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21/04/2012

Pour Chloé

smileys Fuck

J’ai fait une touche

Aujourd’hui, c’était le barbecue annuel dans la maison de retraite de belle-maman. Nous étions installés à une table ronde où se trouvaient déjà trois résidents. Une dame en chaise roulante qui nous accueille avec un sourire aimable. Et deux hommes plutôt froids.

Une petite conversation commence prudemment. Le temps, la résidence, la qualité de la nourriture… Rapidement, le monsieur assis à côté de moi révèle un tempérament grincheux. Il rouspète, réclame, se plaint. De tout et de rien. L’autre monsieur se montre bien plus positif et même joyeux. Techniquement, la conversation est un peu difficile avec lui car il est à moitié sourd, mais on fait tous ce qu’on peut pour se comprendre. La dame, quant à elle, affiche un petit sourire tranquille. Ce n’est cependant pas de la sérénité, comme nous le remarquerons par après. Elle ne participe pas à la conversation, ne se plaint pas, mais déclare que tout lui est indifférent. Elle n’est plus capable d’apprécier un repas de fête, si bon soit-il. Ça lui serait égal de mourir demain, ou même cet après-midi. Monsieur le sourd marque gentiment sa désapprobation. Pourtant, elle ne peut cacher sa joie, quand elle aperçoit son fils qui vient lui rendre visite.

Petit à petit, l’ambiance s’anime. Monsieur le sourd blague et monsieur grincheux finit par s’y mettre aussi. « Ici, il faut prendre les choses avec humour, me dit-il, sinon on ne s’en sort pas ». Je lui réponds que c’est comme ça partout, pas seulement ici. Il me pose discrètement des questions sur belle-maman, qu’il trouve très belle et toujours bien habillée. Il a raison. Elle a beaucoup de classe. Il faut dire qu’elle a été mannequin et qu’il lui en reste quelque chose. Mon mari lui montre une photo de l’époque (les années 50) Monsieur moins grincheux est subjugué par sa beauté. Mais il pense qu’elle n’aime pas papoter avec les gens. Je lui explique qu’au contraire, elle est très conviviale, mais qu’elle n’aime pas la foule, telle qu’au restaurant de l’endroit. Et puis, si vous lui parlez aujourd’hui, demain, elle n’en saura plus rien. Elle ne vous reconnaîtra même pas. Il n’avait pas l’air d’avoir imaginé ça. Il a pourtant 9 ans d’ancienneté dans la boutique. Des Alzheimers, il a déjà dû en voir ! Il comprend et commence à la taquiner. Elle rit. Ce qu’elle fait d’ailleurs toujours très facilement. Peut-être aura-t-il un autre regard sur elle dorénavant ?

Un moment donné, monsieur plus du tout grincheux s’adresse à mon mari en lui disant qu’il a, à côté de lui, une femme très agréable à regarder (moi) et qu’il passe un excellent moment. Pourtant, quand nous sommes arrivés, il appréhendait notre compagnie, avoue-t-il. Maintenant, monsieur ex grincheux est tout sourire, fait des courbettes, minaude presque. Toujours en tout bien tout honneur, bien entendu. Quand nous partons, il me fait le baisemain et me fait comprendre qu’il apprécierait me revoir lors d’une de mes prochaines visites. Je crois que j’ai fait une touche ! ;o)

 

19/04/2012

Cinquième rencontre

Samedi, ma fille me téléphone, après être allée au centre pour que Bébichon voie son père. Étonnament, elle ne me parle pas de la rencontre. Elle se focalise de prime abord sur le fait que son amie lui a amené sa fille la veille, après l’avoir suppliée de la garder pour la nuit, en dépannage d’urgence et que la raison invoquée semble bien être un prétexte.

Elle m’en avait déjà parlé la veille, ne sachant pas si elle allait accepter ou non. Elle en avait passé une mauvaise nuit. Je lui avais demandé ce qui l’ennuyait tellement. Elle me répond d’abord que ça la stresse parce que le lendemain elle va au centre, ce qui est déjà une épreuve en soi, et qu’elle doit y emmener la petite, donc faire attention à elle, en plus de Bébichon. La fillette (6 ans) n’est pas difficile pourtant, elle le reconnaît. Il s’avère finalement que ce qui la contrarie le plus, c’est d’avoir été grugée. Son amie a voulu lui faire croire un bobard. Pourquoi ? Elle ne le sait pas. Elle me raconte aussi d’autres anecdotes où elle a senti de la manipulation. Elle la connaît pourtant en tant qu’affabulatrice, manipulatrice et excellente comédienne (elle peut pleurer sur commande, avec de vraies larmes), mais jusqu’à présent son « art » ne s’était jamais exercé aux dépends de ma fille qui est prête à faire une croix sur leur amitié, puis essaye de relativiser.

Elle croit qu’elle ne supporte plus du tout la moindre manipulation, pour en avoir trop souffert et que si elle ne se raisonnait pas, elle romprait tout contact avec cette amie. Elle n’a pas encore eu l’occasion de lui en parler.

Je demande quand même si ça s’est bien passé avec Bébichon et son père. Oui, tout s’est bien passé. Il n’était même pas en retard. C’est tout ce qu’elle en dit.

Du côté du petit xy, c’était aussi très sympa. Contrairement à la fois d’avant, où elle l’avait à peine vu, il est resté avec elle pendant toute l’heure. Il était très content de son cadeau et ils l’ont construit ensemble. Il lui a apporté une part du gâteau d’anniversaire de la veille, accompagné d’une serviette et d’une petite cuiller. Elle lui demande qui a eu cette initiative. C’est la compagne de XY, ce qui prouve qu’elle n’est pas retournée vivre en France, comme il le prétendait. Elle lui demande de remercier la dame de sa part.

En tout cas, je trouve que ma fille est souvent sur les nerfs. Quand ce n’est pas du côté de XY (lui, il détient la palme, faut-il le préciser), c’est son patron, les automobilistes sur la route, et maintenant son amie. C’est même parfois Bébichon, qui, comme tout enfant qui se respecte, tente de prendre le pouvoir ! Enfin, je dis ça comme si je le découvrais aujourd'hui. Ce n'est pourtant pas nouveau. C'était parfois très pénible à vivre quand elle était à la maison. Ça doit être dur pour elle-même aussi d'ailleurs. En revanche, elle est  beaucoup moins déprimée.