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31/01/2016

P'tit coco

Jeudi soir, je remarque que le p'tit coco (alias Robin, alias p'tit Micki) n'a pas mangé ses granulés. Il me semble aussi qu'il ne se comporte pas tout à fait comme d'habitude. Le lendemain, je le surveille. Il couine de temps en temps bizarrement, ne mange pas ses croquettes, seulement un peu de verdure fraîche. En fin d'après-midi, après le départ de Tiouane et Bébichon, je téléphone au veto. C'est un répondeur. Je laisse un message. Une heure plus tard, je me demande que faire s'il ne me recontacte pas. Trouver un vétérinaire de garde ? Je ne sais même pas si ça existe par ici. Je retéléphone et lui laisse à nouveau un message un peu plus insistant. J'attends.

À 20 h pile, il me recontacte. Je peux venir. Il ausculte le petit. Diagnostic : infection des voies respiratoires. Sa température est trop basse. Il lui fait une piqûre d'antibiotique et une d'anti-inflammatoire. Dans les 24 h, son état devrait s'améliorer. En tout cas, il DOIT manger le lendemain précise-t-il. J'installe la bébête tout contre un radiateur et ne baisse pas le thermostat pour la nuit.

Le lendemain, p'tit coco ne se bouge pas beaucoup. Et tout ce que je lui présente fait l'objet de sa parfaite ignorance. Je me rappelle alors qu'on peut gaver les cobayes malades. J'examine les différentes pipettes et pompes à sirop que j'ai gardées. Je fais ramollir des granulés dans de l'eau chaude. J'introduis la pâte obtenue assez péniblement dans une pipette. Mais l'ouverture est trop petite et ça cale très vite. Je cours à la pharmacie sous une pluie battante. Là non plus ils n'ont rien d'adéquat. Trop petit, trop grand. Bref, je rentre bredouille et décide d'agrandir le trou de ma pipette à moi et ça marche plus ou moins. Je nourris p'tit coco à midi, à 2 h et à 4h. Je lui injecte aussi un peu d'eau. Mais lors du dernier nourrissage, je ne le vois pas déglutir. Du coup, je m'alarme. La nourriture ne va-t-elle pas lui coller dans la bouche ? Lui causer plus de tort que de bien ? Je réinjecte un peu d'eau et un peu de nourriture revient. Vers 5h1/4, je reprends contact avec le veto. Il me dit de venir dans une demie-heure. J'arrive, à vélo, mon petit dans sa cage de transport, bien emballé dans un vieux pull. Le tout dans un grand sac que je pend à mon cou.

L'état du malade ne s'est pas aggravé, mais pas amélioré non plus. Sauf sa température qui a encore baissé de 2 degrés. Le véto me dit que j'ai bien fait de le nourrir comme je l'ai fait. Non, la nourriture n'est certainement pas restée dans sa bouche. Elle serait revenue. Il lui fait à nouveau une piqûre d'antibiotiques. C'est tout ce qu'il peut faire … Je ne me fais pas d'illusions …

Je rentre chez moi et cette fois, je mets une lampe de lecture au-dessus de sa petite cage de transport dans laquelle je l'ai laissé. J'y place un thermomètre. Il ne faudrait pas non plus qu'il surchauffe le pauvre ! J'atteins les 30 ° préconisés. Je vais le voir et le caresser régulièrement. Il n'aura jamais reçu autant de câlins dans la même journée. Je regarde la télé.

À 9 h, je sursaute. Il me semble qu'il y a un petit temps que je n'ai pas observé mon malade. Je me lève et constate immédiatement une différence d'attitude. Il est toujours dans la même position, mais comme affaissé. J'hésite un peu. Je n'aime pas toucher les morts, froids et durs. Que ce soient des animaux ou des êtres humains. Mais lui est encore tout chaud. Je le prends tout doucement. Il est complètement mou. Je vérifie s'il y a encore un battement de cœur, un souffle. Non, plus rien. C'est fini. Je ne pleure pas. Je ne suis même pas triste. Juste une sorte de grande tendresse qui m'envahit. Je suis contente d'être seule. Je le prends dans mes bras, je l'examine comme je n'ai jamais pu le faire de son vivant car un cobaye n'aime pas être manipulé ainsi. Je lui dis des mots doux. Je lui fais un peu de toilette. Je vide sa bouche dans laquelle les aliments ont effectivement stagné. J'ôte tous les petits copeaux de litière qui sont restés accrochés à ses poils. Je lui nettoie les yeux où de petites croûtes se sont formées. J'ai l'impression d'effectuer spontanément un rituel d'adieu, sans y avoir réfléchi. Je pose ma joue contre la sienne. Puis je le garde dans mes bras, couché sur le dos comme un bébé. Longtemps. Il est tout chaud encore. Ensuite, je lui confectionne une boîte en carton qui servira à l'enterrer. Tout au long de cette soirée, les images du cobaye de mon enfance me reviennent. Mon p'tit Micki adoré. Et aussi celles des 2 autres cobayes que j'avais adoptés en même temps que ce dernier et qui sont morts trop tôt. Celui-ci avait 5 ans et 2 mois, ce qui est l'âge moyen qu'atteignent les cobayes.

Quand j'ai acheté les 3 cobayes, en janvier 2011, on m'avait dit que je retombais en enfance. Je crois que c'était un peu vrai. Ou plutôt, j'essayais de recontacter les jolies émotions de mes jeunes années. Je crois que maintenant, j'ai fait le tour. Un cobaye sera toujours pour moi un sujet attendrissant, mais qui appartient au passé. J'ai l'impression, avec ce petit-ci que c'est une porte qui se referme, tout en douceur. Je n'aurai plus de cobayes …

29/01/2016

Poste d'observation

IMG_7379.JPGAvant, c'était l'endroit où elles guettaient l'ancienne voisine qui leur donnait les friandises qui lui restaient de son chien décédé. Maintenant, c'est de là qu'elles observent le jardin d'à côté, dans l'espoir de voir les 2 chiens de la nouvelle voisine. La femelle surtout qui se précipite vers Laly et Mika en aboyant. Laly se jette alors à son tour sur elle en aboyant frénétiquement, de l'autre côté de la clôture.

22/01/2016

Se sentir vivant

Blanche m'a demandé quand je me sentais vivante. J'ai répondu : "Quand je suis à la maison de retraite." Parce que ce que je donne là a une valeur qui n'a pas besoin d'être quantifiée et qui est pourtant réelle. Mon "travail" n'est pas jugé, jaugé, évalué comme c'est le cas dans le milieu du travail (40 ans de ma vie) ou à l'école (13 ans de ma vie). Je ne dois pas me justifier. On ne me demande pas d'être rentable, concurrentielle. Je ne suis pas classée : première, deuxième, dernière ...

Il y a d'autres moments où je me sens vivante. Par exemple, quand je me cogne et que j'ai très mal. Quand je m'étrangle et que, pendant quelques instants, je me demande si je vais retrouver ma capacité respiratoire ou si je vais y rester. Parce qu'à ces moments-là, je sens tellement bien que je ne suis pas morte. En revanche, quand j'avais un mal de tête lancinant (je peux parler au passé, quelle joie), je ne me sentais pas vraiment vivante. Ni morte d'ailleurs. Plutôt vivotante, comme entre parenthèses.

Mais en fait, il y a beaucoup d'autres moments vivants. Ils sont souvent furtifs. Il faut parfois les retenir dans la conscience. Ou les créer. Les appeler à soi. Se dire là tu te promènes avec tes toutous. Pas la peine de réfléchir à autre chose. Sens comme tu respires, comme tes muscles te font bouger, comme le ciel est beau, comme la nature est incroyable. Et là tu te détends et tu vis vraiment, avec ton corps, tes émotions et pas que dans ton mental.

Ceci dit, ça doit être difficile pour les personnes qui souffrent de douleurs importantes et envahissantes. J'ai la chance de ne pas être dans ce cas. Merci, merci, merci !