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27/12/2021

Je me retiens

Je vous ai écoutées, Pao et Chaourcinette. Je n'ai pas répondu à la question de ma fille aînée d'il y a 4 jours : "Fake ou pas fake ?" dont je parle dans ma note précédente.

Entretemps, le 25, on a fêté Noël avec elle, mon autre fille et les 3 garçons. Aucune allusion aux extraterrestres, ni à Trump, ni aux complots, ni même aux mesures sanitaires. Tout le monde a soigneusement évité ces sujets. Mon petit-fils aîné m'a juste demandé, en aparté, si j'avais reçu ma troisième dose du vaccin, ce qui est le cas. Je lui précise que je n'ai rien dit à ma fille aînée. Tout s'est donc extrêmement bien passé.

Une fois la fête finie, je pensais que peut-être ma fille ne reviendrait pas sur cette vidéo où un homme sur un lit d'hôpital demande aux gens de se faire vacciner pour ne pas se retrouver dans l'état où lui se trouve après avoir chopé le covid. Il n'était pas vacciné. Ce serait une mise en scène.

C'est aujourd'hui que je reçois un mail où elle avance 6 raisons qui tentent à prouver que c'est un "fake", comme elle dit. Je ne peux m'empêcher de regarder une nouvelle fois la vidéo, à la "lumière" de ses remarques. Il y en a des ridicules comme la bonne couleur de ses joues qui serait incompatible avec le teint qu'il devrait avoir vu qu'il est en manque d'oxygène. Il y en a d'autres auxquelles je pourrais répondre, mais je ne le fais pas. Je n'ai pas trop de mal.

Elle termine par : "Mais je suis sûre que tu ne verras pas la même chose que moi." Après avoir tourné mes phrases x fois pour répondre sans répondre, je lui envoie ceci : "Donc, tu sais déjà que je verrai autre chose ? Biennnn ! T’es forte ! En tout cas, je ne t’en dirai rien. Peut-être que tu sais déjà aussi pourquoi …

24/12/2021

Retenez-moi !

Après avoir brutalement écourté notre dernière conversation téléphonique de jeudi dernier, je me demandais comment le contact se rétablirait entre ma fille aînée et moi. J'avais l'intention d'attendre que cela vienne d'elle. C'est venu, cadeaux de Noël oblige ! ;)

Je savais qu'elle cherchait un bureau de seconde main pour Picolo. Dimanche, elle m'envoie par messenger un lien vers Marketplace. Pas d'entrée en matière. Aucun mot. Juste un lien vers une annonce. Je supposais bien que l'idée serait de demander de l'aide pour le transport. Mais elle ne le formulait pas. Je lui réponds "Et ?" Elle précise "C'est ce que Picolo voudrait comme cadeau de Noël. ☺️ Maintenant je ne sais pas s'il vous sera possible de le transporter avec votre voiture..." Nous continuons à échanger à propos d'autres bureaux car celui-là avait des marques qu'elle n'avait pas vues. Le contact est rétabli. Chacune fait semblant de rien bien que je me demande s'il ne serait pas judicieux de revenir sur la façon dont elle m'a traitée.

Hier matin, elle me téléphone pleine d'enthousiasme. Elle discute des cadeaux, des préparatifs de la fête pour lesquels elle s'organise avec sa sœur. Elle parle du coach qu'elle avait rencontré il y a quelque temps. Elle vient de faire connaissance avec sa femme et d'une personne très sympa. Surtout qu'elle partage ses idées sur "ce qui se passe en ce moment". Je ne suis pas sûre qu'elle les partage toutes, car celles de ma filles vont quand même extrêmement loin. Je ne fais pas de commentaire.

Dans l'après-midi, je m'aperçois qu'elle a publié sur facebook une vidéo techniquement très bien réalisée par un collectif d'anciens journalistes dont on ne nous dévoile pas les noms. Le contenu est en quelque sorte un résumé des idées complotistes relatives au vaccin. Au début, on entend une musique lancinante sur image de cimetière, semble-t-il. Dans la brume. C'est bien la brume, ça fait mystérieux. On n'y retrouve aucun argument, aucun chiffre, rien de factuel. Il y a quelques personnalités (complotistes) connues qui disent quelques mots. Sinon, rien que des témoignages du style : "Elle est sûre que c'est le vaccin qui a tué sa fille" - "Avant je voyais bien." Une seringue s'enfonce dans un bras. Des gens pleurent sans rien dire. Des regards tristes. Quelqu'un avec des fleurs (mortuaires). Etc. Et entre les coups, un écran noir où est indiqué "On nous ment".

En visionnant cette vidéo, je sens la colère monter en moi. Ma fille dit parfois des choses intelligentes, qui interpellent un moment. Mais là, c'est vraiment n'importe quoi ! C'est la base de la base de la manipulation complotiste ! J'ai envie de lui envoyer un commentaire bien senti. Ce que je ne fais pas bien entendu. Ensuite j'imagine une façon plus douce de donner mon avis. Mais je m'abstiens aussi. J'ai du mal pourtant. L'envie me revient plusieurs fois. J'écris alors cette note pour canaliser la violence que je sens en moi. Je ne me calme pas tout de suite. Ça va et ça vient par vagues. Mais ça fini par venir pour de bon. Quand mon mari rentre, je lui raconte l'histoire sans plus ressentir aucune colère.

Dans la soirée, elle m'envoie une vidéo de BMF TV dans laquelle un non-vacciné encourage les gens à se faire vacciner car lui a chopé le covid et se retrouve à l'hôpital avec une aide respiratoire. Ma fille me demande :"Fake ou pas fake ? À ton avis ?" Je lui réponds : "Je suis déjà sûre que tu vas me le dire". Entretemps, j'ai regardé un peu ce qu'il en était. Je trouve dans les commentaires au bas de la vidéo, comme d'habitude, des gens qui s'engueulent, qui se traitent de tous les noms. Certains disent que c'est un acteur. Je n'ai la preuve de rien, donc je ne prétends rien. Mais je ne vais pas investiguer plus avant. Et je crois bien que je vais lui dire que je répondrai dorénavant à ce qu'elle m'envoie, uniquement quand elle aura répondu aux nombreuses questions restées en suspens lors de tous nos soi-disant dialogues ...

19/12/2021

Trump le retour !

Ha ha ha ! Je vous entends déjà : « Encore ?! » Hé oui, et cette fois, ça a déraillé !

Un matin, en début de semaine, j'avais eu une longue conversation téléphonique avec ma fille aînée. D'abord quelques considérations pratiques. Puis, elle s'est plainte des propos de sa sœur. Ensuite, on a parlé de son fils. Et finalement de son moral. La conversation était fluide. Je la sentais calme et ouverte. J'ai pu aborder certains sujets sans la blesser, la vexer ou la contrarier. J'ai quand même pris pas mal de précautions oratoires. L'idée de se faire aider pour sa dépression ne semble décidément pas être à l'ordre du jour. Ses arguments sont tous fort discutables. Pourtant, elle ne voit pas non plus d'autre solution pour aller mieux.

C'est alors qu'elle a évoqué un élément qui m'a interpellée. Elle prétend que s’il s’avère que ses théories (complotistes) correspondent à la réalité, cela lui (re)donnera de la confiance en elle. Elle verra qu’elle n’est pas nulle. Cela lui permettra de remonter la pente. Je rétorque que même si ses théories s’avèrent fausses, elle n’en sera pas nulle pour autant. Tout le monde peut se tromper. Mais rien de ce que je dis ne semble faire mouche. Je comprends cependant mieux maintenant pourquoi elle s'accroche à ses croyances. Dur d'admettre être dans l'erreur quand sa "valeur" est mise en cause.

Qui a abordé le thème Trump ? Je ne sais pas. Toujours est-il que je lui demande ce qu’il en est du statut actuel du grand sauveur potentiel de l'humanité. Est-il toujours président, comme elle le prétendait ? Elle me répond qu’il est commandeur de l’armée. D’après ce que je vérifierai par la suite, le président en exercice a le grade de commandant en chef de l'armée et de la marine, "commandeur" étant la traduction qu'elle a faite elle-même du mot anglais "commander". J’insiste, mais elle ne dira jamais qu’il n’est plus président. Elle répètera simplement qu’il est le commandeur de l’armée. Dans la soirée, je trouve un site américain de fact checking qui dément cette rumeur et montre une image de Trump en uniforme militaire étant sensé prouver qu'il dirige toujours l'armée. Image non datée, bien entendu. Non que j'aie eu des doutes, mais j'avais envie de voir. Bref ...

Elle revient sur les remarques que je lui ai faites, selon lesquelles elle relayait régulièrement des idées d'extrême-droite. Mais pour elle, être d’extrême-droite, c’est être raciste, point barre. Et elle n’est pas raciste. Tout comme Trump n’est pas raciste, ajoute-t-elle. Il n’a jamais eu de propos à l’encontre des étrangers. Je lui fais entrevoir que le racisme peut prendre des formes subtiles. Par exemple, prendre des mesures contre l’entrée des musulmans de différents pays, comme l’a fait Trump, c’est une forme de racisme. Elle n’est pas au courant. Elle va se renseigner. Je l’arrête, ou du moins j’essaie : « Ecoute, je ne veux pas recommencer les polémiques à propos de Trump. Ça va faire 2 ans que ça revient sur le tapis et qu’on n’est pas d’accord.» Trop tard ! elle s’engouffre dans la brèche. La conversation se termine toutefois gentiment et vite. Elle est pressée d'aller « investiguer ».

L'après-midi, je rentre de promenade. Elle m’appelle à nouveau. Elle a trouvé la raison pour laquelle Trump a pris cette décision. Elle me l'explique et marque son accord, bien évidemment. Rien de ce que fait Trump ne souffre de critique à ses yeux. Puis elle s’en prend à Biden avec une sorte de rage qui monte : « ... Et maintenant les cages, elles sont pleines d’immigrés. »

Je n'objecte rien. Je tente une nouvelle fois d’arrêter la discussion. Je lui dis que je regrette d’avoir parlé de Trump. On en a déjà tellement discuté. Ça n'a mené à rien. Et là, elle s’énerve : « C’est ça ! En fait, tu ne veux pas avoir à te remettre en question. Tu es comme les autres, tous ceux qui … (je ne sais plus quoi). Vas-ty, diabolise-le ! Ça me met en colère ! Ça me dégoûte ! »  Cette diatribe me sidère. Ce n'est pas son comportement habituel et j'ai envie de lui raccrocher au nez. Je me retiens. Elle clôture la conversation sèchement, terminant quand même par le « bisou » traditionnel, sur le ton qu’elle aurait pu utiliser pour me dire d'aller au diable ! Elle ajoute : « Salut ! » Moi je n’ai pas pu dire « bisou ». Je n’ai dit que « salut ».

En fait, elle ne considère pas seulement que j’ai un avis différent du sien, mais elle m’accuse en quelque sorte d’être de mauvaise foi ! Cela m’a mise brièvement en colère. Ensuite des larmes ont tenté de me monter aux yeux, mais son redescendues aussitôt d'où elles venaient.

Au cours de la première conversation, celle du matin qui s'était si bien passée, je disais que de toute façon les vrais dialogues étaient rarissimes entre nous et que celui qui avait été le plus approfondi, au sujet de l'inventeur du test PCR, avait quand même fini par se terminer en queue de poisson. Elle prétendait qu'elle avait répondu à toutes mes remarques sur ce sujet. Après le clash de l'après-midi, j’envisageais de lui renvoyer le mail qui était resté sans réponse et de signer « ta maman (qui a le droit de se tromper ou/et de ne pas être d’accord avec toi.) »

Finalement, j’ai préféré ne rien faire du tout et laisser décanter … Elle avait proposé qu’on mange ensemble la semaine prochaine. J’attends de voir si elle réitère la proposition ou si elle revient sur sa réaction de colère …