13/04/2020
Le poids de Picolo
En même temps que j'apprenais, au téléphone, la non implication de ma fille dans le travail scolaire demandé à son fils, elle me racontait aussi qu'il grossissait. Pourtant il ne mangeait pas beaucoup, disait-elle, "supposant" que ça devait être à cause du chocolat. D'ailleurs, elle le lui avait dit : "Loulou, tu devrais faire attention à ce que tu manges car tu commences à grossir !" Comment ça !? À 9 ans, c'est lui tout seul qui devrait gérer son poids, alors que l'armoire aux friandises est archi pleine et en libre service ? C'est elle qui fait les courses, ils sont confinés ensemble, et elle ne sait pas combien il mange de chocolat ? Tout ça, je le pense, mais je reste silencieuse. Alors, elle rajoute : "Ou alors, c'est sa constitution qui est comme ça. Ça arrive hein !" Je déglutis, j'y crois pas, mais je reste stoïque.
Est-ce qu'elle pense vraiment ce qu'elle dit ? J'en doute. Et c'est ça qui m'énerve le plus. Est-ce de la mauvaise foi ou du déni ? Alors, j'entends Blanche qui me murmure à l'oreille : "C'est sûr qu'elle a une vraie difficulté à supporter la moindre frustration de son fils." Et là je me rappelle que ce problème pourrit la vie de ma fille et qu'elle se dépatouille comme elle peut. Et ma compassion refait surface, balayant mes critiques, se substituant même partiellement (ou momentanément) à mon angoisse pour la santé de son fils. Et quand Blanche me dit :"Vous ne croyez pas qu'elle sait très bien ce qu'il en est ?", une réponse surgit spontanément dans ma tête, sans que j'aie même à y réfléchir : "Mais oui, je suis sûre que dans son for intérieur, elle n'est pas persuadée d'être sur la bonne voie. Et si elle le nie, qu'elle fait semblant d'y croire, qu'elle se vante parfois de son éducation "bienveillante", c'est peut-être qu'elle craint mon jugement ? Alors je me rappelle qu'elle n'arrive tout simplement pas à faire autrement. Et ma colère s'en va, faisant place à l'empathie ...
L'empathie est un sentiment bien plus agréable à ressentir que la colère, le jugement, la critique ...
Je crois que c'est Neale Donald Walsch qui écrit dans Conversation avec Dieu, qu'il n'existe que deux émotions primaires : la peur et l'amour. Il me semble que c'est bien ce que je décris dans cette note.
18:32 Publié dans Ma grande fille/Bébichon, alias Picolo | Lien permanent | Commentaires (15)
Commentaires
La compassion, l'empathie...Tu es en plein dedans mais qu'est ce que j'ai envie de la secouer ta fille :-)
J'inspire, j'espère...m'en fous :-D pas facile mais oui, l'amour est bien plus salutaire que la peur/la colère. Toutefois, on peut aussi allumer un cierge pour qu'elle est une prise de conscience... j'essaye aussi de mon côté avec un proche qui refuse de contacter sa mère alors que la situation actuelle est totalement inédite et que l'on ne sait pas ce qui peut arriver. Après l'agacement, la déception, la colère je tente de respecter son choix qmsur lequel je ne peux rien, sinon m'épuiser et nous fâcher, il a ses raisons, c'est son choix...qu'il assume... aahhhhhhhh c'est dur !!!!
Bisous ma belle, tu fais au mieux, on fait mieux ♡
Écrit par : PaoDora | 13/04/2020
Ce qui est le plus frustrant c'est l'impuissance en ce qui concerne les conséquences sur son petit garçon. Il n'est pas adulte lui. Il subit. Blanche n'avait pas de mots pour me calmer dans ce domaine. Elle disait seulement :"J'entends bien et je comprends votre inquiétude." C'était déjà ça !
Écrit par : quantique | 14/04/2020
"Pour qu'elle ait"...biensûr
;-)
Écrit par : PaoDora | 13/04/2020
Sûrement, votre fille sait qu'elle n'arrive pas à dire non à Picolo, peut-être craint-elle de perdre son amour, ne se sent-elle pas le "droit", l'énergie de le faire alors qu'au fond, elle sait qu'elle n'est pas la bonne voie pour l'élever. Le fait qu'elle puisse en parler sans que vous laissiez votre colère, déception, transparaître est une bonne chose. Il nous arrive d'être persuadé d'une chose (je n'arriverai jamais à faire ceci, à dire, obtenir cela...), cette certitude et la peur allant avec nous empêchent même d'essayer, d'y croire.
D'une manière indirecte, en abordant ce sujet avec vous, elle vous montre sa confiance, peut-être même appelle-t-elle à l'aide en parlant des difficultés auxquelles elle n'ose pas se confronter et qu'elle ose à peine reconnaître.
Même si c'est parfois difficile de ne pas réagir et de taire ce que vous pensez, c'est probablement la bonne solution pour aider votre fille et son fiston. C'est tellement facile de juger mais de quoi a-t-on le plus besoin ? De jugement ou d'amour ? Et puis, petit à petit, lors de conversations tranquilles avec elle, vous pourrez peut-être lui glisser qu'elle sait certainement ce qu'elle doit faire, elle manque peut-être beaucoup de confiance en elle dans le domaine de l'éducation de son fils. Et puis, c'est parfois la solution de facilité -sur le moment- de laisser filer en se disant demain, demain...
Plein de bonnes choses pour vous, elle et lui.
Écrit par : Chantal | 14/04/2020
Ce qui est difficile pour moi, c'est de trouver un équilibre entre en dire trop et ne rien dire du tout. Car il faut quand même aussi laisser un peu de place à la spontanéité. C'est ce qui m'est encore arrivé ce matin. Petit couac qui s'est très bien terminé finalement. Merci pour votre commentaire compréhensif qui apporte du plus non jugeant pour aucune des parties.
Écrit par : quantique | 15/04/2020
On fait AU mieux, voulais je dire. Oups
Écrit par : PaoDora | 14/04/2020
Excuse-moi Quantike, j’ai effacé ma dernière note et ton commentaire avec , mais je n’avais pas vu ton comm’... je pense que nos manipulations se sont croisées.
Je ne sais pas comment tu fais pr écrire ainsi sur ta fille, moi je culpabilise immédiatement (conflit de loyauté)..
Écrit par : Chloé | 16/04/2020
J'ai vu que tu avais effacé ta note. En ce qui concerne ce que j'écris "sur" ma fille, est-ce que ça te choque ? Je ne devrais pas selon toi ?
Écrit par : quantique | 17/04/2020
Ça ne me choque pas. En tout cas c’est une personne récurrente sur ton blog.
Personne ne la connaît donc y’a pas de souci, selon moi.
C’est juste que je compare avec moi qui me suis soudain bloquée à parler librement..
Écrit par : Chloé | 17/04/2020
C'est vrai, je parle beaucoup de ma fille aînée et depuis longtemps. Comme toi tu parles beaucoup de ta mère et depuis longtemps aussi ... Peut-être avons-nous à apprendre l'une de l'autre ...
Écrit par : quantique | 17/04/2020
Je ne parle plus d’elle, j’ai eu une grosse période à son sujet mais ça m’est passé..
Écrit par : Chloé | 18/04/2020
Tu ne parlais plus d’elle quand tu voyais Blanche, pkoi tu ne la vois plus (sauf indiscrétion)?
Écrit par : Chloé | 18/04/2020
J'ai arrêté de voir Blanche parce que j'avais l'impression de tourner en rond, de répéter beaucoup les mêmes choses. Je voyais bien que j'avais fait des progrès et aussi que j'aurais encore pu en faire, mais ça faisait 4 ans que je la voyais et mon "symptôme" n'avait pas bougé d'un poil. Je n'avais pas envie d'y passer encore des années.
Écrit par : quantique | 19/04/2020
Oki
Merci
Écrit par : Chloé | 19/04/2020
4 ans, je ne pensais pas
Écrit par : Chloé | 19/04/2020
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