29/04/2016
La rebellion
Il y a une dizaine d'années, une amie m'avait dit que j'étais une rebelle authentique. C'était au cours d'un atelier psycho d'analyse transactionnelle (j'allais écrire analyse transcendantale, lapsus révélateur ?) C'était un compliment dont j'étais assez fière, tout en doutant que je le mérite. Surtout qu'à l'époque, je n'étais plus une ado. J'étais, je crois, rentrée dans le moule. J'étais posée, comme je le suis encore, respectueuse des règles, etc. Je n'ai pas investigué …
Cette idée de rébellion revient en thérapie. Du coup, je me souviens d'un tas de situations qui pourraient bien la confirmer. Ma fille aînée, par exemple, m'a dit un jour que je n'acceptais pas la critique. Mon mari, lui, me le dit régulièrement (mais c'est mon mari, hein !). Et puis je peux citer un tas d'exemples où je me crispe quand j'entends de simples conseils, même donnés avec les meilleures intentions du monde.
Sur mon blog précédent, j'ai raconté comment mon ancien médecin de famille m'énervait avec ses "il faut". En plus de sa mission de soignant du corps, il s'était autoproclamé directeur de conscience. Cela a très bien marché avec mon mari qu'il a aidé à gérer plusieurs problèmes. Moi, il n'a réussi qu'à me crisper. Jamais je ne suis sortie de chez lui en me sentant soutenue ou allégée. Il me donnait l'impression d'avoir besoin d'être dirigée, donc incapable de me prendre moi-même en main.
Tous ces conseils, suggestions, résonnent en moi comme des indications de mon incapacité à faire "comme il faut". Des injonctions qui me font me cabrer. Je pourrais citer de nombreux exemples. Tiens, je viens d'en retrouver un parlant. Ma maison n'est pas finie et ce depuis longtemps. J'ai notamment à l'étage ce qui devrait être une toilette, mais qui sert de débarras. Ma sœur, sans émettre de critique ouverte, me demandait de temps en temps où en était ce projet. Cela me culpabilisait. Mais un jour, mon cousin allemand s'y est mis aussi, me faisant carrément la leçon, même si c'était tout en gentillesse. J'ai compris alors que ma sœur me critiquait à mon insu puisque ce cousin ne connaît pas ma maison. Il doit encore se souvenir de ma réaction. Il ne m'a plus jamais parlé de ma toilette !
Ça ne m'étonnerait pas que mon TOC d'accumulation et de bordelisme soit une forme de rébellion. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Quelles sont les injonctions de base qui ont pu me faire réagir de la sorte ?
Blanche me fait découvrir une autre piste. Je ne fais pas ce que JE veux. Et donc ce que je fais si mal (nettoyer, ranger) provient des injonctions que je m'impose à moi-même, mais qui me viennent d'ailleurs et contre lesquelles je m'oppose... mais d'où viennent-elles ? That's the question !
Ce qui est intéressant dans ma note, c'est que je parle par erreur d'analyse transactionnelle et que plus loin, je cite mon cousin. Or, c'est lui qui m'a fait connaître la méditation transactionnelle. Il la pratiquait et m'incitait vivement à faire de même. Fascinant, non ?
10:48 Publié dans Anecdotes et réflexions diverses | Lien permanent | Commentaires (12)
Commentaires
Très intéressante ta note et en ce qui me concerne elle me parle et me fait avancer ne me demande pas pourquoi je suis incapable de le dire enfin peut-être que pour le moment je ne saurais l'expliquer. Bon je vais faire pipi dans l'une de mes deux toilettes !
Écrit par : Daisy | 29/04/2016
Allez avance bien ! Ah tu as 2 toilettes toi ! L'avantage quand on en a qu'une c'est qu'on ne doit en nettoyer qu'une ! Hihihi !
Écrit par : quantique | 29/04/2016
Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !
Écrit par : Daisy | 29/04/2016
Pour moi, un rebelle, c'est quelqu'un qui subit une oppression et qui doit se libérer de celle-ci.
Peut-être que bientôt tu seras libre, quand plus rien ne résonnera comme un indication de ton incapacité à faire comme il faut, car à ce moment-là, tu n'en auras rien à faire, d'être ou de faire comme il faut :-), et tu feras vraiment ce que TU veux (et si ça se trouve, tu vas découvrir que tu veux un débarras et pas des toilettes, ou alors l'inverse ?)
Écrit par : chenille | 29/04/2016
C'est tout à fait ce que tu décris. Et j'espère de tout mon cœur que j'y arriverai car même si on peut dire que je me suis adaptée à mon état, ça me pourrit une partie de la vie.
Écrit par : quantique | 30/04/2016
moi je suis une rebelle passive ! lol comme toi, on a essayé durant des années (surtout avec mon premier mari plus âgé de 12 ans) de me faire comprendre, de m'inciter à, sous prétexte de ma jeunesse...j'avais 18 ans, il en avait 30 et il essayait de me formater....Malheureusement pour lui, la vie que j'avais menée auparavant me guidait dans une autre direction....je ne l'affrontais jamais mais j'étais imperméable à ses injonctions...
je le regardais, donnant l'impression que je n'étais qu'une toute petite chose qui avait besoin d'un tuteur, et n'en faisait qu'à ma tête...j'étais une rebelle souriante, mais tenace !
et tellement démoniaque que j'arrivais à lui faire croire qu'il était tout puissant et qu'il me dirigeait....
Ma mère, mes soeurs se sont souvent rebellées contre mon père, et en représailles il cognait dessus...très vite, j'ai compris, qu'il fallait agir autrement...J'ai beaucoup appris avec lui ! lol
Je suis beaucoup moins rebelle avec l'âge... et ma vie est différente aussi....J'espère que tu vas te sentir mieux , car c'est vrai que ça doit être pénible de se sentir "dirigée" alors que tu veux tout simplement être "toi".....
Fais vite des étagères dans ce qui devait être des toilettes ! mais , et ton mari là dedans ? si ça doit devenir des toilettes et que vous êtes d'accord tous les deux, pourquoi n'engage t il pas des travaux??
ça avance bien avec ta psy !! bises
Écrit par : chaourcinette | 30/04/2016
En fait, moi aussi je fais de la résistance passive la plupart du temps. Sans le côté démoniaque lol ! Tellement passive qu'il n'y a plus rien qui bouge. Mais pour en rester à l'ex future toilette, la question n'est pas "est-ce que je veux que cela reste un débarras ?". Moi aussi j'aimerais un endroit à l'étage pour faire pipi la nuit. Le problème c'est d'enlever ce qui se trouve stocké là. Et ça, c'est mon problème. Celui de tout garder. Et donc, mon mari ne peut pas engager des travaux lui-même. Il doit "me" subir !
En tout cas, pour le moment, ça secoue un peu la thérapie ! C'est bon signe !
Écrit par : quantique | 30/04/2016
J'ai une solution mais je suis absolument sûre que cela ne te plaira pas il faut dire que c'est dégoûtant, enfin voilà il faudrait que ton husband fasse sa petite commission sur les affaires que tu as entreposées dans le débarras comme ça et bien tu serais obligée de tout jeter,tu vois il y a une solution à tout même si ce n'est pas très reluisant ...
Écrit par : Daisy | 30/04/2016
Ben non ! Parce que j'ai la parade ! Je t'invite. Je te prête des gants en caoutchouc et tu m'aides à tout nettoyer ! À moins que tu ne préfères le faire toute seule ? ;)
Écrit par : quantique | 30/04/2016
Ah oui tu as toujours la parade c'est vrai quelle petite peste tu fais ! Je veux bien nettoyer TES DEUX TOILETTES pas de soucis même sans gants ...
Écrit par : Daisy | 30/04/2016
"Ça ne m'étonnerait pas que mon TOC d'accumulation et de bordelisme soit une forme de rébellion" : pas con !
Écrit par : chloé | 30/04/2016
J'trouve aussi. C'est une piste en tout cas ...
Écrit par : quantique | 30/04/2016
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