière de lui remettre l'argent d'un coup. Je comprends. Je lui propose alors de me verser l'argent à moi, mensuellement. Je le garderais (puisqu'elle est incapable de le faire) et quand la somme serait réunie, elle ne devrait le contacter qu'une seule fois. Mais elle n'adhère pas à ce système parce qu'elle se demande si finalement, il ne va pas lui laisser l'argent. Je mets en avant qu'alors elle aurait un beau cadeau. Mais elle en a marre de se serrer la ceinture et ma proposition l'obligerait à le faire encore pendant un an pour rien. Je lui demande ce qui la porte à croire qu'il pourrait lui laisser l'argent, puisque tous les prêts qu'il lui a fait, il en a toujours accepté le remboursement. Elle dit qu'il y avait quelque chose dans son regard quand il lui a dit :"Tu me rembourseras quand tu auras la tête hors de l'eau". La réflexion me porte à refuser ce prêt. Pourquoi interviendrais-je ? Elle est frustrée, me signale que la prochaine fois je devrais mieux réfléchir avant de répondre, ce qui est vrai, mais apparemment, elle ne m'en veut pas trop.

La fois suivante est arrivée plus vite que prévu. C'était hier. Elle me téléphone en me disant : "J'ai très envie de partir en vacances !" Elle s'était déjà plainte plusieurs fois qu'elle ne pourrait pas avoir de vraies vacances parce qu'elle devrait toujours rester accessible au téléphone pour son boulot et pouvoir faire des offres par mail s'il y a lieu. Si elle partait avec son amie et ses deux filles, cette dernière pourrait s'occuper de Bébichon si elle doit travailler, tandis que si elle est seule avec Bébichon, ce serait la galère. Mais voilà, l'amie en question, qui est comme ma fille dans ce domaine, n'a pas le premier rond pour se payer des vacances. Et en plus, elle avait une circonstance (pas forcément valable dans mon esprit) pour ne pas avoir pu réunir la somme. La question est : serais-je d'accord de lui avancer l'argent ? Je réponds que j'y avais déjà pensé, que j'allais réfléchir. "Oui, mais réfléchis vite sinon il n'y aura peut-être plus de place." Je me laisse attendrir et lui réponds affirmativement. Mal m'en prend ! Je n'avais pas compris que j'étais sensée avancer l'argent pour toutes les deux. Je pensais seulement pour l'amie. Et je me rappelle soudain que l'année dernière j'avais refusé pour ma fille seule. Pas d'avances pour les vacances ! Elle aussi l'avait oublié ! Mon revirement la choque. D'une voix pleine d'émotion, elle me dit :"Bon, réfléchis et réponds-moi par mail", sans doute pour ne plus avoir à discuter de vive voix.

Je me donne un peu de temps pour réfléchir et finit par lui envoyer un mail donnant mon accord "pour cette année" (parce que je me sens mal d'avoir dit oui puis non), mais qu'il faudrait qu'on en reparle. Elle me répond que là elle n'a plus envie ni de partir, ni d'en parler. Qu'elle est honteuse (par la suite elle rectifiera en disant qu'elle s'est sentie humiliée) et triste et qu'elle est en train d'essayer de retrouver une figure potable pour aller rechercher Bébichon à l'école. Cela sous-entend qu'elle est défigurée par les larmes. Je lui renvoie un mail disant que si un moment donné elle veut en parler, elle tienne compte que je ne suis pas à la maison l'après-midi. Elle m'appelle et me dit qu'il n'y a rien à discuter vu que nous avons des conceptions différentes du point de vue argent et me fait quand même remarquer au passage qu'elle ne me demandait pas de donner, mais seulement de prêter. Ce qui m'énerve c'est ce qu'elle appelle "une conception". Je n'appelle pas "avoir une conception" de jeter des kilos d'aliments dans sa poubelle et au bout du mois d'emprunter de l'argent parce qu'on a dû payer une facture "inattendue" ou qu'il y avait plusieurs cadeaux d'anniversaire à faire ce mois-là. Et pourquoi faire les frais d'inviter toute la classe de Bébichon pour son anniversaire dans un centre de jeu ? Aucun autre parent de la classe ne le fait. Je ne lui reproche pas de ne pas être capable de gérer son budget. Cela découle de sa pathologie. Mais qu'elle ne me parle pas de différences de conception !

Toutes ces choses-là, je ne sais pas si ou comment je lui en parlerai, mais j'avais besoin de me lâcher quelque part. J'ai choisi de le faire ici. Je suis devenue blog-addicted !

 

17/06/2015

Émotions douces

Hier midi, avant d'aller à la maison de retraite, je vais faire une promenade avec les chiens. À deux pas de chez moi, un homme est couché dans un champs, près d'une palissade, à un bon mètre du trottoir. En ville cela semblerait presque normal, aussi triste cela soit-il. Je serais passée sans m'arrêter. Il aurait pu être mort que je ne m'en serais pas aperçue. Mais à la campagne, ce n'est pas le cas. Il semble dormir, le bras replié sous la tête. Surprise, je m'approche et l'appelle. Il ouvre péniblement les yeux. Je l'interroge. "Vous avez un problème ? Vous êtes malade ? Voulez-vous que j'appelle de l'aide ? Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ? Voulez-vous que je vous accompagne quelque part ?" Il répond par la négative à toutes mes questions. Peut-être a-t-il trop bu, mais je ne lui demande pas. Il se relève un peu, à moitié assis. Ne sachant que faire, je lui dis alors que je m'inquiète pour lui. Il me remercie. Je lui demande où il habite. Il me désigne une maison dans un chemin au bout du champs et me dit que ça va aller. Je le quitte en lui disant que je repasserai après ma promenade. Je m'engage dans la ruelle qu'il m'a désignée et me retourne quelquefois. Je constate qu'il s'est levé et qu'au bout d'un temps il se dirige effectivement vers la maison qu'il m'a désignée.

Je suis contente d'habiter à la campagne où on se sent plus solidaires les uns des autres. Je fais peut-être encore ma sauveuse, mais je crois ne pas être allée trop loin et avoir respecté ce monsieur.

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À la maison de retraite, c'est le jour des chansons. Une fois par mois, un groupe musical (accordéon,  violon, guitare, mandoline et voix) vient égayer les résidents avec des chansons populaires. Des livrets sont distribués pour permettre à ceux qui le peuvent de lire les paroles et de chanter. Paulette avait l'air morose quand je suis allée la chercher. Elle n'avait pas envie de venir. Encouragée, elle se lève et suit le mouvement général, accompagnée par son camarade qui la protège et la dirige car elle n'est plus capable de le faire toute seule. Quand la musique commence, son visage se métamorphose. Elle sourit, chante, se dandine, rayonne. C'est incroyable ! Et en moi monte une douce émotion mélancolique en voyant tous ces gens dont beaucoup ne sont souvent pas au comble de la joie, mais éprouvent quand même encore de bons moments.

Marité , je l'ai amenée dans sa chaise roulante sans qu'elle ne bronche. Elle est restée calme longtemps, mais tout à coup, elle se met à se lamenter, ce qui est très souvent le cas. Je m'approche d'elle, lui prend une main qu'elle a glaciale. Je lui demande ce qui ne va pas. Elle ne me répond pas et continue à geindre sans vraiment me regarder. je l'éloigne du groupe pour qu'elle ne dérange pas, mais surtout pour pouvoir mieux l'approcher. Je lui réchauffe les mains avec les miennes. J'ai vu une vidéo où l'on explique que pour créer un contact, il faut se mettre bien en face des gens atteints de confusion mentale, juste au milieu de leur champs de vision. J'applique donc la tactique. Elle me regarde maintenant, mais ne me répond pas. Je me mets à chanter doucement en lui souriant. Je n'obtiens pas de sourire en retour, mais elle se calme quand même.

Ginette est une petite marrante. Quand je vais la chercher, elle est assoupie. Je lui touche légèrement le bras pour lui dire que je vais l'emmener. Elle ouvre les yeux et me sourit : "Ah, c'est toi ! (je ne pense pas qu'elle me reconnaisse) J'étais justement en train de rêver de toi !" Je pousse son fauteuil roulant vers le corridor. Elle lance joyeusement : "Et voilà ! On est partis ! Tûûût tûûût ! Tu es un ange !" C'est elle qui est un ange ! Au début de la séance, elle chante et tend le bras en l'air, comme en signe de victoire. Puis elle s'endort à nouveau. Je la réveille un peu pour qu'elle profite. Elle me saisit la main, la garde et l'embrasse à plusieurs reprises. J'en suis toute émue.

Adrien a posé sa main sur celle de Juliette. Adrien est le plus gentil des hommes. Toujours de bonne humeur. Toujours le mot pour rire. Sans aucune malice. Il ne se plaint de rien, au contraire. Il dit qu'il ne pourrait pas être mieux. Et s'il ne veut pas venir chanter aujourd'hui, c'est parce qu'il veut rester près de Georgette qui est dans la confusion totale. Une infirmière leur parle patiemment et les convainc d'aller au spectacle. Adrien soutient Georgette qui se laisse guider.

Adrien chante avec tant d'ardeur qu'il me vient l'idée de lui passer le micro. Ma "collègue" se dépêche de m'en trouver un. Un petit signe d'approbation de l'animatrice et j'approche le micro de la bouche d'Adrien. Il est un peu surpris mais continue consciencieusement à chanter de sa voix juste et grave. Il perd quand même un peu le fil des paroles. Une larme coule sur sa joue. Un peu d'émotion, un peu de stress, mais il continue vaillamment et sourit. Je passe ensuite à d'autres personnes. Certaines jouent le jeu timidement. L'une d'elle au contraire chante bien fort dans le micro en riant. Plus tard, elle demandera même à chanter à nouveau et nous livrera une version comique d'une chanson populaire classique, ce qui amuse la galerie.

L'animatrice est enchantée de mon initiative. Elle me félicite. Et moi, qui suis rarement fière, là, je le suis  vraiment. Je me demande même comment j'ai pensé à ça !

16/06/2015

Nots réfléchit à mes histoires ...

Depuis plusieurs jours je réfléchis à tes histoires de remarques à dire et ne pas dire, je n'arrivais pas à savoir ce qui me dérangeait et à quoi ça me faisait penser. C'est en lisant le com' où tu dis que si tu attends qu'elle te le demande, tu ne donneras jamais ton avis à ta fille. Je me suis alors dit : "et alors ? elle est grande et n'a pas forcément besoin de l'avis de sa mère, sauf à lui demander..."

Dans un premier temps, j'ai pensé : "C'est quand même incroyable ! Dans la vie normale, dans tous les milieux, quand on discute de quelque chose, plein d'avis sont donnés sans être sollicités et sans poser de problèmes. Mais moi, parce que je suis la mère, je dois me taire ?" Par la suite, je me suis dit que si ma fille ne me demande que rarement mon avis, il est fort possible qu'en fait, sans doute inconsciemment, elle préfère ne pas le connaître. Non pas parce qu' "elle est grande" et qu'elle sait, mais parce que ça risque de remettre le sien en cause ou de mettre en lumière ce qu'elle ne veut pas reconnaître. Ce ne serait pas grave si j'étais une amie avec laquelle elle serait sur un pied d'égalité. Mais je suis sa mère et donc, elle a peut-être le sentiment de rester la petite fille qui ne sait pas. Il faut croire que c'est plus humiliant.

puis, j'ai réfléchi à son rapport à l'autre et notamment son ex et j'ai pensé à l'analyse transactionnelle, et aux rôles que l'on adopte. Peut être y a t-il dans ton positionnement le rôle de "sauveur". Dans les remarques que tu fais, il y a un côté "sauveur de l'humanité" qui s'adresse précisément à des personnes qui ne semblent pas demander à l'être ( dans les cas cités, te demandaient elles de l'aide / ton avis sur un problème ?) Et donc, qui les place en position d'infériorité, ce qui, forcément, génère de l'agacement...tu serais celle qui sait tout, elles celles qui ne savent rien, elles se sentent peut-être infantilisees. Et la concernant dans son problème avec bebichon et son ex, peut être qu' elle se met aussi en position de faiblesse ou de victime ce qui place l'autre ou en position de sauveur ou en position de bourreau....

Il est clair que ma fille a tendance à endosser le rôle de la victime qui n'a pas de chance et qu'il faut aider, bien que ça ait bien évolué depuis quelques années maintenant. Alors, est-ce que je joue à la sauveuse ? C'est bien possible. Heureusement quand même que je ne vire pas bourreau ! C'est vrai que j'aimerais bien l'aider. Non pas à faire son ménage ou à lui refiler tous les sous qu'elle aimerait par exemple, mais l'aider à voir clair surtout et chercher avec elle des solutions. Parce qu'il faut quand même dire que je n'ai pas la prétention d'avoir une solution toute faite à tous les problèmes. Je précise aussi que je ne lui cours pas après. C'est elle qui me raconte sa vie par le menu, et notamment ses difficultés. Ne pas donner d'avis ou de suggestion n'est quand même pas évident dans ces conditions. Si je m'inscris dans le rôle de "sauveuse", c'est une réaction à ses plaintes continuelles et à l'impression qu'elle donne (et qu'elle dit) d'être prête à péter un câble.

Il faudrait réussir à identifier clairement les rôles des uns et des autres, et changer de posture. Ce n'est pas facile à faire, mais en s'exercant c'est possible. Par exemple, remarques tu souvent, lorsque tu suggères quelque chose qu'elles répondent : "oui MAIS" ? Si c'est le cas, c'est que tu t'es mise en position de sauveur, elle de victime. Accepter ta proposition la sauverait et changerait son statut. Alors, soit elle se met en position de victime et tu es tentée naturellement de te mettre dans celle de sauveur et l'astuce pour ne pas tomber dans ce travers serait de lui demander ce qu'elle envisage elle dans telle ou telle situation", soit c'est toi toute seule qui te place en position de sauveur, et elles, refusant leur statut de victime, se rebellent...

Tu as raison, la réponse est souvent : "Oui mais ... !" Par exemple, quand je lui ai expliqué la technique expliquée par Chaourcinette pour éviter que son petit-fils ne continue à faire pipi au lit, elle m'a rétorqué immédiatement : "Si tu crois que ça va l'ennuyer de sentir ses fesses mouillées." ce qui équivaut à un : "Oui mais, ça ne marchera pas". Ceci est le premier exemple qui me vient à l'esprit, mais en fait, ça m'est égal qu'il fasse encore pipi au lit à 5 ans. Elle continue à s'en plaindre, mais je ne dis plus rien. Ce qui me dérange beaucoup plus, c'est la relation difficile qui s'installe entre elle et son fils et le résultat que j'imagine sur l'enfant plus tard, avec ses petites amies notamment. Et ça, c'est difficile pour moi.

Suis pas sûre d'être très claire (ni pertinente d'ailleurs), mais si le sujet t'intéresse, y a des bouquins et des sites sur le sujet. Et si je suis à côté de la plaque pour le cas précis, dans tous les cas, c'est un truc qui peur servir pour la vie de tous les jours...

Je remercie toutes mes commentatrices, Chenille, Chloé, Chaourcinette, Daisy, et Captaine pour la peine que vous vous êtes donnée pour me faire part de vos avis (sollicités,  contrairement à ceux que je donne à ma fille !), des réflexions, des suggestions et de ce fait alimenter ma réflexion. Vous êtes des cœurs !

Je précise que je n'ai parlé que de ma fille aînée parce que le cas de ma fille cadette est un peu différent et je n'ai pas ce sentiment de devoir l'aider. C'est juste qu'elle se sent culpabilisée par mes réflexions sur la santé.