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27/10/2013

sauvetages

Samedi dernier.

Un petit yorkshire galope tout seul sur le trottoir. À son attitude, on devine qu'il s'est sauvé. Il tourne au coin de la rue, puis se précipite entre deux villas. Une autre personne regarde aussi, intriguée par son comportement affolé. Nous sommes en voiture, mon mari au volant. Je lui demande de ralentir pour voir ce que fait la petite bête. Elle va de gauche à droite en essayant de passer sans succès soit sous la clôture du jardin, soit sous la haie. Je descends de voiture et m'approche. Le toutou va et vient, tout paniqué et finit par se terrer dans un coin. Je sonne à la porte, espérant qu'il s'agit du chien de la maison. Un monsieur m'ouvre, mais ce n'est pas son animal. Je lui demande d'ouvrir la porte de son jardin puisque le chien semble vouloir se diriger par là. L'idée était de l'enfermer là pour le protéger des voitures et appeler la police. Mais le chien ne bouge plus d'un poil et toute tentative pour l'amadouer en douceur aboutit à des grognements explicites et l'exhibition de sa dentition, pas vraiment engageante. Le monsieur s'arme de gants de travail, mais les petites dents pointues le découragent d'attraper cette petite boule de poils qui ne sait pas qu'on lui veut du bien. La dame de la maison arrive avec des biscuits. Rien n'y fait.

Comme j'ai un rendez-vous, je leur demande d'appeler la police, ce qu'ils font. Je m'en vais à regret. C'est bizarre comme je peux me sentir responsable.

Le lendemain, je repasse par la maison. Un jeune homme me dit qu'ils ont réussi à attraper le petit chien et qu'ils l'ont conduit au commissariat.

S'il est pucé, il retrouvera ses maîtres. Mission accomplie !

À peine deux jours plus tard, lundi donc.

Je me promène avec Laly et Mika. Un labrador se balade en sens inverse. Il est calme et renifle les environs. Il n'a pas l'air perdu et je ne m'en inquiète pas, tout en me posant quand même la question. Il arrive encore que des gens laissent leur animal en liberté. Je traverse la rue car vu qu'il n'est pas tenu en laisse, je ne sais pas comment pourrait se faire la rencontre avec mes chiens. Un peu plus loin, je me retourne. Il a également traversé la rue et une jeune femme aux cheveux partiellement roses vif est près de lui. Elle regarde autour d'elle, comme pour voir si ce chien appartient à quelqu'un. Je reviens sur mes pas, mais je ne m'approche pas trop pour éviter le contact entre ce chien et les miens. La jeune femme me crie qu'elle voudrait bien chercher à qui il appartient, mais elle ne veut pas le perdre de vue. Elle a déjà mis ses bras autour du cou du toutou qui n'a pas de collier, pour l'empêcher d'aller n'importe où. Au moins, celui-là ne montre pas les dents, contrairement petit yorkshire. Je prends l'initiative d'entrer dans une petite fabrique où quelqu'un pense savoir à quelle maison appartient le chien et il me l'indique. Je retourne le dire à la jeune femme qui enlace toujours le chien. Elle me demande de continuer ma promenade pour éloigner mes chiens. Je suis sa suggestion et rentre chez moi, à quelques minutes de là. Je ressors aussitôt sans mes toutous et munie d'une laisse et d'une ceinture qui pourra servir de collier. Mais je ne vois plus ni le chien ni la femme. Peut-être a-t-elle trouvé le propriétaire ?

Je ne saurai sans doute jamais comment s'est terminé l'aventure, mais voilà, affaire classée !

Jamais deux sans 3 trois, dit-on. Y aura-t-il bientôt un autre chien perdu à sauver ?

26/10/2013

De sourire en sourire

Ce matin, je vais à la pharmacie avec mes toutoutes. Un jeune homme s'intéresse à Mika, lui fait des signes de la tête et lui sourit de façon comiquement appuyée. Je devine pourquoi. Quand je suis servie, il m'interpelle et me demande quelle est sa race. Je lui réponds qu'elle est probablement croisée avec un chihuahua. Je lui demande s'il n'a pas l'impression qu'elle sourit. "Mais oui, effectivement", dit-il. Je lui explique que quand elle est un peu tendue, les coins de sa gueule ouverte tirent vers l'arrière, ce qui donne l'impression qu'elle sourit, ce qui n'est pas vraiment le cas. "Ah, c'est ça, dit le jeune homme, lui souriant une dernière fois". Comme quoi, on peut mal interpréter le langage corporel animal, comme celui des humains d'ailleurs. (Non, Chloé, je n'ai pas dragué ce jeune homme ! De toute façon, il était accompagné.)

En fin de matinée, ma fille m'appelle : "Dis, tu as oublié de fermer la porte de mon appart à clef !" La tête de linotte en moi se saisit, mais je comprends quand elle continue : "une tornade blanche est entrée en mon absence !" Elle fait allusion au nettoyage que j'ai fait chez elle. Elle est super contente. Son WE en sera allégé et elle a justement une réunion des copropriétaires qui se passe chez elle. Elle a le sourire dans la voix. C'est chouette !

L'après-midi, je suis dans l'un de mes magasins de seconde main. J'y vois une dame qui gère habituellement une autre boutique. Elle me reconnaît et me sourit. Ça me fait plaisir, car elle a été longtemps indifférente à mon égard, ne répondant que distraitement à mes bonjours. La glace a été récemment brisée quand je lui ai demandé des nouvelles de son petit chien que je n'avais plus vu depuis quelque temps. Il était mort et elle m'avait alors expliqué dans quelles circonstances elle avait dû le faire piquer. Ma sollicitude a dû la toucher.

Je repère quelques vestes qui me plaisent. Lorsque je suis dans la cabine d'essayage, une gamine entre 10 et 12 ans m'observe en toute simplicité, par l'ouverture du rideau que je n'avais pas pris la peine de fermer tout à fait puisque je ne me déshabillais pas. Lorsque je sors de la cabine pour me regarder dans le miroir situé en dehors, la fillette continue de me regarder de pied en cap, pendant que sa mère est occupée dans la cabine à côté. Je lui souris. Elle me rend mon sourire et me dit : "il faut dire qu'elle est jolie !" Je la remercie. C'est-y pas mignon !

C'est à la vendeuse dont je parle plus haut que je m'adresserai pour marchander le prix de cette veste que je trouvais chère, non pour sa valeur réelle, mais par comparaison avec des articles similaires. Elle confirme que là où elle travaille habituellement, le prix aurait été bien plus bas. Je lui demande si elle peut y faire quelque chose. Elle me dit d'abord qu'elle n'aime pas intervenir, mais comme je lui demande à qui je peux m'adresser, elle finit par aller voir la caissière en lui indiquant, avec force justification, le prix qu'elle-même aurait demandé pour cette veste, là où elle travaille habituellement. La dame fait quelques mimiques qui pouvaient signifier "ch'ais pas moi, hein ! C'est pas moi qui décide" Mais elle me compte les 12 € indiqués par sa collègue. Le prix au départ étant de 20 €, je suis contente. Puis, quand je range mes achats dans mon sac à dos, elle me surprend en me décochant un franc sourire. Je le lui rends avec d'autant plus de conviction que cette dame ne m'avait jamais manifesté de sympathie auparavant, alors que je la connais à cette caisse depuis longtemps.

Cette note est dans la lignée de la précédente que j'avais intitulée "belle semaine !". Il est vrai que la semaine n'était pas finie. Un de mes collègues, gentil, mais un peu spécial - qui utilisait beaucoup les formules toutes faites - aurait dit : "Ce que j'ai eu, on ne peut plus me le reprendre". Et de penser à lui et à toute cette journée, ça m'a fait sourire.

25/10/2013

Belle semaine !

Mardi après-midi, à la maison de retraite, confection de petites couronnes florales. Une des dames dont je m'occupe est en chaise roulante. Le temps de comprendre, sans prononcer un mot, elle se jette à corps perdu sur son œuvre, un peu comme une enfant qui dirait : "c'est moi toute seule !" Les gestes sont imprécis, saccadés, mais le résultat est tout à fait satisfaisant. Elle reçoit plein de félicitations et la fierté se lit sur son visage. Une autre dame, toujours prête à rendre service, semble n'avoir aucun problème physique, ni même intellectuel, si ce n'est une mémoire en forme de passoire. Et pourtant ! Je lui demande de couper des feuilles de lierre en laissant 3 cm de queue. Je lui montre plusieurs fois. Elle est pleine de bonne volonté, mais n'y arrive pas. Pareil pour les fleurs. Au lieu d'enfoncer la tige dans la mousse, elle les prend par la tige et tente de les introduire par la tête. Elle réussit quand même à piquer quelques feuilles. Pour le reste, son arrangement floral, c'est moi qui l'ai fait. En revanche, quand la séance est terminée, elle est la première à débarrasser et nettoyer la table. Les gestes qu'elle a fait pendant toute sa vie, elle peut encore les reproduire. Quand son fils arrive, elle lui raconte ce qu'elle a fait et semble satisfaite.

Mercredi matin, yoga. J'y retrouve une des bénévoles de la maison de repos. Nous papotons en attendant le prof qui est en retard. Elle s'étonne que je sois "déjà" à la retraite. Je lui dis mon âge. Elle me croyait plus jeune qu'elle. Elle a 56 ans. Ça me surprend, mais ce n'est pas déplaisant à entendre !

Mercredi soir, intéressante conférence : "Revivre sensoriellement". Les résultats promis sont presque trop beaux pour être vrais. Le but est de se débarrasser de ses peurs "pour toujours" ! Rien que ça ! J'ai déjà évoqué la technique dans une de mes notes, sans savoir que la solution était définitive. J'y reviendrai plus tard.

Jeudi matin, un entrepreneur vient voir comment nous désirons transformer notre cuisine. (Cheminée, poêle à bois, placards ...). Il avait déjà abattu la cheminée existante et retiré les placard, mais nous avions demandé d'interrompre les travaux pour réfléchir à ce que nous voulions exactement. Nous avons enfin trouvé, tant au point de vue technique qu'organisationnel. Les travaux reprennent mardi prochain.

Jeudi après-midi, rendez-vous avec mon ex collègue et amie. Pas besoin d'attendre le bus. Il arrive pile au moment où j'atteins l'arrêt. Je m'assieds à côté d'un jeune homme. Nous entamons une conversation qui ne sera même pas interrompue à notre descente du bus puisqu'il prend le métro dans la même direction que moi. Pendant que je composte ma carte, il m'attend. Nous parlons études, langues (il en parle 4 !), lien social, éducation, y compris sexuelle. Quand on nous annonce un problème technique, il se réjouit de parler avec moi plus longuement. Arrivé à sa station, nous nous quittons en toute sympathie. Je lui demande rapidement son nom. Baptiste. Je lui donne aussi le mien qu'il trouve joli. J'ai vraiment eu l'impression d'un échange intergénérationnel en toute simplicité et agréable pour les deux parties.

Je rejoins ensuite mon amie. Nous mangeons ensemble et devisons, comme d'habitude, évoquant les derniers événements vécus, les soucis et bonheurs quotidiens.

En fin d'après-midi, je vais chercher Bébichon à l'école. Je le ramène chez lui et m'occupe de lui jusqu'au lendemain, vu que ma fille est en réunion pour son nouveau travail et qu'elle dort sur place pour s'épargner les 3 heures de route. Bébichon est a-do-ra-ble ! Un moment donné il me "menace" avec un dragon à trois têtes. Je joue la peur et criaille : "Non, non, pas le méchant dragon !" Il s'arrête, me regarde avec compassion et s'excuse : "Oh, pardon, Mamy !" puis s'en va déposer son jouet loin de moi pour que je n'aie plus peur.  Je lui tends les bras et on se fait un gros câlin.

Le soir, je lui raconte une seule histoire (ma fille lui en raconte plusieurs). Il se laisse mettre au lit sans rechigner. Il me demande des guiliguilis sur les pieds. À pratiquer du bout du doudou. Et il s'endort comme un ange.

Il me reste de l'énergie, ce qui est rare. Je nettoie le sol de la cuisine, des toilettes, du hall d'entrée et du living. Après, je suis K.O. Je m'octroie un bon bain et je vais dormir.

Ce matin, Bébichon me demande un jus de fruit. Comme je n'en trouve pas, il regarde dans le frigo et opte pour un lait chocolaté. Il déballe la paille qu'il enfonce dans le berlingo, puis le repousse en déclarant : "Je veux pas, j'ai pas envie". Je rouspète. Il me regarde un moment, très sérieusement. Les coins de ses lèvres tombent vers le bas et ses yeux se remplissent de larmes. Je lui demande ce qu'il y a. Il ne me répond pas, mais il désigne la boisson. "Tu es triste parce que je me suis fâchée ?" Il hoche la tête affirmativement. Je suis étonnée de l'impact de mon mécontentement. Je lui dis que c'est fini, que je ne suis plus fâchée. Il ne se rassérène pas. Pour lui prouver la fin de ma mauvaise humeur, je prends les coins de ma bouche et les relève comiquement en un sourire. Il rit dans ses larmes. Il appuie ses 2 mains sur les côtés de son visage et tire le tout vers le bas en une grimace. Je ris aussi. Puis, spontanément, il boit son lait chocolaté. Ensuite, je le conduis à l'école, puis je rentre chez moi.

Mon mari, qui avait l'intention de s'en aller après avoir bu une tasse de thé avec moi, reporte son départ pour prendre le temps d'aller manger ensemble, à la taverne proche.  Sympa !

L'après-midi, contente, mais épuisée, je fais la sieste ! :o)