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19/12/2011

La vie de ma p'tite collègue

Quand petite collègue est arrivée dans le service, elle était toute jeunette, mais pas du genre conciliant. Très vite, elle a montré son caractère rigide, son esprit étroit, sa mauvaise foi et son individualisme. Tout doucement, nous avons compris que le souci provenait de l’éducation reçue de son père, pasteur protestant autoritaire. Elle n’avait jamais eu de « petit  ami » et nous nous demandions si elle n’était pas homosexuelle, du fait de son allure masculine et de sa façon abrupte de parler aux quelques garçons qui avaient eu l’air de s’intéresser à elle. Mais elle se défendait farouchement d’avoir un tel penchant. Son idéal de vie était de rencontrer un homme courageux et responsable et d’avoir un enfant.

Elle semblait assez isolée et n’avait qu’une amie. Cependant, un jour, dans le train, elle rencontra une jeune fille de son âge avec laquelle, petit à petit, elle se lia d’amitié. Une jeune fille qu’elle semblait beaucoup admirer et qui était fort différente d’elle. Instruite, cultivée, ouverte d’esprit, l’amie semblait avoir une bonne influence sur petite collègue qui se mit à changer. Physiquement, elle commença à porter des vêtements plus féminins et laissa pousser ses cheveux. Elle utilisait même parfois des mots nouveaux. C’était très mignon. Elles s’échangeaient des cadeaux et pas seulement aux anniversaires.

Un jour, elle déclara que si elle rencontrait un homme ayant le caractère de son amie, elle l’épouserait. Nous lui suggérions qu’elle était peut-être amoureuse. Mais elle le niait. Pourtant différentes attitudes le laissait supposer.

Brusquement, pour des raisons floues, sa non-amoureuse est venue s’installer chez elle, dans l’appartement qu’elle avait acheté peu de temps auparavant. Une simple cohabitation, bien sûr. Nous pensions que cela apporterait une solution à ses difficultés financières, mais il n’en fut rien. Apparemment, petite collègue ne demandait aucune participation. C’est là que les choses devinrent plus difficiles. Petite collègue se plaignait qu’elle l’envahissait, qu’elle changeait les objets de place, qu’elle la dirigeait. Une grosse crise faillit les séparer.

En même temps, petite collègue fréquentait un garçon qui habitait le même immeuble qu’elle. Sa récente « colocataire » avait, elle aussi, une sorte de fiancé lointain. Elle nous avoua par la suite que tout cela avait été inventé pour masquer la nature de leur relation.

Et puis, coup de théâtre, sans prévenir, nous apprenons qu’elles s’étaient carrément mariées. Elle nous demanda de garder le secret par rapport aux autres collègues de la boîte et de ses parents qui venaient quelquefois au bureau, mais ce genre de nouvelle a tendance à se répandre comme une traînée de poudre. Un document officiel fut porté à la connaissance d’un autre service et plus personne n’ignora l’événement. Sans être étonnés du fait, nous étions quand même surpris par la soudaineté et par la manière.

Nous espérions qu’elle trouverait dans cette relation un peu de bonheur, malgré le secret. Mais nous n’avons rien constaté de tel, au contraire. Vis-à-vis de nous, les choses s’étaient simplifiées pour elle. Elle ne devait plus se cacher. Mais ses parents, ainsi que ceux de son amie, ne devaient rien savoir. Cela ne les aidait pas à vivre sereinement. De plus, la relation s’est dégradée avec sa première amie, jalouse et un peu délaissée, il faut bien le dire. Et que dire de son idéal de vie, l’ épousée ne désirant pas d’enfants.

Par contre, elle obtint un emploi dans nos bureaux. La relation du couple était dès lors plus visible. Il semblerait qu’elle la traite régulièrement avec mépris devant tout le monde. Et bien sûr, leurs violentes querelles d’amoureuses continuèrent à la maison. Petite collègue se mit à maigrir. Elle s’absenta pendant une semaine pour dépression et se retrouva sous antidépresseurs.

Pauvre petite collègue, dans quel guêpier tu es tombée ! S’il faut en passer par la souffrance, j’espère qu’au moins, cela te servira, au bout du compte, à guérir tes blessures d’enfance.

16/12/2011

Sur les rails du métro (rêve)

Je suis sur le quai du métro. Je tiens un enfant par la main. Il faut que je traverse les voies. Je suis réticente. Je trouve ça dangereux, mais quelqu’un me pousse à le faire. L’enfant je crois. Mais quelqu’un d’autre aussi, ou quelque chose. Arrivée près du quai opposé, j’entends le train qui arrive. Je n’ai plus le temps d’essayer d’escalader le quai qui est d’ailleurs quasi infranchissable. Comme les voies forment une courbe, je ne peux pas voir sur quelle voie circule la rame. J’attends d’en être sûre pour savoir si je dois rester en place ou si je dois retourner sur mes pas. (En réalité, les métros se trouvent toujours à droite, comme les voitures sur les routes. J’ai dû confondre avec les trains qui ne respectent pas forcément ces mêmes règles.) Un moment donné je réalise que je suis sur la voie qu’emprunte la rame. À la dernière limite, je veux me jeter de l’autre côté (comme dans les films à suspens) tenant toujours fermement le bambin par la main. Mais figée, je n’arrive pas à me déplacer. Finalement, ça bouge quand même, mais j’ignore si j’ai réussi à nous sauver. Vous ne connaîtrez pas plus que moi l’épilogue de ce thriller onirique.

Je ne sais pas non plus si c’est dans ce rêve-là que j’ai pensé que ça devenait trop angoissant. Que je n’avais qu’à me réveiller pour échapper à ce stress. Ce que j’ai fait. J’ai aussi un doute sur le fait que je me sois réveillée dans la vraie vie (quoique, c’est quoi la « vraie vie » ?) ou si j’étais dans un autre rêve, dans lequel je rêvais du train. Vous suivez ?

Je n’ai pas analysé ce rêve en profondeur, mais il me dit quand même que des angoisses inconscientes me hantent. Or, ma vie actuelle ne me donne aucune raison d’avoir des craintes. Quoique… Je me suis surprise pendant de nombreux jours à penser à XY alors qu’on n’entend plus parler de lui depuis le jugement d’octobre. Le mois de janvier approche, au cours duquel sa paternité va être reconnue. Je suis aussi inquiète pour ma fille et sa santé. Elle force. Elle a des petits problèmes physiques de tout côté. Elle tient le coup, mais elle est souvent au bord du « craquage ».

Hier, par contre, elle me disait qu’elle se sentait étonnamment positive et optimiste. Hé bien ! Concentrons-nous déjà sur ça. Ça ne fera de mal à personne.

13/12/2011

Les émotions primaires

L’état d’émotivité dans lequel je me suis trouvée après mon accident s’est calmé. Depuis lors, au réveil, je fais de temps en temps le tour des émotions de base, en écoutant lesquelles résonnent en moi.

Six émotions de base sont généralement reconnues : la peur, la tristesse, la colère, le dégoût, la joie et la surprise.

Je constate qu’à l’évocation de la peur, mon corps et mon esprit réagissent. Une sorte de petite anxiété tournicote dans mon ventre. Je pense à ce que je devrais faire, voudrais faire et que je n’arrive pas à réaliser. Et les conséquences désagréables que ça pourrait avoir un jour.

Je réalise par ailleurs que des 5 émotions primaires, il y en a quatre qui sont désagréables (la peur, la tristesse, la colère et le dégoût), une est agréable (la joie), tandis que la sixième est soit l’un, soit l’autre (bonne ou mauvaise surprise). Ce n’est pas très équilibré, non ? Si on ajoute les émotions parfois reprises parmi les primaires que sont la honte et le mépris, cela augmente encore le déséquilibre.

Il y a un auteur qui voit les choses autrement. C’est Neale Donald Walsch. Il évoque seulement deux émotions qui contiennent toutes les autres : la peur et l’amour. Il appelle cela la polarité primale. Cela a du sens, dans un monde dual. Voici comment il en parle :

La peur est l'énergie qui contracte, referme, attire, court, cache, entasse et blesse.
L'amour est l'énergie qui s'étend, s'ouvre, envoie, reste, révèle, partage et guérit.

La peur enveloppe nos corps dans les vêtements, l'amour nous permet de rester nus.
La peur s'accroche et se cramponne à tout ce que nous avons, l'amour donne tout ce que nous avons.
La peur retient, l'amour chérit.
La peur empoigne, l'amour lâche prise.
La peur laisse de la rancœur, l'amour soulage.
La peur attaque, l'amour répare.