05/11/2020
Au parc
Après mon invitation à s'aérer ensemble dans un parc que nous fréquentons de temps en temps, ma fille semblait enthousiaste. Ses messages étaient remplis de smileys rigolards et de petits cœurs. Elle faisait même de l'humour à propos du complotisme et j'y répondais sur le même ton. Par contre, quand je l'ai vue descendre de voiture, je lui ai trouvé l'air maussade. Elle a mis son masque. Nous avons fait le tour du parc. Au début, nous marchions groupés, puis ma fille a pris de l'avance avec Picolo. Quand il est revenu près de nous, ma fille a continué à garder la distance d'une bonne dizaine de mètres devant nous. Picolo a fait remarquer que sa maman était loin. J'ai suggéré qu'elle ne voulait peut-être pas être près de nous. Il est allé lui demander et elle a répondu qu'elle ne voulait pas nous contaminer avec son rhume. Admettons !
Nous nous sommes arrêtés à une plaine de jeux. Il faisait doux et sec. J'ai demandé à mon mari de s'occuper de Picolo, ce qu'il a fait. Du coup, ma fille a parlé un peu. Notamment de ses électro-ménagers qui la lâchaient les uns après les autres et des travaux qu'elle hésitait à poursuivre. J'étais assise sur un banc et elle debout à 1,50m de moi. Je l'ai invitée à s'asseoir, ce qu'elle a fait. Elle a exprimé son mal-être : "C'est vraiment dur pour moi pour le moment." Je lui ai demandé si elle pouvait quand même un peu profiter du moment présent, de la nature, du soleil qui filtrait à travers les arbres. "Oui, oui, m'a-t-elle assuré sans grande conviction, mais plus comme avant."
J'ai fait ce que j'ai pu pour mettre un peu d'ambiance, ce qui est facile avec Picolo. Il a repéré son arbre magique et moi je lui ai montré que celui d'à côté avait des nénés, ce qui l'a fait rigoler bien sûr. Puis j'en ai pointé un autre qui ressemblait à une tête de cervidé avec les branches comme ramure. Ils ont mis du temps à voir ce que je montrais, mais finalement, même ma fille s'est exclamée avec une ébauche de sourire : "Ah oui, c'est vrai !"
Elle s'est détendue un tout petit peu à la fin de la promenade quand elle a commencé à parler des vidéos qui caricaturaient les 2 prétendants aux plus hautes fonctions américaines dont je ne citerai pas les noms. C'est tabou pour le moment ! Bien que j'avais demandé qu'on ne parle pas de ça, j'ai estimé que je pouvais la laisser s'exprimer au moins sur les aspects légers qui ne prêtent pas à polémique.
Picolo avait l'air content. Nous nous sommes quittés sans faire de bisous, à cause du covid, en faisant des petits signes les plus chaleureux possibles de la main.
J'ai l'impression qu'elle commence à replonger dans la dépression ...
18:22 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (28)
Commentaires
Quand on est pris ds la dépression , le soleil les oiseaux et les arbres c un peu la cadet de nos soucis, parfois même on peut fuir ses rayons, et ne plus supporter le chant des arbres et des oiseaux.
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Oui, je sais. Je suis passée par là. Le seul soulagement que je pouvais espérer c'est le bienfait d'une douche chaude. Encore fallait-il que j'en aie le courage. Et le seul espoir de ne plus souffrir, c'était de dormir ...
Écrit par : quantique | 06/11/2020
Peut-être alors que tu pourrais mettre ton expérience au service de ta fille?
Car moi si on me parle du soleil alors que j’en n’ai rien à foutre, ça aura tendance à me faire fuir la personne. Car je vais me dire elle me fait chier, Pkoi elle me pousse à regarder les feuilles des arbres?! Et à faire de la poésie avec le chant des cuicui?
Par contre dire : j’ai traversé ce que tu traverses et les oiseaux on s’en branle ! et je te comprends si ça te saoule ! c chiant les oiseaux : ça piaille ça casse la tête !
Car c vrai, c finalement peut-être culpabilisant de ne pas aimer ni le soleil ni les arbres alors que tout le monde s’extasie sur les bienfaits et les joies de la nature . Parfois tout simplement on peut s’en taper Royal de ce genre de trucs!
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
J'ai voulu la sortir un peu de son double confinement, celui qu'on nous impose et celui qu'elle "choisit" en regardant des vidéos à tour de bras. Et lui montrer qu'on peut faire autre chose qui fasse du bien. Et qu'on peut avoir une relation affectueuse sans parler de complotisme et de Trump. J'ai l'impression qu'elle était frustrée de ne pas pouvoir me parler de tout ça. Je ne lui ai pas parlé du soleil pour lui montrer qu'elle "devrait" l'apprécier, je lui ai juste demandé si elle en était encore capable. C'est sa réponse qui m'a fait réaliser qu'elle retombait dans la dépression.
Écrit par : quantique | 06/11/2020
Oui mais c comme toi et la méditation = rébellion à ce qui est « imposé ».
Je ne vois pas pkoi on devrait être capable d’apprécier le soleil ceci dit.
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Je ne sais pas si être sondée ainsi par sa mère est bon , ça met la pression
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Mais enfin ! Personne ne lui "impose" d'aimer le soleil ! Ce qu'il y a c'est qu'en temps normal, càd quand elle n'est pas dépressive, elle adore la nature. Rappelle-toi, elle voulait acheter un grand terrain avec un cabanon pour être au milieu de la nature, loin du stress et de la violence de la ville. Moi, je lui pose la question pour savoir où elle en est, pour qu'à défaut de pouvoir parler des complots, elle puisse au moins exprimer ce qu'elle ressent. C'est ce qu'elle a fait. Si tu appelles ça de la pression maternelle, ok, c'est sans doute ce que toi tu ressentirais dans de telles circonstances.
Écrit par : quantique | 06/11/2020
NB je pense que l’atmosphère anxiogène et déprimante liée à l’actualité sanitaire n’aide pas ceux qui sont déjà moralement fragiles. C une période très difficile et « empirante » pr les gens seuls et déjà tristes.
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
J'en suis consciente. Je sais la chance que j'ai de ne pas être seule.
Écrit par : quantique | 06/11/2020
NB2 ça ne tourne pas rond en ce moment. Et si on est déjà soi-même ds un tourbillon ... ça devient HARD.
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Oui, c'est une période dure pour beaucoup. Plus pour les uns que pour les autres. C'est pour ça que je me fais du souci pour ma fille.
Écrit par : quantique | 06/11/2020
ATTENTION QUANTIKE « LOL » : se faire du souci c bien joli mais ça peut-être très oppressant l’inquiétude d’une mère. Ça peut avoir l’effet contraire et contre-productif que tu désires . Par contre ce qui est essentiel et que tu fais déjà : c qu’elle SAIT et SENT que tu es là et qu’elle peut COMPTER sur toi en cas de BESOIN. Je crois que c le + important. Et ça c déjà posé entre vous, tu es là : elle le sait. Elle a cette chance.
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
PS les parents sont-ils les mieux placés ou les bien placés pr apporter soutien ? J’ai comme un doute car ils ont cette tendance à la projection et à l’hyper-observation tout comme les enfants ont cette tendance à la projection sur leurs parents... il y a une histoire entre chacun et cette histoire peut compliquer + que créer du soutien. Les amis sont mieux placés je pense.
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Chacun a son rôle à jouer je pense. Ami, parent, frère, sœur, chaque relation est différente, chacune peut être importante, ou pas. Tu crois que mon soutien n'a pas de valeur ? Je devrais faire quoi alors ?
Écrit par : quantique | 06/11/2020
Si si bcp de valeur , comme je t’ai rep + haut
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Oui, nos commentaires se sont croisés.
Écrit par : quantique | 06/11/2020
Je pense que ta fille a trouvé refuge ds ttes ces histoires de Trump, et ds son illusion de sauver le monde .
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Peut-être que maintenant que tu ne veux plus entrer ds son jeu/je : la dépression se pointe de + belle .
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
C'est tout à fait ce que je crains.
Écrit par : quantique | 06/11/2020
L’emmerdant ds son cas : c qu’elle ne va pas creuser la racine chez un professionnel pr travailler son mal être
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Ça c'est clair !
Écrit par : quantique | 06/11/2020
En plus, pour le moment elle doit se dire que son état dépressif est dû au fait qu'elle qui maintenant "connaît la vérité" n'arrive pas à nous "réveiller". :( ...
Écrit par : quantique | 06/11/2020
« Mdrrr »
Ça me fait « rire » tellement c’est un casse tête chinois (ou belge)..
Écrit par : Chloé | 06/11/2020
Chinois plutôt, comme le pays d'origine du virus ! :D
Écrit par : quantique | 06/11/2020
Elle doit être bien malheureuse ce soir , mais moi je dis OUFFFF by bye Donald Duck! Fuck!
Écrit par : Chloé | 07/11/2020
Oui, elle doit avoir le moral encore plus à plat qu'il ne l'était déjà. Mais moi aussi je dis quand même ouf !
Écrit par : quantique | 07/11/2020
Coucou Quantique, ta fille doit être très affectée effectivement et peut être aussi très en colère malgré sa phase dépressive, si c'est bien ce qui se passe. A surveiller sans pression. Si elle trouve un autre sujet à se mettre sous la dent, elle rebondira. C'est quand même très délicat car les émotions jouent aux montagnes russes et cela destabilise la personne concernée et les proches qui finissent par ne plus savoir comment réagir/aider.
Etre là, à l'écoute (en se protégeant pour ne pas sombrer aussi), stimuler même s'il n'y a pas de réactions derrière, lancer des idées, etc...ça demande beaucoup d'énergie et la situation n'aide pas. Courage à la maman que tu es.
PS au fait as tu des nouvelles de Stéphanie ?
Bisous Quantique
Écrit par : PaoDora | 08/11/2020
Après notre promenade, je lui ai demandé comment elle se sentait. Elle m'a répondu qu'elle ne savait pas très bien ce qu'elle ressentait. Je ne suis pas très optimiste pour la suite. Elle va reprendre le travail et ça va aussi la déprimer. Je ne crois pas que la mentalité de la boîte va changer parce qu'elle s'est absentée 2 mois. Bref, j'essaie de m'adapter et de ne pas trop anticiper négativement. Je pourrais avoir une bonne surprise. Bisous Pao !
PS : Non, je ne sais pas ce qui se passe avec Stéphanie. J'ai vu que tu lui demandais des nouvelles. J'ai fait comme toi ce matin. Ça fait 3 mois qu'elle n'écrit plus.
Écrit par : quantique | 08/11/2020
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